Le fait qu’il ait incarné un personnage juif dans Le Dictateur aurait-il incité un certain nombre de gens à penser que Chaplin était juif ? Pourtant, dans ce même film, il incarnait aussi Hitler, et personne ne l’a pris pour un nazi.
Au même moment, faut-il encore le rappeler, les cinéastes juifs de Hollywood s’abstenaient de traiter ce sujet, de même que la plupart des journalistes juifs, aux États-Unis, se gardaient bien de dénoncer l’extermination de leurs coreligionnaires européens par le régime nazi. Cédaient-ils à des pressions ?
Il semble cependant que cette méprise ait une autre origine. À croire l’article que lui consacre Wikipedia, « La confusion fut entretenue entre autres par le FBI qui commençait tous ses rapports comme suit : Israël Thonstein alias Charles Chaplin. En fait, le Who’s Who de la communauté juive américaine avait auparavant affirmé que Chaplin était issu d’une famille nommée Thonstein, émigrée d’Europe de l’Est et établie à Londres depuis 1850. »
Si cela est vrai, alors la fable de sa judéité serait... d’origine juive !
Dans ses Réflexions sur la question juive, Sartre citait Chaplin comme exemple de personnalité juive : preuve, s’il en était besoin, qu’un philosophe réputé peut très bien, dans ses écrits, reprendre à son compte un fait purement imaginaire. On retrouve la même erreur dans l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique (Fayard, 2001).
Charles Spencer Chaplin était le fils de Charles Chaplin Senior et d’Hannah Harriett Pedlingham Hill, et il fut baptisé dans une église anglicane. Hill est un patronyme britannique et n’est pas un nom « juif » (il semble cependant que la mère de Chaplin ait eu des origines gitanes). Chaplin est un nom porté à la fois en Angleterre et en France, notamment dans la Sarthe. Importé de France, ce nom est une forme contractée de chapelin, variante de chapelain, mot qui désignait le prêtre chargé de dire la messe dans une chapelle particulière. Chaplin était donc, bien évidemment, un enfant de chrétiens.
On sait aussi que lorsqu’il lui était demandé s’il était juif, Chaplin répondait qu’il n’avait pas cet honneur.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire que ses parents n’étaient pas juifs, on peut remarquer, ici encore, que l’intéressé avait reçu le prénom de son père. Lui-même donnera à son premier fils son propre prénom, Charles. Chez les Juifs, en principe, on ne donne pas à un fils le prénom de son père.
P.S. : Le patronyme Thonstein n’existe pas.
Sources : genealogie.com, 123genealogie.com, geneanet.org et Wikipedia, sur Charlie Chaplin et sur sa famille.
Au même moment, faut-il encore le rappeler, les cinéastes juifs de Hollywood s’abstenaient de traiter ce sujet, de même que la plupart des journalistes juifs, aux États-Unis, se gardaient bien de dénoncer l’extermination de leurs coreligionnaires européens par le régime nazi. Cédaient-ils à des pressions ?
Il n’avait pas cet honneur. |
Si cela est vrai, alors la fable de sa judéité serait... d’origine juive !
Dans ses Réflexions sur la question juive, Sartre citait Chaplin comme exemple de personnalité juive : preuve, s’il en était besoin, qu’un philosophe réputé peut très bien, dans ses écrits, reprendre à son compte un fait purement imaginaire. On retrouve la même erreur dans l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique (Fayard, 2001).
Charles Spencer Chaplin était le fils de Charles Chaplin Senior et d’Hannah Harriett Pedlingham Hill, et il fut baptisé dans une église anglicane. Hill est un patronyme britannique et n’est pas un nom « juif » (il semble cependant que la mère de Chaplin ait eu des origines gitanes). Chaplin est un nom porté à la fois en Angleterre et en France, notamment dans la Sarthe. Importé de France, ce nom est une forme contractée de chapelin, variante de chapelain, mot qui désignait le prêtre chargé de dire la messe dans une chapelle particulière. Chaplin était donc, bien évidemment, un enfant de chrétiens.
On sait aussi que lorsqu’il lui était demandé s’il était juif, Chaplin répondait qu’il n’avait pas cet honneur.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire que ses parents n’étaient pas juifs, on peut remarquer, ici encore, que l’intéressé avait reçu le prénom de son père. Lui-même donnera à son premier fils son propre prénom, Charles. Chez les Juifs, en principe, on ne donne pas à un fils le prénom de son père.
P.S. : Le patronyme Thonstein n’existe pas.
Sources : genealogie.com, 123genealogie.com, geneanet.org et Wikipedia, sur Charlie Chaplin et sur sa famille.