dimanche 23 novembre 2025

Sur Nietzsche, nitchevo !

En juin 2025, dans le contexte de l’opération militaire israélo-américaine contre les bases iraniennes, l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, publiait un texte apologétique du peuple juif dans lequel on pouvait lire ceci :

« C’est un peuple qui a offert au monde Einstein, Newton, Kafka, Karl Marx, Nietzsche, Spinoza, Freud… et tant d’autres esprits brillants qui ont marqué l’humanité. »

Philosémite ou antisémite ?

Si Chalgoumi a cru que Newton était juif, je suppose que c’est en raison de son prénom, Isaac. Concernant Nietzsche, en revanche, je reste perplexe.

Certes, le penseur aux petites oreilles et à la grosse moustache avait dénoncé l’antisémitisme, surtout à propos de Wagner. Dans ses derniers écrits, il déclarait pouvoir bien s’entendre avec les Juifs, mais pas avec les Allemands et de façon générale, sa vision des Juifs paraît nettement plus positive que celles de Hegel et de Schopenhauer, pour ne pas parler de Fichte, encore qu’elle continue de faire l’objet d’une importante controverse.

Dans son ouvrage Généalogie de la morale, notamment, Nietzsche livre une interprétation très douteuse de l’esprit juif en attribuant notamment au peuple juif une « haine rentrée de l’homme » et en rendant les Juifs responsables du christianisme qu’il attaque avec la férocité que l’on sait.

Quoi qu’il en soit, dans la vision des Juifs que Nietzsche exprime au cours de son œuvre, tout indique que lui-même n’était pas juif du tout. Ajoutons qu’à la fin de sa carrière, il était persuadé d’être issu d’une famille de nobles polonais.

Surtout, on sait que son père et son grand-père étaient des pasteurs luthériens et que sa mère, Franziska Oehler, était, elle aussi, la fille d’un pasteur.


Sources : Nietzsche (Friedrich), Généalogie de la morale, L’Antéchrist, Ecce Homo ; Wikipedia.