Dans la série « lui aussi était juif », voici le Colonel Fabien, de son vrai nom Pierre Georges. Sa judéité est une fable dont m’avait gratifié un camarade d’études (voir
mon article sur Haussmann). Il est vrai que cet activiste communiste avait fréquenté un milieu juif. Il avait même aidé des jeunes Juifs en situation irrégulière à échapper aux rafles. C’était au milieu des années trente : il y avait déjà des rafles et des camps de déportation en France, avant même que le premier soldat d’Hitler n’y ait mis un pied.
Cela se passait à « Belleville, quartier populaire où se mêl[ai]ent aux ouvriers et artisans français de nombreux immigrés venus d’Europe centrale, juifs pour la plupart » (Monique Georges, Le Colonel Fabien était mon père, Fayard, 2009). La fille du Colonel Fabien raconte aussi que son père avait milité « à l’Arbeiterjugendclub (AJC), club de la jeunesse ouvrière juive de Belleville. Les jeunes immigrés juifs étaient nombreux dans le quartier [...] » (ibid.)
Les jeunes Juifs communistes de l’époque étaient presque toujours d’origine étrangère et plus précisément originaires d’Europe centrale et de l’Est. Ce qui revient à dire que si un militant communiste, en France, n’était pas originaire de ces régions de l’Europe, il y avait assez peu de chances qu’il soit juif (et inversement, un Juif d’origine alsacienne, lorraine ou méridionale avait relativement peu de chances d’être un militant communiste).
Pierre Georges n’était pas d’origine étrangère. Il était le fils de Félix Georges et de Blanche Gaillourdet et sa famille était originaire de Rochefort (Charente-Maritime). Son père était ouvrier boulanger à Villeneuve-Saint-Georges. Sa mère était vendeuse dans une boulangerie.
Pierre Georges avait commencé à travailler très jeune, comme apprenti boulanger, après quoi il avait été poseur de rivets aux chantiers de la Seine à Villeneuve-le-Roi, puis sur les chantiers de chemin de fer et enfin, ajusteur. Il avait adhéré au Parti communiste à l’âge de quatorze ans et s’était engagé dans les Brigades internationales à dix-sept ans (Wikipedia).
Les conditions de vie de la famille Georges étaient les conditions habituelles des familles ouvrières : métiers de boulanger et d’ouvrier agricole, scolarité en pension, certificat d’études, etc. Enfin, à propos de Pierre Georges, Gilles Perrault évoque « la gaieté rigolarde du titi parisien ». Tout cela va dans le même sens : le Colonel Fabien avait tout du militant communiste, mais rien du Juif communiste.
Ni Georges, ni Gaillourdet ne sont des patronymes « à consonance juive ». Coudrier, le nom de l’épouse de Pierre Georges, ne l’est pas davantage. Andrée Coudrier n’était pas plus juive que son mari : ce qui ne l’a pas empêchée d’être déportée à Ravensbrück, en tant que résistante.
Cela se passait à « Belleville, quartier populaire où se mêl[ai]ent aux ouvriers et artisans français de nombreux immigrés venus d’Europe centrale, juifs pour la plupart » (Monique Georges, Le Colonel Fabien était mon père, Fayard, 2009). La fille du Colonel Fabien raconte aussi que son père avait milité « à l’Arbeiterjugendclub (AJC), club de la jeunesse ouvrière juive de Belleville. Les jeunes immigrés juifs étaient nombreux dans le quartier [...] » (ibid.)
Les jeunes Juifs communistes de l’époque étaient presque toujours d’origine étrangère et plus précisément originaires d’Europe centrale et de l’Est. Ce qui revient à dire que si un militant communiste, en France, n’était pas originaire de ces régions de l’Europe, il y avait assez peu de chances qu’il soit juif (et inversement, un Juif d’origine alsacienne, lorraine ou méridionale avait relativement peu de chances d’être un militant communiste).
Pierre Georges n’était pas d’origine étrangère. Il était le fils de Félix Georges et de Blanche Gaillourdet et sa famille était originaire de Rochefort (Charente-Maritime). Son père était ouvrier boulanger à Villeneuve-Saint-Georges. Sa mère était vendeuse dans une boulangerie.
Pierre Georges avait commencé à travailler très jeune, comme apprenti boulanger, après quoi il avait été poseur de rivets aux chantiers de la Seine à Villeneuve-le-Roi, puis sur les chantiers de chemin de fer et enfin, ajusteur. Il avait adhéré au Parti communiste à l’âge de quatorze ans et s’était engagé dans les Brigades internationales à dix-sept ans (Wikipedia).
Les conditions de vie de la famille Georges étaient les conditions habituelles des familles ouvrières : métiers de boulanger et d’ouvrier agricole, scolarité en pension, certificat d’études, etc. Enfin, à propos de Pierre Georges, Gilles Perrault évoque « la gaieté rigolarde du titi parisien ». Tout cela va dans le même sens : le Colonel Fabien avait tout du militant communiste, mais rien du Juif communiste.
Ni Georges, ni Gaillourdet ne sont des patronymes « à consonance juive ». Coudrier, le nom de l’épouse de Pierre Georges, ne l’est pas davantage. Andrée Coudrier n’était pas plus juive que son mari : ce qui ne l’a pas empêchée d’être déportée à Ravensbrück, en tant que résistante.
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