jeudi 27 novembre 2014

Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter en septembre 2014, aura peut-être contribué à propager ce bobard ridicule lancé sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.

Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Halter n’est pas un argument de poids.

Le père d’Élisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes susceptibles d’être portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil ». Sur son site internet personnel, l’ancienne ministre a écrit « Simone Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans.

Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Il n’est donc nullement surprenant qu’Élisabeth Guigou soit l’initiatrice d’une résolution parlementaire à visée bassement électoraliste reconnaissant un prétendu « État palestinien ».

lundi 24 novembre 2014

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Edelson, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Norman Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.


Jowett, lunettes, casquette...

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas natif des États-Unis mais canadien, est né de deux parents protestants.

Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien).

Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec son collègue américain Steven Spielberg, du moins, quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette comme sur cette photo.


Sources : amazon.ca, Wikipedia, houseofnames.com, surnamedb.com et forebears.co.uk

samedi 22 novembre 2014

Serge Ayoub, juif comme un Libanais fasciste

Selon les administrateurs de certains sites d’extrême gauche, Serge Ayoub serait un « Juif libanais sioniste » et un agent des services secrets israéliens.

Ils ont dû remarquer que le deuxième prénom de Serge Ayoub était Élie.

Cependant, Élie était aussi le prénom du Libanais chrétien Hobeika, le véritable responsable des tueries de « Chabra et Satila » (sic) comme bavait un jour le journaliste de France 2 Daniel Bilalian dans un de ses élans de jubilation haineuse à l’encontre d’Israël.

Je m’y croirais...
Avec un peu d’imagination, on pourrait aussi considérer que le surnom de guerre de Serge Ayoub, « Batskin », ressemble à certains patronymes portés par des Juifs.

Skinhead dès l’âge de 14 ans, puis militant d’extrême droite néo-nazi, Serge Ayoub a fondé les Jeunesses nationalistes révolutionnaires.

Proche du GUD et du Front National Jeunesse et leader du mouvement « Troisième voie » dont le nom est un slogan fasciste, cet homme si sympathique a été un temps associé à Jean-Gilles Malliarakis, lequel déclarait un jour sur Radio Courtoisie, entre autres gentillesses, que seules les religions chrétiennes étaient respectables.

Serge Ayoub a notamment pris part à un défilé du Front National. Il a aussi affiché sa sympathie pour les deux dictateurs antisémites Bachar el-Assad et Hugo Chavez.

Sans aucun doute, c’est là le parcours typique d’un Juif. En écrivant les lignes qui précèdent, je me suis même demandé un instant si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. J’avais l’impression, tout à coup, de rédiger ma propre biographie.

dimanche 16 novembre 2014

Il n’est pas juif Julien, c’est Clerc

Julien Clerc fait partie des stars de la scène et du petit écran, il est brun (maintenant, il est plutôt grisonnant), bouclé, il a le teint mat, et il lui arrive de chanter en Israël :

voilà tout ce qu’il faut aux adeptes de la théorie du complot juif et autres mythomanes pour conclure qu’il est juif.

Et je n’ai pas parlé de son frère !

Julien Clerc s’appelle en réalité Paul-Alain Leclerc, et il est baptisé.

Sa mère, Evelyne Merlot, était une métisse d’origine guadeloupéenne.

Une métisse d’origine guadeloupéenne a relativement peu de chances d’être juive, surtout si elle s’appelle Merlot. Merlot, comme nom de famille, n’est pas plus juif que Cabernet ou Sauvignon.

Leclerc n’est évidemment pas davantage un nom porté par des Juifs.

En outre, si le prénom original du chanteur est Paul-Alain, c’est parce que sa mère tenait autant à l’appeler Alain que son père, de son côté, tenait à lui donner son propre prénom, Paul.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire maintes fois : même des Juifs extrêmement éloignés de la tradition juive ne donneront pas à leur enfant le prénom de son père (naturellement, il existera toujours des exceptions).

Que Paul Leclerc ait décidé de donner à son fils son propre prénom, c’est un élément supplémentaire, et non des moindres, indiquant qu’il s’agit d’une famille dans laquelle ni le père, ni la mère, ni leur progéniture ne sont juifs.


Sources : Le Figaro du 25 octobre 2004 et Wikipedia.

mercredi 12 novembre 2014

Atatürk, ou Ata... juif ?

Au XVIIe siècle en Turquie, après que le faux messie Sabbataï Tsevi se fût converti à l’islam pour avoir la vie sauve, certains de ses fidèles le suivirent. Ils formèrent une sorte de secte, les Dönme (ou Dunmeh).

Deux siècles plus tard, leurs descendants restaient souvent identifiés comme Dönme, ayant plus ou moins conservé certaines coutumes juives tout en étant musulmans, et il semble que certains d’entre eux aient pris part au mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs (Wikipedia).

Y’ a Mustapha qu’est mal !

De là à prétendre que la majorité des Jeunes-Turcs étaient des Dönme, il y a un grand pas que les adeptes de la théorie du complot juif n’hésitent évidemment pas à franchir. Ensuite, il leur suffit d’affirmer que les Dönme, bien que musulmans depuis deux siècles et malgré les mélanges, étaient restés des Juifs, et le tour est joué : les Juifs deviennent ainsi les véritables responsables du génocide des Arméniens.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que Mustafa Kemal Atatürk, lui aussi, soit désigné comme Dönme par les mêmes répugnants crétins.

La mère de Mustafa Kemal, Zübeyde Hanim, appartenait à une famille appelée Hacisofular, sachant que Haci, apparenté à l’arabe Hadj, désigne les musulmans ayant fait leur pèlerinage à la Mecque, et que Sofular signifie religieux, ou pratiquant. Musulmane très pieuse, elle tenait à ce que son fils étudie le Coran (Wikipedia).

Quand à son père, Ali Riza Efendi, qui descendait des nomades Kocacık, installés en Macédoine au cours des XIVe et XVe siècles, il provenait lui aussi d’une famille musulmane très attachée à la tradition islamique et à l’étude du Coran (Wikipedia).

Le réformateur de la Turquie s’est donc éloigné de la tradition familiale, au point de qualifier la religion musulmane de « théologie absurde d’un bédouin immoral » (sic) et de la stigmatiser comme « un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » (re-sic). Voilà pourquoi les islamistes font de lui leur tête de Turc, si je puis dire, et inventent qu’il aurait eu des origines juives.

Il est évident que cette rumeur n’a aucun fondement. Des Juifs croient bon de la reprendre à leur compte : ils feraient mieux de lancer sur leur moteur de recherche une simple requête qui leur permettrait de cerner rapidement le sinistre profil et les motivations peu louables de ceux qui se plaisent à la colporter.

lundi 10 novembre 2014

Alexandre Del Valle, juif par osmose ?

Dans l’article consacré à Alexandre Del Valle sur Wikipedia, qui est fatalement tendancieux, il était écrit, à un moment donné, que le géopolitologue se serait « rapproché » de la communauté juive après le 11 septembre 2001.

L’intéressé a adressé aux rédacteurs un correctif dans lequel il précise : « Concernant la communauté juive, je ne m’en suis pas « rapproché » après le 11 septembre car j’y ai toujours été intégré pour des raisons à la fois personnelles et familiales. » En réalité, il semble qu’il ait commencé à prendre publiquement la défense des Juifs et d’Israël en 1999 dans Le Figaro. À partir de 2002, il a écrit régulièrement dans Israël Magazine.

Un modèle d’intégration ?

Son parcours et ses prises de position, qui ne cadrent pas avec le politiquement correct actuel, le vouent bien évidemment à la plus grande hostilité de la part de tous ceux qui ont l’habitude de coller des étiquettes aux personnes qui ne pensent pas comme eux.

Je devrais peut-être dire : qui pensent mieux qu’eux... ou même... qui pensent. Tout court.

Quand Alexandre Del Valle parle de raisons personnelles et familiales, sans doute fait-il allusion à son mariage, en 2001, avec une Juive impliquée dans la cause d’Israël. Cependant, il s’est remarié depuis.

Toujours est-il qu’on n’a pas besoin de chercher bien loin la raison pour laquelle il passe pour être juif.

Menacé de mort, sans doute par des apôtres de l’amour, de la tolérance et de la paix (et de la liberté d’expression, bien sûr), Alexandre Del Valle a exprimé le désir que son vrai nom ne soit pas mentionné. Pour ma part, je me contenterai donc de préciser que son patronyme véritable, également à consonance latine et méridionale, n’est pas davantage un nom juif que Del Valle. Quant à son vrai prénom, il est porté par des Juifs et par des non-juifs de la même manière que le prénom Alexandre.

Alexandre Del Valle est né d’un père italien pied-noir né à Tunis et émigré en Algérie et d’une mère espagnole réfugiée à Oran pour fuir le franquisme. Tout indique qu’à l’instar de ses ascendants, il est de confession catholique.

dimanche 9 novembre 2014

Kad Merad est-il juif ?

Cette question passionnante est posée sur un de ces forums électroniques fréquentés par de jeunes désœuvrés (je m’imagine qu’ils sont jeunes), où l’indigence des échanges bat tous les records.

Parmi ces primitifs du Web, les plus irrécupérables sont sans doute ceux qui supposent que Kad Merad est juif pour la raison que « quatre-vingt-dix pour cent des gens que tu voies [sic] à la télé sont des Juifs » (sic).

Le cas de Merad
Que la proportion de Juifs soit relativement élevée parmi les personnes que l’on voit à la télévision, c’est incontestable. Mais encore faudrait-il ne pas trop exagérer cette proportion, ni se méprendre sur les raisons qui peuvent l’expliquer.

Cela dit, je ne serais pas étonné que la rumeur stupide de la judéité de l’acteur en question soit colportée également en dehors de ces mini communautés de zombies.

On peut remarquer, à ce propos, que le mot « origine » est une des premières propositions de Google associées à la requête « Kad Merad ».

Quoi qu’il en soit, Kad Merad est tout sauf juif. En effet, il est issu d’une famille algérienne et musulmane du côté de son père, Mohamed Merad, et d’une famille berrichonne et chrétienne du côté de sa mère, Jeanine Béguin.

Kad est le diminutif de Kaddour, un prénom arabe. Les deux frères de Kad Merad s’appellent Karim et Reda, et sa sœur s’appelle Yasmina. En outre, lui-même a appelé son premier fils Khalil.

Je n’ai rien à ajouter.


Sources : Wikipedia, purepeople.com

mardi 4 novembre 2014

Bram Stoker juif ? Comme Lincoln, sans doute...

C’est dans un périodique juif, le mensuel L’Arche il me semble, que j’avais lu un jour cette fable, sous la plume de quelque gratte-papier à qui il n’avait pas échappé que Bram était le diminutif d’Abraham. Il ne lui en avait pas fallu davantage pour croire opportun d’expliquer aux lecteurs que l’auteur de Dracula était juif. Sans doute cette personne avait-elle fantasmé aussi sur le nom de famille de l’écrivain et peut-être, également, sur quelque interprétation douteuse de certains aspects de son célèbre roman gothique, à supposer qu’elle l’ait lu.

Bram Stoker vous regarde.

Pourtant, comment pourrait-on imaginer un auteur juif écrivant une histoire dans laquelle l’hostie et le crucifix seraient les armes de choix pour triompher du mal ? Toujours est-il qu’on n’avait pas poussé bien loin les recherches.

L’écrivain anglo-irlandais, à l’origine, se prénommait bien Abraham, tout comme le président américain Lincoln et le mathématicien français Moivre, lesquels n’étaient pas plus juifs l’un que l’autre. Il avait été baptisé quelques semaines après sa naissance dans une église protestante, Saint John The Baptist, dans son bourg natal de Clontarf, près de Dublin.

Stoker n’est pas un nom porté par des Juifs. C’est un nom britannique qui dérive de l’anglais primitif stocc signifiant « souche » ou « tronc d’arbre ». Cette précision nous est donnée par un site internet irlandais sur les noms de famille, qui nous apprend aussi qu’au XIVe siècle, en Angleterre, le nom Stoker se retrouvait surtout dans les comtés du Sussex, du Kent, du Surrey et de l’Hampshire, que divers lieux y sont appelés Stoke, et que le nom Stoker pourrait aussi désigner celui qui abat les arbres.

La mère de Bram Stoker, Charlotte Matilda Thornley, était la fille du lieutenant Thomas Thornley et de Matilda Blake. Thornley et Blake ne sont évidemment pas des noms juifs.

En outre, le père d’Abraham Stoker s’appelait également Abraham Stoker (à propos des fils qui portent le même prénom que leur père, voir notamment mes articles sur Charlie Chaplin, sur Gustave Eiffel, sur Isaac Newton et sur les Rockefeller).


Sources : Alain Pozzuoli, Bram Stocker (Pascal Galodé) ; SurnameDB ; Wikipedia