vendredi 8 mars 2019

Harry Roselmack, victime du racisme… contre les Juifs !

« Je me vois peu, mais je ne me vois pas noir. En tout cas, je ne me qualifie pas comme tel, en général. Je suis d’abord un homme, un fils, un frère, un mari et un père, un citoyen, un journaliste, un passionné et... oui, oui, c’est vrai, je suis noir. La République, son slogan et ses lois parviennent, la plupart du temps, à me le faire oublier. » — Harry Roselmack (www.ozap.com)

Sachant jusqu’où peut aller l’irrationalité dès qu’on parle des Juifs, on n’est même plus surpris d’apprendre que le journaliste et animateur de télévision Harry Roselmack passe pour juif aux yeux de certains crétins incultes et aigris comme il en pullule sur l’Internet. Voici ce qu’on peut lire sur Yahoo (questions/réponses) :

Un Noir qui n’est ni musulman ni juif ?

« La judaïcité de Harry Roselmack influence-t-elle sa vision de l’Islam ? » (sic)

On aurait pu imaginer un rapprochement phonétique intempestif entre Roselmack et des noms en « Rosen- » comme par exemple Rosenmann. Mais apparemment, il s’agit d’autre chose :

« Monsieur Roselmack, Juif [a]shkénaze par sa mère, fait un reportage sur l’Islam… l’objectivité d’un tel travail semble une évidence à TF1… » (re-sic)

Ainsi donc, si ce que dit ou écrit Harry Roselmack n’est pas flatteur pour l’Islam, il n’y a qu’une explication possible : c’est parce qu’il est juif !

Remarquons, au passage, ce qu’implique un propos aussi ignoble, digne d’un Bruno Gollnisch : un journaliste pourrait donc faire preuve d’objectivité s’il est catholique, protestant, musulman, noir, asiatique, communiste, anarchiste, breton, corse, homosexuel ou que sais-je… mais pas s’il est juif.

J’ignore quelle vision Harry Roselmack peut avoir de l’islam, et je m’en moque. Toujours est-il qu’il n’est évidemment pas plus juif que le prince héritier d’Arabie Saoudite ou le Premier ministre japonais.

Harry Roselmack est le fils d’un CRS et d’une employée de La Poste, tous deux martiniquais. Le nom de jeune fille de sa mère est Boungo : pas très ashkénaze, comme nom. Par ailleurs, sa femme est également d’origine martiniquaise par ses deux parents.

Pour faire l’objet de propos racistes anti-juifs, nul besoin d’être juif. On peut être français de souche et catholique (comme Geneviève de Fontenay), anglais et protestant (comme Charles Darwin), ou encore, arabe et musulman (comme Mouammar Kadhafi). On peut même être noir et d’origine antillaise par ses deux parents. Gageons que si des extraterrestres débarquaient un jour sur Terre, il se trouverait des abrutis pour affirmer qu’ils sont juifs.


Sources : lesechos.fr ; femmeactuelle.fr.

lundi 4 mars 2019

Lio, ou quand les brunes ne comptent pas pour des Juives

Comme je l’ai déjà évoqué précédemment, un camarade d’études, lui-même juif, prêtait à tort une identité juive à un certain nombre de personnalités : Georges Bizet, Gustave Eiffel, le Colonel Fabien, le baron Haussmann, Jean Jaurès… et Lio, alors connue comme chanteuse, notamment pour sa chanson sur les brunes.

Pour cette seule raison ? Ou bien, en raison de son nom (voir ci-dessous) ? Allez savoir. Je l’ai suffisamment montré, il n’y a aucune rationalité que l’on puisse espérer trouver dans le discours dès lors que la personnalité juive est attribuée, de façon fantasmatique, à telle ou telle célébrité.

C’est Lio, pas Celio !

Lio, de son vrai nom Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos, est née le 17 juin 1962 à Mangualde, au Portugal. Elle est la fille de Fernando Tavares de Vasconcelos, un officier issu d’une des plus grandes familles de l’aristocratie portugaise, les Vasconcelos, connue pour avoir servi au Mozambique lors des guerres coloniales salazaristes contre l’indépendance de l’empire portugais.

Sa mère était également portugaise. Elle s’appelait Helena Ribeiro Furtado, et elle était la fille de Dino Furtado et d’Otilia Ribeiro Da Cruz.

Il est relativement improbable, à notre époque, qu’une Portugaise soit juive. La seule partie de son état-civil qui suggère une origine juive est le nom Furtado. Abraham Furtado, au XVIIIe siècle, était issu d’une famille juive, mais il n’est pas sûr du tout que la plupart des Furtado actuels soient juifs, même si ce nom laisse fortement penser que certains de leurs ancêtres l’ont été. Plus généralement, rien de ce que l’on sait de Lio ne nous indique qu’elle serait juive. On peut juste supposer que certains de ses ascendants il y a deux siècles, surtout du côté du père de sa mère, étaient juifs ou marranes.

Dans une interview, Lio a déclaré qu’elle aimerait « donner deux baffes au pape à cause de sa position sur les préservatifs » (sic), ce qui laisse penser qu’elle est de confession catholique. En effet, une Juive, qu’elle soit croyante ou non, ne se soucierait pas autant de la position du pape sur ce sujet, ni sur n’importe quel sujet de manière générale.


Sources : geneanet.org ; parismatch.com ; Wikipedia.