dimanche 31 mars 2024

Qui est allé chercher Schœlcher ?

Sur les réseaux sociaux, quelqu’un prêtait une identité juive à Victor Schœlcher, un grand homme qui s’illustra à plus d’un titre, notamment en tant qu’artisan de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.

Certes, les Juifs ont toujours été au premier rang parmi les champions de la justice et de l’abolitionnisme.

Mais il était franc-maçon !

Mais la réalité est que Victor Schœlcher était né « dans une famille catholique bourgeoise », selon les termes de l’article que lui consacre Wikipedia.

En effet, Victor Schœlcher fut baptisé en l’église Saint-Laurent, à Paris. Une pratique habituelle chez les catholiques, pas chez les juifs.

Son père, Marc Schœlcher, était un Alsacien originaire de Fessenheim.

Sa mère, Victoire Jacob, était originaire de Meaux, mais elle avait probablement des ancêtres alsaciens.

Il y a des Jacob juifs, mais comme je l’ai déjà mentionné à propos de Christian Jacob, la majorité des Jacob ne le sont pas. Jacob est un nom courant chez les catholiques alsaciens. Par ailleurs, Schœlcher n’est pas un nom porté par des Juifs.

Victor Schœlcher était donc un chrétien né de deux parents chrétiens sans origines juives connues, tout simplement.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

dimanche 24 mars 2024

Non, Gary Cooper ne s’appelait pas Kupfer

De façon générale, la contribution des Juifs au progrès de la civilisation est minimisée et même occultée. Par contrecoup, un certain nombre de Juifs – on peut les comprendre – ont tendance à recenser les génies juifs ou les célébrités juives et à s’en gargariser. Il en résulte souvent des erreurs, et c’est précisément une des raisons d’être du présent blog.

Cooper n’allait quand même pas y couper !

Entre autres célébrités, on mentionne par exemple les acteurs juifs de Hollywood. Hedy Lamarr, Kirk Douglas, Tony Curtis, Barbara Bain et Martin Landau, notamment, étaient juifs, mais d’autres noms sont parfois cités par erreur, comme Charles Bronson, Orson Welles et surtout Gary Cooper.

En émigrant aux États-Unis, des Juifs d’Europe centrale qui s’appelaient Kupfer, Kupferman ou Kupferstein ont américanisé leur nom en « Cooper ». Il en fut sans doute ainsi des parents de Martin Cooper, l’inventeur du téléphone portable. Cependant, on croit parfois – à tort – que c’est aussi le cas de la famille de Gary Cooper.

En réalité, Gary Cooper, né Frank James Cooper, était d’origine britannique par ses deux parents. Cooper est un nom répandu en Grande-Bretagne. Qui n’a pas connu l’Austin Mini Cooper, et plus récemment la Mini Cooper de seconde génération fabriquée par Rover, devenue filiale de BMW ? Plus sérieusement, c’était aussi le nom de l’auteur du Dernier des Mohicans, James Fenimore Cooper, qui n’était pas juif.

On sait que Gary Cooper s’est converti au catholicisme en 1959 et que ses obsèques ont eu lieu à l’église du Bon Pasteur, à Beverly Hills. Or, avant de se convertir, il était protestant, et non pas juif. Et si quelqu’un pense que je me trompe, à lui de me le prouver !


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

samedi 23 mars 2024

Qui maria Max Ernst

Le bruit court au sein de la communauté juive française que l’artiste Max Ernst, allemand de naissance, dont le père était le peintre Philippe Ernst et dont la mère s’appelait Louise Kopp, était juif.

Est-ce parce que sa première femme, Luise Strauss, était juive et a été assassinée à Auschwitz ?

Résistons à la tentation de le croire juif.

Et qu’en secondes noces, Max Ernst aura à nouveau épousé une Juive, Marguerite « Peggy » Guggenheim ?

Ou bien, se serait-on basé sur un autre indice ? Mais lequel ?

Or, l’état-civil complet de Max Ernst était Maximilian Maria Ernst, ce qui suffit à prouver qu’il était né de parents chrétiens, et non pas juifs.

En effet, comme je l’ai déjà expliqué, notamment à propos d’Alain Juppé, jamais des parents juifs ne pourraient donner à leur fils le prénom Marie (ou Maria, en Allemagne) :

– d’une part, parce que donner à un enfant un prénom de l’autre sexe est absolument interdit dans la tradition juive,

– d’autre part, et surtout, parce que lorsque le prénom Marie est donné à un garçon, c’est invariablement une référence à la Vierge Marie.

Accessoirement, le corps de Max Ernst a été incinéré, une pratique contraire aux prescriptions du judaïsme.

Enfin, aucune de ses œuvres n’est d’inspiration juive, mais plusieurs sont nettement d’inspiration chrétienne, comme la Tentation de Saint-Antoine, La Vierge corrigeant l’enfant Jésus devant trois témoins, ainsi que Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au Carmel.


Sources : Wikipedia et sources afférentes ; Sépulture de Max Ernst.

jeudi 14 mars 2024

Ringo Starr n’est pas Starsky

Où ai-je lu ou entendu dire que Ringo Starr était juif ? Sur les réseaux sociaux, bien évidemment. Et sur quelle base ? Sur quels fondements ? Néant ! Comme bien souvent...

Un jour, à Montréal, il lui avait fallu un garde du corps, suite à des menaces de mort. Pourquoi des menaces de mort ? Parce que certains le croyaient juif !

Starr...ing in Tel-Aviv !

Ringo Starr, le « quatrième Beatles », de son vrai nom Richard Starkey, né à Liverpool, est le fils de Richard Starkey et de son épouse Elsie Gleave.

Bien évidemment, ni Starkey, ni Gleave ne sont des noms qui suggéreraient une ascendance juive.

« Mon vrai nom est Parkin, et non Starkey, expliquait-il un jour. Mon grand-père s’appelait Johnny Parkin. Quand sa mère s’est remariée, chose très mal vue à l’époque, elle a épousé un Starkey et, du coup, mon grand-père a lui aussi pris le nom de Starkey. »

Bien évidemment, Parkin n’est pas non plus, a priori, un patronyme qui indiquerait une ascendance juive. Sans compter que c’était le nom de son grand-père côté paternel.

D’un point de vue religieux et spirituel, Ringo Starr, qui avait effectué sa scolarité dans une école anglicane, a déclaré avoir été séduit par les enseignements du Maharishi Mahesh Yogi à la fin des années soixante.

Cependant, après s’en être pris à l’Église à plusieurs reprises, il a finalement affirmé en 2010 avoir retrouvé la foi chrétienne.

On voudra bien admettre que pour « retrouver » la foi chrétienne, il faut avoir déjà été chrétien, logiquement depuis toujours.


Sources : Jew Or Not Jew ; Wikipedia et sources afférentes.

dimanche 3 mars 2024

Le mot de Cameron

L’homme politique britannique David Cameron serait juif ? J’ai pêché cela sur les réseaux sociaux, une fois de plus. Était-ce écrit par quelqu’un qui ignorait qu’il existe au Royaume-Uni toute une foule d’hommes prénommés David qui sont de confession anglicane ? Ou bien, pour une autre raison, comme nous allons le voir ?

David Cameron s’est marié en l’église Saint-Augustin-de-Cantorbéry d’East Hendred, dans l’Oxfordshire avec Samantha Sheffield, fille aînée de Reginald Adrian Berkeley Sheffield, 8e baronnet, descendant en ligne illégitime du roi Charles II d’Angleterre.

David came around.

Fils de Ian Donald Cameron et de Mary Fleur Cameron, née Mount, David Cameron est lui-même issu de la noblesse écossaise, et voici son état-civil complet : David William Donald Cameron, baron de Chipping Norton.

Par sa grand-mère paternelle, David Cameron descend du roi Guillaume IV et de sa maîtresse, Dorothea Jordan, ce qui fait de lui un lointain cousin de la reine Élisabeth II, mais aussi un descendant d’Élie Lévita, un poète et linguiste juif de la Renaissance.

David Cameron a donc eu un ancêtre juif il y a cinq cents ans, de surcroît du côté de son père. Mais peut-être que cela suffit à certains pour aller affirmer qu’il est juif lui-même !

Il est vrai qu’en mars 2011, David Cameron avait évoqué dans un discours ses lointains ancêtres juifs, comme pour appuyer son soutien à l’État d’Israël et à la communauté juive de Grande-Bretagne face à la menace de « l’extrémisme islamiste ». En outre, un universitaire juif britannique voit en lui un descendant possible de Moïse.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

mardi 27 février 2024

Michel Foucault, pas Jean-Pierre !

L’idée que Michel Foucault aurait été juif provient sûrement d’une confusion avec Jean-Pierre Foucault, animateur de radio et de télévision, lequel est juif par sa mère.

En effet, dès que deux célébrités portent le même nom de famille, on peut être sûr que certains trouveront le moyen de les confondre. C’est le cas même lorsque l’orthographe est différente, par exemple entre Simone Weil et Simone Veil... et donc à plus forte raison lorsqu’elle est identique, même si le prénom est différent, comme par exemple entre Michel Foucault et Jean-Pierre Foucault.

Paul-Michel n’est point Jean-Pierre.

En fait, cela peut arriver même lorsque nous avons à la fois une orthographe différente du patronyme et un prénom différent, comme par exemple entre Pierre Mauroy et André Maurois.
 
Concernant Michel Foucault, né Paul-Michel Foucault, il est issu de la bourgeoisie française traditionnelle. Son père s’appelait Paul-André Foucault et sa mère, Anne Malapert, était poitevine.

Ni le nom de Foucault, ni celui de Malapert, ne suggèrent une origine juive. On notera aussi le « Paul » commun au père et au fils, que le fils abandonnera précisément pour cette raison.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paul-Michel poursuit sa scolarité au Collège Saint-Stanislas de Poitiers. En septembre 1943, il entre en classe préparatoire littéraire au lycée Henri-IV de Poitiers.

Michel Foucault est inhumé au cimetière de Vendeuvre-du-Poitou, dans la Vienne. Entourée de sépultures chrétiennes, sa tombe ne présente aucun signe qui indiquerait une autre appartenance religieuse.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

samedi 24 février 2024

Missak Manouchian, résistant, certes... mais pas juif !

En février 2024, sur les réseaux sociaux, l’inénarrable Sandrine Rousseau qualifiait Missak Manouchian de « résistant, juif, étranger ».

Certes, la majorité des membres du « groupe Manouchian » étaient des Juifs et en 1944 ils firent l’objet d’une campagne antisémite, la campagne de l’Affiche rouge.

Missak n’est pas Isaac

Avec un tel nom et un tel prénom, il est pourtant évident que Manouchian était arménien, et non pas juif. Ses parents étaient des paysans d’Arménie. Son père s’appelait Kévork Manouchian et sa mère, Vartouhi Kassian. Ses deux frères se prénommaient Haïk et Garabed.

J’avais écrit à propos d’Aznavour que seuls quelques cas psychiatriques colportaient l’idée ridicule que le chanteur serait à la fois arménien et juif (et je m’étais trompé sur ce point). Un lecteur qui m’avait mal compris avait protesté en affirmant qu’on pouvait être à la fois arménien et juif.

Il existe une communauté juive en Arménie, mais elle ne compte même pas cinq cents membres actuellement. Bien évidemment, la majorité de ces Juifs n’ont pas des noms – et peut-être pas non plus des prénoms – typiquement arméniens. L’unique rabbin de cette communauté, par exemple, se nomme Gersh Meir Burshtein. Gersh est le diminutif de Gershon, un nom hébreu comme l’est Meir, et Burshtein, variante graphique de Burstein, est un patronyme à consonnance germanique.

Il existe aussi une communauté arménienne à Jérusalem. Le réceptionniste d’un hôtel où j’étais descendu à Jérusalem s’appelait Hagop Karagozian : un prénom et un nom typiquement arméniens. Naturellement, ces Arméniens israéliens, comme les Arméniens français, ne sont pas juifs.

Je connais au moins deux hommes qui sont nés d’un père arménien et d’une mère juive, et bien évidemment ils se revendiquent juifs plutôt qu’arméniens.

Les Juifs d’Arménie sont arméniens parce qu’ils sont citoyens d’Arménie, tandis que les Arméniens de France et d’Israël sont arméniens parce qu’ils sont d’origine arménienne par leurs parents et que leur confession est celle de l’Église arménienne.

En vérité, la probabilité qu’un Arménien soit juif est aussi insignifiante que la probabilité qu’un Juif soit arménien : elle s’écrit avec plusieurs zéros après la virgule.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.

jeudi 15 février 2024

Valérie Bègue, de Saint-Pierre à Saint-Gilles

Sur les réseaux sociaux, une rumeur insistante, propagée vraisemblablement par des gens pas très bien disposés envers les Juifs, attribuait une identité juive à Miss France 2008, Valérie Bègue. Naturellement, cette rumeur n’avait aucun fondement.

Était-ce tout simplement parce que certains détraqués prétendent que toutes les Miss France sont juives ? (voir mon article à ce sujet)

Valérie Marie Christelle,
sœur de Marie-Christine

À moins que ce soit la photo qui montrait Valérie Bègue sur un crucifix au milieu d’une piscine et que l’évêque de la Réunion, Gilbert Aubry, avait jugée « choquante pour la foi des chrétiens » ?

Dois-je le dire ici encore, les personnes qui participent à ce genre de provocation sont presque invariablement issues de familles de confession chrétienne, et non pas juive.

Valérie Marie Christelle Bègue est née à Saint-Pierre de la Réunion de deux parents réunionnais, André Bègue et Marie Jeanne. Aucun de ces deux patronymes n’indique une origine juive.

Avant d’être élue Miss Réunion, Valérie Bègue avait été désignée lauréate du concours Masters and Models organisé au Casino de Saint-Gilles.

Lors de son élection au concours des Miss, elle a parlé de son « métissage ». Selon toute vraisemblance, les origines familiales auxquelles elle faisait allusion étaient tout sauf juives.

Surtout, outre que le choix de ses deux prénoms secondaires, Marie et Christelle, suggère déjà clairement que nous n’avons pas affaire à une famille juive, Valérie Bègue a une grande sœur prénommée Marie-Christine.


Sources : Geneanet ; Wikipedia.

samedi 3 février 2024

Qui s’aventure à dire que Lino Ventura était juif ?

Sous prétexte qu’il connaissait un Juif dont le nom de famille était Vantura (existe-t-il aussi des Ventura avec un « e » chez les Juifs ? c’est possible...), un camarade d’études m’avait affirmé que Lino Ventura était juif.

Il est vrai que selon le même camarade d’études, Georges Bizet était juif ainsi que Lio, le baron Haussmann, Gustave Eiffel, Jean Jaurès, Maurice Ravel et le Colonel Fabien. J’ai montré ce qu’il en était réellement de tous ces exemples.

Croix sur croix parmi les croix

Angiolino Ventura, plus connu sous le nom de Lino Ventura, était un fils d’immigrés italiens et il était lui-même italien.

N’en déplaise à ceux qui veulent absolument qu’Yves Montand soit juif, la plupart des Italiens immigrés en France avant la Seconde Guerre mondiale ne l’étaient pas.

Il semble que Lino Ventura ait été inquiété pendant la Seconde Guerre mondiale, mais c’était parce qu’ayant conservé la nationalité italienne, il aurait dû être incorporé dans l’armée du Duce. Alors même que les Juifs y étaient interdits.

J’ai cherché sur Internet d’autres Ventura et les premiers résultats sur lesquels je suis tombé ont été les suivants :

1. un archevêque et ancien ambassadeur du Vatican en France, Mgr Luigi Ventura,

2. un pasteur, Philippe Ventura,

3. un peintre iconographe du XVIIe siècle, Giovanni Ventura Borghesi, dont les œuvres ont pour titre « Annonciation du couronnement de la Vierge », « Martyre de St-Pierre », « Martyre de St-Vincenzo », etc.

4. et une certaine Christelle Ventura qui s’occupe d’une organisation paroissiale.

Voilà pour ceux qui font trop vite des déductions à partir d’un simple nom de famille. Enfin, une fois encore, je me dois de terminer en mentionnant la tombe de l’intéressé, au Val Saint-Germain (photo ci-dessus) : on admettra, je suppose, qu’il ne s’agit pas exactement d’une sépulture juive.


Sources : Diocèse de Grenoble-Vienne ; Wikipedia, sur Giovanni Ventura Borghesi, sur Lino Ventura et sur Mgr Luigi Ventura ; Église « Vie Sauvée Vie Transformée ».

vendredi 26 janvier 2024

Le baron Bich, lui-même juif ?

Le 26 novembre 2023, sur Facebook, une personne de mes contacts reproduisait une publication sur László Biró, considéré comme l’inventeur du stylo à bille, en précisant que cet inventeur était un Juif hongrois. Comme quelqu’un écrivait en commentaire que le brevet avait été revendu au baron Bich, elle lui répondit : « Lui-même juif. »

Voyons ce qu’il en est vraiment du fondateur de la marque Bic. Marcel Bich, dit le baron Bich, était le fils d’Aimé-Mario Bich et de sa seconde épouse, Marie Muffat de Saint-Amour de Chanaz. Avec un tel nom, on se doute que sa mère n’était pas juive.

Le style haut d’un distingué baron

Du côté paternel, le titre de baron avait été accordé à son arrière-grand-père Emmanuel Bich, syndic d’Aoste, par le roi Charles-Albert de Sardaigne, duc de Savoie.

En outre, la sœur de Marcel Bich se prénommait Marie-Thérèse, un prénom typiquement chrétien. On imagine bien mal des Juifs appelant ainsi leur fille.

Marcel Bich avait épousé Louise Chamussy. Après le décès de celle-ci, il s’était remarié avec Jacqueline de Dufourcq, puis avait divorcé et s’était remarié une nouvelle fois avec Laurence Courier de Méré. Aucun de ces trois noms ne suggère une appartenance juive.

Terminons, comme il se doit, par la sépulture de l’intéressé, qui est évidemment une sépulture chrétienne. Elle se trouve dans le cimetière de Rhuis, derrière l’église.


Sources : Landru Cimetières ; Wikipedia ; YouTube.