samedi 24 février 2024

Missak Manouchian, résistant, certes... mais pas juif !

En février 2024, sur les réseaux sociaux, l’inénarrable Sandrine Rousseau qualifiait Missak Manouchian de « résistant, juif, étranger ».

Certes, la plupart des membres du « groupe Manouchian » étaient juifs et en 1944 ils firent l’objet d’une campagne antisémite, la campagne de l’Affiche rouge.

Missak n’est pas Isaac

Avec un tel nom et un tel prénom, il est pourtant évident que Manouchian était arménien, et non pas juif. Ses parents étaient des paysans d’Arménie. Son père s’appelait Kévork Manouchian et sa mère, Vartouhi Kassian. Ses deux frères se prénommaient Haïk et Garabed.

J’avais écrit à propos d’Aznavour que seuls quelques cas psychiatriques colportaient l’idée ridicule que le chanteur serait à la fois arménien et juif. Un lecteur qui m’avait mal compris avait protesté en affirmant qu’on pouvait être à la fois arménien et juif.

Il existe une communauté juive en Arménie, mais elle ne compte même pas cinq cents membres actuellement. Bien évidemment, la majorité de ces Juifs n’ont pas des noms – et peut-être pas non plus des prénoms – typiquement arméniens. L’unique rabbin de cette communauté, par exemple, se nomme Gersh Meir Burshtein. Gersh est le diminutif de Gershon, un nom hébreu comme l’est Meir, et Burshtein, variante graphique de Burstein, est un patronyme à consonnance germanique.

Il existe aussi une communauté arménienne à Jérusalem. Le réceptionniste d’un hôtel où j’étais descendu à Jérusalem s’appelait Hagop Karagozian : un prénom et un nom typiquement arméniens. Naturellement, ces Arméniens israéliens, comme les Arméniens français, ne sont pas juifs.

Je connais au moins deux hommes qui sont nés d’un père arménien et d’une mère juive, et bien évidemment ils se revendiquent juifs plutôt qu’arméniens.

Les Juifs d’Arménie sont arméniens parce qu’ils sont citoyens d’Arménie, tandis que les Arméniens de France et d’Israël sont arméniens parce qu’ils sont d’origine arménienne par leurs parents et que leur confession est celle de l’Église arménienne.

En vérité, la probabilité qu’un Arménien soit juif est aussi insignifiante que la probabilité qu’un Juif soit arménien : elle s’écrit avec plusieurs zéros après la virgule.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

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