dimanche 6 janvier 2013

Jean-Luc Mélenchon, pas juif et pas noir

J’ai décidé d’être juif, arabe, berbère, noir, athée. Je pourrai ainsi légitimement participer à de nombreuses luttes pour l’égalité en droit et en fait des êtres humains. — Jean-Luc Mélenchon

Cette étrange déclaration aurait-elle un lien avec la rumeur selon laquelle Mélenchon serait juif ? Pourtant, que je sache, personne ne le croit arabe ni berbère, en tout cas personne ne le croit noir. Il est vrai que, comme Gilles William Goldnadel l’a si bien fait remarquer, dès qu’il est question des Juifs, les gens deviennent fous.

Mancha
Jean-Luc Mélenchon est le fils cadet de Georges Mélenchon, contrôleur des Postes à Tanger, et de Jeanine Bayona, institutrice, native des environs d’Alger. Les Melenchon, « autrefois Belinchón ou Velinchón, ont été nommés ainsi pour être originaires de la petite ville de ce nom [...]. Ils ont lentement traversé la Mancha [...]. »

« Né à Olivares vers 1720, Francisco Belenchon, le plus ancien ancêtre connu, aura un fils qui s’établira comme potier à La Roda, région justement réputée pour ses poteries et ses céramiques […] [L]es descendants de Francisco, modestes journaliers et manœuvres, deviendront Melenchon, sans doute du fait de la ressemblance de leur patronyme avec ce mot désignant une chanson que l’on entendait en Andalousie, dans les bals populaires. C’est donc sous ce nom qu’ils arriveront […] près de Murcie, où naîtra en 1891 Bernabe Melenchon, dont les parents embarqueront, vers les années 1900, à destination de l’Afrique du Nord. [...] » Le grand-père de Jean-Luc, Antonio Melenchon, « se mariera au sein de la communauté espagnole avec la fille d’un négociant originaire de la région d’Alicante. » (J.-L. Beaucarnot)

Passons sur l’antisémitisme du personnage qui, lorsqu’une Française juive l’interroge sur son attitude vis-à-vis du terrorisme islamiste, se met à parler d’Israël (en mal, bien entendu), et qui évoque à propos du CRIF « des communautés agressives » (en n’en visant clairement qu’une seule).

« [...] Jean-Luc et sa sœur ont suivi leur maman à l’église. Il a encore dans l’oreille la jolie voix de sa mère s’élevant sous les voûtes alors que lui était occupé à servir la messe [...] Cette éducation chrétienne l’a évidemment marqué pour le restant de ses jours, même s’il a pris ses distances avec l’Église et la religion. » (sudouest.fr)

Les deux parents de Mélenchon sont nés dans des familles de pieds-noirs espagnols. On sait que l’Espagne a expulsé ses Juifs en 1492 et que l’infâme décret n’a été abrogé que cinq cents ans plus tard, aussi pourrait-on difficilement s’attendre à trouver des Juifs parmi les Espagnols aux XVIIIe et XIXe siècles. Et naturellement, dans l’histoire des Mélenchon, il n’est question de Juifs à aucun moment.


Sources : J.-L. Beaucarnot sur Atlantico ; leplus.nouvelobs.com ; Wikipedia ; sudouest.fr

vendredi 4 janvier 2013

Yves Montand juif ?

Il aura suffi d’une émission de télévision consacrée à Yves Montand pour déclencher un afflux de requêtes dans le genre « Yves Montand juif » sur les moteurs de recherche d’Internet.

Il existe au moins deux (mauvaises) raisons à cela.

La première est que son vrai nom, Livi, fait penser à Levi.

Ci-gît Livi, pas Levi !

La seconde est qu’il avait épousé Simone Signoret qui était d’origine juive du côté de son père.

Je n’ai pas de mal à en imaginer une troisième (mauvaise aussi, bien évidemment) : pour un certain nombre de tordus, un homme de scène qui jouit d’un énorme succès populaire et médiatique et qui dénonce le racisme et les régimes totalitaires ne peut qu’être juif.

Ivo Livi, dit Yves Montand, était un immigré italien issu d’une famille ouvrière de Toscane.

Sous l’occupation, comme il l’a raconté lui-même, il est arrivé qu’on lui cherche noise parce qu’on le soupçonnait de s’appeler en réalité Levi : il désarçonnait alors l’importun en lui faisant tout simplement remarquer que s’il s’était appelé Levi et qu’il avait voulu changer son nom, il l’aurait changé de façon plus probante.

En outre, si j’en juge par les photos visibles sur Internet, la tombe qu’il partage avec Simone Signoret ne comporte aucun des signes habituellement inscrits sur les tombes juives (étoile de David, caractères hébraïques), et personne n’a jamais l’idée d’y poser le moindre petit caillou (comme les Juifs ont coutume de le faire sur la sépulture de leurs coreligionnaires) : ultime preuve, posthume, s’il en fallait encore une, que Montand n’était pas juif.


Sources : Wikipedia, sur Yves Montand

mardi 1 janvier 2013

Nicolas Sarkozy, ni juif ni grec

La prétendue judéité de Nicolas Sarkozy avait fait la joie des adeptes de la théorie du complot juif pendant toute la campagne présidentielle de 2007. Il est vrai que ces gens-là sont loin d’avoir été les seuls à s’exciter sur ce fantasme.

La mère de Nicolas Sarkozy, Andrée, était la fille d’un médecin originaire de la communauté juive de Salonique, Aaron Benedict Mallah.

Cette information, qui a largement circulé, est certainement à l’origine du racontar inepte dont il est ici question.

Tout devient possible ?

Cependant, l’épouse de Benedict Mallah, et donc la mère d’Andrée, Adèle Bouvier, n’était pas juive du tout. Par ailleurs, il me semble que Benedict Mallah s’était converti.

Le père de Nicolas Sarkozy, Pal Sarközy de Nagy-Bocsa, est issu d’une famille hongroise « de souche ».

Accessoirement, Nicolas Sarkozy a été baptisé et élevé dans la religion de ses deux parents, le catholicisme.

Selon le « Statut des Juifs » édicté par Pétain le 3 octobre 1940, était juif quiconque avait trois grands-parents « de race juive » (sic), ou deux si son conjoint était juif. Par conséquent, Nicolas Sarkozy, avec un seul grand-parent juif, n’aurait pas satisfait aux critères de Pétain.

En outre, sa mère elle-même n’y aurait pas satisfait non plus.

Rappelons aussi que même pour les nazis, il fallait plus d’un grand-parent juif pour être considéré comme tel.

Ainsi donc, que l’on raisonne en termes d’appartenance ethnique ou religieuse, voir en Sarkozy un Juif est également insensé. Mais selon toute apparence, nous avons aujourd’hui en France un certain nombre de détraqués qui voient des Juifs même là où les nazis et leurs auxiliaires les plus zélés n’en voyaient pas.


Sources : Wikipedia, sur la famille Sarkozy