Affichage des articles triés par date pour la requête rockefeller. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête rockefeller. Trier par pertinence Afficher tous les articles

vendredi 27 octobre 2023

Bill Gates : William Henry, quatrième du nom

Voici, apparemment en réponse au commentaire d’un certain Émile, un commentaire posté le 1er juin 2022 sur Facebook par un certain Fabrice Robert :

Faut [Faux] ! Les [I]ndiens d’Amérique et les [A]borigènes d’Australie ont pratiquement été exterminé[s] ! Alors que des [J]uif[s,] t’en a[s] partout et souvent à la tête de fortune[s] ! Bille Gate [Bill Gates], les [R]ot[hs]child, la vieille pute de Soros, et s[’]ils ont subi des atrocités en 39[-]40, ils ont aussi créer [créé] le terrorisme en envahiss[a]nt la Palestine ! Alors anti[-]sémite, pas trop, mais au [M]oyen-âge déjà[,] les usuriers étai[ent] juif[s] et prêtai[en]t de l’argent aux rois […] comme vos frères de sang les musulmans, vous vous victimiser [victimisez] alors entre-tué[tuez-]vous et fermé [fermez] vos gueule[s] de raciste[s] anti[-]accident [Occident] ! Le [G]oy t’emmerde ! ».

William Henry III, rien que ça...

Ce subtil humaniste aussi doué dans l’écriture de sa langue maternelle que féru d’Histoire, parmi les nombreux Fabrice Robert inscrits sur la plateforme de Mark Zuckerberg, serait-ce l’ignoble dirigeant et fondateur des Identitaires, celui qui n’avait pas honte d’écrire qu’il renvoyait dos à dos « Israël et le Hamas » ?

J’en doute, au vu du nombre de fautes d’orthographe, des points d’exclamation répétés et de ce style de discours aussi extrême que vulgaire jusqu’à la bestialité, mais on ne sait jamais et finalement, peu importe.

C’est tellement grotesque que je ne devrais même pas avoir besoin de présenter des preuves que Bill Gates n’est pas juif, mais l’expérience montre que c’est tout de même utile.

Qu’il me suffise de faire remarquer que son nom complet est William Henry III Gates et qu’il est le fils de William Henry II Gates, lui-même fils de William Henry Gates dont le père s’appelait, lui aussi, William Henry Gates. Je me demande donc pourquoi il ne porte pas plutôt le numéro quatre !

Quant à Mary Maxwell, la mère de Bill Gates, son père et son grand-père s’appelaient tous deux James Willard Maxwell et sa mère, Adele Thompson, était la fille de William Thompson et d'Ida Metcalf, elle-même fille de Susan Reid.

Thompson n’est évidemment pas un patronyme porté par des Juifs, pas plus que Gates, Metcalf ou Reid, et Maxwell, pas davantage. Certes, Robert Maxwell était juif, mais son vrai nom était Ján Hoch.

À propos de ce genre de dynasties dans lesquelles on donne son propre nom à son fils, quitte à recourir aux chiffres romains, j’invite le lecteur à se reporter à mes articles précédents, par exemple sur les dynasties Strauss et Rockefeller, sur Engels et sur Darwin. En notant, au passage, qu’à la différence des Strauss et des Rockefeller, même en remontant quatre générations en arrière on ne trouve à Bill Gates aucun ascendant juif.


Sources : Geneastar ; Wikipedia.

lundi 28 juin 2021

L’imaginaire mère juive de Xavier Niel

Un estimable lecteur a attiré mon attention sur Xavier Niel. Ce lecteur m’informe que la page Wikipédia consacrée à l’homme d’affaires a indiqué pendant longtemps qu’il serait né d’une « mère juive comptable » (sic) et que « cet ajout certainement malicieux a été retiré », non sans avoir été copié-collé sur de nombreux sites entretemps.

En effet, « Xavier Niel origine » est une des premières suggestions de recherche que Google associe à ce nom, la saisie de « Xavier Niel i » fait apparaître « Israël », et avec « Xavier Niel j » on obtient « Xavier Niel judaïsme ».

Niel, ni lui ni les autres...

Je suppose qu’un certain nombre d’obsédés y sont pour quelque chose. « Israël » et « judaïsme », c’est très clair : dès qu’il s’agit d’un milliardaire influent, on est à peu près sûr de voir se manifester ce fantasme (voir, par exemple, mes articles sur Bergé, Bouygues et Rockefeller).

Et si, en plus, l’intéressé porte un nom se terminant par « -el » (voir mon article sur Maurice Ravel)… Pourtant, le maréchal Niel (de son prénom Adolphe), dont une avenue de Paris porte le nom, n’était pas juif du tout.

Ajoutons qu’il est très rare que des parents juifs appellent leur fils Xavier.

Deux biographies de Xavier Niel nous éclairent sur son milieu familial :

« Les Niel ne sont pas des chrétiens fervents. Michel [le père de Xavier] emmène tout de même les enfants à la messe le dimanche […] » (Gilles Sengès, Xavier Niel, l’homme Free, Michel de Maule, 2012)

Et aussi : « À 12 ans, [Xavier] entre au collège cristolien De Maillé, une école catholique […] »

Et encore : « Plus tard, Xavier fera baptiser sa fille pour faire plaisir à sa belle-famille, sans grande conviction. Il se déclare « catholique de tradition », respectueux mais pas croyant. » (Solveig Godeluck et Emmanuel Paquette, Xavier Niel – la voie du pirate, First, 2016).

Partageons donc pendant quelques instants l’intérêt dont témoignent les obsédés évoqués précédemment pour la généalogie de Xavier Niel, dans laquelle on serait bien en peine de trouver un seul nom « juif » :

Son père, Michel Niel, est le fils de Jean-Louis Niel et d’Angeline Odette Leprêtre. Sa mère, Josette Perrot, est la fille de Paul Jules Ernest Perrot et de Suzanne Eugénie Victorine Barbey, cette dernière étant la fille de Jules Prudent Maurice Barbey et de Rose Louise Victorine Gosset, celle-ci ayant eu pour parents Aimable Pierre Gosset et Victorine Louise Foulon.

Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le sulfureux milliardaire a été membre du conseil d’administration du Réseau Voltaire, cette création nauséabonde du conspirationniste antisémite Thierry Meyssan.


Sources : Geneanet ; Solveig Godeluck et Emmanuel Paquette, Xavier Niel – la voie du pirate, First, 2016 ; Le Parisien ; Gilles Sengès, Xavier Niel, l’homme Free (e-book e-pub) ; Wikipedia.

mardi 9 mai 2017

Brzezinski, pas plus juif que Rockefeller

Zbigniew Brzezinski fait partie, avec Henry Kissinger, David Rockefeller et Jimmy Carter dont il a été le conseiller, des fondateurs de la Commission Trilatérale, un organisme émanant du groupe de Bilderberg.

On peut soupçonner que l’influence de ces messieurs sur la marche du monde n’a pas toujours été très positive, mais pour un certain nombre de détraqués, Rockefeller et Brzezinski seraient juifs, et ceci est sans doute censé expliquer cela.

J’ai montré que contrairement à ces racontars grotesques, David Rockefeller n’était absolument pas juif, et que ses ascendants non plus, en remontant jusqu’au fondateur de la dynastie, ne l’avaient jamais été.

Une question de foi

Il en est de même concernant Zbigniew Kazimierz Brzezinski, qui est issu d’une famille noble polonaise. Son père, Tadeusz Brzeziński, né à Zloczow, était diplomate. Il fut en poste en Allemagne de 1931 à 1935, puis en URSS, après quoi il fut consul général à Montréal et devint un membre éminent de la communauté polonaise de cette ville.

Il semble que Tadeusz Brzeziński ait participé à des tentatives de sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui pourrait aussi alimenter la légende de la judéité de son fils.

Or, les funérailles de Tadeusz Brzeziński ont eu lieu en l’église Saint-Wojciech de Montréal. Par ailleurs, rien n’indique que son épouse, la mère de Zbigniew, aurait eu des origines juives.

L’hostilité croissante de Zbigniew Brzezinski envers Israël n’a rien de secret. Certes, il en est de même de certaines personnalités juives influentes, mais de là à exprimer des préoccupations particulières pour la Pologne et l’Ukraine, il y a un monde.

Surtout, on sait que dans ses activités politiques, l’ancien conseiller de Jimmy Carter s’est appuyé sur ses origines polonaises, mais tout autant sur sa foi catholique, pour établir des relations directes entre la Maison-Blanche et le Saint-Siège.


Sources : Wikipedia (angl.), apnewsarchive.com, John Bernell White Jr.

jeudi 4 mai 2017

Richard Bohringer, Juif improbable

Nous vivons une époque où, en France, il suffit d’être connu et de porter un nom à consonance germanique pour que des gens se mettent à affirmer que vous êtes juif. C’est le cas de Richard Bohringer, comme de nombreuses autres personnalités auxquelles ce blog est consacré. C’est tellement inepte que je ne sais s’il faut en rire ou en pleurer.

Il est vrai que Richard Bohringer a joué le rôle d’un Juif dans le film La Vérité si je mens, ce qui a pu également induire certaines personnes en erreur. Qu’il me suffise de faire remarquer que dans le même film, un autre Richard, Anconina, qui est juif, incarnait un personnage non juif.

Bohringer : nom allemand désignant sans doute celui qui est originaire de Böhringen, localité de Bade-Wurtemberg proche de Constance.

Richard Bohringer a arrêté sa scolarité en sixième. J’admets que cela ne suffise pas au lecteur pour conclure que le comédien n’a jamais été juif, et je l’invite donc à poursuivre sa lecture.

Ce qui s’est passé en 1942

Quelles sont les origines de Richard Bohringer ? Tout le monde peut trouver la réponse sur Internet en moins de temps qu’il en faut pour le dire.

C’est l’histoire d’un officier de l’armée allemande qui participe à l’invasion de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

Il y rencontre une jeune Française avec qui il a une relation. Elle tombe enceinte. Après avoir accouché, elle abandonne son bébé (le futur acteur Richard Bohringer) à sa mère et le couple s’enfuit en Allemagne. Cela se passe en 1942.

Qui pourrait imaginer qu’un Juif allemand soit enrôlé dans l’armée d’Hitler et participe à l’entrée des troupes en France, pour ensuite « s’enfuir » en Allemagne ? Pour s’y enfuir ! En 1942 ?

Qui pourrait imaginer, à cette époque, une Juive française qui se serait liée à un soldat allemand et qui abandonnerait son bébé pour partir avec le père en Allemagne ? En 1942 ?

La photo ci-dessus est la sixième image que m’a proposé Google pour la requête constituée de ces quatre chiffres. Elle a été prise au Vélodrome d’Hiver, à Paris (en fait, non pas en 1942, mais en 1945).

Un petit bonus pour terminer : le père de Richard Bohringer s’appelait Richard Bohringer et le troisième enfant de Richard Bohringer s’appelle Richard Bohringer (à propos des fils qui portent le même prénom que leur père, voir mes autres articles, en particulier sur Johann Strauss ainsi que sur Chaplin, Ionesco et Rockefeller).


Sources : Wikipedia, geneanet.org, gala.fr, histoire-fr.com

mercredi 1 mars 2017

Assez loin des Lévi, Johann Strauss

Il aura suffi que le grand-père de Johann Strauss (premier du nom) soit juif pour que certains fassent cas des origines juives du compositeur de la Marche de Radetzsky, surnommé le Roi de la valse, et de son fils, Johann Strauss II, auteur du Beau Danube bleu et autres valses viennoises.

Immanquablement, l’information aura été amplifiée et déformée, si bien qu’on entend dire aujourd’hui que le fondateur de la dynastie était lui-même juif.

Johann Strauss I

Claude Lévi-Strauss, pourtant pas particulièrement porté sur la fidélité à ses racines, revendiquait un lien de parenté avec cette famille de musiciens, du côté de son arrière-grand-père Isaac Strauss.

Le nom Strauss est porté par des Juifs comme par des non-juifs. C’est un patronyme germanique très répandu.

L’inventeur du blue-jean, un monsieur Strauss dont le prénom était Lévi, était juif. Le philosophe Leo Strauss était juif lui aussi.

En revanche, l’homme politique allemand Franz-Josef Strauss n’était absolument pas juif, pas plus que le compositeur Richard Strauss qui, sous Hitler, avait été nommé à la tête du Reichsmusikkammer (mais dont le degré de compromission avec le nazisme semble très controversé).

Quant à Johann Strauss premier du nom, fondateur de la fameuse dynastie de musiciens viennois, il était le petit-fils d’un Juif converti. Un seul de ses grands-parents était juif de naissance, en l’occurrence, son grand-père paternel.

Dans la dynastie Strauss, nous avons ensuite son fils, Johann Strauss II, dont on peut supposer que sept arrière-grands-parents sur huit n’étaient pas juifs. Il y a eu aussi un Johann Strauss III, qui n’était pas le fils de Johann Strauss II mais d’Eduard Strauss II, ce dernier étant cependant le fils d’Eduard Strauss I.

Les Strauss avaient donc adopté cette coutume chrétienne, étrangère à la tradition juive et en opposition avec les principes fondamentaux du judaïsme, qui consiste à donner à un fils le prénom de son père (voir mes articles précédents, notamment sur Rockefeller, Chaplin, Ionesco, etc.)...


Sources : site internet de la BNF ; Lemaire (Frans C.), Le Destin juif et la musique (Fayard, 2001).

vendredi 13 janvier 2017

Ionesco sur une liste de Juifs ?

Le nom d’Eugène Ionesco apparaît sur une liste de Juifs publiée sur Internet, allez savoir pourquoi. Comme je l’ai déjà fait remarquer, la cohérence et le bon sens ne sont généralement pas ce qui distingue les personnes qui dressent ce genre de liste.

Eugen Ionescu, dit Eugène Ionesco, portait le même prénom que son père, Eugen Ionescu. Depuis longtemps, je ne compte plus le nombre d’articles dans lesquels j’ai rappelé (notamment à propos de Charlie Chaplin, d’Isaac Newton, de Vladimir Poutine, de Theodore Roosevelt et de la famille Rockefeller) qu’un père et un fils portant le même prénom, c’est contraire à la tradition juive, sauf si le père est mort à la naissance du fils, et c’est donc très rare chez les Juifs.

Eugène fils d’Eugène,
et fils de Marie-Thérèse...

En outre, on sait que lorsque la Roumanie fasciste s’allia avec l’Allemagne nazie, Ionesco fit jouer ses amitiés pour obtenir un poste d’attaché de presse à l’ambassade de Roumanie à Vichy. C’est ainsi qu’en mai 1942, il retourna en France où il s’installa définitivement avec son épouse. Leur unique enfant, une fille, née à Vichy sous Pétain, fut prénommée Marie-France.

Il est vraiment très difficile de s’imaginer qu’un Juif aurait pu faire carrière dans une ambassade de Roumanie en ce temps-là, et de surcroît, à Vichy en 1942.

Par ailleurs, Ionescu est un patronyme roumain typique qui fait référence au prénom Ion (Jean), de la même manière qu’Antonescu fait référence à Anton (Antoine), Nicolescu à Nicolae (Nicolas) et Petrescu à Petru (Pierre).

Eugène Ionescu père, un Roumain de confession chrétienne orthodoxe, avait adhéré au nazisme. Quant à la mère d’Ionesco, Marie-Thérèse Ipcar, il semblerait qu’elle et sa mère aient entretenu à un moment donné des liens étroits avec une certaine famille Abramovici, mais il en faudrait peut-être davantage pour pouvoir envisager la possibilité que soit juive une Marie-Thérèse, fille d’un chrétien luthérien et épouse d’un chrétien devenu nazi.

Enfin, la sépulture d’Eugène Ionesco, au cimetière du Montparnasse, à Paris, est typiquement chrétienne.


Sources : Kronobase, André Le Gall (Ionesco, Flammarion, 2009), Wikipedia

mardi 4 novembre 2014

Bram Stoker juif ? Comme Lincoln, sans doute...

C’est dans un périodique juif, le mensuel L’Arche il me semble, que j’avais lu un jour cette fable, sous la plume de quelque gratte-papier à qui il n’avait pas échappé que Bram était le diminutif d’Abraham. Il ne lui en avait pas fallu davantage pour croire opportun d’expliquer aux lecteurs que l’auteur de Dracula était juif. Sans doute cette personne avait-elle fantasmé aussi sur le nom de famille de l’écrivain et peut-être, également, sur quelque interprétation douteuse de certains aspects de son célèbre roman gothique, à supposer qu’elle l’ait lu.

Bram Stoker vous regarde.

Pourtant, comment pourrait-on imaginer un auteur juif écrivant une histoire dans laquelle l’hostie et le crucifix seraient les armes de choix pour triompher du mal ? Toujours est-il qu’on n’avait pas poussé bien loin les recherches.

L’écrivain anglo-irlandais, à l’origine, se prénommait bien Abraham, tout comme le président américain Lincoln et le mathématicien français Moivre, lesquels n’étaient pas plus juifs l’un que l’autre. Il avait été baptisé quelques semaines après sa naissance dans une église protestante, Saint John The Baptist, dans son bourg natal de Clontarf, près de Dublin.

Stoker n’est pas un nom porté par des Juifs. C’est un nom britannique qui dérive de l’anglais primitif stocc signifiant « souche » ou « tronc d’arbre ». Cette précision nous est donnée par un site internet irlandais sur les noms de famille, qui nous apprend aussi qu’au XIVe siècle, en Angleterre, le nom Stoker se retrouvait surtout dans les comtés du Sussex, du Kent, du Surrey et de l’Hampshire, que divers lieux y sont appelés Stoke, et que le nom Stoker pourrait aussi désigner celui qui abat les arbres.

La mère de Bram Stoker, Charlotte Matilda Thornley, était la fille du lieutenant Thomas Thornley et de Matilda Blake. Thornley et Blake ne sont évidemment pas des noms juifs.

En outre, le père d’Abraham Stoker s’appelait également Abraham Stoker (à propos des fils qui portent le même prénom que leur père, voir notamment mes articles sur Charlie Chaplin, sur Gustave Eiffel, sur Isaac Newton et sur les Rockefeller).


Sources : Alain Pozzuoli, Bram Stocker (Pascal Galodé) ; SurnameDB ; Wikipedia

dimanche 13 janvier 2013

Copernic ? Comme la rue ?

Sur un blog, un participant avait exprimé un jour sa croyance que Copernic et Galilée étaient juifs, ainsi que Clément Ader. Et hop, trois de plus sur ma liste !

Pourquoi Copernic ? Je ne l’ai pas su, car ce genre de croyance est irrationnelle, même quand elle émane d’une personne bien intentionnée (il s’agissait, en l’occurrence, d’un ami d’Israël : au moins, voilà qui nous change des théories du complot).

Un chanoine juif ?

J’ai donc pensé que ce devait être parce qu’il existe des Juifs qui s’appellent Kupernik ou Kupfernik, par exemple Lev Abramovitch Kupernik (1845-1905) en Russie, qui avait entretenu une correspondance avec Piotr Tchaïkovski.

À moins que ce soit la rue... ? (la « rie », pas la « roue », comme disait Popeck...)

Nicolas Copernic, ou plutôt Mikolaj Kopernik, ou peut-être plus exactement Nikolaus Kopernikus (1473-1543), né (et mort) « en Prusse royale (Royaume de Pologne) », était « un chanoine, médecin et astronome de langue allemande » (Wikipedia).

Un chanoine, médecin et astronome, mais... un chanoine juif ?

Continuons avec Wikipedia : « Son père, prénommé également Nicolas, est un bourgeois de Cracovie venu s’établir à Thorn peu avant l’annexion de la région par le royaume de Pologne, et suffisamment intégré pour y devenir échevin. Sa mère, Barbara Watzelrode […] est d’une ancienne famille de Thorn, probablement originaire de Silésie. »

Après la mort de son père, « [i]l est recueilli par son oncle maternel, futur évêque de Varmie [...], Lukas Watzelrode […] » (dont le père se prénommait également Lukas...)

Allemand ou polonais ? La question est controversée. Elle est surtout anachronique. Quoi qu’il en soit, à cette époque, les Juifs n’avaient souvent pas d’état-civil, c’est-à-dire de nom de famille, ni en Allemagne ni en Pologne. En d’autres termes, la plupart du temps ils ne pouvaient pas encore s’appeler Kopernik, ni Goldenberg, ni même Szmulewicz. Par ailleurs, en ce temps-là, un Juif avait peu de chances d’avoir un nom typiquement chrétien comme Nicolas. Sans parler d’avoir un oncle évêque du côté maternel...

Enfin, comme je l’ai déjà noté à propos des Rockefeller, un Juif qui aurait reçu le prénom de son père, c’est très improbable, surtout dans les siècles passés (en effet, ce serait en contradiction totale avec la tradition juive).

Et tout le reste est à l’avenant.

mercredi 9 janvier 2013

Les Rockefeller, juifs ou WASP ?

Dans une conversation sur la conjoncture actuelle ou sur un problème de société, quelqu’un vous sort, comme un cheveu sur la soupe, le nom de Rockefeller : vous pouvez être sûr que dans les trois minutes, il va évoquer le mondialisme, la « finance » (haute, ou mondiale, ou internationale), le cercle Bilderberg, la Trilatérale ou les Illuminati. Ou encore, les chemtrails... ou le Mossad.

Même si votre interlocuteur se garde bien d’employer le mot juif, vous avez affaire, de façon quasiment certaine, à un antisémite conspirationniste, un détraqué qui voit un complot juif derrière le communisme et le capitalisme, derrière les crises économiques et derrière les attentats du 11 septembre, derrière la baisse de son pouvoir d’achat et ses troubles de l’érection (ou sa frigidité)...

Rockefeller sans terre ?

Mais pourquoi Rockefeller ? Eh bien, puisque les Juifs sont riches, c’est bien connu, alors les riches sont juifs ; et les Rockefeller, étant très riches, sont sûrement très juifs !

En fait, l’examen de l’arbre généalogique des Rockefeller montre que le père de la grand-mère maternelle de John Davison Senior était vraisemblablement juif : Abraham Selover (1748-1828), fils d’Isaac Selover et de Sietje Pittenger. En supposant, faute d’information, que son épouse était juive, la grand-mère de John Davison Senior l’aurait été également.

Le reste de son ascendance ne l’était pas. Les racialistes obsessionnels pourront donc considérer que le fondateur de la dynastie avait entre 12,5 % et 25 % de « sang juif ». Nous avons donc au maximum 12,5 % de « sang juif » pour John D. Junior, 6,25 % pour David Senior et un peu plus de 3 % pour David Junior, ce qui explique certainement leurs idées et leurs orientations politiques.

Mais en supposant que la grand-mère maternelle de John Davison Rockefeller Senior était juive, alors par voie de conséquence, selon la religion juive, sa mère l’était aussi, et donc lui-même l’était également ? Est-ce une question de « sang » ou de religion ? Il faudrait savoir !

Wikipedia, sur John Davison Rockefeller : « Baptiste, sa mère lui apprend très jeune que le devoir de tout chrétien est de donner la dîme au Seigneur » (il était aussi avancé, à un moment donné, que sa grand-mère aurait été d’origine française et « portait le nom de Roquefeuille »).

Et plus tard, dans sa vie d’adulte, « [i]l est un fidèle de la congrégation baptiste d’Erie Street […]. La piété est une ligne directrice tout au long de sa vie, et Rockefeller voyait volontiers dans son succès un signe d’élection : « L’argent me vient de Dieu ». Il se sent justifié par la maxime de John Wesley [prêtre et théologien anglican] « Faites de votre mieux, épargnez ce que vous pouvez épargner, donnez tout ce que vous pouvez donner. »

On pourrait l’exprimer dans un meilleur français, mais c’est clair. Le fondateur de la dynastie Rockefeller n’était pas plus juif que Smith et Wesson... je veux dire, Smyth et Wesley.

L’épouse de John Davison Rockefeller Senior s’appelait Laura Spelman, un nom que certains obsédés rapprochent de Spielmann et de ses variantes, mais elle n’était absolument pas juive. Son père, Harvey Spelman, descendait d’une famille de protestants puritains et sa mère, Lucy Henry, était également chrétienne.

John Davison Rockefeller Junior était le cinquième enfant et le seul fils de John Davison Rockefeller. Il épousa Abby Greene Aldrich, la fille du sénateur Nelson Wilmarth Aldrich. Rien de juif là non plus. David Rockefeller est l’un de leurs six enfants, et le père de David Rockefeller Junior.

John Davison, fils de John Davison... David, fils de David... Ai-je besoin d’ajouter qu’un fils portant le même prénom que son père, c’est tout simplement une tradition étrangère aux Juifs, et absolument contraire aux enseignements du judaïsme ?

vendredi 28 décembre 2012

Ma liste de « Juifs qui ne le sont pas »

Au 20 octobre 2024 (pour plus de détails, cliquez sur un nom) :

Clément Ader, Étienne Ader, Isabelle Adjani, Marie d’Agoult, Mahmoud Ahmadinejad, Isaac Albéniz, Michèle Alliot-Marie, Aloïs Alzheimer, Anémone, Fanny Ardant, Thierry Ardisson, Atatürk, Rowan Atkinson, Serge Atlaoui, Cecilia Attias, Lucie Aubrac, Roger Auque, Daniel Auteuil, Serge Ayoub, Sabine Azéma, Charles Aznavour, Josiane Balasko, Gilbert Bécaud, Guy Bedos, Valérie Bègue, Frédéric Beigbeder, Alexander Graham Bell, Alexandre Benalla, Nabilla Benattia, Pierre Bérégovoy, Pierre Bergé, Ingmar Bergman, Olivier Besancenot, Alain Besançon, le baron Bich, Jane Birkin, Georges Bizet, Francis Blanche, Richard Bohringer, Vincent Bolloré, Bono, Booba, Jean-Louis Borloo, Francis Bouygues, Martin Bouygues, David Bowie, Eva Braun, Zabou Breitman, Dominique Bromberger, Charles Bronson, Max Bruch, Pascal Bruckner, Carla Bruni, Valeria Bruni Tedeschi, Zbigniew Brzezinski, Marie-George Buffet, Sandra Bullock, Jacques Calvet, David CameronCarlos, Patrick de Carolis, Jean-Pierre Cassel, Vincent Cassel, Fidel Castro, Antoine de Caunes, Miguel de Cervantès, Jacques Chaban-Delmas, Charlie Chaplin, Jean-Pierre Chevènement, Dmitri Chostakovitch, Chrétien de Troyes, Julien Clerc, Jacques Clostermann, Paulo Coelho, Anne-Marie Collard, Christophe Colomb, Louisa Colpeyn, Gary Cooper, Nicolas Copernic, Jeremy Corbyn, Annie Cordy, Marion Cotillard, Brian Cowen, Hervé Cristiani, Marie-Dominique Culioli, Marie Curie, Dalida, Gerald Darmanin, Charles Darwin, Rachida Dati, Sophie Daumier, Bernard Debré, Jean-Louis Debré, Michel Debré, Alexandre Del Valle, Harlem Désir, Emmanuelle Devos, Raymond Devos, Marlene Dietrich, Françoise Dolto, Gottlieb Duttweiler, Adolf Eichmann, Gustave Eiffel, Dwight D. Eisenhower, Elizabeth II, Jacques Ellul, Friedrich Engels, Max Ernst, Danièle Évenou, le Colonel Fabien, Albert Falco, Mylène Farmer, Zoé Félix, Geneviève de Fontenay, Michel FoucaultFrancisco Franco, Georges Frêche, Galilée, John Galliano, Max Gallo, Léon Gambetta, Michel Garroté, Bill Gates, Ludwig Geyer, Franz-Olivier Giesbert, Corinne Goetzmann, Johann Gottlieb Goldberg, Juliette Gréco, Antoine Griezmann, Hélène Grimaud, Che Guevara, Élisabeth Guigou, Hector Guimard, Johannes Gutenberg, Henri Guybet, G.E. Haussmann, Werner Heisenberg, Stéphane Hessel, Reinhard Heydrich, Anne Hidalgo, Adolf Hitler, E.T.A. Hoffmann, François Hollande, Nicolas Hulot, Joris-Karl HuysmansJulio Iglesias, Eugène Ionesco, Christian Jacob, Mick Jagger, Jean-Michel Jarre, Maurice Jarre, Jean Jaurès, Norman Jewison, Boris JohnsonAlain Juppé, Mouammar Kadhafi, Jean-Paul Kauffmann, Joëlle Kauffmann, Elia Kazan, John Kerry, Beate Klarsfeld, Gustav Klimt, Pierre Kœnig, Nathalie Kosciusko-Morizet, Brigitte Kuster, Serge Lama, Lénine, Léonard de Vinci, Abraham Lincoln, Lio, Emmanuel Macron, Madonna, Apolline de Malherbe, Missak Manouchian, Sophie Marceau, Bob Marley, Jacques Martin, Mireille Mathieu, Pierre Mauroy, Zubin Mehta, Jean-Luc Mélenchon, Kad Merad, Jean Messiha, Guy Millière, Alain Mimoun, Danielle Mitterrand, Yann Moix, Montaigne, Yves Montand, Jean-Marc Morandini, Charles Münch, Friedrich Wilhelm Murnau, Marie-José Nat, Isaac Newton, Louis Niedermeyer, Xavier Niel, Oscar Niemeyer, Nostradamus, Maria Pacôme, Maurice Paléologue, Laurence Parisot, Edith Piaf, Ignace Pleyel, Alain Poher, Vladimir Poutine, Elvis Presley, Sergueï Prokofiev, David Pujadas, Jean-Pierre Rampal, Didier RaoultMaurice Ravel, Fernand Raynaud, François Rebsamen, Jean Reno, Alain Resnais, Damien Rieu, Ivan RioufolDavid Rockefeller, John D. Rockefeller, Romain Rolland, Franklin D. Roosevelt, Theodore Roosevelt, Harry Roselmack, Alfred Rosenberg, Mstislav Rostropovitch, Ségolène Royal, Arthur Rozier, Ève Ruggieri, Patrick Sabatier, George Sand, Jean Sarkozy, Nicolas Sarkozy, Hjalmar Schacht, Samuel Scheidt, Marlène Schiappa, Emanuel Schikaneder, Helmut Schmidt, Romy Schneider, Victor Schœlcher, Franz Schubert, Emmanuelle Seigner, Louis Seigner, Mathilde Seigner, Omar Sharif, Frank Sinatra, Bedrich Smetana, Bruno Solo, Alain Soral, Alain Souchon, Joseph Staline, Sylvester Stallone, Ringo Starr, Marguerite SteinheilHenry E. SteinwayBram Stoker, Johann Strauss, Pierre-André Taguieff, Jacques Tajan, Jacques Tati, Audrey Tautou, Laurent Terzieff, Sophie Thalmann, Mélissa Theuriau, Laury Thilleman, Tomás de Torquemada, Harry S. Truman, Donald Trump, Alan Turing, Gidon Tzefadi, Philippe Val, Manuel Valls, Lino Ventura, Jacques Villeret, Laurent Voulzy, Richard Wagner, Orson Welles, Delphine Wespiser, Ludwig Wittgenstein, Eugène Ysaÿe, Jean Ziegler