jeudi 25 février 2021

Ni Scheidt, ni aucun autre des « trois S » n’était juif

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer sur ce blog le souvenir d’un entretien avec un monsieur, musicien amateur et critique musical à ses heures qui, de façon passablement fantaisiste, prêtait une identité juive à des compositeurs du passé, notamment à Franz Schubert...

...et à Samuel Scheidt, musicien allemand du début de la période baroque : sans doute en raison de son prénom.

Samuel Scheidt jouait-il de
l’orgue dans cette tenue ?

Scheidt est un nom germanique. En France, les naissances sous ce nom se concentrent dans les départements du Bas-Rhin et de la Moselle.

Samuel était certes un juge et prophète hébreu, mais ce nom biblique, comme beaucoup d’autres, fait partie des prénoms que l’on retrouve chez les protestants.

Parmi les célébrités prénommées Samuel, nous avons Morse, inventeur du code qui porte son nom, et le dramaturge Beckett : tous deux étaient nés dans des familles anglo-saxonnes et protestantes. Nous avons aussi Mark Twain, de son vrai nom Samuel L. Clemens.

Concernant Samuel Scheidt, les choses sont simples :

Comment un organiste et maître de chapelle, musicien au service de l’Église luthérienne et de la cour de Brandebourg en Allemagne au XVIIe siècle, aurait-il pu être juif ?

Baptisé le 4 novembre 1587, nommé organiste de la Cour du légat de Magdeburg à Halle en 1609 et auteur de nombreux chorals pour orgue, Samuel Scheidt était évidemment luthérien et issu de parents luthériens, tout comme ses contemporains Heinrich Schütz et Johann Hermann Schein (concernant ces derniers, j’ai également vérifié).


Sources : Encyclopaedia Universalis ; Geopatronyme ; Symphozik ; Wikipedia.