lundi 27 mai 2024

Bob Marley, comme Syrien n’était

Le 18 mai 2024 sur Facebook, je tombais sur ce commentaire : « Même Bob Marley est juif. » Ce n’était pas la première fois que je lisais une telle assertion concernant le roi du reggae.

Un magazine américain en ligne fait état d’une « histoire d’amour entre les Juifs et Bob Marley » qui pourrait être liée soit à des chansons comme « Exodus », « Iron Lion Zion » et « Redemption Song », soit à de supposées origines juives syriennes. Le site Web Juifs célèbres a naturellement repris ces éléments à son compte.

Am Israël H’aï !

Cependant, un autre membre de la famille du musicien jamaïcain, Christopher Marley, aurait déclaré que la famille de Bob Marley du côté paternel « n’a jamais été syrienne ».

Or, Robert Nesta Marley, dit Bob Marley, est né dans une paroisse, ce qui semble indiquer que ses parents étaient chrétiens.

Sa mère, Cedella Malcolm, était la fille d’Omeriah Malcolm et Albertha Whilby, tous deux afro-caribéens. Par ailleurs, Malcolm et Whilby sont des noms anglophones qui ne suggèrent absolument pas une ascendance juive.

Son père, Norval Sinclair Marley, était le fils d’Albert Thomas Marley, un Anglais originaire du Sussex et d’Ellen Broomfield, une Occidentale née en Jamaïque.

Selon certains, ce serait Ellen Broomfield qui aurait été une Juive d’origine syrienne, ce que son patronyme ne suggère pas et il apparaît que cette hypothèse ne repose sur rien de tangible.

Certes, sur une photo on peut voir Bob Marley arborer un H’aï autour du cou. Mais il existe également une photo montrant Elvis Presley avec autour du cou une étoile de David : je renvoie mes lecteurs à l’article que je lui ai consacré.

Selon les administrateurs du site américain Jew Or Not Jew, qui lui attribuent les scores respectifs de 1/5 pour d’éventuelles origines juives, 1/5 pour la ressemblance à un Juif et 5/5 pour signifier qu’ils auraient aimé qu’il le soit, rien ne prouve que Bob Marley aurait eu la moindre ascendance juive.

Bien évidemment, je fais mienne leur conclusion : « Not a Jew. »


Sources : Jew Or Not Jew ; juifs-celebres.fr ; tabletmag.com ; Wikipedia.

mercredi 22 mai 2024

Paulo Coelho, lo yehoudi (c’est de l’hébreu)

La légende à la source de son livre L’Alchimiste serait celle du fondateur d’une synagogue de Cracovie, Isaac Jakubowicz. Est-ce assez pour justifier l’idée, colportée par certains, que Paulo Coelho (de Souza) serait juif ?

En réalité, ce roman est aussi inspiré de la Bible et des Mille et une nuits.

C’est de l’hébreu !

Notons, par ailleurs, que l’écrivain brésilien a fréquenté l’école jésuite de San Ignacio. On imagine mal un jeune Juif fréquenter une école jésuite, surtout en Amérique du Sud.

Surtout, c’est en rencontrant sa seconde femme Christina Oiticica que Paulo Coelho « s’est réconcilié avec la confession catholique », peut-on lire sur un certain nombre de blogs et de sites Web (alalettre.com, booknode.com, Le Carroussel du Livre, mabib.fr, Médiathèque de Saint-Hilaire de Riez, philosophie-poeme.com, Wikipedia, etc.).

Au risque de me répéter, une telle formulation laisse penser qu’il s’agit bien de la religion de sa famille.

En outre, on peut lire que c’est sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle que Paulo Coelho aura trouvé l’inspiration de son premier livre, Le Pèlerin de Compostelle, qui fut publié en 1987.

On notera que l’ouvrage en question est antérieur à L’Alchimiste : de peu, il est vrai, mais l’auteur ayant effectué ledit pèlerinage l’année précédente, on peut penser que l’inspiration chrétienne, chez lui, aura précédé l’inspiration juive (ainsi que l’inspiration islamo-arabo-indo-persane).

Accessoirement, coelho est le mot portugais pour désigner le lapin et le patronyme Coelho n’est pas porté par des Juifs.

jeudi 16 mai 2024

Beigbeder, lui non plus

C’est en commentaire d’une publication sur Facebook que Frédéric Beigbeder, entre autres noms, a été cité comme personnalité juive.

Est-ce parce qu’il est ami avec Jean-François Copé et Édouard Baer ? Ou bien, tout bêtement (c’est le cas de le dire) parce qu’il a un nom en « -er » que certains croient être à consonance germanique ?

Il faut donc croire qu’il n’y a pas
que l’amour qui dure trois ans...

La réalité est que du côté de son père, Jean-Michel Beigbeder, l’écrivain est issu d’une famille de souche béarnaise. Beigbeder est un patronyme typiquement béarnais, formé à partir des mots gascons beth (beau) et veder (voir) et qui signifie « belvédère ».

La mère de Frédéric Beigbeder, Christine de Chasteigner de la Rocheposay (peut-on être juive avec un tel état-civil ?), descend d’une vieille famille de nobles poitevins. Ajoutons qu’elle s’était remise en couple avec Pierre Richard de Soultrait.

Enfin, Frédéric Beigbeder a publié un livre intitulé Je crois, moi non plus et constitué d’un dialogue sur la religion catholique qu’il a entretenu pendant trois années avec Monseigneur Jean-Michel Di Falco, évêque de Gap et ancien porte-parole des évêques de France.

Ceux qui voient un Juif dans tout nom en « -er » (voir aussi mon article sur Mylène Farmer), le moins qu’on puisse dire est qu’ils errent.


Sources : Wikipedia sur Frédéric Beigbeder et sur les Chasteigner et sources afférentes.

mercredi 8 mai 2024

Ju myjn Sergej Prokofjew ?

Selon toute apparence, il suffit qu’un compositeur ait utilisé un thème juif dans une de ses œuvres pour que certains s’imaginent qu’il était juif lui-même.

Ainsi sont vus comme juifs par certaines personnes des musiciens comme Max Bruch à cause de son Kol Nidrei, Maurice Ravel en raison de ses Mélodies hébraïques et de son « Kaddisch »...

Des thèmes qui reviennent...

... Dmitri Chostakovitch pour sa symphonie « Babi Yar », je suppose...

... et Sergueï Prokofiev, vraisemblablement parce qu’il a composé une ouverture « sur des thèmes juifs ».

À l’instar du Kol Nidrei de Bruch, il s’agissait d’une commande, tout simplement.

Il n’est pas impossible que de façon curieuse, la graphie inhabituelle du nom du musicien utilisée par les éditions Peters en 1936 à l’occasion de la création de Pierre et le loup, à savoir « Prokofjew », soit pour quelque chose dans cette méprise.

Or, il ne s’agissait là que d’une translittération, de surcroît dans une langue qui n’était pas l’anglais.

Enfin, je ne manquerai pas, une fois de plus, de mentionner que Prokofiev s’appelait Sergueï Sergueïevitch, c’est-à-dire Serge, fils de Serge : à ce propos, voir mes articles précédents. De plus, sa mère se prénommait Maria.


Sources : Musée de la SACEM.

dimanche 5 mai 2024

Messiha n’est pas Mashiah

Isabelle Adjani, Alexandre Benalla, Nabilla Benattia, Dalida, Rachida Dati, Kad Merad… Jean Messiha…

On dirait que dès lors qu’une personnalité du petit écran, du grand écran ou de la politique est connue pour avoir des origines de l’autre côté de la Méditerranée, il se trouve aussi bien des Juifs que des antisémites pour affirmer qu’il s’agit d’un Juif ou d’une Juive. Séfarade, bien sûr. De même, quand ce sont des origines polonaises et dans ce cas, aschkénaze.

Messiha, not Messiah!

Concernant Jean Messiha, le fait qu’il porte un prénom occidental y est peut-être aussi pour quelque chose. Ou bien, le fait qu’il dénonce l’islamisme.

Ou encore, le fait et qu’il critique le parti-pris anti-israélien des médias de gauche.

Ou quoi d’autre ?

Or, son vrai nom est Hossam Botros Messiha. Il est le fils d’un diplomate égyptien chrétien (copte) et d'une mère « élevée chez les sœurs du Caire ».

Il est donc né de deux parents chrétiens, et il a été baptisé.

Jean Messiha se dit « assimilé, arabe à l’extérieur, français à l’intérieur ».

Nous avons donc affaire à un Arabe chrétien d’origine égyptienne et l’idée qu’il serait juif, colportée ici ou là, est sans fondement.


Sources : Libération ; Valeurs actuelles ; Wikipedia et sources afférentes.

dimanche 31 mars 2024

Qui est allé chercher Schœlcher ?

Sur les réseaux sociaux, quelqu’un prêtait une identité juive à Victor Schœlcher, un grand homme qui s’illustra à plus d’un titre, notamment en tant qu’artisan de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.

Certes, les Juifs ont toujours été au premier rang parmi les champions de la justice et de l’abolitionnisme.

Mais il était franc-maçon !

Mais la réalité est que Victor Schœlcher était né « dans une famille catholique bourgeoise », selon les termes de l’article que lui consacre Wikipedia.

En effet, Victor Schœlcher fut baptisé en l’église Saint-Laurent, à Paris. Une pratique habituelle chez les catholiques, pas chez les juifs.

Son père, Marc Schœlcher, était un Alsacien originaire de Fessenheim.

Sa mère, Victoire Jacob, était originaire de Meaux, mais elle avait probablement des ancêtres alsaciens.

Il y a des Jacob juifs, mais comme je l’ai déjà mentionné à propos de Christian Jacob, la majorité des Jacob ne le sont pas. Jacob est un nom courant chez les catholiques alsaciens. Par ailleurs, Schœlcher n’est pas un nom porté par des Juifs.

Victor Schœlcher était donc un chrétien né de deux parents chrétiens sans origines juives connues, tout simplement.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

dimanche 24 mars 2024

Non, Gary Cooper ne s’appelait pas Kupfer

De façon générale, la contribution des Juifs au progrès de la civilisation est minimisée et même occultée. Par contrecoup, un certain nombre de Juifs – on peut les comprendre – ont tendance à recenser les génies juifs ou les célébrités juives et à s’en gargariser. Il en résulte souvent des erreurs, et c’est précisément une des raisons d’être du présent blog.

Cooper n’allait quand même pas y couper !

Entre autres célébrités, on mentionne par exemple les acteurs juifs de Hollywood. Hedy Lamarr, Kirk Douglas, Tony Curtis, Barbara Bain et Martin Landau, notamment, étaient juifs, mais d’autres noms sont parfois cités par erreur, comme Charles Bronson, Orson Welles et surtout Gary Cooper.

En émigrant aux États-Unis, des Juifs d’Europe centrale qui s’appelaient Kupfer, Kupferman ou Kupferstein ont américanisé leur nom en « Cooper ». Il en fut sans doute ainsi des parents de Martin Cooper, l’inventeur du téléphone portable. Cependant, on croit parfois – à tort – que c’est aussi le cas de la famille de Gary Cooper.

En réalité, Gary Cooper, né Frank James Cooper, était d’origine britannique par ses deux parents. Cooper est un nom répandu en Grande-Bretagne. Qui n’a pas connu l’Austin Mini Cooper, et plus récemment la Mini Cooper de seconde génération fabriquée par Rover, devenue filiale de BMW ? Plus sérieusement, c’était aussi le nom de l’auteur du Dernier des Mohicans, James Fenimore Cooper, qui n’était pas juif.

On sait que Gary Cooper s’est converti au catholicisme en 1959 et que ses obsèques ont eu lieu à l’église du Bon Pasteur, à Beverly Hills. Or, avant de se convertir, il était protestant, et non pas juif. Et si quelqu’un pense que je me trompe, à lui de me le prouver !


Sources : Wikipedia et sources afférentes.