« Par influence, je baigne dans la religion depuis tout petit. [...] Je continue, ponctuellement, d’allumer des bougies dans les églises » — Antoine Griezmann, Derrière le sourire (co-écrit avec Arnaud Ramsay), Robert Laffont (2017)
Sur Facebook, des internautes juifs se demandaient si Antoine Griezmann, la nouvelle idole du football, était « de la communauté ». Naturellement, quelqu’un ne tarda pas à « confirmer » que Griezmann était « un Ashké »...
Pourtant, en dehors des clubs israéliens, bien rares sont les footballeurs juifs, si tant est qu’il soit possible d’en trouver. Quant à Antoine Griezmann, il n’a certainement pas le type !
Un Christ par-ci, une Vierge Marie par-là... |
Alors, pour quelle raison cette idée saugrenue, sinon parce qu’il a un patronyme en « -mann » ?
Il existe des noms en « -mann » dont on peut dire qu’ils sont « typés » juifs, comme Goldmann ou Seligmann (encore qu’il existe des Goldmann alsaciens qui ne sont pas juifs du tout).
Mais comme je l’ai déjà indiqué dans mes articles précédents, la plupart des noms en « -mann » sont tout simplement des noms germaniques. C’est le cas de Griezmann comme de Goetzmann, Mulmann ou Kauffmann.
En effet, Antoine Griezmann a de lointaines origines allemandes du côté paternel (et non pas alsaciennes, comme le mentionnait à tort Wikipedia en 2016) :
Né en 1865 à Meung-sur-Loire, dans le Loiret, Victor Ernest Grieszmann et sa femme [sic] Marie Stéphanie [Zeph], native du Pas-de-Calais étaient des vanniers ambulants, ayant tous deux des racines en Allemagne [...]. (Jean-Louis Beaucarnot).
Les origines allemandes remontent donc à deux siècles environ, ou peut-être plus. Rien n’indique que Victor Ernest Grieszmann aurait pu être juif et surtout, que sa descendance le soit.
La mère d’Antoine Griezmann, née Isabelle Lopes, est d’origine portugaise et selon toute vraisemblance, elle n’est pas juive du tout.
Surtout, on aura « remarqué Antoine Griezmann embrassant l’image de la Vierge Marie qu’il porte sur son avant-bras », nous dit Jean Vercors sur dreuz.info en évoquant également un Christ rédempteur et un chapelet tatoués sur les bras du footballeur (voir aussi l’article du site JONJ).