Au cours d’une réception organisée pour le mariage d’une amie, qui était juive, j’avais remarqué quatre vieillards assis autour d’une même table. L’un d’eux était le grand-père de la mariée, mais ne me demandez pas lequel. Tous quatre chauves, avec un crâne pointu, un grand nez et de grandes oreilles, ils semblaient concourir à qui ressemblerait le plus au Nosferatu de Murnau.
Certes, entre le Nosferatu de Murnau et les caricatures antisémites, l’association d’idées est naturelle, mais je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle une personne de ma connaissance, juive elle-même, a cru un jour pouvoir m’affirmer que le cinéaste expressionniste, dont le comédien Emil Jannings aurait déclaré un jour qu’il était « le plus allemand des cinéastes allemands contemporains », était juif.
Est-ce le nom même de Murnau qui l’avait incitée à le croire ? Certes, Walther Rathenau, industriel et homme politique allemand, était juif, comme son père Emil, fondateur de la firme AEG, mais est-ce que cela prouve que tous les « -nau » le sont ?
En réalité, Friedrich Wilhelm Murnau, né dans une famille de la petite bourgeoisie allemande, s’appelait Friedrich Wilhelm Plumpe. Ses parents s’appelaient Heinrich Plumpe et Otilie Volbracht. Il avait pris le nom d’une ville, Murnau am Staffelsee, en Haute Bavière (Wikipedia).
Ou encore, est-ce parce qu’il était allé travailler aux États-Unis, comme le feront par la suite – mais pour d’autres raisons – plusieurs cinéastes juifs ?
Comme je l’ai fait remarquer à propos de Bram Stoker, l’histoire de Dracula, dont le Nosferatu de Murnau est une adaptation, est d’inspiration typiquement chrétienne. On pourrait en dire autant de la manière dont Murnau a adapté au cinéma le Faust de Goethe.
En somme, rien n’indique que Murnau aurait été juif, et certainement pas sa tombe.
Pendant que j’y suis : Max Schreck, l’acteur qui incarnait Nosferatu, n’était pas juif non plus.
Certes, entre le Nosferatu de Murnau et les caricatures antisémites, l’association d’idées est naturelle, mais je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle une personne de ma connaissance, juive elle-même, a cru un jour pouvoir m’affirmer que le cinéaste expressionniste, dont le comédien Emil Jannings aurait déclaré un jour qu’il était « le plus allemand des cinéastes allemands contemporains », était juif.
Est-ce le nom même de Murnau qui l’avait incitée à le croire ? Certes, Walther Rathenau, industriel et homme politique allemand, était juif, comme son père Emil, fondateur de la firme AEG, mais est-ce que cela prouve que tous les « -nau » le sont ?
En réalité, Friedrich Wilhelm Murnau, né dans une famille de la petite bourgeoisie allemande, s’appelait Friedrich Wilhelm Plumpe. Ses parents s’appelaient Heinrich Plumpe et Otilie Volbracht. Il avait pris le nom d’une ville, Murnau am Staffelsee, en Haute Bavière (Wikipedia).
Ou encore, est-ce parce qu’il était allé travailler aux États-Unis, comme le feront par la suite – mais pour d’autres raisons – plusieurs cinéastes juifs ?
Comme je l’ai fait remarquer à propos de Bram Stoker, l’histoire de Dracula, dont le Nosferatu de Murnau est une adaptation, est d’inspiration typiquement chrétienne. On pourrait en dire autant de la manière dont Murnau a adapté au cinéma le Faust de Goethe.
En somme, rien n’indique que Murnau aurait été juif, et certainement pas sa tombe.
Pendant que j’y suis : Max Schreck, l’acteur qui incarnait Nosferatu, n’était pas juif non plus.