samedi 20 janvier 2024

Jacques Ellul, juste pas juif

Sur les réseaux sociaux, quelqu’un avait affirmé que Jacques Ellul était juif. La méprise provenait peut-être de son patronyme, qui pouvait faire penser à l’hébreu, ou bien à la sympathie et à la solidarité que l’historien, sociologue et théologien avait manifestées à plusieurs reprises envers le peuple juif et le pays d’Israël.

En la synagogue de la rue de la Victoire, le 16 octobre 1980, le grand-rabbin Jacob Kaplan citait Jacques Ellul :

Les protestants sont donc chrétiens ?

« […] Quand on dit du mal des Israéliens qui sont des Juifs, on en arrive, qu’on le veuille ou non, à dire du mal des Juifs qui ne sont pas israéliens. »

Dans une interview, Jacques Ellul évoque le mois d’elloul, dans le calendrier hébraïque. Cependant, selon Frédéric Rognon, ce nom peut avoir une autre origine, surtout que Jacques Ellul était issu d’une famille d’origine maltaise ayant émigré à Trieste à la fin du XVIIe siècle.

Le grand-père de Jacques Ellul était italien et son épouse, la grand-mère de l’historien, était serbe. Leur fils Joseph Ellul, le père de Jacques Ellul, né à Trieste, avait été élevé dans la religion orthodoxe. Il était devenu citoyen autrichien et également sujet britannique.

La mère de Jacques Ellul, Marthe Mendès, était d’origine portugaise et française, comme Pierre Mendès France, mais elle était issue d’une famille protestante.

Jacques Ellul, passé du christianisme orthodoxe au protestantisme à 18 ans, ne renia jamais sa foi dans les Évangiles. De plus, il est connu avant tout comme théologien protestant.

Enfin, le 29 août 2001, le mémorial Yad Vashem l’a proclamé Juste parmi les nations, un titre réservé aux personnes non juives ayant sauvé des Juifs.


Sources : AJPN ; Jacques Chancel, Radioscopie de Jacques Ellul [archive], France-Inter, 1er octobre 1980 ; Jacques Ellul et Madeleine Garrigou-Lagrange, À temps et à contretemps : entretiens, Paris, Le Centurion, 1981 ; La Nef ; lemonde.fr ; Frédéric Rognon, Jacques Ellul - Une Pensée en dialogue, Labor et Fides, 2007 (réédité en 2013) ; Wikipedia ; Yad VaShem France.

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