Miss France 1998 s’appelait Sophie Thalmann. L’année suivante, la nouvelle élue se prénommait Rachel (Legrain-Trapani). En 2006, nous avons eu Alexandra Rosenfeld, en 2011, Laury Thilleman (ah, les noms en « -man » et en « -mann »...) et en 2012, Delphine Wespiser.
C’est plus qu’il en fallait pour faire fantasmer un certain nombre de gens, aussi bien des Juifs que des antisémites, qui semblent ignorer que les patronymes germaniques sont très courants en Alsace et en Lorraine, et même dans presque tout le quart nord-est de la France (sans compter les descendants d’Alsaciens ayant migré après 1870).
Sur Internet, des détraqués qui ne voient plus cette institution qu’à travers le prisme délirant de leur antisémitisme vous expliquent que Geneviève de Fontenay est juive, que la société Endemol est dirigée par des Juifs et que les élues du concours sont invariablement des Juives !
Sophie Thalmann n’est pas juive du tout, ni de père ni de mère, et Delphine Wespiser non plus. Valérie Bègue, pas davantage. La première est lorraine, la seconde alsacienne. J’ignore pourquoi la troisième, qui est réunionnaise et n’a pas un nom germanique, a fait l’objet du même fantasme. Concernant Laury Thilleman, il n’y a pas de mystère, tout est dans la terminaison en « -man ».
P.S.: Par la suite, il y a eu aussi Camille Cerf. Ce patronyme est souvent porté par des Juifs, surtout lorsqu’il s’agit de la francisation de Hirsch. Cependant, c’est aussi un nom français porté par des non-juifs, tout comme Cheval, Merle ou Renard. En l’occurrence, la blonde Miss France 2015, issue de l’école Jeanne d’Arc et de l’établissement scolaire Sainte-Anne de Coulogne, sa ville d’origine, est une Ch’timi de confession chrétienne.
Parmi toutes les Miss citées ici, seule Alexandra Rosenfeld a un parent juif (son père).
Au début des années quatre-vingt, il se trouvait encore en France pas mal de crétins pour affirmer que « les Juifs tiennent la banque »... alors que ce secteur était nationalisé à 95 % ! Plus récemment, j’ai aussi entendu affirmer qu’il fallait être juif pour pouvoir faire carrière à la télévision, au théâtre... et même dans les métiers de l’orgue. J’ai cherché, parmi les organistes et les facteurs d’orgues, qui pouvait être juif, et je n’ai trouvé personne : pas même Daniel Roth, ni Jean-Jacques Grunenwald, et pas davantage Jacques Kauffmann, ni le facteur d’orgues Xavier Silbermann !
En Pologne, ils sont des dizaines de milliers, peut-être davantage, à se plaindre que les Juifs occupent tous les bons postes dans leur spécialité, alors qu’il reste à peine quelques milliers de Juifs dans tout le pays en comptant les enfants, les adolescents, les retraités, les impotents et les femmes au foyer. Cherchez l’erreur.
Aussi, je ne m’étonne plus de constater que même lorsque c’est de beauté féminine qu’il s’agit, on retrouve la même rengaine : la rengaine des ratés qui ont une explication toute simple et toute prête au fait que d’autres réussissent, et pas eux.
C’est plus qu’il en fallait pour faire fantasmer un certain nombre de gens, aussi bien des Juifs que des antisémites, qui semblent ignorer que les patronymes germaniques sont très courants en Alsace et en Lorraine, et même dans presque tout le quart nord-est de la France (sans compter les descendants d’Alsaciens ayant migré après 1870).
You know what you miss? |
Sophie Thalmann n’est pas juive du tout, ni de père ni de mère, et Delphine Wespiser non plus. Valérie Bègue, pas davantage. La première est lorraine, la seconde alsacienne. J’ignore pourquoi la troisième, qui est réunionnaise et n’a pas un nom germanique, a fait l’objet du même fantasme. Concernant Laury Thilleman, il n’y a pas de mystère, tout est dans la terminaison en « -man ».
P.S.: Par la suite, il y a eu aussi Camille Cerf. Ce patronyme est souvent porté par des Juifs, surtout lorsqu’il s’agit de la francisation de Hirsch. Cependant, c’est aussi un nom français porté par des non-juifs, tout comme Cheval, Merle ou Renard. En l’occurrence, la blonde Miss France 2015, issue de l’école Jeanne d’Arc et de l’établissement scolaire Sainte-Anne de Coulogne, sa ville d’origine, est une Ch’timi de confession chrétienne.
Parmi toutes les Miss citées ici, seule Alexandra Rosenfeld a un parent juif (son père).
Au début des années quatre-vingt, il se trouvait encore en France pas mal de crétins pour affirmer que « les Juifs tiennent la banque »... alors que ce secteur était nationalisé à 95 % ! Plus récemment, j’ai aussi entendu affirmer qu’il fallait être juif pour pouvoir faire carrière à la télévision, au théâtre... et même dans les métiers de l’orgue. J’ai cherché, parmi les organistes et les facteurs d’orgues, qui pouvait être juif, et je n’ai trouvé personne : pas même Daniel Roth, ni Jean-Jacques Grunenwald, et pas davantage Jacques Kauffmann, ni le facteur d’orgues Xavier Silbermann !
En Pologne, ils sont des dizaines de milliers, peut-être davantage, à se plaindre que les Juifs occupent tous les bons postes dans leur spécialité, alors qu’il reste à peine quelques milliers de Juifs dans tout le pays en comptant les enfants, les adolescents, les retraités, les impotents et les femmes au foyer. Cherchez l’erreur.
Aussi, je ne m’étonne plus de constater que même lorsque c’est de beauté féminine qu’il s’agit, on retrouve la même rengaine : la rengaine des ratés qui ont une explication toute simple et toute prête au fait que d’autres réussissent, et pas eux.