dimanche 15 mai 2016

Charles Bronson, pas juif pour deux sous

Le Pakistanais Farrukh Saleem (j’aurais tendance à écrire plutôt Farroukh Salim), qui a dressé une liste de personnalités juives (sans mauvaise intention, semble-t-il) n’est pas le seul à s’être mépris, de façon certes excusable, concernant le regretté Charles Bronson.

Il y a tout d’abord le physique de l’acteur, plus particulièrement son teint hâlé et ses cheveux bruns, qui a incité les cinéastes à lui proposer des rôles d’Amérindien et de Latino-américain. Or, non seulement le teint et la couleur des cheveux ne sont pas des indices de judéité, mais si l’on fait abstraction de ces deux aspects, Charles Bronson avait plutôt une tête de Slave, et pour cause.

Quand nous bronzons,
faisons-nous plus juif ?

Quoi qu’il en soit, il n’était ni amérindien ni latino et je réitérerai ici ma remarque à propos d’Alain Souchon par exemple, dont j’écrivais qu’on pouvait lui trouver une ressemblance avec un Juif comme avec un non-juif.

Il y a ensuite la question du nom. Certes, Bronson commence comme Bronstein et se termine comme Mendelson, et je pourrais m’amuser à développer ce point, mais le vrai nom de l’acteur était Buchinsky. On connaît des Juifs qui ont un patronyme en « -sky » (comme Trotsky dont le vrai nom était Bronstein) et même en « -insky » (Pinsky, Upinsky, etc.), voire, en « -chinsky »...

Cependant, comme se plaisent à l’affirmer avec insistance certains commentateurs parfois très douteux, « un nom ne prouve rien ». Surtout que les noms en « -sky », ou même en « -chinsky », ne sont certainement pas une exclusivité juive.

Enfin, il y a eu des Juifs dans l’entourage le plus proche de Charles Bronson : des amis, notamment un certain Jack Klugman qui fut son meilleur ami et son colocataire, et sa première femme, Harriet Tendler. Mais lui-même ne l’était pas.

Charles Dennis Buchinsky était le onzième enfant d’une famille ouvrière d’origine lithuanienne, polonaise et tatare (d’où, sans doute, les cheveux bruns). À la maison, on parlait lithuanien. Le père était mineur de fond, et Charles a commencé lui aussi sa vie active dans la mine. Cela fait au moins cinq indices de non-judéité.

Score 4 sur 15 sur le site Jew Or Not Jew, qui dit mieux ?


Sources : encinematheque.fr, jewornotjew.com, terredisrael.com, wearemoviegeeks.com, Wikipedia

vendredi 22 avril 2016

NKM avait un ancêtre juif il y a deux siècles

Sur ma page consacrée à Dalida, on peut lire le commentaire d’un antisémite à l’ancienne qui se croit encore au temps de Pétain, affirme que « c’est le physique qui fait le Juif » et cite entre autres exemples ce détail qu’il aurait observé chez Nathalie Kosciusko-Morizet : la « paupière légèrement bridée et un peu tendue[,] proche du nez ».

Notons que ce dément a aussi relevé, en guise de « caractéristiques physiques typiques » des Juifs, des oreilles sans lobe : il ne m’a jamais rencontré, et c’est à croire qu’il n’a même jamais vu Alain Finkielkraut en photo.

Deux siècles, ou un peu moins...

L’état-civil complet de « NKM » est Nathalie Geneviève Marie Kosciusko-Morizet, ce qui constitue déjà un premier indice de « non-judéité ».

Côté paternel, son plus lointain ancêtre connu, Abraham Salomon Kościuszko (1821-1917) était arrivé de Pologne sous Louis-Philippe (Jean-Louis Beaucarnot, Le Tout politique, L’Archipel, 2011, p. 157). Il était juif, certes, et sachant que son épouse s’appelait Jeannette Marx, on peut supposer que son fils Louis était juif aussi. Certes.

Le grand-père paternel de Nathalie, Jacques Kosciusko, père de François Kosciusko-Morizet, était le fils de Charles Kosciusko, lui-même fils de Louis. Il avait épousé Marianne Morizet, fille de l’homme politique socialiste André Morizet. Il fut professeur au lycée de Grenoble en 1941, au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés en 1942 puis au lycée Buffon à Paris en 1943 (et résistant), et par la suite, ambassadeur de France aux États-Unis.

Outre que les Morizet n’étaient pas juifs (geneanet.com), il est assez difficile d’imaginer, compte tenu de la tradition antisémite prévalant au Quai d’Orsay, qu’un ambassadeur de France puisse l’être. Il est surtout difficile d’imaginer, compte tenu du « Statut des Juifs » édicté par Pétain et des rafles, qu’un Juif aurait pu exercer comme professeur en région parisienne en 1942 et à Paris en 1943.

Par sa mère Bénédicte Treuille, NKM descend d’une ancienne famille bourgeoise de la région de Châtellerault. Elle serait une lointaine descendante de Lucrèce Borgia (Wikipedia). Autant dire qu’elle n’a pas d’ancêtres juifs connus du côté maternel.

Enfin, on sait qu’elle est de confession catholique (Soazig Quéméner, NKM - La Présidente, Lattès, 2014, p. 153).

Il aura donc suffi qu’un ancêtre ayant vécu il y a plus d’un siècle soit identifié comme juif, ou si l’on préfère, qu’un seul de ses seize arrière-arrière-grands-parents le soit, pour que l’on spécule sur les « origines juives » de la dame (qu’elle-même revendique, semble-t-il, au titre de la diversité culturelle, comme si la culture était affaire de gènes ou de généalogie).

En fin de compte, voir en NKM une Juive, c’est faire plus fort encore qu’avec Sarkozy et son grand-père juif converti, plus fort qu’avec Lénine et son arrière-grand-père juif... plus fort même, d’une certaine façon, qu’avec Kadhafi et sa très hypothétique arrière-grand-mère juive !

jeudi 31 mars 2016

Qui a dit que Lucie Aubrac était juive ?

Lucie Aubrac aurait été juive ? Je ne sais plus où j’ai lu cette assertion fausse. Ou bien, je l’ai entendue, de la bouche d’une de mes connaissances.

Le mari de Lucie Aubrac, Raymond Samuel, plus connu sous le nom de Raymond Aubrac, était effectivement juif, et c’est sans doute de là que provient le bobard, ou la méprise, la concernant.

Juive par son mari ?

Lucie Bernard est née à Paris, mais ses deux parents étaient originaires de Saône-et-Loire.

Son père, Louis Bernard, était issu d’une famille de cultivateurs de la région de Cluny.

Sa mère, qui s’appelait Louise Vincent, était domestique. Il semblerait qu’elle soit née dans une famille de vignerons, du côté de La Chapelle-de-Guinchay.

Sachant cela, il est déjà difficile d’imaginer que Lucie Aubrac, née Lucie Bernard et dont la mère avait pour nom de jeune fille Vincent, aurait pu être juive ou compter des Juifs parmi ses ascendants proches.

Même s’il existe des Juifs en Bourgogne, même s’il existe des Bernard juifs, et même s’il existe des vignerons juifs.

Par ailleurs, on sait que Lucie Bernard, dans sa jeunesse, a fréquenté une communauté de Quakers avant de devenir communiste, mais il n’apparaît nulle part dans sa biographie – ni dans l’examen de sa sépulture – qu’elle se serait rapprochée du judaïsme d’une manière ou d’une autre.

Raymond Samuel, à l’instar de son épouse, a été incinéré, ce qui constitue un indice parmi d’autres de son éloignement de la tradition juive.

mardi 29 mars 2016

Theodore Roosevelt, son nom et ses origines

Crétins de « conspis », qui colportent la rumeur d’un président Roosevelt juif, Theodore Roosevelt ou bien Franklin D. Roosevelt, selon les cas, ou selon la météo (sans doute les confondent-ils), dont le vrai nom aurait été Rosenberg, ou bien Rosenfeld : on se demande où ils vont chercher cela.

Peut-être leur suffit-il que Theodore Roosevelt ait été le premier président à nommer un représentant de la minorité juive à un poste ministériel aux États-Unis ? Ou bien, qu’il ait porté le même prénom que Herzl ? Allez savoir.

Théodore, version grecque
du prénom hébreu מתתיהו ?

Je termine donc (du moins, provisoirement) ma série des présidents américains avec le vingt-sixième dans l’Histoire, Theodore Roosevelt, à propos de qui la rumeur absurde m’était parvenue il y a longtemps déjà.

Il était le fils de Theodore Roosevelt Senior et de Martha Bulloch. Lui même a nommé son premier fils Theodore. Ici encore nous avons, et de façon répétée, l’exemple d’un fils qui porte le même prénom que son père, ce qui est en contradiction totale avec la tradition juive en la matière.

En outre, on sait que les Roosevelt descendaient d’émigrés hollandais et que Theodore avait été éduqué par ses parents dans la tradition calviniste.

Comme mentionné dans mon article sur FDR, Roosevelt est un nom hollandais et les Roosevelt ont toujours été chrétiens.

Bulloch n’est pas davantage un nom porté par des Juifs, et les Bulloch étaient évidemment des « Gentils » (voir aussi mon article sur Sandra Bullock). Martha Bulloch est enterrée à la chapelle du cimetière de Green-Wood, à Brooklyn.

Pour reprendre la boutade d’Oury Wesoly à propos de Gustave Eiffel, les « conspis » n’auront pas tout perdu : Theodore Roosevelt, à défaut d’être juif, était franc-maçon.

Une théorie à la noix sur Franklin D. Roosevelt

Après Lincoln, Truman et Eisenhower, je poursuis ma série sur les présidents américains que certains désaxés identifient comme juifs. Il me reste à traiter* les deux présidents Roosevelt, Franklin D. Roosevelt et Théodore Roosevelt. J’examine ici le cas du premier.

Les parents de Franklin D. Roosevelt appartenaient à deux vieilles familles patriciennes de New York et certains obsédés croient peut-être que New York est peuplée uniquement de Juifs. Autre raison possible du fantasme, c’est sous la présidence de « FDR » que les États-Unis sont entrés en guerre contre l’Allemagne nazie et les autres pays de l’Axe (à ce propos, voir aussi mon article sur Truman).

La communauté Delano ?

Or, comme je l’ai écrit précédemment (lire la fin de mon article sur Eisenhower), les chances pour un éventuel candidat juif d’être élu président des États-Unis auraient toujours été extrêmement faibles et il est très difficile d’imaginer sérieusement qu’un président américain aurait pu être juif dans la première moitié du XXe siècle (ni avant, ni même après).

Certains déments voient aussi une ressemblance entre les noms Roosevelt et Rosenfeld. Or, Roosevelt est un nom hollandais et les Roosevelt sont effectivement d’origine hollandaise. D’après le père de FDR, la dynastie familiale aurait commencé avec l’émigré Hollandais Nicholas Roosevelt, ancêtre de FDR mais également de Theodore Roosevelt.

Du côté de sa mère, Franklin Delano Roosevelt descendrait de nobles wallons de la Maison de Lannoy, devenus protestants, et notamment de Philippe de La Noye, dont le nom aurait été par la suite altéré et serait devenu Delano.

James Roosevelt, père de Franklin D., avait prénommé son premier fils James (indice supplémentaire de non-judéité). Son père s’appelait Isaac Daniel Roosevelt et sa mère Mary Rebecca Aspinwall. Les grands-parents paternels de Franklin s’appelaient Jacobus Roosevelt III et Catherine Welles. Sa mère, Sara Ann Delano, était la fille de Warren Delano Jr. et ses grands-parents maternels s’appelaient John Aspinwall et Susan Howland. Franklin D. Roosevelt était convaincu de descendre d’une des familles les plus anciennes du Grand-Duché de Luxembourg, les comtes de Delannoy, comme la grand-mère maternelle de Charles de Gaulle, Julia Delannoy.

Il n’y a bien évidemment rien de juif dans les patronymes qui précèdent, mais nos « conspis » fantasment peut-être sur les prénoms Jacobus, Isaac, Rebecca et Sara, en feignant d’ignorer (ou en ignorant vraiment ?) que de tels prénoms d’origine biblique (et donc juive) sont depuis longtemps très courants chez les protestants anglo-saxons.

Un maître qui a eu une influence déterminante sur Franklin Roosevelt est le révérend Endicott Peabody, qui lui a enseigné le devoir chrétien de charité. Les Roosevelt étaient évidemment chrétiens et absolument pas juifs.


* Par la suite, j’ai dû ajouter à ma collection un autre président américain plus récent, Donald Trump !


Sources : Wikipedia

mardi 22 mars 2016

Eisenhower, un président juif ?

Lincoln, Truman et Eisenhower étaient les trois noms cités par un internaute qui affirmait sur Facebook que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs.

Je termine donc cette trilogie avec « Ike », et comme je l’ai écrit précédemment, la méprise est probablement liée à la première partie de son nom, « Eisen- » comme dans Eisenberg ou Eisenstein. Sans compter que son nom intermédiaire était David.

Dwight is Dwight...

Certes, Eisenhower est de toute évidence la forme américanisée du patronyme Eisenhauer ou Eisenauer, parfois porté par des Juifs (geneanet.org).

Cependant, la plupart des noms à consonance germanique qui sont portés par des Juifs sont avant tout des noms germaniques, ce qui signifie qu’ils peuvent très bien être portés également par des Allemands, des Autrichiens ou des Alsaciens non juifs.

Parmi les ancêtres recensés de Dwight D. Eisenhower, il y a des Allemands, et en termes de religion, des mennonites, mais aucun Juif.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Eisenhower obtient le score 5 sur 15 et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme, et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

En vérité, les États-Unis n’ont encore jamais eu un seul président juif et selon toute vraisemblance, même un fils de Kenyan qui serait musulman et passablement pro-islamiste, par exemple, quitte à truquer un peu son C.V. et à se faire passer pour un chrétien de gauche (radicale) après avoir fréquenté la paroisse d’un pasteur très antisémite, aurait davantage de chances qu’un Juif de se faire élire à la Maison-Blanche.

lundi 21 mars 2016

Truman, pas plus juif que Lincoln

J’avais tout de suite supposé qu’en ce qui concerne Harry S. Truman, la méprise consistant à supposer qu’il était juif était liée à la terminaison en « -man » (voir précédemment). Tout bien considéré, sachant à quel point les auteurs de ce type de racontar peuvent avoir l’esprit tordu, il me faut envisager également une autre cause, et peut-être même une troisième.

Il y a le fait que Truman ait eu une attitude plus interventionniste que ses prédécesseurs, et qu’il ait joué un rôle important dans la victoire des forces alliées sur les puissances de l’Axe. En effet, dans le langage des antisémites conspirationnistes, ce que je viens d’écrire peut se traduire de la façon suivante : « Truman a fait la guerre pour les Juifs ».

True, man !
Il y a aussi le fait que Truman se soit lié d’amitié et se soit un temps associé avec un commerçant juif, Edward Jacobson. Les conseils de Jacobson auraient influencé Truman dans sa décision de reconnaître l’État d’Israël. Or, Truman était déjà connaisseur en matière d’histoire juive et favorable à l’État juif. On sait aussi que face à ses contradicteurs, il allait déclarer fonder ses décisions sur la justice plutôt que sur le pétrole.

Harry S. Truman était le fils de John Anderson Truman et de Martha Ellen Young, épouse Truman. Son grand-père paternel s’appelait Anderson Shipp Truman et son grand-père maternel s’appelait Solomon Young. Truman et Young ne sont pas des patronymes généralement portés par des Juifs. Concernant le prénom Solomon (Salomon en anglais), il ne faut pas oublier que les protestants anglo-saxons donnent volontiers à leurs enfants des prénoms bibliques.

En l’occurrence, les parents de Harry Truman étaient protestants. En témoigne, notamment, le fait qu’ils aient envoyé leur fils à l’école dominicale de l’Église presbytérienne.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Truman obtient le score 5 sur 15, et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme, et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif (soit un point de moins qu’Abraham Lincoln).

Si l’on sait qu’aux États-Unis, la ségrégation des Noirs a duré jusqu’à la fin des années soixante, qu’avant la Seconde Guerre mondiale Henry Ford avait mené une vaste campagne antisémite, et qu’on aurait alors été bien en peine de trouver un seul Juif parmi les professeurs des plus prestigieuses universités américaines, supposer qu’un Juif aurait eu la possibilité d’accéder à la Maison-Blanche en 1945 est déjà très douteux.


Sources : Wikipedia, Jew or Not Jew

lundi 15 février 2016

Abraham Lincoln, zéro origine juive

Sur Facebook, un intervenant que je ne connaissais ni de Trèves ni de l’Isle-Adam venait d’affirmer que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs, et de citer à titre d’exemples Lincoln, Truman et Eisenhower.

Je lui ai aussitôt fait remarquer que dans son énumération il aurait pu citer également Kennedy, Nixon, Ford, Carter et Reagan, et pourquoi pas Clinton, Bush et Obama.

Et hop, trois noms d’un coup, une belle moisson pour compléter le présent blog.

Cette fois, aucun doute quant à la raison de ce genre d’ineptie : pour Lincoln, c’est le prénom Abraham ; pour Truman, c’est la terminaison en « -man » ; et pour Eisenhower, c’est parce que ce nom commence par « Eisen- ».

Noir c’est noir !

Allons-y donc pour le seizième président américain, Lincoln, prénommé Abraham comme son grand-père et comme le mathématicien français Moivre. Concernant ce prénom, on pourra consulter aussi mon article sur Bram Stoker.

Certes, on pourrait imaginer que les cheveux « noirs » d’Abraham Lincoln et son engagement contre l’esclavage puissent y être pour quelque chose… qui sait, quand on voit à quoi cela peut tenir, parfois.

Ses parents, Thomas Lincoln et Nancy Hanks, étaient tous deux chrétiens et s’étaient mariés selon le rite méthodiste. Thomas Lincoln, qui descendait d’une longue lignée de Lincoln, allait rejoindre une Église séparatiste en 1816, soit sept ans après la naissance d’Abraham.

Wikipedia nous précise aussi que Nancy Hanks, épouse Lincoln, avait inculqué la religion chrétienne à ses enfants et que la sœur d’Abraham, Sarah (eh oui), morte en couches, a été enterrée au pied d’une église.

Sur le site américain Jew Or Not Jew, Abraham Lincoln obtient le score peu élevé de 6 sur 15, et surtout, ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport et la ressemblance avec les Juifs, et 5/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

mardi 12 janvier 2016

David Bowie ou l’histoire juive secrète d’un non-juif

La rumeur de sa judéité aurait-elle été inspirée par son seul prénom, David ? Ne serait-elle pas liée plutôt à son initiation à la Kabbale ?

Ou encore, au fait que le premier mari de sa mère s’appelait Rosenberg ?

David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones, né à Londres en 1947, était le fils de Margaret Mary Burns et de Haywood Stenton Jones : des noms qui ne suggèrent absolument pas une ascendance juive.

David Bowie, juif par son ex-beau-père ?

D’après le site internet lemondejuif.info, David Bowie « [...] avait déjà battu de [vingt] ans Madonna sur la Kabbale, chantant sur les sefirot, les vaisseaux mystiques de l’énergie divine, dans la chanson-titre de son album de 1976, Station to Station ».

Cependant, « L’immersion de Bowie dans la Kabbale faisait partie d’une quête spirituelle globale [...] du bouddhisme tibétain à la mystique chrétienne ».

L’article en question est intitulé « Histoire juive secrète de David Bowie » : une histoire ô combien secrète, puisque pratiquement personne n’en parle et puisque l’intéressé n’a jamais été juif. On pourrait tout aussi bien évoquer son histoire bouddhique secrète, ou son histoire chrétienne secrète (mais un peu moins secrète, tout de même).

Il se sera passionné un temps pour la Kabbale comme d’autres pour la philatélie, les orchidées ou les mangas, et puis voilà.

Il semble que son hypothétique salut nazi, un jour dans une gare de Londres, soit un mythe propagé à partir d’une malencontreuse photo ratée (voir le site de TF1). En revanche, Bowie aurait bel et bien flirté un moment avec l’imagerie néo-nazie.


Sources : lemondejuif.info, consulté le 12 janvier 2016 ; le site de TF1 ; Wikipedia

vendredi 8 janvier 2016

Gilbert Bécaud, israélite ?

Dans la catégorie variété française, après Dalida, Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Lama, Carlos, Julien Clerc, Alain Souchon, Laurent Voulzy et Mylène Farmer, voici venu le tour de Gilbert Bécaud.

Mé qué, mé qué ? Dans quelle tête de bois a bien pu germer cette idée stupide qu’il serait juif ?

Et maintenant, il faut faire avec. Non pas que cette idée me dérange. Mon sentiment à ce sujet est plutôt l’indifférence. L’important, c’est la rose.

Il faut faire avec !

Gilbert Bécaud est né à Toulon sous le nom de François Gilbert Léopold Silly. Il est mort à Boulogne-Billancourt, où existe justement une rue de Silly.

Or, figurez-vous, chers lecteurs, que Silly, un patronyme surtout répandu dans l’Eure-et-Loir, n’est pas un nom indiquant une ascendance juive.

Passons sur le fait que les deux épouses successives de François Silly, alias Gilbert Bécaud, n’étaient vraisemblablement pas juives, à en juger par leurs noms : Monique Nicolas, et Cathryn Lee St. John.

Se marier avec une personne non juive est certes une chose courante chez les personnalités juives du show-business.

Cependant, avoir un conjoint non juif, ou plusieurs successivement, est chose courante également chez les vedettes de la scène, de la télévision et du cinéma qui ne sont pas juives. Mais oui, mais oui.

La mère de Gilbert Bécaud s’appelait Léocadie Gabrielle Jardin, et sa grand-mère maternelle Clarice Françoise Noël. Rien, dans ces états-civils, ne suggère une ascendance juive. Pour plus de détails sur son arbre généalogique, on consultera par exemple le site geneanet.org.

Par ailleurs, on peut raisonnablement supposer que si l’auteur de la chanson Les Croix avait été juif, ses obsèques n’auraient pas eu lieu en l’église de La Madeleine, à Paris... ni dans aucune autre église.


Sources : Geneanet ; musique.rfi ; Wikipedia.

dimanche 6 décembre 2015

Max Gallo, juif comment ?

Certains auront pensé qu’un écrivain et historien devenu porte-parole d’un gouvernement socialiste, prénommé Max et portant un nom à consonance étrangère bien qu’évoquant irrésistiblement le coq gaulois, était sans doute juif. D’autres l’auront cru juif parce qu’il a été le coauteur du livre de Martin Gray Au nom de tous les miens.

Gallo n’est pas un patronyme « juif ». Le site généalogie.com l’identifie comme un nom de famille breton, mais c’est aussi un patronyme italien et espagnol : le mot gallo désigne le coq dans ces deux langues.

Ses obsèques à l’église...

Parmi les Gallo italiens, Wikipedia, par exemple, recense l’agronome du XVe siècle Agostino Gallo, le juriste Franco Gallo, l’artiste Giuseppe Gallo et le chanteur Renzo Gallo.

Côté hispanique, nous avons Luis Garcia Gallo, dessinateur espagnol ayant signé des dessins dans la presse française sous le pseudonyme de « Coq », et Juan José Gallo, basketteur chilien.

Le chercheur américain Robert Gallo est issu d’une famille d’immigrés italiens et il semble qu’il en soit de même de l’acteur américain Vincent Gallo. C’est aussi le cas de l’écrivain français Max Gallo.

Quant au prénom Max, qui est souvent le diminutif de Maxime ou de Maximilien, il est fréquemment porté par des Juifs, certes, mais c’était aussi le prénom des Allemands Max Weber et Max Planck, tous deux issus de parents protestants. Je pourrais citer encore d’autres Max non juifs comme l’acteur Max Schreck et les compositeurs Max Reger et Max Bruch.

C’est aussi le prénom du père de Mylène Farmer, Max Gautier, qui n’est pas juif du tout, ainsi que de Max Brisson, un homme politique français dont rien n’indique qu’il pourrait être juif.

Parmi les ouvrages de Max Gallo, Le Manteau du soldat, Le Baptême du roi et La Croisade du moine forment une trilogie intitulée Les Chrétiens. On imagine mal un Juif écrire une telle série. Ajoutons à cela La Croix de l’Occident, qui regroupe les romans Par ce signe tu vaincras et Paris vaut bien une messe, et surtout Jésus, l’homme qui était Dieu, ouvrage avec lequel l’écrivain revisite et réaffirme sa foi chrétienne, et il me semble que la mesure sera assez pleine.

La douteuse judéité de Francis Blanche

La rumeur de la judéité de Francis Blanche est sans doute liée à sa collaboration avec Pierre Dac, qui était juif.

À partir de cette idée, certains en ont avancé une autre en guise de renfort, à savoir que Blanche serait la francisation de Weiss, qui signifie « blanc » ou « blanche » en allemand et qui est un patronyme pouvant être porté, entre autres, par des Juifs ashkénazes.

Une francisation pour Francis ?

Or, de la même manière qu’il y a des Weiss en Allemagne, des White chez les Anglo-saxons, des Bianco en Italie et en Corse et des Blanco en Espagne, il y a des Blanc et des Blanche en France (sans compter les Blanchard, Blanchet, Blanchot et autres Leblanc).

Le vrai nom de Francis Blanche était Francis-Jean Blanche. Son père s’appelait Louis Blanche. Il suffit de consulter des sites comme généalogie.com ou geopatronyme.com pour constater que Blanche est depuis longtemps un nom répandu dans tout l’hexagone.

Nous disposons de peu d’informations sur la famille de Francis Blanche, mais rien n’indique qu’il aurait pu être juif. Au contraire, ce qui précède laisse penser qu’il n’était pas juif du tout.

Au risque de me répéter, dans un pays où les Juifs représentent à peine un pour cent de la population, quand rien n’indique qu’une personnalité pourrait être juive il est cohérent de supposer qu’elle fait partie de la grande majorité (plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent, si je sais compter) de ceux qui ne le sont pas.

mardi 24 novembre 2015

Cervantès était juif comme Obama est alsacien

Selon certains, Cervantès aurait pu avoir des ascendants juifs convertis au christianisme du côté de sa mère. Selon d’autres, il en aurait eu plus probablement du côté de son père. Selon d’autres encore, il en aurait eu des deux côtés. Naturellement, il n’en faut pas davantage pour que l’on entende dire qu’il était marrane, voire carrément juif.

J’ai rencontré un jour une jeune femme juive qui s’appelait Quesada, comme le personnage de Don Quichotte (Cervantès nous proposant, en fait, deux possibilités, Quijada et Quesada), mais il en faudrait davantage pour que Don Quichotte soit juif, ou pour que son auteur le soit.

Don Quichotte, huile sur toile
par David Garfinkiel

« Not a Jew » (pas juif), conclut le site américain Jew Or Not Jew à propos de Cervantès.

Miguel de Cervantès fut baptisé à Alcalá de Henares, dans la paroisse de Santa María la Mayor : « Dimanche, neuvième jour du mois d’octobre, année du Seigneur mille cinq cent quarante-sept, fut baptisé Miguel, fils de Rodrigo de Cervantes et de sa femme Leonora. Il fut baptisé par le révérend Bartolomé Serrano, curé de Notre Seigneur. Témoins, Baltasar Vázquez, Sacristain, et moi, qui le baptisai et signai de mon nom. Bachelier Serrano. » (acte de baptême, d’après Fernández Álvarez, cité par Wikipedia)

Ses grands-parents paternels étaient Juan de Cervantes, juriste, et Leonora de Torreblanca, fille de Juan Luis de Torreblanca. La mère de l’écrivain s’appelait Leonora de Cortinas Sánchez.

Dans tous les cas, les conversions au catholicisme remonteraient à plusieurs générations. Des origines marranes plus ou moins probables, en remontant à plusieurs générations, ne sont pas ce qui définit un Juif, surtout quand le sujet en question a été baptisé et élevé en chrétien. Elles ne sont pas non plus ce qui définit un marrane.

En outre, à la fin de sa vie, Cervantès était membre du Tiers-Ordre Franciscain.

Si l’on devait considérer Cervantès comme un marrane au vu de ce qui précède, il faudrait tout aussi bien admettre que Barack Hussein Obama est alsacien, puisque celui-ci a des origines alsaciennes (entre autres) du côté de sa mère.

vendredi 20 novembre 2015

Pourquoi F.W. Murnau aurait-il été juif ?

Au cours d’une réception organisée pour le mariage d’une amie, qui était juive, j’avais remarqué quatre vieillards assis autour d’une même table. L’un d’eux était le grand-père de la mariée, mais ne me demandez pas lequel. Tous quatre chauves, avec un crâne pointu, un grand nez et de grandes oreilles, ils semblaient concourir à qui ressemblerait le plus au Nosferatu de Murnau.

Certes, entre le Nosferatu de Murnau et les caricatures antisémites, l’association d’idées est naturelle, mais je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle une personne de ma connaissance, juive elle-même, a cru un jour pouvoir m’affirmer que le cinéaste expressionniste, dont le comédien Emil Jannings aurait déclaré un jour qu’il était « le plus allemand des cinéastes allemands contemporains », était juif.

Est-ce le nom même de Murnau qui l’avait incitée à le croire ? Certes, Walther Rathenau, industriel et homme politique allemand, était juif, comme son père Emil, fondateur de la firme AEG, mais est-ce que cela prouve que tous les « -nau » le sont ?

En réalité, Friedrich Wilhelm Murnau, né dans une famille de la petite bourgeoisie allemande, s’appelait Friedrich Wilhelm Plumpe. Ses parents s’appelaient Heinrich Plumpe et Otilie Volbracht. Il avait pris le nom d’une ville, Murnau am Staffelsee, en Haute Bavière (Wikipedia).

Ou encore, est-ce parce qu’il était allé travailler aux États-Unis, comme le feront par la suite – mais pour d’autres raisons – plusieurs cinéastes juifs ?

Comme je l’ai fait remarquer à propos de Bram Stoker, l’histoire de Dracula, dont le Nosferatu de Murnau est une adaptation, est d’inspiration typiquement chrétienne. On pourrait en dire autant de la manière dont Murnau a adapté au cinéma le Faust de Goethe.

En somme, rien n’indique que Murnau aurait été juif, et certainement pas sa tombe.

Pendant que j’y suis : Max Schreck, l’acteur qui incarnait Nosferatu, n’était pas juif non plus.

mardi 7 juillet 2015

Georges Bizet, juif comme l’Arlésienne

C’est un de mes camarades d’études qui m’avait affirmé que Bizet était juif. J’ignore la raison de sa méprise, mais je doute fort qu’il ait su que le compositeur avait épousé une des filles de Jacques Fromental Halévy, qui avait été son professeur.

Il faut dire que selon ce même camarade d’études, Gustave Eiffel était juif ainsi que le Colonel Fabien, le baron Haussmann, Jean Jaurès, Lio et je ne sais plus qui encore.

Ni juif, ni méridional...

Alexandre César Léopold Bizet, né à Paris le 25 octobre 1838, fut rebaptisé Georges le 16 mars 1840 lors de son baptême en l’église Notre-Dame-de-Lorette (à Paris, toujours).

Son parrain s’appelait Philippe Louis Brulley de la Brunière, et sa marraine s’appelait Hyppolite Sidonie Daspres.

Son acte de baptême peut même être consulté sur Internet (cliquez ici).

Son père, coiffeur-perruquier, s’appelait Adolphe Armand Bizet. Sa mère s’appelait Aimée Léopoldine Joséphine Delsarte.

Il semble que Bizet soit un nom de famille plus répandu dans le Nord de la France que dans le Sud. C’est une variation de Biset, un nom français (genealogie.com).

Delsarte est un nom porté dans l’Aisne, dans le Nord de la France et en Belgique (avec des variantes comme Delsaut, Dussart, etc., voir geneanet.org).

Ainsi donc, non seulement le compositeur de L’Arlésienne et de Carmen n’était pas méridional, mais il n’était même pas juif. Nous avons un patronyme et un matronyme qui n’ont rien de juif, nous avons un acte de baptême et nous avons une tombe fleurie.

Qui dit mieux ?

jeudi 11 juin 2015

Beate Klarsfeld aussi y a droit...

Beate Klarsfeld a raconté que dans certaines lettres anonymes qu’elle recevait, on la traitait de « sale Juive ». Dans d’autres courriers, les attaques verbales s’accompagnaient de choses du genre « je ne sais pas si vous êtes juive, mais... », etc.

Naturellement, pour ces malades mentaux, quiconque a un conjoint juif est soit « juif », soit « enjuivé » (même si ce mot n’est plus guère employé). C’est probablement la raison pour laquelle des personnalités comme Manuel Valls, Emmanuelle Devos et d’autres, font l’objet de rumeurs ou d’attaques à connotation antisémite.

Beate n’est pas restée béate.

En réalité, tout le monde sait que Beate Klarsfeld n’est pas juive.

Beate Künzel est née dans une famille berlinoise de confession protestante. Son père a été soldat dans la Wehrmacht, comme un très grand nombre d’Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Issue d’un milieu modeste, elle s’est rendue en France en 1960, à l’âge de 21 ans, pour échapper à sa condition.

C’est après avoir fait la connaissance (dans le métro parisien) de son futur époux, Serge Klarsfeld, qu’elle a pris conscience de l’histoire récente de l’Allemagne et du sort que les nazis avaient réservé aux Juifs. Cela a été le début à la fois d’une idylle et d’un combat.

Dans son livre Partout où ils seront, Beate Klarsfeld déclare qu’elle a souhaité que son fils Arno soit juif. En revanche, elle-même n’a jamais cherché à le devenir. Elle y explique que c’est précisément en tant qu’Allemande non juive qu’elle a voulu mener son combat contre les anciens nazis.


Sources : Beate Klarsfeld, Partout où ils seront, Édition spéciale, 1972

dimanche 3 mai 2015

Serge Atlaoui et les Juifs

Le nom de Serge Atlaoui serait sans doute resté inconnu du public si ce Français n’avait pas été condamné à mort en Indonésie, dans des conditions très douteuses.

Pour les néonazis et autres antisémites fanatiques, la cause est entendue : non seulement Atlaoui est coupable et mérite la peine de mort, mais ceux qui cherchent à le sauver sont des Juifs qui le défendent par esprit de clan, sachant qu’il est juif lui-même.

Naturellement, ces malades mentaux expliquent les prises de position publiques de Laurent Fabius, ministre des Relations extérieures et de Manuel Valls, Premier ministre, de façon très simple : l’un est juif, l’autre est enjuivé (même si l’on évite d’employer ce mot, qui a mauvaise presse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale).

Comment ont-ils pu avoir l’idée que Serge Atlaoui devait être juif ? Sans doute parce qu’il porte un patronyme à consonance arabe et un prénom occidental, comme de nombreux Juifs originaires d’Afrique du Nord.

Il est intéressant de remarquer que ces désaxés, bien que chrétiens et ne manquant aucune occasion de se revendiquer comme tels (encore qu’ils soient rejoints dans leur délire par un certain nombre de Franco-algériens musulmans pour qui les Kabyles sont des « Juifs »), semblent concevoir l’Afrique du Nord comme une région uniquement peuplée de musulmans et de juifs. Ils ignorent sans doute qu’au pays natal de saint Augustin, qui était berbère, leur propre religion a précédé l’islam.

Serge Areski Atlaoui et son frère, André Sliman Atlaoui, sont issus d’une famille de Kabyles. Ils pourraient être de confession chrétienne, comme l’indique le fait qu’ils aient un prénom occidental et un prénom kabyle ; mais il se pourrait aussi qu’ils soient de confession musulmane. Dans tous les cas, ils ne sont certainement pas juifs.

En outre, Serge Atlaoui est souvent présenté par les journalistes comme « franco-algérien », un terme qu’on n’aurait pas l’idée d’utiliser à propos d’un Juif originaire d’Algérie (les Juifs originaires d’Algérie ne se considèrent pas et ne sont pas considérés comme des « Franco-algériens »).

Comme le fait remarquer une amie internaute, même devant le sort d’un compatriote qui risque d’être exécuté (alors qu’il n’a jamais tué ni blessé personne), un certain nombre de minables ne peuvent pas s’abstenir de cracher leur venin, de façon aussi déplacée qu’indécente.

lundi 20 avril 2015

Laurent Voulzy, pas plus juif que Julien Clerc

Selon toute apparence, quand un chanteur de variété a une bonne bouille bien sympathique et des cheveux bruns frisés, beaucoup de gens ont tendance à supposer qu’il est juif.

Après avoir dit ce qu’il en était de Carlos, de Julien Clerc et d’Alain Souchon (pourtant pas si brun), il était temps que je m’intéresse au cas de Laurent Voulzy.

Un mariage pas juif du tout.

Laurent Voulzy, de son vrai nom Lucien Gerville-Reache, est le fils de Lucien Gerville-Reache et de Marie-Louise Voulzy, tous deux antillais, et le petit-fils de Gaston Gerville-Reache (Geneanet). Chez ses parents, « on parl[ait] et on mange[ait] créole » à la maison (Wikipedia).

Il est cousin avec Pascal Légitimus (ibid.).

Lucien Gerville-Reache, alias Laurent Voulzy, a donc reçu comme prénom le prénom de son père, une chose qui ne se fait presque jamais chez les Juifs.

Accessoirement, il apparaît que ni Gerville, ni Reache, ni Voulzy ne sont des patronymes portés par des Juifs.

En outre, d’après Wikipedia, sa mère l’aurait confié à une nourrice pendant plusieurs années. Une mère juive n’aurait évidemment jamais fait une chose pareille.

Au cours de sa carrière, le chanteur s’est impliqué notamment aux côtés d’ATD Quart Monde, une association caritative catholique, à laquelle il a dédié la chanson Jésus sur l’album Avril, « tenant ainsi une promesse faite à feu le Père Joseph Wresinski, fondateur de l’association » (ibid.).

Enfin, on sait qu’en 2010, il s’est remarié à l’église (ouest-france.fr et photo ci-dessus).

samedi 11 avril 2015

Jacques Villeret, juif dans un film

Voici un dialogue entre Jacques (Jacques Dutronc) et Simon (Jacques Villeret) dans le film Le Bon et les méchants de Claude Lelouch (1976) :

– T’es juif, toi ?
– Un peu, ouais...
– Et comment elle l’a su ?
– Tu veux que je te fasse un dessin ?

T’es juif, toi ?

Inutile, je suppose, d’aller chercher ailleurs la raison pour laquelle un bruit a couru que le regretté Jacques Villeret était juif.

Une fois de plus, les gens auront confondu l’acteur avec son personnage (comme pour Henri Guybet dans Rabbi Jacob, et peut-être aussi pour Vincent Cassel dans La Haine par exemple).

Et dès lors, peu importent les rôles qu’il tiendra par la suite, car toute rationalité disparaît dès qu’il est question des Juifs (P.S.: Jacques Villeret a aussi incarné un personnage juif dans au moins un autre film, à savoir qu’il a été Georges Mandel dans le téléfilm Le Dernier été, de Claude Goretta, réalisé en 1997).

Jacques Villeret est né en Touraine sous le nom de Jacky Boufroura, d’un père algérien d’origine kabyle, Ahmed Boufroura, et d’une mère française, Annette Bonin (Wikipedia).

Ses parents se séparent rapidement et il est élevé par le nouveau mari de sa mère, Raymond Villeret. Il découvrira seulement à l’adolescence que celui-ci n’est pas son père biologique. Cependant, il ne s’appellera officiellement Villeret qu’à l’âge de quarante ans (ibid.).

Selon certaines sources, pas nécessairement fiables, Jacky Boufroura aurait d’abord reçu comme prénom Mohammed. Par ailleurs, un certain Ahmin Boufroura, Kabyle de confession chrétienne, s’est longtemps fait passer pour son demi-frère.

Toujours est-il que Bonin et Villeret ne sont pas plus juifs que Boufroura (et aucun Juif ne se prénomme Ahmed ni Ahmin).

Mais surtout, les funérailles de Jacques Villeret ont eu lieu dans une église et sa tombe s’orne d’un crucifix (lanouvellerepublique.fr).

lundi 30 mars 2015

Alain Besançon n’est pas un Juif de Besançon

Si Alain Besançon passe pour juif, c’est sans doute pour la même raison que le journaliste Julien Besançon, et ce peut-être par suite d’une confusion entre l’un et l’autre. Julien Besançon, quant à lui, passait pour juif en raison de son patronyme, mais le fait qu’il ait couvert la guerre des Six-jours pour Europe n°1 y était probablement pour quelque chose aussi.

Pourtant, nombreux sont les Français non juifs qui portent le nom d’une ville, par exemple Chaumont, Millau, Motreff, Pau, Pléven ou Sablé, ou bien Bourges, comme l’ancien patron de presse antisémite Hervé Bourges, ou encore Laval, comme Pierre Laval qui secondait Pétain dans la mise en œuvre d’une politique antisémite. Il y a aussi Paris, comme le journaliste Gilles Paris, connu pour son parti pris haineux à l’encontre d’Israël. Besançon n’est pas un « nom juif » davantage que les noms qui précèdent.

La synagogue de Besançon

Ce patronyme est fréquent dans le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Il désigne celui qui est originaire de Besançon. Il a été également utilisé comme nom de baptême (geopatronyme.com). On note aussi les variantes Bezançon et Bezanson, et les formes diminutives Besancenet, Besanceney, Besancenez et Besancenot (c’est dire).

On notera, enfin, la prédominance de ce nom autour de la ville de Besançon et le nombre d’actes qui lui correspondent au cours des quatre siècles passés.

Le nom de jeune fille de l’épouse d’Alain Besançon, Marie, est Goldstyn. Cependant, avoir épousé une Juive ne fait pas de vous un Juif, cela vaut pour Alain Besançon comme pour Hector Guimard ou pour Manuel Valls, par exemple.

Les parents d’Alain Besançon s’appelaient Justin Besançon et Madeleine Delagrange (Wikipedia). Madeleine Delagrange était la fille de Jules Delagrange et de Marie-Alexandrine Ravier, elle-même fille de Pierre Ravier et d’Adèle Tournay. Delagrange, Ravier et Tournay ne sont certainement pas des « noms juifs ».

Ajoutons que l’histoire du christianisme est une des plus grandes passions d’Alain Besançon, que son œuvre est empreinte de tradition théologique chrétienne, et que cet auteur, après avoir été communiste, est « revenu au catholicisme » (ibid.).

dimanche 29 mars 2015

Max Bruch, pas juif mais protestant... et même, antisémite ?

[...] J’ai découvert le Kol Nidrei et d’autres chants à Berlin chez les Lichtenstein, avec qui je me suis lié d’amitié. Bien que je sois protestant, en tant qu’artiste j’ai été très sensible à la beauté incomparable de ces mélodies [...]. — Max Bruch

Salut, les mélomanes ! Je subodore que le présent article sera lu essentiellement par des gens recommandables, plutôt que par les adeptes de la théorie de l’omniprésence juive et autres obsédés qui se plaisent à se conforter dans l’idée que François Hollande ou Nicolas Sarkozy seraient juifs. Cela me changera.

Max Christian was a Christian.

Qui n’a pas cru, comme moi pendant longtemps, que Max Bruch, musicien connu surtout pour son concerto pour violon, souvent couplé avec celui de Mendelssohn et pour son Kol Nidrei, était juif ?

Pourtant, des musiciens non juifs ont composé de la musique pour la liturgie juive, par exemple Carlo Grossi et Louis Saladin au XVIIe siècle, ou de la musique tirée de la liturgie juive, comme Benedetto Marcello au siècle suivant. On pourrait citer aussi Sergueï Prokofiev au XXe siècle, avec son ouverture « sur des thèmes juifs », ou Maurice Ravel, avec son « Kaddish » et ses « Mélodies hébraïques ».

Comme Leon Botstein le rappelle, l’auteur de Porgy and Bess, George Gershwin, n’était pas noir, et supposer qu’il fallait être juif pour composer un « Kol Nidrei » est le signe d’une perception fausse de la situation des Juifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Allemagne.

Plus généralement, supposer que l’origine ethnique ou la religion d’une personne serait une condition impérative pour que celle-ci puisse créer telle ou telle œuvre ou réussir dans tel ou tel domaine, est le signe d’un préjugé, pour ne pas dire plus. Et justement, je vais en dire plus.

Songeons à cette affiche publicitaire pour la Fnac sur laquelle un Noir fulminait : « Un Blanc m’a conseillé en jazz. Un Blanc ! » Ou encore, dans le même style, cette chanson de Claude Nougaro qui reprend l’air d’un célèbre gospel : « Armstrong, je ne suis pas noir, je suis blanc de peau. Quand on veut chanter l’espoir, quel manque de pot. »

Qui aura remarqué le racisme implicite (anti-blanc ou anti-noir, question de point de vue) contenu dans ces deux exemples emblématiques de certaines dérives actuelles ? Pour mieux le mettre en évidence, imaginons cette variante : « Verdi, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut faire de l’opéra, quel manque de pot. »

Ou bien : « Renault, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut créer des voitures, quel manque de pot. » Ou bien encore : « Einstein, je ne suis pas juif, je suis parpaillot. Quand on veut faire des calculs, quel manque de pot. »

Et que dire d’une affiche publicitaire sur laquelle un Blanc s’exclamerait d’un air quasi outré : « Un Noir m’a conseillé en variété française. Un Noir ! »

Ne manquons pas de noter, au passage, que le fameux gospel de Louis Armstrong avait pour thème la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse. N’en déplaise à Nougaro, être noir et ne pas être juif n’empêchait absolument pas Armstrong de chanter l’épopée du peuple juif, pour ne pas dire l’acte fondateur du judaïsme.

L’histoire de Moïse est aussi le thème d’un oratorio de Max Bruch, précisément. Ce compositeur allemand, Max Christian Friedrich Bruch, était issu d’une famille de protestants, du côté de son père comme du côté de sa mère. Il était même passablement antisémite, si j’en crois une de mes sources.


Sources : Wikipedia, sur Max Bruch et sur son Kol Nidrei, Chazzanut online, Jewish Daily Forward.

mardi 16 décembre 2014

Fernand Raynaud juif, pas d’ac...?

C’est une amie de ma grand-mère que j’avais entendue, pour la première fois, affirmer que Fernand Raynaud était juif. Selon elle, c’était évident d’après ses expressions, ses mimiques et sa façon d’être.

Récemment, j’ai pu constater que d’autres personnes avaient aussi cette idée saugrenue.

Certes, les meilleurs comiques sont assez souvent des Juifs.

Par ailleurs, on peut se demander si le fameux sketch du « 22 à Asnières » ne serait pas une référence cachée au nombre de lettres de l’alphabet hébraïque. Était-ce étudié pour ?

C’est pourtant gravé dans le marbre...

Plus sérieusement, il y a des comiques qui sont juifs et des comiques qui ne le sont pas.

Selon toute vraisemblance, le nom de famille Raynaud n’est pas du tout un nom juif.

Fernand Raynaud est né à Clermont-Ferrand au sein d’une cité ouvrière, il a quitté l’école à 15 ans après avoir obtenu son certificat d’études (Wikipedia) et il a travaillé à la direction régionale du Service national de la statistique à Clermont-Ferrand entre mai 1944 et février 1945. En décembre 1955, il a épousé la chanteuse Renée Caron.

Au vu des éléments qui précèdent, on peut déjà avancer que la judéité du fameux chansonnier est assez improbable.

Enfin, Fernand Raynaud a été inhumé au cimetière de Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, sa sépulture est fleurie, et surtout, on peut remarquer que sa stèle s’orne d’une croix chrétienne (landrucimetieres.fr). Si vraiment il était juif, il y a comme un défaut.

vendredi 12 décembre 2014

Eugène Ysaÿe, plus près de Jésus que d’Isaïe

La méprise est bien évidemment liée à son patronyme, qui évoque le prophète juif Isaïe (voir le Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles de Jean Germain, Racine Lannoo, 2007), mais elle est sans doute liée aussi à la fameuse tendance des grands violonistes à être juifs.

Or, cette tendance s’observe surtout à partir du XXe siècle. Jasha Heifetz est né en 1901, Nathan Milstein en 1903, David Oïstrakh en 1908, Yehudi Menuhin en 1916, Henryk Szeryng en 1918, Isaac Stern en 1920.

Ysaÿe, un Juif ? Wallon donc !

Certes, au XIXe siècle, il y a eu Ferdinand David (converti cependant) et Joseph Joachim, mais qui d’autre parmi les plus connus, sinon Nicolo Paganini, Rodolphe Kreutzer, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe (né en 1858) ? Ni Paganini, ni Kreutzer, ni Vieuxtemps n’étaient juifs... Ysaÿe non plus.

Si Eugène Ysaÿe avait été juif, son nom apparaîtrait, à coup sûr, quelque part dans les 761 pages de l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique - Trois mille ans d’histoire (Fayard, 2e éd. revue et augmentée, 2001), surtout si l’on sait qu’y sont mentionnés même des musiciens non juifs comme Paganini (p. 504), Kreutzer (p. 194) et Vieuxtemps (p. 508), justement.

Notons au passage qu’au début de son livre, Frans C. Lemaire, qui n’est pas juif, a cru opportun de dresser une liste de Juifs ayant eu « une influence fondamentale sur les développements de la modernité » et a fait l’erreur (grossière, dirai-je) d’y inclure Charlie Chaplin.

Eugène-Auguste Ysaÿe était issu d’une vieille famille wallonne (Musica et Memoria) et son grand-père paternel, maçon de métier et violoniste le dimanche, jouait à l’église. Sa mère se prénommait Marie-Thérèse. Sa sœur aînée se prénommait Marie, et son frère aîné, Joseph. Un peu plus, et il se serait appelé Jésus.

jeudi 4 décembre 2014

Maurice Ravel, ses origines, ses mélodies hébraïques et son soutien au sionisme : thèse, antithèse, synthèse

[...] il y a en lui un mélange de catholique du Moyen-âge et d’impie satanique [...] — Ricardo Viñes, journal intime, 1896

C’est par la bouche d’un camarade d’études que m’était parvenu pour la première fois le bobard faisant de Maurice Ravel un Juif. Plusieurs mauvaises raisons peuvent avoir servi d’appui à cette thèse :

Un Maurice helvéto-basque...

Ravel se termine comme Daniel, Ezéchiel, Raphaël, Saltiel et autres noms hébraïques dans lesquels « el » signifie « Dieu », et comme les patronymes « juifs » Abergel, Bechtel, Encel, Gargamel, Gurfinkiel (cherchez l’intrus). Maurice est généralement le prénom usuel des Juifs français dont le nom hébraïque est Moshé (c’est-à-dire Moïse). Maurice Ravel est né à Ciboure, au pays basque, où un certain nombre de marranes et de Juifs auraient trouvé refuge (au passage, le chocolat a été introduit en France par des Juifs à Bayonne). De surcroît, Ravel a composé des « Mélodies hébraïques » et un « Kaddish ». Enfin, fervent supporter du sionisme, il a été membre fondateur, en 1926, du bureau de l’Association France-Palestine (rebaptisée Association France-Israël en 1948 avant de fusionner avec l’Alliance Général-Kœnig).

Mon antithèse ne m’aura pas demandé de trop gros efforts de recherche :

Aussel, Boudarel, Carel, Duhamel et bien d’autres noms en « -el » ne sont pas des noms juifs et n’ont rien à voir avec l’hébreu. Ravel est un toponyme fréquent surtout du côté de la Loire et de la Haute-Loire (voir geneanet.org et genealogie.com). Les sceptiques pourront effectuer un sondage auprès des Ravel de l’annuaire téléphonique et passer en revue les noms des 24 membres du bureau initial de France-Palestine (parmi lesquels Joseph Paul-Boncour, Aristide Briand, Jules Cambon, Justin Godart, Édouard Herriot, Paul Langevin, Paul Painlevé et Raymond Poincaré), ils verront s’ils rencontrent beaucoup de Juifs. Maurice était aussi le prénom de l’antisémite Barrès, du négationniste Bardèche et du collabo Papon. Il n’existe aucun lieu en France dont les natifs seraient généralement juifs, et enfin, des musiciens non juifs ont composé de la musique « juive » ou à thème juif (lire mes articles sur Max Bruch, Dmitri Chostakovitch et Sergueï Prokofiev).

En guise de synthèse, je préciserai que Maurice Ravel avait été baptisé sous le nom de Joseph Maurice Ravel et que son père, Pierre Joseph Ravel, d’ascendance suisse et savoyarde, avait rencontré sa mère Maria Deluarte (devenue Marie Delouart), une Basque issue d’une famille espagnole, à Aranjuez (Wikipedia). On notera, en outre, que le premier prénom (non usuel) du compositeur, Joseph, était le second prénom (usuel) de son père (une telle chose est plutôt rare chez les Juifs).

jeudi 27 novembre 2014

Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter en septembre 2014, aura peut-être contribué à propager ce bobard ridicule lancé sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.

Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Halter n’est pas un argument de poids.

Le père d’Élisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes susceptibles d’être portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil ». Sur son site internet personnel, l’ancienne ministre a écrit « Simone Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans.

Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Il n’est donc nullement surprenant qu’Élisabeth Guigou soit l’initiatrice d’une résolution parlementaire à visée bassement électoraliste reconnaissant un prétendu « État palestinien ».

lundi 24 novembre 2014

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Edelson, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Norman Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.


Jowett, lunettes, casquette...

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas natif des États-Unis mais canadien, est né de deux parents protestants.

Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien).

Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec son collègue américain Steven Spielberg, du moins, quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette comme sur cette photo.


Sources : amazon.ca, Wikipedia, houseofnames.com, surnamedb.com et forebears.co.uk

samedi 22 novembre 2014

Serge Ayoub, juif comme un Libanais fasciste

Selon les administrateurs de certains sites d’extrême gauche, Serge Ayoub serait un « Juif libanais sioniste » et un agent des services secrets israéliens.

Ils ont dû remarquer que le deuxième prénom de Serge Ayoub était Élie.

Cependant, Élie était aussi le prénom du Libanais chrétien Hobeika, le véritable responsable des tueries de « Chabra et Satila » (sic) comme bavait un jour le journaliste de France 2 Daniel Bilalian dans un de ses élans de jubilation haineuse à l’encontre d’Israël.

Je m’y croirais...
Avec un peu d’imagination, on pourrait aussi considérer que le surnom de guerre de Serge Ayoub, « Batskin », ressemble à certains patronymes portés par des Juifs.

Skinhead dès l’âge de 14 ans, puis militant d’extrême droite néo-nazi, Serge Ayoub a fondé les Jeunesses nationalistes révolutionnaires.

Proche du GUD et du Front National Jeunesse et leader du mouvement « Troisième voie » dont le nom est un slogan fasciste, cet homme si sympathique a été un temps associé à Jean-Gilles Malliarakis, lequel déclarait un jour sur Radio Courtoisie, entre autres gentillesses, que seules les religions chrétiennes étaient respectables.

Serge Ayoub a notamment pris part à un défilé du Front National. Il a aussi affiché sa sympathie pour les deux dictateurs antisémites Bachar el-Assad et Hugo Chavez.

Sans aucun doute, c’est là le parcours typique d’un Juif. En écrivant les lignes qui précèdent, je me suis même demandé un instant si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. J’avais l’impression, tout à coup, de rédiger ma propre biographie.

dimanche 16 novembre 2014

Il n’est pas juif Julien, c’est Clerc

Julien Clerc fait partie des stars de la scène et du petit écran, il est brun (maintenant, il est plutôt grisonnant), bouclé, il a le teint mat, et il lui arrive de chanter en Israël :

voilà tout ce qu’il faut aux adeptes de la théorie du complot juif et autres mythomanes pour conclure qu’il est juif.

Et je n’ai pas parlé de son frère !

Julien Clerc s’appelle en réalité Paul-Alain Leclerc, et il est baptisé.

Sa mère, Evelyne Merlot, était une métisse d’origine guadeloupéenne.

Une métisse d’origine guadeloupéenne a relativement peu de chances d’être juive, surtout si elle s’appelle Merlot. Merlot, comme nom de famille, n’est pas plus juif que Cabernet ou Sauvignon.

Leclerc n’est évidemment pas davantage un nom porté par des Juifs.

En outre, si le prénom original du chanteur est Paul-Alain, c’est parce que sa mère tenait autant à l’appeler Alain que son père, de son côté, tenait à lui donner son propre prénom, Paul.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire maintes fois : même des Juifs extrêmement éloignés de la tradition juive ne donneront pas à leur enfant le prénom de son père (naturellement, il existera toujours des exceptions).

Que Paul Leclerc ait décidé de donner à son fils son propre prénom, c’est un élément supplémentaire, et non des moindres, indiquant qu’il s’agit d’une famille dans laquelle ni le père, ni la mère, ni leur progéniture ne sont juifs.


Sources : Le Figaro du 25 octobre 2004 et Wikipedia.

mercredi 12 novembre 2014

Atatürk, ou Ata... juif ?

Au XVIIe siècle en Turquie, après que le faux messie Sabbataï Tsevi se fût converti à l’islam pour avoir la vie sauve, certains de ses fidèles le suivirent. Ils formèrent une sorte de secte, les Dönme (ou Dunmeh).

Deux siècles plus tard, leurs descendants restaient souvent identifiés comme Dönme, ayant plus ou moins conservé certaines coutumes juives tout en étant musulmans, et il semble que certains d’entre eux aient pris part au mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs (Wikipedia).

Y’ a Mustapha qu’est mal !

De là à prétendre que la majorité des Jeunes-Turcs étaient des Dönme, il y a un grand pas que les adeptes de la théorie du complot juif n’hésitent évidemment pas à franchir. Ensuite, il leur suffit d’affirmer que les Dönme, bien que musulmans depuis deux siècles et malgré les mélanges, étaient restés des Juifs, et le tour est joué : les Juifs deviennent ainsi les véritables responsables du génocide des Arméniens.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que Mustafa Kemal Atatürk, lui aussi, soit désigné comme Dönme par les mêmes répugnants crétins.

La mère de Mustafa Kemal, Zübeyde Hanim, appartenait à une famille appelée Hacisofular, sachant que Haci, apparenté à l’arabe Hadj, désigne les musulmans ayant fait leur pèlerinage à la Mecque, et que Sofular signifie religieux, ou pratiquant. Musulmane très pieuse, elle tenait à ce que son fils étudie le Coran (Wikipedia).

Quand à son père, Ali Riza Efendi, qui descendait des nomades Kocacık, installés en Macédoine au cours des XIVe et XVe siècles, il provenait lui aussi d’une famille musulmane très attachée à la tradition islamique et à l’étude du Coran (Wikipedia).

Le réformateur de la Turquie s’est donc éloigné de la tradition familiale, au point de qualifier la religion musulmane de « théologie absurde d’un bédouin immoral » (sic) et de la stigmatiser comme « un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » (re-sic). Voilà pourquoi les islamistes font de lui leur tête de Turc, si je puis dire, et inventent qu’il aurait eu des origines juives.

Il est évident que cette rumeur n’a aucun fondement. Des Juifs croient bon de la reprendre à leur compte : ils feraient mieux de lancer sur leur moteur de recherche une simple requête qui leur permettrait de cerner rapidement le sinistre profil et les motivations peu louables de ceux qui se plaisent à la colporter.