mardi 14 mars 2023

Marlene dite riche, ou Marlene dite juive ?

Je suis allemande de naissance, et je resterai toujours allemande, quoi qu’on ait pu dire. Je fus obligée de changer de nationalité quand Hitler arriva au pouvoir. Sinon, je m’y serais toujours refusée. L’Amérique me reçut en son sein alors que je n’avais plus de patrie digne de ce nom, et je lui en suis reconnaissante. J’ai vécu dans ce pays, j’ai accepté ses lois. Je suis restée une bonne citoyenne, mais au fond de mon cœur, je suis allemande. — Marlene Dietrich, Marlène D., Grasset, 1984, p. 205.

Le 24 février 2023 sur Facebook, quelqu’un avait provoqué une discussion à propos de Marlene Dietrich. Tandis qu’un des participants la croyait compromise avec le nazisme et qu’un autre le détrompait, une autre intervenante, juive elle-même, écrivait : « Je crois qu’elle était juive. »

Lady Marlene, de Berlin à Jérusalem.

En 2001, sa fille Maria Riva rappelait, dans un documentaire intitulé « Marlene Dietrich, la passion d’une vie », que Marlene Dietrich avait été « [la] seule Allemande connue à s’être publiquement opposée au régime nazi dans les années 1930 et 1940 ».

Marlene Dietrich était la fille de Louis Erich Otto Dietrich, lieutenant de la police impériale prussienne et de Wilhelmina Elisabeth Joséphine Felsing, riche héritière d’une famille d’horlogers. Celle-ci était la fille de Carl Julius Albert Felsing et de Bertha Elisabeth Hering. Le père de Marlene Dietrich était le fils de Christian Dietrich et d’Ottilie Auguste Otto.

Après la mort de son père, sa mère s’était remariée avec Eduard von Losch, capitaine de cavalerie.

Marlene Dietrich avait une sœur aînée prénommée Elisabeth.

Naturellement, rien dans ce qui précède n’indique une identité ni une origine juive. Mais surtout, son prénom de naissance (qu’elle avait transformé en Marlene quand elle avait onze ans) était Marie Magdalene, c’est-à-dire en français Marie-Madeleine, un prénom qui fait clairement référence à l’iconographie chrétienne. Ses obsèques ont justement eu lieu en l’église de la Madeleine, à Paris.

En un mot comme en cent, Marlene Dietrich était de confession catholique et n’avait pas d’origine juive connue.


Sources : Geneastar ; Wikipedia.

lundi 26 septembre 2022

Pas de kaddish pour la reine Elizabeth II

La légende d’une famille royale d’Angleterre qui aurait des origines juives a circulé sur Internet il y a quelque temps. Certains sont allés jusqu’à considérer comme juifs les membres actuels de la famille royale, y compris la reine Elizabeth II elle-même.

Je serais prêt à parier que la haine qu’un certain nombre d’antisémites conspirationnistes vouent à l’Angleterre, pays pionnier de la Révolution industrielle et de la Bourse et de ce fait, symbole potentiel du capitalisme et de la finance — auxquels ils associent les Juifs — y est pour quelque chose.

Eli (Dieu en hébreu)... za... beth (maison).

Bien évidemment, en cherchant bien, on peut toujours réussir à trouver un indice, aussi peu probant soit-il, notamment la circoncision avérée de certains membres de la famille royale, ou encore la présence effective d’un Juif ou d’une Juive parmi les ancêtres de la reine d’Angleterre en remontant un certain nombre de générations en arrière.

Elizabeth Alexandra Mary, couronnée reine d’Angleterre en 1953 en l’abbaye de Westminster, était le premier enfant du prince Albert, duc d’York (futur George VI) et de son épouse, Elizabeth Bowes-Lyon, laquelle était la fille de Claude Bowes-Lyon, 14e comte de Strathmore et Kinghorne, lui-même fils aîné de Claude Bowes-Lyon, 13e comte de Strathmore et Kinghorne.

On peut également s’imaginer que certains auront fantasmé sur le patronyme Lyon, qui est généralement porté par des Juifs.

On remarquera ici encore le prénom du parent donné à l’enfant (Élizabeth, fille d’Elizabeth et Claude, fils de Claude), une pratique courante chez les protestants britanniques, surtout dans la noblesse, mais qui est absolument contraire à la tradition juive.


Sources : Wikipedia.

samedi 28 mai 2022

Une étoile juive pour Jacques Clostermann ?

En mai 2022, alors que cet ancien pilote de chasse, ancien commandant de bord et officier de réserve était candidat du parti Reconquête aux élections législatives dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, une vingtaine de ses affiches ont été taguées d’étoiles de David jaunes.

Selon toute vraisemblance, cet acte de vandalisme était inspiré non pas par la judéité réelle d’Éric Zemmour, chef de file du parti en question, mais par une identité juive prêtée au candidat auquel le présent article est consacré : une identité juive prêtée à tort, bien évidemment. Et cette méprisable méprise, pour quelle raison ? À coup sûr, parce qu’il portait un nom en « -mann ».

Qu'où il n'y a « -mann » ...

C’est parfaitement ridicule, mais les choses sont ainsi (voir mes articles sur Corinne Goetzmann, Antoine Griezmann, Jean-Paul Kauffmann, Sophie Thalmann, etc.)

Fils de Pierre Clostermann, d’origine alsacienne et lorraine et de Jacqueline Clostermann, née Renaudat, Jacques Clostermann a passé une partie de son enfance dans une maison familiale qui était une ancienne abbaye, près de Reims, et qui a été par la suite rendue à sa destination initiale.

En septembre 2015, Jacques Clostermann a participé à l’organisation d’un récital de piano de Cyprien Katsaris dont les recettes étaient destinées à la restauration de l’église orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky de Biarritz.

Ses grands-parents paternels auraient régulièrement reçu à leur domicile l’évêque Eugenio Pacelli, le futur pape Pie XII : lequel pape Pie XII élèvera Pierre Clostermann, le père de Jacques Clostermann, au rang de chevalier dans l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Clostermann est un patronyme alsacien, variante de klostermann, moine ou homme du cloître, un nom désignant à l’origine un serviteur de couvent.

Pour finir, les prénoms des Clostermann, tels qu’ils apparaissent sur un site de généalogie, n’indiquent pas du tout une appartenance juive.


Sources : filae.com ; geneanet.org ; Wikipedia.

vendredi 11 février 2022

Gérald Darmanin, juif séfarade ?

Le 11 février 2022, sur Facebook, une publication humoristique à propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin servait de prétexte à un certain Bruno Ionescu pour exprimer en commentaire son antisémitisme obsessionnel.

Ce brillant causeur semblait ignorer qu’il manifestait sa démence sur un réseau social inventé et dirigé par un certain Zuckerberg, à partir d’un ordinateur très probablement équipé d’un processeur mis au point par les ingénieurs d’Intel Israel, la filiale israélienne d’Intel, via un réseau Internet truffé de brevets déposés par des ingénieurs et chercheurs juifs.

Mmm... un Juif ? Mmm... où ça ?

Je cite la prose de ce surdoué, en corrigeant simplement la typographie :

Moussa, [J]uif [s]éfarade, dans ce gouvernement de pervers[,] le voleur de fric, est juif [...]

On applaudit le génie pour sa compétence d'enquêteur et sa grande perspicacité... et pour ses talents littéraires. Le même qui, sur sa page Facebook, affirme que le monde est dirigé par « 200 000 millions de [J]uifs » (sic). Un as des statistiques, en plus ! Si je sais compter, cela fait 200 milliards, soit vingt fois la population mondiale, excusez du peu.

« Moussa », c’est Gérald Moussa Darmanin, désigné par son second prénom d’état-civil. Sa mère, Annie Ouakid, qui travaillait comme femme de ménage, était la fille d’un tirailleur algérien et harki, Moussa Ouakid.

Moussa, c’est Moïse en arabe. Ce prénom indique a priori une origine arabo-musulmane, et non pas juive.

Une des premières choses qu’on apprend concernant Gérald Darmanin, dès que l’on commence à se renseigner à son sujet, est que c’est un catholique fervent. Son grand-père paternel, Rocco Darmanin, né en Tunisie et mineur de profession, était issu d’une famille maltaise catholique.

En outre, le personnage semble cultiver de vilains préjugés à propos des Juifs. En mars 2021, des passages de son essai Le Séparatisme islamiste – Manifeste pour la laïcité (L’Observatoire, 2021) ont suscité une polémique, car on pouvait y lire que Napoléon « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. » Darmanin reprend donc à son compte les stéréotypes antisémites de cette époque.


Sources : Le Journal des femmes ; The Times of Israel ; Wikipedia.

mercredi 2 février 2022

Borloo, c'est Jean-Louis Marie !

Si Jean-Louis Borloo figure sur la liste du présent blog, en tant que « Juif qui ne l’est pas », c’est que j’ai lu ou entendu dire un jour qu’il était juif. Où et quand ai-je lu ou entendu dire cette sottise ? J’ai oublié. Peu importe.

Et cette sottise, qu’est-ce qui peut l’avoir inspirée ? En toute probabilité, le fait qu’il ait épousé Béatrice Schönberg.

Quand Jean-Louis Marie se marie.

Il semble que le patronyme Borloo trouve son origine de l’autre côté de la frontière nord de la France et dérive d’un toponyme, soit Borlon, dans la province de Luxembourg, également appelé Borlo au Moyen Âge, soit, plus probablement, Borlo, dans la province du Limbourg, en Belgique.

Dans la liste des prénoms des Borloo, c’est Jan Baptist qui arrive en tête. Viennent ensuite des prénoms comme Joanna Maria, Petrus Josephus, Franciscus, Joannes Baptista, Petrus Joannes, Maria Catharina, Jean-Baptiste, etc.

Jean-Louis Borloo est le fils de Lucien Joseph Borloo, né à Guémené-sur-Scorff, d’origine belge et de Mauricette Acquaviva, originaire de Lozzi en Haute-Corse.

Les ascendants de Jean-Louis Borloo s’appellent Le Cognic, Prévost et Steurs (et Borloo) du côté paternel, et du côté maternel, Acquaviva et Allemand : aucun de ces noms ne suggère une ascendance juive (même pas Allemand).

Par ailleurs, l’état-civil complet de l’intéressé est Jean-Louis Marie Borloo et j’ai déjà expliqué, notamment à propos d’Alain Juppé, pourquoi il était impossible qu’un homme dont le prénom Marie figure dans l’état-civil soit né dans une famille juive.


Sources : Geneanet (prénoms des Borloo) ; Geneanet (arbre généalogique) ; Geneastar ; Wikipedia.

mardi 25 janvier 2022

Une double controverse à propos de Ludwig Geyer

Il existe toute une controverse au sujet du fait que Richard [Wagner] aurait été le fils naturel de Geyer et que ce dernier aurait été d’ascendance juive, ce qui aurait en partie expliqué son antisémitisme, mais ce dernier point est contesté et n’est plus retenu actuellement.Wikipedia.

Dans certains ouvrages sur Richard Wagner, il est écrit que son beau-père, Ludwig Geyer, était juif. Nietzsche l’avait un jour affirmé, sans preuve et pour une raison que nous ignorons.

« aurait... aurait... ce qui aurait... »

À cela s’ajoute une incertitude quant à la paternité du compositeur, et certains auteurs ont cru pouvoir supposer que là résidait l’origine de son antisémitisme.

Le fils de Richard Wagner, Siegfried, présentait une ressemblance physique indéniable avec son père, et cependant le compositeur admit un jour que son fils ressemblait à Ludwig Geyer.

En vérité, il s’en faut de peu que je puisse ajouter Richard Wagner lui-même à ma liste de « Juifs qui ne le sont pas » (P.S.: je ne croyais pas si bien dire, et j’ai fini par le faire).

En allemand, Geyer signifie vautour et il existe d’autres noms d’oiseaux portés par des Juifs, comme Adler (aigle), Amsel (merle), Robin (rouge-gorge), Stieglitz (chardonneret), Taube (pigeon)… sans oublier Vogel et Wasservogel… Mais (sans rire) les noms d’oiseaux seraient-ils réservés aux Juifs ?

Ludwig Heinrich Christian Geyer était le fils de Christian Gottlieb Benjamin Geyer et de Christina Wilhelmina Elisabeth, née Fredy, et sa sœur se prénommait Ernestine Henriette Christiana. On aura noté les deux Christian, ainsi que Christina et Christiana.

Gunnar Colding, un auteur d’après lequel il serait probable que Richard Wagner ait été le fils naturel de Ludwig Geyer, écrit que ce dernier, « au moins dans une certaine mesure était d’origine juive ». J’ai déjà écrit plus d’une fois sur le présent blog ce que je pensais de la notion d’origine(s) juive(s), et je trouve le « au moins dans une certaine mesure » assez cocasse.

Il semblerait que la généalogie du comédien et artiste remonte au XVIe siècle et qu’il soit prouvé que tous ses ancêtres étaient allemands, avec parmi eux beaucoup de musiciens d’Église. Toujours est-il que la théorie de la judéité de Geyer est de plus en plus nettement contestée : aujourd’hui, des auteurs sérieux, comme par exemple Milton Brener, affirment que Geyer n’avait aucune ascendance juive connue.


Sources : Academic/Wikipedia ; Brener, Milton E., Richard Wagner and the Jews, McFarland 2006 ; Colding, Gunnar, The mysterious origin of Richard Wagner ; geni.com ; Musée Richard Wagner, Lucerne ; Skadi Forum ; Wikipedia ; Williams, Derek, Richard Wagner and the Third Reich, Academia.

lundi 15 novembre 2021

Bruno Solo victime de l’antisémitisme

C’est une fois dans ma bagnole que je me suis rendu compte que je suis passé à côté de quelque chose de grave […] Qui m’a frappé ? Qui m’en a voulu ? Que la société en soit arrivée à un tel degré de confusion m’inquiète. — Bruno Solo, sur Ladepeche.fr, 22 juillet 2014.

L'acteur de cinéma Bruno Solo m’a été suggéré un jour par un visiteur de ce blog et comme on va le voir, cette suggestion était tout à fait pertinente.

Solo, ma con Dio...

Le site LaDépêche.fr rapporte que Bruno Solo, qui a joué dans les trois volets de la série de films La Vérité si je mens, est souvent considéré à tort comme juif.

Comme je l’ai relevé à maintes reprises, par exemple à propos de Charles Aznavour et de Richard Bohringer, ou encore, de Vincent Cassel, d’Henri Guybet et de Jacques Villeret, il semble que beaucoup de gens s’imaginent qu’un acteur qui interprète le rôle d’un Juif est nécessairement juif.

Ajoutons qu’en 2011, Bruno Solo a incarné Pierre Mendès France dans le téléfilm historique de Laurent Heynemann Accusé Mendès France.

Par ailleurs, interviewé par Voici en juillet 2014, l’acteur a raconté avoir été victime d’une agression à Paris en décembre 2013, en marge d’une manifestation, alors qu’il sortait d’un théâtre.

Il avait été pris pour cible par un groupe de personnes : « Il y avait des gens de Civitas, des skinheads, des Blacks, des Blancs, des Beurs, des mecs de l’ultragauche, des punks à chien complètement perdus... Ils se sont jetés sur moi en me criant : "La quenelle ! Sale youpin !"… alors que je ne suis pas juif. »

Bruno Solo a établi un lien entre cette agression et des propos qu’il avait tenus peu avant sur Dieudonné M’Bala M’Bala, avec qui il avait déclaré avoir pris ses distances parce qu’il le considérait désormais comme antisémite et proche du négationnisme.

Son vrai nom est Bruno Lassalle. Il a choisi Solo comme nom de scène par admiration pour le personnage de Han Solo dans le film La Guerre des étoiles (Star Wars). Son père est le cousin du journaliste Pierre Fournier. Sa mère, Jackie Lassalle, avait pour nom de jeune fille Ducos. Ducos et Lassalle sont des noms du Sud-Ouest de la France. Enfin, le patronyme de son épouse est Clochepin.


Sources : avis-de-deces.net ; Filae ; ladepeche.fr ; Wikipedia, sur Bruno Solo et sur Pierre Fournier.

samedi 23 octobre 2021

Ivan Rioufol, juif of course ?

Résumé d’une bonne partie des réactions à mon commentaire sur l’affaire Siné : je serais donc délateur, détenteur d’une pensée unique, adepte de la censure, juif of course, gendarme de la bien-pensance, pourfendeur des musulmans, ennemi de la libre expression. J’en oublie. Face à ce déchaînement, qu’il faut aussi analyser, je ne peux que répondre. Alors, puisqu’on en est là : non, je ne suis pas juif. [...] — Ivan Rioufol, sur le blog du Figaro, juillet 2008.

Dans certains milieux, y compris en France, quand on dénigre quelqu’un pour ses positions ou sa politique, il est relativement courant de faire courir le bruit qu’il serait juif.

« Non, je ne suis pas juif. »

Cela se produit surtout lorsque la personnalité concernée est perçue comme hostile ou simplement critique envers l’islam. Cela peut se produire également lorsqu’elle prend fait et cause contre l’antisémitisme.

C’est ainsi que le site internet du tristement connu Alain Bonnet, dit Alain Soral, cet antisémite obsessionnel, qualifie Ivan Rioufol de « sioniste ».

Journaliste, éditorialiste, essayiste « conservateur » et adversaire de la bien-pensance actuelle, Ivan Rioufol se retrouve donc logé à la même enseigne, si je puis m’exprimer ainsi, que Michel Garroté, Guy Millière, Philippe Val et Pierre-André Taguieff.

Ce n’est sans doute pas un hasard si, quand on saisit « Ivan Rioufol » sur Google, les mots « origine » et « famille » font partie des premières propositions de recherche.

Naturellement, rien, chez Ivan Rioufol, n’indique une appartenance au peuple juif. Au contraire, les indices de non-judéité ne manquent pas.

Pour commencer, Rioufol est un nom de famille occitan qui signifie littéralement « ruisseau impétueux ». C’est un nom de domaine ou de hameau. La commune qui compte le plus de Rioufol est de loin Gluiras, dans l’Ardèche.

Ensuite, Ivan Rioufol a accompli sa scolarité au lycée de l’Immaculée-Conception de Laval, puis au lycée Saint-Stanislas de Nantes.

Enfin, Ivan Rioufol lui-même « se déclare catholique » (sur RTL le 10 novembre 2011).


Sources : blog.lefigaro.fr ; Filae ; Geneanet ; Wikipedia.

jeudi 16 septembre 2021

Juif, Alexander Graham Bell ? Mon dos ! (euphémisme)

Lorsque j’ai lancé sur Google la requête « Alexandre Graham Bell r », les deux premières propositions que j’ai obtenues ont été « Alexander Graham Bell religion » et « Alexander Graham Bell race ».

Qu’ont bien pu se demander certains internautes, concernant ce monsieur à qui l’on a longtemps attribué l’invention du téléphone et qui était bien évidemment un « mâle blanc » occidental ? Je vous le donne en mille.

« racisé » ?

Si j’ai eu l’idée d’interroger Google de cette manière, c’est parce qu’un jour, sur les réseaux sociaux, quelqu’un avait affirmé que ce Bell était juif.

Son nom de famille y serait-il pour quelque chose ? Certes, le violoniste Joshua Bell est juif. Et puis après ?

Wikipedia propose une liste de personnalités portant ce nom : il est facile de constater que la plupart ne sont pas des Juifs.

Bell est un patronyme courant dans les pays anglophones. Il aura probablement été attribué, à l’origine, à un sonneur ou à un fabricant de cloches (cloche se dit bell en anglais). L’hypothèse d’un nom topographique n’est pas exclue pour autant. On peut même supposer que ce nom aura pu aussi dériver du prénom médiéval Bel, ou bien du vieux français beu, bel (beau), sans compter d’autres origines européennes envisageables.

Bell est le 36e patronyme le plus courant en Écosse, pays natal de l’intéressé (qui a émigré en Amérique et est devenu canadien).

Alexander Graham Bell était le fils d’Alexander Melville Bell (N.B.: Alexander, fils d’Alexander... voir mes articles précédents) et d’Eliza Grace, née Symonds, fille de Samuel James Symonds et de Mary White, elle-même fille de James White et Elizabeth Stace, celle-ci étant la fille de John Stace et Elizabeth Smith.

Alexander Melville Bell était le fils d’Alexander Bell (là encore, on a un Alexander, fils d’Alexander...) et d’Elizabeth Colville, et Alexander Bell était le fils de David Bell et d’Isabella Swan, elle-même fille d’Alexander Swan et de Jean Yooll (Jean est un prénom féminin chez les Anglo-saxons).

À propos de l’appartenance religieuse d’Alexander Graham Bell, son épouse a raconté qu’il avait reçu en 1901 des documents de l’Église unitarienne et qu’après les avoir lus, il lui avait déclaré : « Je me suis toujours considéré comme agnostique, mais j’ai maintenant découvert que j’étais un agnostique unitarien. »


Sources : Geneanet (sur A.G. Bell et ses ascendants), NNDB et Wikipedia, sur A.G. Bell et sur le nom Bell.

mercredi 21 juillet 2021

Le mot juif associé à Patrick Sabatier

Cela a déjà été rappelé maintes fois ici-même, un certain nombre d’internautes, sur leur moteur de recherche et dans leur tête, associent le mot « juif » à des personnalités qui ne sont pas juives du tout et même, à des personnalités dont on n’a aucune raison de penser qu’il pourrait s’agir de Juifs. C’est même, précisément, la raison pour laquelle ce blog existe.

Comme l’a fait un jour remarquer le chroniqueur et notable Jean Corcos (voir mon article sur Thierry Ardisson), Patrick Sabatier est du nombre, de même que diverses autres personnalités de la télévision française.

Pas de sabbat pour Sabatier

Mes recherches sur le fameux présentateur ne livrent pas grand-chose sur sa vie et ses origines, si ce n’est qu’il est le fils de Jules Sabatier et d’Emilienne Rossi, qu’il a épousé une certaine Isabelle Laburthe avec qui il a eu deux enfants, à savoir une fille, Margaux, née en 1988, qui a fait de la télé avec Évelyne Thomas sur Direct 82 et un fils, Thomas...

...et enfin, que Sabatier est un nom de famille d’origine occitane.

Aurais-je besoin d’informations supplémentaires pour pouvoir affirmer que Patrick Sabatier n’est pas juif ? Non, et voici pourquoi.

Le monde se divise en deux catégories : ceux avec qui on peut discuter, et ceux qu’on ne peut pas raisonner – surtout quand il est question des Juifs, du judaïsme ou d’Israël... ou d’une éventuelle origine juive prêtée à une personnalité.

Les premiers n’ont généralement pas l’idée que Patrick Sabatier pourrait être juif, et même si cette idée a pu leur traverser la tête, ils admettront que je suis fondé à affirmer – avec Jean Corcos – que ce n’est pas le cas. Comme j’avais pris soin de l’annoncer dans mon premier article, c’est seulement à eux que ce blog s’adresse.

Quant aux autres, qui auront la plupart du temps décidé d’avance que toutes les personnalités du petit écran sont juives, je n’ai rien à leur dire.


Sources : Wikipedia, sur Patrick Sabatier et sur le nom Sabatier.