mardi 15 janvier 2013

Ader, pas Adler !

Qui avait affirmé un jour que Clément Ader était juif ? Un internaute de mes amis qui entretenait la même illusion au sujet de Galilée et de Copernic.

Clément Agnès Ader, ingénieur et pionnier de l’aviation, est né en 1841 à Muret (Haute-Garonne). Déjà, on voit mal comment un Juif aurait pu naître dans un endroit aussi perdu d’Occitanie à cette époque. Et puis, un garçon juif recevant un deuxième prénom féminin, c’est très invraisemblable (c’est absolument contraire au judaïsme et à la tradition juive).

Tombe de Clément Ader

Clément Ader était le fils de François Ader et d’Antoinette, née Forthané. Les Ader « sont tournés vers la menuiserie depuis plusieurs générations » (Wikipedia).

Ader est un nom de famille gascon, d’origine germanique, issu des racines ad (noble) et wara (protecteur). Les prénoms les plus courants chez les Ader sont Jean, Françoise, Marie, Pierre, Jeanne...

L’arrière-grand-père avait rénové l’église d’Ox, à quelques kilomètres de Muret. « Son grand-père maternel, qui servit dans les armées de Napoléon, vivait avec sa femme dans un moulin dont le mécanisme enchanta longtemps le petit Clément. Il venait souvent le regarder, tout en écoutant les récits de campagne de son aïeul » (Wikipedia).

Enfin, « Ader père espérait beaucoup que Clément lui succédât à la tête de la menuiserie familiale. » Mais il se résigna à l’envoyer étudier à Toulouse à l’âge de 12 ans, comme pensionnaire dans une institution.

De tous les détails qui précèdent, il n’en est pas un seul qui ne soit en contradiction avec l’idée qu’Ader aurait pu être juif.

Allez, encore un monument funéraire (avec ce rappel : on ne fleurit généralement pas les tombes juives).

Ce que nous devons à un Juif, et même, d’une certaine manière, à deux ou trois Juifs (Siegfried Marcus, Emil Jellinek et André Citroën), ce n’est pas l’avion, mais l’automobile : peu de gens le savent aujourd’hui, même si nous sommes bien plus nombreux à utiliser l’auto que l’avion.


Sources : Wikipedia, geopatronyme.com, genealogie.com

lundi 14 janvier 2013

Galilée, comme les rois mages ?

Certes, il y avait l’homonymie avec une région d’Israël. Mais surtout, puisque ce copain internaute pensait que Copernic était juif, il était naturel qu’il croie que Galilée l’était également.

Galileo Galilei est né dans une famille de la petite noblesse florentine. Ses parents le confient pendant deux ans à un prêtre, Jacopo Borghini. Plus tard, il entre au couvent de Santa Maria de Vallombrosa et y reçoit une éducation religieuse (Wikipedia). Tout cela n’est pas très... judaïque.

Certes, avec ce chapeau,
on pourrait penser...

L’article de Wikipedia mentionne aussi que Galilée a reçu « tous les honneurs » à Rome, notamment auprès du cardinal Barberini, futur pape Urbain VIII.

C’était avant qu’éclate la controverse à la suite de laquelle il a dû prononcer la formule d’abjuration suivante :

« Moi, Galileo, fils de feu Vincenzo Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j’ai toujours tenu pour vrai [...] tout ce que la Sainte Église Catholique et Apostolique affirme, présente et enseigne.

Cependant [...] après avoir été averti que cette doctrine n’est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j’ai écrit et publié un livre [...] sans la réfuter en aucune manière ; ce pour quoi j’ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie, pour avoir professé [...] »


Comment un Juif aurait-il pu être soupçonné d’hérésie par l’Église ?

Et comment un Juif aurait-il pu, dans le contexte de l’époque, en être soupçonné non pas en raison de sa religion ni de ses origines, mais simplement pour avoir professé une théorie scientifique ?

dimanche 13 janvier 2013

Copernic ? Comme la rue ?

Sur un blog, un participant avait exprimé un jour sa croyance que Copernic et Galilée étaient juifs, ainsi que Clément Ader. Et hop, trois de plus sur ma liste !

Pourquoi Copernic ? Je ne l’ai pas su, car ce genre de croyance est irrationnelle, même quand elle émane d’une personne bien intentionnée (il s’agissait, en l’occurrence, d’un ami d’Israël : au moins, voilà qui nous change des théories du complot).

Un chanoine juif ?

J’ai donc pensé que ce devait être parce qu’il existe des Juifs qui s’appellent Kupernik ou Kupfernik, par exemple Lev Abramovitch Kupernik (1845-1905) en Russie, qui avait entretenu une correspondance avec Piotr Tchaïkovski.

À moins que ce soit la rue... ? (la « rie », pas la « roue », comme disait Popeck...)

Nicolas Copernic, ou plutôt Mikolaj Kopernik, ou peut-être plus exactement Nikolaus Kopernikus (1473-1543), né (et mort) « en Prusse royale (Royaume de Pologne) », était « un chanoine, médecin et astronome de langue allemande » (Wikipedia).

Un chanoine, médecin et astronome, mais... un chanoine juif ?

Continuons avec Wikipedia : « Son père, prénommé également Nicolas, est un bourgeois de Cracovie venu s’établir à Thorn peu avant l’annexion de la région par le royaume de Pologne, et suffisamment intégré pour y devenir échevin. Sa mère, Barbara Watzelrode […] est d’une ancienne famille de Thorn, probablement originaire de Silésie. »

Après la mort de son père, « [i]l est recueilli par son oncle maternel, futur évêque de Varmie [...], Lukas Watzelrode […] » (dont le père se prénommait également Lukas...)

Allemand ou polonais ? La question est controversée. Elle est surtout anachronique. Quoi qu’il en soit, à cette époque, les Juifs n’avaient souvent pas d’état-civil, c’est-à-dire de nom de famille, ni en Allemagne ni en Pologne. En d’autres termes, la plupart du temps ils ne pouvaient pas encore s’appeler Kopernik, ni Goldenberg, ni même Szmulewicz. Par ailleurs, en ce temps-là, un Juif avait peu de chances d’avoir un nom typiquement chrétien comme Nicolas. Sans parler d’avoir un oncle évêque du côté maternel...

Enfin, comme je l’ai déjà noté à propos des Rockefeller, un Juif qui aurait reçu le prénom de son père, c’est très improbable, surtout dans les siècles passés (en effet, ce serait en contradiction totale avec la tradition juive).

Et tout le reste est à l’avenant.

vendredi 11 janvier 2013

Mylène Farmer et la question juive

Adler, Berliner, Cygler, Dantziger, Eisner... Farmer ? ...

C’est pour ça ? Pfff... Non, mais vraiment...

Surtout que son vrai nom patronymique est Gautier.

Quand Mylène porte sa croix

Tiens, tiens, ce nom se termine par les deux mêmes lettres, « -er »... (lol !)

Son père, Max Gautier, est originaire de Marseille. Sa mère, Marguerite Martin, est née en Bretagne (Wikipedia).

Gautier et Martin ne sont pas des noms juifs, mais des patronymes français particulièrement courants (P.S.: le vrai nom de l’acteur américain Ross Martin était Martin Rosenblatt).

Farmer est le nom de scène qu’elle s’est choisi en hommage à une actrice américaine du milieu du XXe siècle, Frances Farmer.

Frances Farmer non plus n’était pas juive, et Farmer n’est pas un patronyme porté par des Juifs.

Enfin, la croix chrétienne est un symbole récurrent dans la scénographie de Mylène Farmer et la chanteuse est déjà apparue, à plusieurs reprises, portant ostensiblement une croix en pendentif.

Croix de bois, croix de fer... Fer ? Tiens, tiens...

Fer, ce ne serait pas juif, comme nom, par hasard ?

jeudi 10 janvier 2013

Jacques Martin, aussi juif que le cuisinier du tsar

Cette recrudescence des rumeurs concernant une supposée judéité de Jacques Martin a de quoi laisser perplexe. Après avoir vérifié ce qu’il en était des différents Jacques Martin répertoriés par Wikipedia, je conclus que c’est bien de l’animateur de télévision qu’il s’agit.

Jacques Martin était le fils de Joannès Martin et de Germaine Ducerf, et il avait été élevé chez les jésuites (Wikipedia). En outre, il avait appelé un de ses fils Jean-Baptiste. Alors, pourquoi certains pensent-ils qu’il était juif ?

... tu es un cerf cornu
Allant par la ville tout chaussé et vestu...

Serait-ce parce qu’il avait épousé un jour la « Juive qui ne l’est pas » Cécilia Ciganer-Albeniz, avant de se la faire « piquer » par le « Juif qui ne l’est pas » Nicolas Sarkozy ? Ou bien, simplement en raison de sa sympathie affichée (et bien réelle) pour le peuple juif ?

À moins qu’il s’agisse d’une confusion entre le nom de sa mère, Ducerf, un patronyme français, et le nom Cerf (francisation de Hirsch), porté par des Juifs ?

Mais encore faudrait-il déjà être allé chercher comment s’appelait sa mère... Et cette recherche, pour quelle raison ?

« Ducerf » : fils du cerf, sobriquet qui devait symboliser les disgrâces conjugales (d’après les cornes de l’animal) (genealogie.com). Nom porté surtout en Saône-et-Loire et dans les environs de ce département. Prénoms les plus courants : Louis, Loys, Jean, Marie, Antoinette, Claude, Françoise, Guillaume, Jeanne, Catherine, Noël, Marguerite.

En outre, Jacques Martin était le petit-fils de Joannès Ducerf, chef de cuisine du tsar Nicolas II de Russie. Imagine-t-on un tsar avoir pour chef de cuisine un Français ? Facilement. Mais un Juif ? Très difficilement. Un Juif qui s’appellerait Ducerf (pas juif comme nom), qui se prénommerait Joannès (pas juif comme prénom), qui serait un maître de la cuisine française (peu crédible), et qui se serait fait recruter par un tsar réputé pour sa politique antisémite ?

Ou alors, la source de la confusion serait-elle la liaison que Jacques Martin a eue un moment avec la comédienne Danièle Évenou, dont le nom fait inévitablement penser à la chanson Hevenou shalom aleic’hem ?

Quand même, qu’est-ce que les gens ne vont pas chercher !

mercredi 9 janvier 2013

Les Rockefeller, juifs ou WASP ?

Dans une conversation sur la conjoncture actuelle ou sur un problème de société, quelqu’un vous sort, comme un cheveu sur la soupe, le nom de Rockefeller : vous pouvez être sûr que dans les trois minutes, il va évoquer le mondialisme, la « finance » (haute, ou mondiale, ou internationale), le cercle Bilderberg, la Trilatérale ou les Illuminati. Ou encore, les chemtrails... ou le Mossad.

Même si votre interlocuteur se garde bien d’employer le mot juif, vous avez affaire, de façon quasiment certaine, à un antisémite conspirationniste, un détraqué qui voit un complot juif derrière le communisme et le capitalisme, derrière les crises économiques et derrière les attentats du 11 septembre, derrière la baisse de son pouvoir d’achat et ses troubles de l’érection (ou sa frigidité)...

Rockefeller sans terre ?

Mais pourquoi Rockefeller ? Eh bien, puisque les Juifs sont riches, c’est bien connu, alors les riches sont juifs ; et les Rockefeller, étant très riches, sont sûrement très juifs !

En fait, l’examen de l’arbre généalogique des Rockefeller montre que le père de la grand-mère maternelle de John Davison Senior était vraisemblablement juif : Abraham Selover (1748-1828), fils d’Isaac Selover et de Sietje Pittenger. En supposant, faute d’information, que son épouse était juive, la grand-mère de John Davison Senior l’aurait été également.

Le reste de son ascendance ne l’était pas. Les racialistes obsessionnels pourront donc considérer que le fondateur de la dynastie avait entre 12,5 % et 25 % de « sang juif ». Nous avons donc au maximum 12,5 % de « sang juif » pour John D. Junior, 6,25 % pour David Senior et un peu plus de 3 % pour David Junior, ce qui explique certainement leurs idées et leurs orientations politiques.

Mais en supposant que la grand-mère maternelle de John Davison Rockefeller Senior était juive, alors par voie de conséquence, selon la religion juive, sa mère l’était aussi, et donc lui-même l’était également ? Est-ce une question de « sang » ou de religion ? Il faudrait savoir !

Wikipedia, sur John Davison Rockefeller : « Baptiste, sa mère lui apprend très jeune que le devoir de tout chrétien est de donner la dîme au Seigneur » (il était aussi avancé, à un moment donné, que sa grand-mère aurait été d’origine française et « portait le nom de Roquefeuille »).

Et plus tard, dans sa vie d’adulte, « [i]l est un fidèle de la congrégation baptiste d’Erie Street […]. La piété est une ligne directrice tout au long de sa vie, et Rockefeller voyait volontiers dans son succès un signe d’élection : « L’argent me vient de Dieu ». Il se sent justifié par la maxime de John Wesley [prêtre et théologien anglican] « Faites de votre mieux, épargnez ce que vous pouvez épargner, donnez tout ce que vous pouvez donner. »

On pourrait l’exprimer dans un meilleur français, mais c’est clair. Le fondateur de la dynastie Rockefeller n’était pas plus juif que Smith et Wesson... je veux dire, Smyth et Wesley.

L’épouse de John Davison Rockefeller Senior s’appelait Laura Spelman, un nom que certains obsédés rapprochent de Spielmann et de ses variantes, mais elle n’était absolument pas juive. Son père, Harvey Spelman, descendait d’une famille de protestants puritains et sa mère, Lucy Henry, était également chrétienne.

John Davison Rockefeller Junior était le cinquième enfant et le seul fils de John Davison Rockefeller. Il épousa Abby Greene Aldrich, la fille du sénateur Nelson Wilmarth Aldrich. Rien de juif là non plus. David Rockefeller est l’un de leurs six enfants, et le père de David Rockefeller Junior.

John Davison, fils de John Davison... David, fils de David... Ai-je besoin d’ajouter qu’un fils portant le même prénom que son père, c’est tout simplement une tradition étrangère aux Juifs, et absolument contraire aux enseignements du judaïsme ?

dimanche 6 janvier 2013

Vincent Cassel, pas juif...

... et Jean-Pierre Cassel non plus


Cassel est un nom du Nord de la France, issu du latin castellvm (château fort). Il semble qu’il soit parfois porté par des Juifs, je dis bien parfois. Le patronyme Kassel (nom d’une ville d’Allemagne) existe aussi chez les Juifs (ne pas confondre cependant avec Kessel).

Sauf que Vincent Cassel s’appelle en réalité Vincent Crochon. Crochon était aussi le vrai nom de son père, le comédien et danseur Jean-Pierre Cassel. C’est un patronyme français (dérivé de croc ou de crochet), peut-être aussi suisse (signifie croûton de pain). Aucun Juif ne s’appelle Crochon.

Il existe une autre raison pour laquelle on croit que Vincent Cassel est juif, le fait qu’il ait interprété un personnage juif (très moyennement crédible) dans le film La Haine, de Mathieu Kassovitz.

Peut-être certains nigauds croient-ils aussi que Louis de Funès exerçait vraiment le métier de gendarme, ou qu’Arnold Schwarzenegger est réellement un robot ?

Tombe de Jean-Pierre Cassel

Les prénoms les plus courants chez les Crochon sont Marie, Marguerite, Pierre, Louis, Jean, Jeanne, Anne, Joseph, Antoine, François, Jacques, René, Alexandre. On trouve aussi des Crochon-Prévault.

Concernant Jean-Pierre Crochon, dit Jean-Pierre Cassel, le père de Vincent Crochon alias Vincent Cassel, il me semble que sa dernière apparition au cinéma a été dans le rôle d’un père de famille juif.

Mais si la sépulture ci-contre, qui est celle de Jean-Pierre Cassel et de sa famille, est la tombe d’un Juif, je veux bien être changé en tuyau d’orgue.

Enfin, la mère de Vincent Cassel, Sabine Lanfranchi, n’est pas juive non plus. Elle est originaire de Vezzani, en Corse.

Lanfranchi, dérivé de Lanfranc, (du mot franc), est un patronyme français (ou peut-être corse) et les prénoms les plus courants chez les Lanfranchi sont Jean-Baptiste, François, Marie, Joséphine. Il existe aussi des de Lanfranchi.

P.S.: Certains affirment que la mère de Vincent Cassel se serait appelée Sabine Litique (voir les commentaires ci-dessous). Cela ne changerait rien : Litique est un nom vosgien, pas un nom juif. Par ailleurs, il est inutile de chercher plus loin si les indices qui ont pu inspirer la rumeur selon laquelle Vincent Cassel serait juif ne sont pas liés aux origines supposées de sa mère.

Les traqueurs de Juifs devront repasser.


Sources : genealogie.com ; tombes.com ; Wikipedia.

Jean-Luc Mélenchon, pas juif et pas noir

J’ai décidé d’être juif, arabe, berbère, noir, athée. Je pourrai ainsi légitimement participer à de nombreuses luttes pour l’égalité en droit et en fait des êtres humains. — Jean-Luc Mélenchon

Cette étrange déclaration aurait-elle un lien avec la rumeur selon laquelle Mélenchon serait juif ? Pourtant, que je sache, personne ne le croit arabe ni berbère, en tout cas personne ne le croit noir. Il est vrai que, comme Gilles William Goldnadel l’a si bien fait remarquer, dès qu’il est question des Juifs, les gens deviennent fous.

Mancha
Jean-Luc Mélenchon est le fils cadet de Georges Mélenchon, contrôleur des Postes à Tanger, et de Jeanine Bayona, institutrice, native des environs d’Alger. Les Melenchon, « autrefois Belinchón ou Velinchón, ont été nommés ainsi pour être originaires de la petite ville de ce nom [...]. Ils ont lentement traversé la Mancha [...]. »

« Né à Olivares vers 1720, Francisco Belenchon, le plus ancien ancêtre connu, aura un fils qui s’établira comme potier à La Roda, région justement réputée pour ses poteries et ses céramiques […] [L]es descendants de Francisco, modestes journaliers et manœuvres, deviendront Melenchon, sans doute du fait de la ressemblance de leur patronyme avec ce mot désignant une chanson que l’on entendait en Andalousie, dans les bals populaires. C’est donc sous ce nom qu’ils arriveront […] près de Murcie, où naîtra en 1891 Bernabe Melenchon, dont les parents embarqueront, vers les années 1900, à destination de l’Afrique du Nord. [...] » Le grand-père de Jean-Luc, Antonio Melenchon, « se mariera au sein de la communauté espagnole avec la fille d’un négociant originaire de la région d’Alicante. » (J.-L. Beaucarnot)

Passons sur l’antisémitisme du personnage qui, lorsqu’une Française juive l’interroge sur son attitude vis-à-vis du terrorisme islamiste, se met à parler d’Israël (en mal, bien entendu), et qui évoque à propos du CRIF « des communautés agressives » (en n’en visant clairement qu’une seule).

« [...] Jean-Luc et sa sœur ont suivi leur maman à l’église. Il a encore dans l’oreille la jolie voix de sa mère s’élevant sous les voûtes alors que lui était occupé à servir la messe [...] Cette éducation chrétienne l’a évidemment marqué pour le restant de ses jours, même s’il a pris ses distances avec l’Église et la religion. » (sudouest.fr)

Les deux parents de Mélenchon sont nés dans des familles de pieds-noirs espagnols. On sait que l’Espagne a expulsé ses Juifs en 1492 et que l’infâme décret n’a été abrogé que cinq cents ans plus tard, aussi pourrait-on difficilement s’attendre à trouver des Juifs parmi les Espagnols aux XVIIIe et XIXe siècles. Et naturellement, dans l’histoire des Mélenchon, il n’est question de Juifs à aucun moment.


Sources : J.-L. Beaucarnot sur Atlantico ; leplus.nouvelobs.com ; Wikipedia ; sudouest.fr

vendredi 4 janvier 2013

Yves Montand juif ?

Il aura suffi d’une émission de télévision consacrée à Yves Montand pour déclencher un afflux de requêtes dans le genre « Yves Montand juif » sur les moteurs de recherche d’Internet.

Il existe au moins deux (mauvaises) raisons à cela.

La première est que son vrai nom, Livi, fait penser à Levi.

Ci-gît Livi, pas Levi !

La seconde est qu’il avait épousé Simone Signoret qui était d’origine juive du côté de son père.

Je n’ai pas de mal à en imaginer une troisième (mauvaise aussi, bien évidemment) : pour un certain nombre de tordus, un homme de scène qui jouit d’un énorme succès populaire et médiatique et qui dénonce le racisme et les régimes totalitaires ne peut qu’être juif.

Ivo Livi, dit Yves Montand, était un immigré italien issu d’une famille ouvrière de Toscane.

Sous l’occupation, comme il l’a raconté lui-même, il est arrivé qu’on lui cherche noise parce qu’on le soupçonnait de s’appeler en réalité Levi : il désarçonnait alors l’importun en lui faisant tout simplement remarquer que s’il s’était appelé Levi et qu’il avait voulu changer son nom, il l’aurait changé de façon plus probante.

En outre, si j’en juge par les photos visibles sur Internet, la tombe qu’il partage avec Simone Signoret ne comporte aucun des signes habituellement inscrits sur les tombes juives (étoile de David, caractères hébraïques), et personne n’a jamais l’idée d’y poser le moindre petit caillou (comme les Juifs ont coutume de le faire sur la sépulture de leurs coreligionnaires) : ultime preuve, posthume, s’il en fallait encore une, que Montand n’était pas juif.


Sources : Wikipedia, sur Yves Montand

mardi 1 janvier 2013

Nicolas Sarkozy, ni juif ni grec

La prétendue judéité de Nicolas Sarkozy avait fait la joie des adeptes de la théorie du complot juif pendant toute la campagne présidentielle de 2007. Il est vrai que ces gens-là sont loin d’avoir été les seuls à s’exciter sur ce fantasme.

La mère de Nicolas Sarkozy, Andrée, était la fille d’un médecin originaire de la communauté juive de Salonique, Aaron Benedict Mallah.

Cette information, qui a largement circulé, est certainement à l’origine du racontar inepte dont il est ici question.

Tout devient possible ?

Cependant, l’épouse de Benedict Mallah, et donc la mère d’Andrée, Adèle Bouvier, n’était pas juive du tout. Par ailleurs, il me semble que Benedict Mallah s’était converti.

Le père de Nicolas Sarkozy, Pal Sarközy de Nagy-Bocsa, est issu d’une famille hongroise « de souche ».

Accessoirement, Nicolas Sarkozy a été baptisé et élevé dans la religion de ses deux parents, le catholicisme.

Selon le « Statut des Juifs » édicté par Pétain le 3 octobre 1940, était juif quiconque avait trois grands-parents « de race juive » (sic), ou deux si son conjoint était juif. Par conséquent, Nicolas Sarkozy, avec un seul grand-parent juif, n’aurait pas satisfait aux critères de Pétain.

En outre, sa mère elle-même n’y aurait pas satisfait non plus.

Rappelons aussi que même pour les nazis, il fallait plus d’un grand-parent juif pour être considéré comme tel.

Ainsi donc, que l’on raisonne en termes d’appartenance ethnique ou religieuse, voir en Sarkozy un Juif est également insensé. Mais selon toute apparence, nous avons aujourd’hui en France un certain nombre de détraqués qui voient des Juifs même là où les nazis et leurs auxiliaires les plus zélés n’en voyaient pas.


Sources : Wikipedia, sur la famille Sarkozy