mardi 8 octobre 2013

Josiane Balasko…vić, pas « lovitch »

De Marie-José Nat à Sophie Marceau, toutes les actrices ayant joué le rôle d’une Juive dans un film passent pour juives, surtout dans l’esprit… de ceux qui n’en ont pas. Josiane Balasko ne fait pas exception.

Dans le film Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes de Jean-Jacques Zilbermann, excellent metteur-en-scène mais douteux réalisateur et scénariste (du moins, du point de vue des messages qu’il cherche à faire passer), elle jouait le rôle d’une Juive communiste rescapée de la Shoah, censée être la mère de Zilbermann et qui, de façon peu crédible, invoquait Auschwitz à la moindre dispute avec son mari et tombait en pâmoison devant les chanteurs de l’Armée rouge.

Changer d’origine, ou de mère ?

Josiane Balasko a été un moment mariée avec le frère de Richard Berry, ce qui peut aussi alimenter la rumeur qui nous occupe : pour bon nombre de simplets, une femme qui porte un nom étranger et qui épouse un Juif est nécessairement juive.

Balasko serait un nom de famille hongrois (genealogie.com), mais Josiane Balasko s’appelle en réalité Josiane Balašković.

En 2013, Wikipedia indiquait que Josiane Balasko était née dans une famille yougoslave et précisait qu’elle était d’origine croate, du côté paternel comme du côté maternel.

Depuis, Josiane Balasko a changé d’origine, ou bien elle a changé de mère. Il y est maintenant indiqué que son père, Ivan Balašković, était de nationalité yougoslave (c’est moins précis que croate...), mais que sa mère, Fernande Gattechaut, était une Française d’origine française.

Le patronyme Gattechaut est porté surtout dans les Hautes-Alpes, ce qui signifie qu’il n’indique absolument pas une origine juive, même s’il se pourrait qu’il dérive de Gottschalk (un nom germanique qui, à notre époque, est notamment porté par des Juifs).

Ma conclusion ne change pas : le nom Balašković n’est pas plus juif que la personne qui le porte.


Sources : geneanet.org, geopatronyme.com.

dimanche 6 octobre 2013

Et Danielle Mitterrand, elle met les Juifs dans le papier alu ?

J’ai découvert récemment (P.S.: en 2013) cette invraisemblable rumeur (une de plus) : Danielle Mitterrand, l’épouse de François Mitterrand, née Danielle Émilienne Isabelle Gouze, aurait été juive.

Comment expliquer un commérage aussi ridicule ?

Est-ce que quelques désaxés auraient fait un lien entre son nom de jeune fille, Gouze, et un journaliste gauchiste (qu’on me pardonne pour le pléonasme) du nom de Gouz, prénommé Sylvain, dont un patron de télévision antisémite avait fait remarquer un jour qu’il avait un nez aquilin et des cheveux frisés ?

Juive par son beau-frère ?

Ou bien, serait-ce parce que sa sœur avait épousé Roger Hanin, né Lévy ?

Tout est possible. On peut imaginer que certains détraqués raisonnent, ou plutôt déraisonnent, par des syllogismes comme celui-ci : les Juifs ne se marient qu’entre eux, Roger Hanin est juif, donc sa femme est forcément juive, ce qui implique que la sœur de sa femme le soit aussi.

En réalité, la moitié des Juifs épousent des non-juifs et il semblerait, de surcroît, que Roger Hanin se soit converti à la religion catholique avant d’épouser la sœur aînée de Danielle Mitterrand, Madeleine Gouze alias Christine Gouze-Rénal.

La mère de Danielle Mitterrand s’appelait Renée Flachot et les autres noms qui apparaissent dans son arbre généalogique sont des noms comme Lamarche, Roussotte et Gaillard. Du côté du père, Antoine Gouze, on trouve notamment des Laventurier, des Chachuat, des Rougelet et des Chavet.

Les racines de l’épouse de François Mitterrand étaient essentiellement bourguignonnes et un peu corréziennes, comme nous l’explique Jean-Louis Beaucarnot qui est une référence en matière de généalogie et dont on lira, pour plus de détails, l’article qu’il lui a consacré.