mardi 29 mars 2016

Une théorie à la noix sur Franklin D. Roosevelt

Après Lincoln, Truman et Eisenhower, je poursuis ma série sur les présidents américains que certains désaxés identifient comme juifs. Il me reste à traiter* les deux présidents Roosevelt, Franklin D. Roosevelt et Théodore Roosevelt. J’examine ici le cas du premier.

Les parents de Franklin D. Roosevelt appartenaient à deux vieilles familles patriciennes de New York et certains obsédés croient peut-être que New York est peuplée uniquement de Juifs. Autre raison possible du fantasme, c’est sous la présidence de « FDR » que les États-Unis sont entrés en guerre contre l’Allemagne nazie et les autres pays de l’Axe (à ce propos, voir aussi mon article sur Truman).

La communauté Delano ?

Or, comme je l’ai écrit précédemment (lire la fin de mon article sur Eisenhower), les chances pour un éventuel candidat juif d’être élu président des États-Unis auraient toujours été extrêmement faibles et il est très difficile d’imaginer sérieusement qu’un président américain aurait pu être juif dans la première moitié du XXe siècle (ni avant, ni même après).

Certains déments voient aussi une ressemblance entre les noms Roosevelt et Rosenfeld. Or, Roosevelt est un nom hollandais et les Roosevelt sont effectivement d’origine hollandaise. D’après le père de FDR, la dynastie familiale aurait commencé avec l’émigré Hollandais Nicholas Roosevelt, ancêtre de FDR mais également de Theodore Roosevelt.

Du côté de sa mère, Franklin Delano Roosevelt descendrait de nobles wallons de la Maison de Lannoy, devenus protestants, et notamment de Philippe de La Noye, dont le nom aurait été par la suite altéré et serait devenu Delano.

James Roosevelt, père de Franklin D., avait prénommé son premier fils James (indice supplémentaire de non-judéité). Son père s’appelait Isaac Daniel Roosevelt et sa mère Mary Rebecca Aspinwall. Les grands-parents paternels de Franklin s’appelaient Jacobus Roosevelt III et Catherine Welles. Sa mère, Sara Ann Delano, était la fille de Warren Delano Jr. et ses grands-parents maternels s’appelaient John Aspinwall et Susan Howland. Franklin D. Roosevelt était convaincu de descendre d’une des familles les plus anciennes du Grand-Duché de Luxembourg, les comtes de Delannoy, comme la grand-mère maternelle de Charles de Gaulle, Julia Delannoy.

Il n’y a bien évidemment rien de juif dans les patronymes qui précèdent, mais nos « conspis » fantasment peut-être sur les prénoms Jacobus, Isaac, Rebecca et Sara, en feignant d’ignorer (ou en ignorant vraiment ?) que de tels prénoms d’origine biblique (et donc juive) sont depuis longtemps très courants chez les protestants anglo-saxons.

Un maître qui a eu une influence déterminante sur Franklin Roosevelt est le révérend Endicott Peabody, qui lui a enseigné le devoir chrétien de charité. Les Roosevelt étaient évidemment chrétiens et absolument pas juifs.


* Par la suite, j’ai dû ajouter à ma collection un autre président américain plus récent, Donald Trump !


Sources : Wikipedia

mardi 22 mars 2016

Eisenhower, un président juif ?

Lincoln, Truman et Eisenhower étaient les trois noms cités par un internaute qui affirmait sur Facebook que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs.

Je termine donc cette trilogie avec « Ike » et comme je l’ai écrit précédemment, la méprise est probablement liée à la première partie de son nom, « Eisen- » comme dans Eisenberg ou Eisenstein. Sans compter que son nom intermédiaire était David.

Dwight is Dwight...

Certes, Eisenhower est de toute évidence la forme américanisée du patronyme Eisenhauer ou Eisenauer, parfois porté par des Juifs (geneanet.org).

Cependant, la plupart des noms à consonance germanique qui sont portés par des Juifs sont avant tout des noms germaniques, ce qui signifie qu’ils peuvent très bien être portés également par des Allemands, des Autrichiens ou des Alsaciens non juifs.

Parmi les ancêtres recensés de Dwight D. Eisenhower, il y a des Allemands et en termes de religion, des mennonites, mais aucun Juif.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Eisenhower obtient le score 5 sur 15 et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme, et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

En vérité, les États-Unis n’ont encore jamais eu un seul président juif et selon toute vraisemblance, même un fils de Kenyan qui serait musulman et passablement pro-islamiste, par exemple, quitte à truquer un peu son C.V. et à se faire passer pour un chrétien de gauche (radicale) après avoir fréquenté la paroisse d’un pasteur très antisémite, aurait davantage de chances qu’un Juif de se faire élire à la Maison-Blanche.

lundi 21 mars 2016

Truman, pas plus juif que Lincoln

J’avais tout de suite supposé qu’en ce qui concerne Harry S. Truman, la méprise consistant à affirmer qu’il était juif était liée à la terminaison en « -man » (voir précédemment). Tout bien considéré, sachant à quel point les auteurs de ce type de racontar peuvent avoir l’esprit tordu, il me faut envisager également une autre cause, et peut-être même une troisième.

Il y a le fait que Truman ait eu une attitude plus interventionniste que ses prédécesseurs et qu’il ait joué un rôle important dans la victoire des forces alliées sur les puissances de l’Axe. En effet, dans le langage des antisémites conspirationnistes, ce que je viens d’écrire peut se traduire de la façon suivante : « Truman a fait la guerre pour les Juifs ».

True, man !
Il y a aussi le fait que Truman se soit lié d’amitié et se soit un temps associé avec un commerçant juif, Edward Jacobson. Les conseils de Jacobson auraient influencé Truman dans sa décision de reconnaître l’État d’Israël. Or, Truman était déjà connaisseur en matière d’histoire juive et favorable à l’État juif. On sait aussi que face à ses contradicteurs, il allait déclarer fonder ses décisions sur la justice plutôt que sur le pétrole.

Harry S. Truman était le fils de John Anderson Truman et de Martha Ellen Young, épouse Truman. Son grand-père paternel s’appelait Anderson Shipp Truman et son grand-père maternel s’appelait Solomon Young. Truman et Young ne sont pas des patronymes généralement portés par des Juifs. Concernant le prénom Solomon (Salomon en anglais), il ne faut pas oublier que les protestants anglo-saxons donnent volontiers à leurs enfants des prénoms bibliques.

En l’occurrence, les parents de Harry Truman étaient protestants. En témoigne, notamment, le fait qu’ils aient envoyé leur fils à l’école dominicale de l’Église presbytérienne.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Truman obtient le score 5 sur 15 et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif (soit un point de moins qu’Abraham Lincoln).

Si l’on sait qu’aux États-Unis, la ségrégation des Noirs a duré jusqu’à la fin des années soixante, qu’avant la Seconde Guerre mondiale Henry Ford avait mené une vaste campagne antisémite et qu’on aurait alors été bien en peine de trouver un seul Juif parmi les professeurs des plus prestigieuses universités américaines, supposer qu’un Juif aurait eu la possibilité d’accéder à la Maison-Blanche en 1945 est déjà très douteux.


Sources : Wikipedia, Jew or Not Jew

lundi 15 février 2016

Abraham Lincoln, zéro origine juive

Sur Facebook, un intervenant que je ne connaissais ni de Trèves ni de l’Isle-Adam venait d’affirmer que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs, et de citer à titre d’exemples Lincoln, Truman et Eisenhower.

Je lui ai aussitôt fait remarquer que dans son énumération il aurait pu citer également Kennedy, Nixon, Ford, Carter et Reagan, et pourquoi pas Clinton, Bush et Obama.

Et hop, trois noms d’un coup, une belle moisson pour compléter le présent blog.

Cette fois, aucun doute quant à la raison de ce genre d’ineptie : pour Lincoln, c’est le prénom Abraham ; pour Truman, c’est la terminaison en « -man » ; et pour Eisenhower, c’est parce que ce nom commence par « Eisen- ».

Noir c’est noir !

Allons-y donc pour le seizième président américain, Lincoln, prénommé Abraham comme son grand-père et comme le mathématicien français Moivre. Concernant ce prénom, on pourra consulter aussi mon article sur Bram Stoker.

Certes, on pourrait imaginer que les cheveux « noirs » d’Abraham Lincoln et son engagement contre l’esclavage puissent y être pour quelque chose… qui sait, quand on voit à quoi cela peut tenir, parfois.

Ses parents, Thomas Lincoln et Nancy Hanks, étaient tous deux chrétiens et s’étaient mariés selon le rite méthodiste. Thomas Lincoln, qui descendait d’une longue lignée de Lincoln, allait rejoindre une Église séparatiste en 1816, soit sept ans après la naissance d’Abraham.

Wikipedia nous précise aussi que Nancy Hanks, épouse Lincoln, avait inculqué la religion chrétienne à ses enfants et que la sœur d’Abraham, Sarah (eh oui), morte en couches, a été enterrée au pied d’une église.

Sur le site américain Jew Or Not Jew, Abraham Lincoln obtient le score peu élevé de 6 sur 15, et surtout, ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport et la ressemblance avec les Juifs, et 5/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

mardi 12 janvier 2016

David Bowie ou l’histoire juive secrète d’un non-juif

La rumeur de sa judéité aurait-elle été inspirée par son seul prénom, David ? Ne serait-elle pas liée plutôt à son initiation à la Kabbale ?

Ou encore, au fait que le premier mari de sa mère s’appelait Rosenberg ?

David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones, né à Londres en 1947, était le fils de Margaret Mary Burns et de Haywood Stenton Jones : des noms qui ne suggèrent absolument pas une ascendance juive.

David Bowie, juif par son ex-beau-père ?

D’après un article du site internet lemondejuif.info, David Bowie « [...] avait déjà battu de [vingt] ans Madonna sur la Kabbale, chantant sur les sefirot, les vaisseaux mystiques de l’énergie divine, dans la chanson-titre de son album de 1976, Station to Station ».

Cependant, « L’immersion de Bowie dans la Kabbale faisait partie d’une quête spirituelle globale [...] du bouddhisme tibétain à la mystique chrétienne ».

L’article en question est intitulé « Histoire juive secrète de David Bowie » : une histoire ô combien secrète, puisque pratiquement personne n’en parle et puisque l’intéressé n’a jamais été juif. On pourrait tout aussi bien évoquer son histoire bouddhique secrète, ou son histoire chrétienne secrète (mais un peu moins secrète, tout de même).

Il se sera passionné un temps pour la Kabbale comme d’autres pour la philatélie, les orchidées ou les mangas, et puis voilà.

Il semble que son hypothétique salut nazi, un jour dans une gare de Londres, soit un mythe propagé à partir d’une malencontreuse photo ratée (voir le site de TF1). En revanche, Bowie aurait bel et bien flirté un moment avec l’imagerie néo-nazie.


Sources : lemondejuif.info, consulté le 12 janvier 2016 ; le site de TF1 ; Wikipedia

vendredi 8 janvier 2016

Gilbert Bécaud, israélite ?

Dans la catégorie variété française, après Dalida, Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Lama, Carlos, Julien Clerc, Alain Souchon, Laurent Voulzy et Mylène Farmer, voici venu le tour de Gilbert Bécaud.

Mé qué, mé qué ? Dans quelle tête de bois a bien pu germer cette idée stupide qu’il serait juif ?

Et maintenant, il faut faire avec. Non pas que cette idée me dérange. Mon sentiment à ce sujet est plutôt l’indifférence. L’important, c’est la rose.

Il faut faire avec !

Gilbert Bécaud est né à Toulon sous le nom de François Gilbert Léopold Silly. Il est mort à Boulogne-Billancourt, où existe justement une rue de Silly.

Or, figurez-vous, chers lecteurs, que Silly, un patronyme surtout répandu dans l’Eure-et-Loir, n’est pas un nom indiquant une ascendance juive.

Passons sur le fait que les deux épouses successives de François Silly, alias Gilbert Bécaud, n’étaient vraisemblablement pas juives, à en juger par leurs noms : Monique Nicolas, et Cathryn Lee St. John.

Se marier avec une personne non juive est certes une chose courante chez les personnalités juives du show-business.

Cependant, avoir un conjoint non juif, ou plusieurs successivement, est chose courante également chez les vedettes de la scène, de la télévision et du cinéma qui ne sont pas juives. Mais oui, mais oui.

La mère de Gilbert Bécaud s’appelait Léocadie Gabrielle Jardin, et sa grand-mère maternelle Clarice Françoise Noël. Rien, dans ces états-civils, ne suggère une ascendance juive. Pour plus de détails sur son arbre généalogique, on consultera par exemple le site geneanet.org.

Par ailleurs, on peut raisonnablement supposer que si l’auteur de la chanson Les Croix avait été juif, ses obsèques n’auraient pas eu lieu en l’église de La Madeleine, à Paris... ni dans aucune autre église.


Sources : Geneanet ; musique.rfi ; Wikipedia.

dimanche 6 décembre 2015

Max Gallo, juif comment ?

Certains auront pensé qu’un écrivain et historien devenu porte-parole d’un gouvernement socialiste, prénommé Max et portant un nom à consonance étrangère bien qu’évoquant irrésistiblement le coq gaulois, était sans doute juif. D’autres l’auront cru juif parce qu’il a été le coauteur du livre de Martin Gray Au nom de tous les miens.

Gallo n’est pas un patronyme « juif ». Le site généalogie.com l’identifie comme un nom de famille breton, mais c’est aussi un patronyme italien et espagnol : le mot gallo désigne le coq dans ces deux langues.

Ses obsèques à l’église...

Parmi les Gallo italiens, Wikipedia, par exemple, recense l’agronome du XVe siècle Agostino Gallo, le juriste Franco Gallo, l’artiste Giuseppe Gallo et le chanteur Renzo Gallo.

Côté hispanique, nous avons Luis Garcia Gallo, dessinateur espagnol ayant signé des dessins dans la presse française sous le pseudonyme de « Coq », et Juan José Gallo, basketteur chilien.

Le chercheur américain Robert Gallo est issu d’une famille d’immigrés italiens et il semble qu’il en soit de même de l’acteur américain Vincent Gallo. C’est aussi le cas de l’écrivain français Max Gallo.

Quant au prénom Max, qui est souvent le diminutif de Maxime ou de Maximilien, il est fréquemment porté par des Juifs, certes, mais c’était aussi le prénom des Allemands Max Weber et Max Planck, tous deux issus de parents protestants. Je pourrais citer encore d’autres Max non juifs comme l’acteur Max Schreck et les compositeurs Max Reger et Max Bruch.

C’est aussi le prénom du père de Mylène Farmer, Max Gautier, qui n’est pas juif du tout, ainsi que de Max Brisson, un homme politique français dont rien n’indique qu’il pourrait être juif.

Parmi les ouvrages de Max Gallo, Le Manteau du soldat, Le Baptême du roi et La Croisade du moine forment une trilogie intitulée Les Chrétiens. On imagine mal un Juif écrire une telle série. Ajoutons à cela La Croix de l’Occident, qui regroupe les romans Par ce signe tu vaincras et Paris vaut bien une messe, et surtout Jésus, l’homme qui était Dieu, ouvrage avec lequel l’écrivain revisite et réaffirme sa foi chrétienne, et il me semble que la mesure sera assez pleine.

La douteuse judéité de Francis Blanche

La rumeur de la judéité de Francis Blanche est sans doute liée à sa collaboration avec Pierre Dac, qui était juif.

À partir de cette idée, certains en ont avancé une autre en guise de renfort, à savoir que Blanche serait la francisation de Weiss, qui signifie « blanc » ou « blanche » en allemand et qui est un patronyme pouvant être porté, entre autres, par des Juifs ashkénazes.

Une francisation pour Francis ?

Or, de la même manière qu’il y a des Weiss en Allemagne, des White chez les Anglo-saxons, des Bianco en Italie et en Corse et des Blanco en Espagne, il y a des Blanc et des Blanche en France (sans compter les Blanchard, Blanchet, Blanchot et autres Leblanc).

Le vrai nom de Francis Blanche était Francis-Jean Blanche. Son père s’appelait Louis Blanche. Il suffit de consulter des sites comme généalogie.com ou geopatronyme.com pour constater que Blanche est depuis longtemps un nom répandu dans tout l’hexagone.

Nous disposons de peu d’informations sur la famille de Francis Blanche, mais rien n’indique qu’il aurait pu être juif. Au contraire, ce qui précède laisse penser qu’il n’était pas juif du tout.

Au risque de me répéter, dans un pays où les Juifs représentent à peine un pour cent de la population, quand rien n’indique qu’une personnalité pourrait être juive il est cohérent de supposer qu’elle fait partie de la grande majorité (plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent, si je sais compter) de ceux qui ne le sont pas.

mardi 24 novembre 2015

Cervantès était juif comme Obama est alsacien

Selon certains, Cervantès aurait pu avoir des ascendants juifs convertis au christianisme du côté de sa mère. Selon d’autres, il en aurait eu plus probablement du côté de son père. Selon d’autres encore, il en aurait eu des deux côtés. Naturellement, il n’en faut pas davantage pour que l’on entende dire qu’il était marrane, voire carrément juif.

J’ai rencontré un jour une jeune femme juive qui s’appelait Quesada, comme le personnage de Don Quichotte (Cervantès nous proposant, en fait, deux possibilités, Quijada et Quesada), mais il en faudrait davantage pour que Don Quichotte soit juif, ou pour que son auteur le soit.

Don Quichotte, huile sur toile
par David Garfinkiel

« Not a Jew » (pas juif), conclut le site américain Jew Or Not Jew à propos de Cervantès.

Miguel de Cervantès fut baptisé à Alcalá de Henares, dans la paroisse de Santa María la Mayor : « Dimanche, neuvième jour du mois d’octobre, année du Seigneur mille cinq cent quarante-sept, fut baptisé Miguel, fils de Rodrigo de Cervantes et de sa femme Leonora. Il fut baptisé par le révérend Bartolomé Serrano, curé de Notre Seigneur. Témoins, Baltasar Vázquez, Sacristain, et moi, qui le baptisai et signai de mon nom. Bachelier Serrano. » (acte de baptême, d’après Fernández Álvarez, cité par Wikipedia)

Ses grands-parents paternels étaient Juan de Cervantes, juriste, et Leonora de Torreblanca, fille de Juan Luis de Torreblanca. La mère de l’écrivain s’appelait Leonora de Cortinas Sánchez.

Dans tous les cas, les conversions au catholicisme remonteraient à plusieurs générations. Des origines marranes plus ou moins probables, en remontant à plusieurs générations, ne sont pas ce qui définit un Juif, surtout quand le sujet en question a été baptisé et élevé en chrétien. Elles ne sont pas non plus ce qui définit un marrane.

En outre, à la fin de sa vie, Cervantès était membre du Tiers-Ordre Franciscain.

Si l’on devait considérer Cervantès comme un marrane au vu de ce qui précède, il faudrait tout aussi bien admettre que Barack Hussein Obama est alsacien, puisque celui-ci a des origines alsaciennes (entre autres) du côté de sa mère.

vendredi 20 novembre 2015

Pourquoi F.W. Murnau aurait-il été juif ?

Au cours d’une réception organisée pour le mariage d’une amie, qui était juive, j’avais remarqué quatre vieillards assis autour d’une même table. L’un d’eux était le grand-père de la mariée, mais ne me demandez pas lequel. Tous quatre chauves, avec un crâne pointu, un grand nez et de grandes oreilles, ils semblaient concourir à qui ressemblerait le plus au Nosferatu de Murnau.

Certes, entre le Nosferatu de Murnau et les caricatures antisémites, l’association d’idées est naturelle, mais je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle une personne de ma connaissance, juive elle-même, a cru un jour pouvoir m’affirmer que le cinéaste expressionniste, dont le comédien Emil Jannings aurait déclaré un jour qu’il était « le plus allemand des cinéastes allemands contemporains », était juif.

Un faux « nau » ...

Est-ce le nom même de Murnau qui l’avait incitée à le croire ? Certes, Walther Rathenau, industriel et homme politique allemand, était juif, comme son père Emil, fondateur de la firme AEG, mais est-ce que cela prouve que tous les « -nau » le sont ?

En réalité, Friedrich Wilhelm Murnau, né dans une famille de la petite bourgeoisie allemande, s’appelait Friedrich Wilhelm Plumpe. Ses parents s’appelaient Heinrich Plumpe et Otilie Volbracht. Il avait pris le nom d’une ville, Murnau am Staffelsee, en Haute Bavière (Wikipedia).

Ou encore, est-ce parce qu’il était allé travailler aux États-Unis, comme le feront par la suite – mais pour d’autres raisons – plusieurs cinéastes juifs ?

Comme je l’ai fait remarquer à propos de Bram Stoker, l’histoire de Dracula, dont le Nosferatu de Murnau est une adaptation, est d’inspiration typiquement chrétienne. On pourrait en dire autant de la manière dont Murnau a adapté au cinéma le Faust de Goethe.

En somme, rien n’indique que Murnau aurait été juif, et certainement pas sa tombe.

Pendant que j’y suis : Max Schreck, l’acteur qui incarnait Nosferatu, n’était pas juif non plus.