jeudi 16 mai 2024

Beigbeder, lui non plus

C’est en commentaire d’une publication sur Facebook que Frédéric Beigbeder, entre autres noms, a été cité comme personnalité juive.

Est-ce parce qu’il est ami avec Jean-François Copé et Édouard Baer ? Ou bien, tout bêtement (c’est le cas de le dire) parce qu’il a un nom en « -er » que certains croient être à consonance germanique ?

Il faut donc croire qu’il n’y a pas
que l’amour qui dure trois ans...

La réalité est que du côté de son père, Jean-Michel Beigbeder, l’écrivain est issu d’une famille de souche béarnaise. Beigbeder est un patronyme typiquement béarnais, formé à partir des mots gascons beth (beau) et veder (voir) et qui signifie « belvédère ».

La mère de Frédéric Beigbeder, Christine de Chasteigner de la Rocheposay (peut-on être juive avec un tel état-civil ?), descend d’une vieille famille de nobles poitevins. Ajoutons qu’elle s’était remise en couple avec Pierre Richard de Soultrait.

Enfin, Frédéric Beigbeder a publié un livre intitulé Je crois, moi non plus et constitué d’un dialogue sur la religion catholique qu’il a entretenu pendant trois années avec Monseigneur Jean-Michel Di Falco, évêque de Gap et ancien porte-parole des évêques de France.

Ceux qui voient un Juif dans tout nom en « -er » (voir aussi mon article sur Mylène Farmer), le moins qu’on puisse dire est qu’ils errent.


Sources : Wikipedia sur Frédéric Beigbeder et sur les Chasteigner et sources afférentes.

mercredi 8 mai 2024

Ju myjn Sergej Prokofjew ?

Selon toute apparence, il suffit qu’un compositeur ait utilisé un thème juif dans une de ses œuvres pour que certains s’imaginent qu’il était juif lui-même.

Ainsi sont vus comme juifs par certaines personnes des musiciens comme Max Bruch à cause de son Kol Nidrei, Maurice Ravel en raison de ses mélodies hébraïques et de son « Kaddisch »...

Des thèmes qui reviennent...

... Dmitri Chostakovitch pour sa symphonie « Babi Yar », je suppose...

... et Sergueï Prokofiev, vraisemblablement parce qu’il a composé une ouverture « sur des thèmes juifs ».

À l’instar du Kol Nidrei de Bruch, il s’agissait d’une commande, tout simplement.

Il n’est pas impossible que de façon curieuse, la graphie inhabituelle du nom du musicien utilisée par les éditions Peters en 1936 à l’occasion de la création de Pierre et le loup, à savoir « Prokofjew », soit pour quelque chose dans cette méprise.

Or, il ne s’agissait là que d’une translittération, de surcroît dans une langue qui n’était pas l’anglais.

Enfin, je ne manquerai pas, une fois de plus, de mentionner que Prokofiev s’appelait Sergueï Sergueïevitch, c’est-à-dire Serge, fils de Serge : à ce propos, voir mes articles précédents. De plus, sa mère se prénommait Maria.


Sources : Musée de la SACEM.

dimanche 5 mai 2024

Messiha n’est pas Mashiah

Isabelle Adjani, Serge Atlaoui, Serge Ayoub, Dalida, Rachida Dati, Kad Merad… Jean Messiha…

On dirait que dès lors qu’une personnalité du petit écran, du grand écran ou de la politique est connue pour avoir des origines de l’autre côté de la Méditerranée, il se trouve aussi bien des Juifs que des antisémites pour affirmer qu’il s’agit d’un Juif ou d’une Juive. Séfarade, bien sûr. De même, quand ce sont des origines polonaises et dans ce cas, aschkénaze.

Messiha, not Messiah!

Concernant Jean Messiha, le fait qu’il porte un prénom occidental y est peut-être aussi pour quelque chose. Ou bien, le fait qu’il dénonce l’islamisme.

Ou encore, le fait et qu’il critique le parti-pris anti-israélien des médias de gauche.

Ou quoi d’autre ?

Or, son vrai nom est Hossam Botros Messiha. Il est le fils d’un diplomate égyptien chrétien (copte) et d'une mère « élevée chez les sœurs du Caire ».

Il est donc né de deux parents chrétiens, et il a été baptisé.

Jean Messiha se dit « assimilé, arabe à l’extérieur, français à l’intérieur ».

Nous avons donc affaire à un Arabe chrétien d’origine égyptienne et l’idée qu’il serait juif, colportée ici ou là, est sans fondement.


Sources : Libération ; Valeurs actuelles ; Wikipedia et sources afférentes.