jeudi 11 juin 2015

Beate Klarsfeld aussi y a droit...

Beate Klarsfeld a raconté que dans certaines lettres anonymes qu’elle recevait, on la traitait de « sale Juive ». Dans d’autres courriers, les attaques verbales s’accompagnaient de choses du genre « je ne sais pas si vous êtes juive, mais... », etc.

Naturellement, pour ces malades mentaux, quiconque a un conjoint juif est soit « juif », soit « enjuivé » (même si ce mot n’est plus guère employé). C’est probablement la raison pour laquelle des personnalités comme Manuel Valls, Emmanuelle Devos et d’autres, font l’objet de rumeurs ou d’attaques à connotation antisémite.

Beate n’est pas restée béate.

En réalité, tout le monde sait que Beate Klarsfeld n’est pas juive.

Beate Künzel est née dans une famille berlinoise de confession protestante. Son père a été soldat dans la Wehrmacht, comme un très grand nombre d’Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Issue d’un milieu modeste, elle s’est rendue en France en 1960, à l’âge de 21 ans, pour échapper à sa condition.

C’est après avoir fait la connaissance (dans le métro parisien) de son futur époux, Serge Klarsfeld, qu’elle a pris conscience de l’histoire récente de l’Allemagne et du sort que les nazis avaient réservé aux Juifs. Cela a été le début à la fois d’une idylle et d’un combat.

Dans son livre Partout où ils seront, Beate Klarsfeld déclare qu’elle a souhaité que son fils Arno soit juif. En revanche, elle-même n’a jamais cherché à le devenir. Elle y explique que c’est précisément en tant qu’Allemande non juive qu’elle a voulu mener son combat contre les anciens nazis.


Sources : Beate Klarsfeld, Partout où ils seront, Édition spéciale, 1972