vendredi 5 janvier 2018

Zubin Mehta par-ci, Israël et les Juifs par-là

Un soir que Zubin Mehta donnait un concert salle Pleyel avec l’Orchestre de Paris, dans les années quatre-vingt, le texte de présentation distribué au public énumérait tous les orchestres que ce chef avait dirigés au cours de sa carrière... sauf un.

Une fois de plus, il était réservé à Israël un traitement particulier, bien entendu dans un sens négatif : en l’occurrence, un mensonge par omission. C’était d’autant plus choquant que Mehta était déjà – et même, surtout – connu en tant que chef de l’Orchestre philharmonique d’Israël, une formation qu’il dirigeait au moins depuis 1968.

Mehta décoré par le président Peres

Son attachement particulier à cet orchestre dont il est finalement devenu directeur à vie, et sa fréquente présence en Israël liée à ce poste, sont sans doute pour quelque chose dans la méprise de ceux qui croient pouvoir affirmer que Zubin Mehta est juif.

Pourtant, ni son nom ni son prénom, que je sache, ne sont portés par des Juifs. Le fameux chef d’orchestre indien est né à Bombay dans une famille de la minorité parsi. Les Parsis, peuple de Perse, sont en principe adeptes du parsisme, religion dérivée du zoroastrisme. Au moment de la conquête musulmane, ceux qui avaient quitté la Perse avaient émigré principalement en Inde.

En 1988, dans son « Grand échiquier » spécial depuis Israël, Jacques Chancel prenait le téléspectateur à témoin en s’adressant ainsi à Zubin Mehta : « ... je suis catholique, vous êtes indien parsi, nous ne sommes pas juifs... »

En 1978, Mehta fut nommé directeur de l’Orchestre philharmonique de New York. Il n’accepta ce poste prestigieux qu’à condition de pouvoir en même temps rester directeur du Philharmonique d’Israël. Son collègue Daniel Barenboïm lui dit alors : « Tu vas avoir deux orchestres juifs ! »


Sources : Wikipedia (Mehta), Wikipedia (Parsis), zubinmehta.net

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