lundi 30 mars 2015

Alain Besançon n’est pas un Juif de Besançon

Si Alain Besançon passe pour juif, c’est sans doute pour la même raison que le journaliste Julien Besançon, et ce peut-être par suite d’une confusion entre l’un et l’autre. Julien Besançon, quant à lui, passait pour juif en raison de son patronyme, mais le fait qu’il ait couvert la guerre des Six-jours pour Europe n°1 y était probablement pour quelque chose aussi.

Pourtant, nombreux sont les Français non juifs qui portent le nom d’une ville, par exemple Chaumont, Millau, Motreff, Pau, Pléven ou Sablé, ou bien Bourges, comme l’ancien patron de presse antisémite Hervé Bourges, ou encore Laval, comme Pierre Laval qui secondait Pétain dans la mise en œuvre d’une politique antisémite. Il y a aussi Paris, comme le journaliste Gilles Paris, connu pour son parti pris haineux à l’encontre d’Israël. Besançon n’est pas un « nom juif » davantage que les noms qui précèdent.

La synagogue de Besançon

Ce patronyme est fréquent dans le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Il désigne celui qui est originaire de Besançon. Il a été également utilisé comme nom de baptême (geopatronyme.com). On note aussi les variantes Bezançon et Bezanson, et les formes diminutives Besancenet, Besanceney, Besancenez et Besancenot (c’est dire).

On notera, enfin, la prédominance de ce nom autour de la ville de Besançon et le nombre d’actes qui lui correspondent au cours des quatre siècles passés.

Le nom de jeune fille de l’épouse d’Alain Besançon, Marie, est Goldstyn. Cependant, avoir épousé une Juive ne fait pas de vous un Juif, cela vaut pour Alain Besançon comme pour Hector Guimard ou pour Manuel Valls, par exemple.

Les parents d’Alain Besançon s’appelaient Justin Besançon et Madeleine Delagrange (Wikipedia). Madeleine Delagrange était la fille de Jules Delagrange et de Marie-Alexandrine Ravier, elle-même fille de Pierre Ravier et d’Adèle Tournay. Delagrange, Ravier et Tournay ne sont certainement pas des « noms juifs ».

Ajoutons que l’histoire du christianisme est une des plus grandes passions d’Alain Besançon, que son œuvre est empreinte de tradition théologique chrétienne, et que cet auteur, après avoir été communiste, est « revenu au catholicisme » (ibid.).

dimanche 29 mars 2015

Max Bruch, pas juif mais protestant... et même, antisémite ?

[...] J’ai découvert le Kol Nidrei et d’autres chants à Berlin chez les Lichtenstein, avec qui je me suis lié d’amitié. Bien que je sois protestant, en tant qu’artiste j’ai été très sensible à la beauté incomparable de ces mélodies [...]. — Max Bruch

Salut, les mélomanes ! Je subodore que le présent article sera lu essentiellement par des gens recommandables, plutôt que par les adeptes de la théorie de l’omniprésence juive et autres obsédés qui se plaisent à se conforter dans l’idée que François Hollande ou Nicolas Sarkozy seraient juifs. Cela me changera.

Max Christian was a Christian.

Qui n’a pas cru, comme moi pendant longtemps, que Max Bruch, musicien connu surtout pour son concerto pour violon, parfois couplé avec celui de Mendelssohn et pour son Kol Nidrei, était juif ?

Pourtant, des musiciens non juifs ont composé de la musique pour la liturgie juive, par exemple Carlo Grossi et Louis Saladin au XVIIe siècle, ou de la musique tirée de la liturgie juive, comme Benedetto Marcello au siècle suivant. On pourrait citer aussi Sergueï Prokofiev au XXe siècle, avec son ouverture « sur des thèmes juifs » et Maurice Ravel, avec son « Kaddish » et ses « Mélodies hébraïques ».

Comme Leon Botstein le rappelle, l’auteur de Porgy and Bess, George Gershwin, n’était pas noir, et supposer qu’il fallait être juif pour composer un « Kol Nidrei » est le signe d’une perception fausse de la situation des Juifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Allemagne.

Plus généralement, supposer que l’origine ethnique ou la religion d’une personne serait une condition impérative pour que celle-ci puisse créer telle ou telle œuvre ou réussir dans tel ou tel domaine, est le signe d’un préjugé, pour ne pas dire plus. Et justement, je vais en dire plus.

Songeons à cette affiche publicitaire pour la Fnac sur laquelle un Noir fulminait : « Un Blanc m’a conseillé en jazz. Un Blanc ! » Ou encore, dans le même style, cette chanson de Claude Nougaro qui reprend l’air d’un célèbre gospel : « Armstrong, je ne suis pas noir, je suis blanc de peau. Quand on veut chanter l’espoir, quel manque de pot. »

Qui aura remarqué le racisme implicite (anti-blanc ou anti-noir, question de point de vue) contenu dans ces deux exemples emblématiques de certaines dérives actuelles ? Pour mieux le mettre en évidence, imaginons cette variante : « Verdi, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut faire de l’opéra, quel manque de pot. »

Ou bien : « Renault, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut créer des voitures, quel manque de pot. » Ou bien encore : « Einstein, je ne suis pas juif, je suis parpaillot. Quand on veut faire des calculs, quel manque de pot. »

Et que dire d’une affiche publicitaire sur laquelle un Blanc s’exclamerait d’un air quasi outré : « Un Noir m’a conseillé en variété française. Un Noir ! »

Ne manquons pas de noter, au passage, que le fameux gospel de Louis Armstrong avait pour thème la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse. N’en déplaise à Nougaro, être noir et ne pas être juif n’empêchait absolument pas Armstrong de chanter l’épopée du peuple juif, pour ne pas dire l’acte fondateur du judaïsme.

L’histoire de Moïse est aussi le thème d’un oratorio de Max Bruch, précisément. Ce compositeur allemand, Max Christian Friedrich Bruch, était issu d’une famille de protestants, du côté de son père comme du côté de sa mère. Il était même passablement antisémite, si j’en crois une de mes sources.


Sources : Wikipedia, sur Max Bruch et sur son Kol Nidrei, Chazzanut online, Jewish Daily Forward.

mardi 16 décembre 2014

Fernand Raynaud juif, pas d’ac...?

C’est une amie de ma grand-mère que j’avais entendue, pour la première fois, affirmer que Fernand Raynaud était juif. Selon elle, c’était évident d’après ses expressions, ses mimiques et sa façon d’être.

Récemment, j’ai pu constater que d’autres personnes avaient aussi cette idée saugrenue.

Certes, les meilleurs comiques sont assez souvent des Juifs.

Par ailleurs, on peut se demander si le fameux sketch du « 22 à Asnières » ne serait pas une référence cachée au nombre de lettres de l’alphabet hébraïque. Était-ce étudié pour ?

C’est pourtant gravé dans le marbre...

Plus sérieusement, il y a des comiques qui sont juifs et des comiques qui ne le sont pas.

Selon toute vraisemblance, le nom de famille Raynaud n’est pas du tout un nom juif.

Fernand Raynaud est né à Clermont-Ferrand au sein d’une cité ouvrière, il a quitté l’école à 15 ans après avoir obtenu son certificat d’études (Wikipedia) et il a travaillé à la direction régionale du Service national de la statistique à Clermont-Ferrand entre mai 1944 et février 1945. En décembre 1955, il a épousé la chanteuse Renée Caron.

Au vu des éléments qui précèdent, on peut déjà avancer que la judéité du fameux chansonnier est assez improbable.

Enfin, Fernand Raynaud a été inhumé au cimetière de Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, sa sépulture est fleurie, et surtout, on peut remarquer que sa stèle s’orne d’une croix chrétienne (landrucimetieres.fr). Si vraiment il était juif, il y a comme un défaut.

vendredi 12 décembre 2014

Eugène Ysaÿe, plus près de Jésus que d’Isaïe

La méprise est bien évidemment liée à son patronyme, qui évoque le prophète juif Isaïe (voir le Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles de Jean Germain, Racine Lannoo, 2007), mais elle est sans doute liée aussi à la fameuse tendance des grands violonistes à être juifs.

Or, cette tendance s’observe surtout à partir du XXe siècle. Jasha Heifetz est né en 1901, Nathan Milstein en 1903, David Oïstrakh en 1908, Yehudi Menuhin en 1916, Henryk Szeryng en 1918, Isaac Stern en 1920.

Ysaÿe, un Juif ? Wallon donc !

Certes, au XIXe siècle, il y a eu Ferdinand David (converti cependant) et Joseph Joachim, mais qui d’autre parmi les plus connus, sinon Nicolo Paganini, Rodolphe Kreutzer, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe (né en 1858) ? Ni Paganini, ni Kreutzer, ni Vieuxtemps n’étaient juifs... Ysaÿe non plus.

Si Eugène Ysaÿe avait été juif, son nom apparaîtrait, à coup sûr, quelque part dans les 761 pages de l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique - Trois mille ans d’histoire (Fayard, 2e éd. revue et augmentée, 2001), surtout si l’on sait qu’y sont mentionnés même des musiciens non juifs comme Paganini (p. 504), Kreutzer (p. 194) et Vieuxtemps (p. 508), justement.

Notons au passage qu’au début de son livre, Frans C. Lemaire, qui n’est pas juif, a cru opportun de dresser une liste de Juifs ayant eu « une influence fondamentale sur les développements de la modernité » et a fait l’erreur (grossière, dirai-je) d’y inclure Charlie Chaplin.

Eugène-Auguste Ysaÿe était issu d’une vieille famille wallonne (Musica et Memoria) et son grand-père paternel, maçon de métier et violoniste le dimanche, jouait à l’église. Sa mère se prénommait Marie-Thérèse. Sa sœur aînée se prénommait Marie, et son frère aîné, Joseph. Un peu plus, et il se serait appelé Jésus.

jeudi 4 décembre 2014

Maurice Ravel, ses origines, ses mélodies hébraïques et son soutien au sionisme : thèse, antithèse, synthèse

[...] il y a en lui un mélange de catholique du Moyen-âge et d’impie satanique [...] — Ricardo Viñes, journal intime, 1896

C’est par la bouche d’un camarade d’études que m’était parvenu pour la première fois le bobard faisant de Maurice Ravel un Juif. Plusieurs mauvaises raisons peuvent avoir servi d’appui à cette thèse :

Un Maurice helvéto-basque...

Ravel se termine comme Daniel, Ezéchiel, Raphaël, Saltiel et autres noms hébraïques dans lesquels « el » signifie « Dieu », et comme les patronymes « juifs » Abergel, Bechtel, Encel, Gargamel, Gurfinkiel (cherchez l’intrus). Maurice est généralement le prénom usuel des Juifs français dont le nom hébraïque est Moshé (c’est-à-dire Moïse). Maurice Ravel est né à Ciboure, au pays basque, où un certain nombre de marranes et de Juifs auraient trouvé refuge (au passage, le chocolat a été introduit en France par des Juifs à Bayonne). De surcroît, Ravel a composé des « Mélodies hébraïques » et un « Kaddish ». Enfin, fervent supporter du sionisme, il a été membre fondateur, en 1926, du bureau de l’Association France-Palestine (rebaptisée Association France-Israël en 1948 avant de fusionner avec l’Alliance Général-Kœnig).

Mon antithèse ne m’aura pas demandé de trop gros efforts de recherche :

Aussel, Boudarel, Carel, Duhamel et bien d’autres noms en « -el » ne sont pas des noms juifs et n’ont rien à voir avec l’hébreu. Ravel est un toponyme fréquent surtout du côté de la Loire et de la Haute-Loire (voir geneanet.org et genealogie.com). Les sceptiques pourront effectuer un sondage auprès des Ravel de l’annuaire téléphonique et passer en revue les noms des 24 membres du bureau initial de France-Palestine (parmi lesquels Joseph Paul-Boncour, Aristide Briand, Jules Cambon, Justin Godart, Édouard Herriot, Paul Langevin, Paul Painlevé et Raymond Poincaré), ils verront s’ils rencontrent beaucoup de Juifs. Maurice était aussi le prénom de l’antisémite Barrès, du négationniste Bardèche et du collabo Papon. Il n’existe aucun lieu en France dont les natifs seraient généralement juifs, et enfin, des musiciens non juifs ont composé de la musique « juive » ou à thème juif (lire mes articles sur Max Bruch, Dmitri Chostakovitch et Sergueï Prokofiev).

En guise de synthèse, je préciserai que Maurice Ravel avait été baptisé sous le nom de Joseph Maurice Ravel et que son père, Pierre Joseph Ravel, d’ascendance suisse et savoyarde, avait rencontré sa mère Maria Deluarte (devenue Marie Delouart), une Basque issue d’une famille espagnole, à Aranjuez (Wikipedia). On notera, en outre, que le premier prénom (non usuel) du compositeur, Joseph, était le second prénom (usuel) de son père (une telle chose est plutôt rare chez les Juifs).

jeudi 27 novembre 2014

Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter en septembre 2014, aura peut-être contribué à propager ce bobard ridicule lancé sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.

Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Halter n’est pas un argument de poids.

Le père d’Élisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes susceptibles d’être portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil ». Sur son site internet personnel, l’ancienne ministre a écrit « Simone Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans.

Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Il n’est donc nullement surprenant qu’Élisabeth Guigou soit l’initiatrice d’une résolution parlementaire à visée bassement électoraliste reconnaissant un prétendu « État palestinien ».

lundi 24 novembre 2014

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Edelson, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Norman Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.


Jowett, lunettes, casquette...

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas natif des États-Unis mais canadien, est né de deux parents protestants.

Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien).

Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec son collègue américain Steven Spielberg, du moins, quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette comme sur cette photo.


Sources : amazon.ca, Wikipedia, houseofnames.com, surnamedb.com et forebears.co.uk

samedi 22 novembre 2014

Serge Ayoub, juif comme un Libanais fasciste

Selon les administrateurs de certains sites d’extrême gauche, Serge Ayoub serait un « Juif libanais sioniste » et un agent des services secrets israéliens.

Ils ont dû remarquer que le deuxième prénom de Serge Ayoub était Élie.

Cependant, Élie était aussi le prénom du Libanais chrétien Hobeika, le véritable responsable des tueries de « Chabra et Satila » (sic) comme bavait un jour le journaliste de France 2 Daniel Bilalian dans un de ses élans de jubilation haineuse à l’encontre d’Israël.

Je m’y croirais...
Avec un peu d’imagination, on pourrait aussi considérer que le surnom de guerre de Serge Ayoub, « Batskin », ressemble à certains patronymes portés par des Juifs.

Skinhead dès l’âge de 14 ans, puis militant d’extrême droite néo-nazi, Serge Ayoub a fondé les Jeunesses nationalistes révolutionnaires.

Proche du GUD et du Front National Jeunesse et leader du mouvement « Troisième voie » dont le nom est un slogan fasciste, cet homme si sympathique a été un temps associé à Jean-Gilles Malliarakis, lequel déclarait un jour sur Radio Courtoisie, entre autres gentillesses, que seules les religions chrétiennes étaient respectables.

Serge Ayoub a notamment pris part à un défilé du Front National. Il a aussi affiché sa sympathie pour les deux dictateurs antisémites Bachar el-Assad et Hugo Chavez.

Sans aucun doute, c’est là le parcours typique d’un Juif. En écrivant les lignes qui précèdent, je me suis même demandé un instant si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. J’avais l’impression, tout à coup, de rédiger ma propre biographie.

dimanche 16 novembre 2014

Il n’est pas juif Julien, c’est Clerc

Julien Clerc fait partie des stars de la scène et du petit écran, il est brun (maintenant, il est plutôt grisonnant), bouclé, il a le teint mat, et il lui arrive de chanter en Israël :

voilà tout ce qu’il faut aux adeptes de la théorie du complot juif et autres mythomanes pour conclure qu’il est juif.

Et je n’ai pas parlé de son frère !

Julien Clerc s’appelle en réalité Paul-Alain Leclerc, et il est baptisé.

Sa mère, Evelyne Merlot, était une métisse d’origine guadeloupéenne.

Une métisse d’origine guadeloupéenne a relativement peu de chances d’être juive, surtout si elle s’appelle Merlot. Merlot, comme nom de famille, n’est pas plus juif que Cabernet ou Sauvignon.

Leclerc n’est évidemment pas davantage un nom porté par des Juifs.

En outre, si le prénom original du chanteur est Paul-Alain, c’est parce que sa mère tenait autant à l’appeler Alain que son père, de son côté, tenait à lui donner son propre prénom, Paul.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire maintes fois : même des Juifs extrêmement éloignés de la tradition juive ne donneront pas à leur enfant le prénom de son père (naturellement, il existera toujours des exceptions).

Que Paul Leclerc ait décidé de donner à son fils son propre prénom, c’est un élément supplémentaire, et non des moindres, indiquant qu’il s’agit d’une famille dans laquelle ni le père, ni la mère, ni leur progéniture ne sont juifs.


Sources : Le Figaro du 25 octobre 2004 et Wikipedia.

mercredi 12 novembre 2014

Atatürk, ou Ata... juif ?

Au XVIIe siècle en Turquie, après que le faux messie Sabbataï Tsevi se fût converti à l’islam pour avoir la vie sauve, certains de ses fidèles le suivirent. Ils formèrent une sorte de secte, les Dönme (ou Dunmeh).

Deux siècles plus tard, leurs descendants restaient souvent identifiés comme Dönme, ayant plus ou moins conservé certaines coutumes juives tout en étant musulmans, et il semble que certains d’entre eux aient pris part au mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs (Wikipedia).

Y’ a Mustapha qu’est mal !

De là à prétendre que la majorité des Jeunes-Turcs étaient des Dönme, il y a un grand pas que les adeptes de la théorie du complot juif n’hésitent évidemment pas à franchir. Ensuite, il leur suffit d’affirmer que les Dönme, bien que musulmans depuis deux siècles et malgré les mélanges, étaient restés des Juifs, et le tour est joué : les Juifs deviennent ainsi les véritables responsables du génocide des Arméniens.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que Mustafa Kemal Atatürk, lui aussi, soit désigné comme Dönme par les mêmes répugnants crétins.

La mère de Mustafa Kemal, Zübeyde Hanim, appartenait à une famille appelée Hacisofular, sachant que Haci, apparenté à l’arabe Hadj, désigne les musulmans ayant fait leur pèlerinage à la Mecque, et que Sofular signifie religieux, ou pratiquant. Musulmane très pieuse, elle tenait à ce que son fils étudie le Coran (Wikipedia).

Quand à son père, Ali Riza Efendi, qui descendait des nomades Kocacık, installés en Macédoine au cours des XIVe et XVe siècles, il provenait lui aussi d’une famille musulmane très attachée à la tradition islamique et à l’étude du Coran (Wikipedia).

Le réformateur de la Turquie s’est donc éloigné de la tradition familiale, au point de qualifier la religion musulmane de « théologie absurde d’un bédouin immoral » (sic) et de la stigmatiser comme « un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » (re-sic). Voilà pourquoi les islamistes font de lui leur tête de Turc, si je puis dire, et inventent qu’il aurait eu des origines juives.

Il est évident que cette rumeur n’a aucun fondement. Des Juifs croient bon de la reprendre à leur compte : ils feraient mieux de lancer sur leur moteur de recherche une simple requête qui leur permettrait de cerner rapidement le sinistre profil et les motivations peu louables de ceux qui se plaisent à la colporter.