mercredi 30 novembre 2016

Niedermeyer, quelle religion ?

Un musicien dont le nom se termine par « -meyer », dont le premier prénom est Abraham… et qui a étudié auprès d’Ignaz (Isaac) Moscheles ! Je ne suis pas surpris qu’on m’ait déclaré un jour que ce monsieur était juif.

Or, il n’en est rien. Niedermeyer est un nom germanique, comme ses variantes Niedermayer et Niedermeier, et les prénoms bibliques ne sont pas rares chez les protestants.

À Nyon, alors !

Effectivement, Abraham Louis Niedermeyer, baron d’Altenbourg, né à Nyon, en Suisse, était issu d’une famille de Suisses protestants. Cela ne l’empêcha pas de se passionner pour la liturgie catholique.

Son épouse s’appelait Jeanne Suzanne Charlotte des Vignes de Givrins. Au passage, le prénom usuel de Niedermeyer était Louis, et non pas Abraham.

Après avoir donné en concert sa Messe solennelle en l’église Saint-Eustache, à Paris, Louis Niedermeyer se consacra essentiellement à la musique d’église. On lui doit plusieurs messes et de nombreux motets.

Il réorganisa l’institut de musique religieuse d’Alexandre-Étienne Choron, qui devint l’École de musique religieuse et classique, plus connue sous le nom d’école Niedermeyer de Paris (plus d’un siècle après sa mort, son nom allait être donné au conservatoire d’Issy-les-Moulineaux).

Louis Niedermeyer fonda également un périodique consacré à la musique religieuse (chrétienne). Par la suite, il écrivit un volumineux ouvrage sur l’accompagnement pour orgue des offices de l’Église.


Sources : Wikipedia, Universalis, symphozik.info

lundi 28 novembre 2016

Pas grand-chose de juif chez Fidel Castro

Immanquablement, au lendemain de la mort de Fidel Castro, la rumeur de sa judéité a ressurgi sur certains forums électroniques. Une participante (juive) à une discussion sur Facebook a écrit que celui-ci était « juif marrane » (sic).

Certes, le dictateur communiste se disait lui-même descendant de marranes. Castro est effectivement un patronyme porté par des Juifs, tout comme Franco, et pour certains, cela expliquerait que le « Líder Máximo » ait combattu l’antisémitisme à Cuba. Castro aurait même affiché des dispositions relativement peu défavorables à l’égard de l’État d’Israël, ce qui est plus douteux (comme en témoigne, par exemple, la photo ci-dessous).

Castro et Arafat, deux
grands amis d’Israël.

Né à Birán, dans la province de Holguín, à Cuba, Fidel Alejandro Castro Ruz était le fils d’Ángel Castro Argiz, immigrant espagnol analphabète, devenu riche propriétaire terrien, et de sa cuisinière d’origine espagnole née à Cuba, Lina Ruz González. Il était le troisième de sept enfants illégitimes, Raúl étant le quatrième.

Fidel fut baptisé à l’âge de neuf ans. Il était alors considéré comme étant de père inconnu, mais il allait par la suite être reconnu officiellement par Ángel et prendre le nom de Castro. Par ailleurs, Fidel Castro fut scolarisé dans des écoles catholiques, notamment chez les maristes, puis chez les jésuites.

De sa première union naquit en 1949 un fils qui reçut le prénom de Fidel et fut bientôt surnommé Fidelito (diminutif de Fidel). Après la séparation de Fidel Castro d’avec Mirta Francisca de la Caridad Díaz-Balart y Gutiérrez, celle-ci s’installa en Espagne en 1959 (donc, à l’époque de Franco).

Qui a lu mes articles précédents sait qu’en principe, un Juif, même éloigné de la religion, ne donne pas son propre prénom à son fils, une telle pratique étant contraire à la tradition juive pour plus d’une raison.

Par ailleurs, les seuls marranes découverts au XXe siècle dans la péninsule ibérique étaient ceux de Belmonte, un village du Portugal. En dehors de telles exceptions, des descendants de marranes qui seraient restés juifs même en cachette, en Espagne ou en Amérique latine, depuis la fin du XVe siècle jusqu’à notre époque, cela n’existe probablement pas (voir aussi mon article sur Franco).

Les administrateurs du site internet Jew Or Not Jew ont décerné à Fidel Castro le score 3/15, contre 4/15 pour l’autre boucher latino, Ernesto Guevara, le score 3/15 ayant également été attribué à Michelle Obama et à Vladimir Poutine, par exemple.

dimanche 27 novembre 2016

Sandra Bullock, championne de « Jew Or Not Jew »

Sur le site internet américain Jew Or Not Jew, on peut lire que, de toutes les femmes, Sandra Bullock est celle pour laquelle la question de savoir si elle est juive a été posée le plus souvent.

La première raison à cela est sans doute que le nom de jeune fille de sa mère est Meyer. C
est certes un nom porté par des Juifs, mais ce nom est tout aussi souvent porté par des Allemands et des Autrichiens non juifs.

Une championne notée 0/5

Sachant que la mère de Sandra Bullock, Helga Mathilde Meyer, une chanteuse allemande, est née en 1942 à Nuremberg et que la petite Sandra avait l’habitude de fêter Noël en Allemagne, l’ambiguïté est levée.

Vous en connaissez beaucoup, des Juifs qui vivaient à Nuremberg en 1942 ou qui y sont nés cette année-là ?

Il existe une seconde raison pour laquelle des gens se posent cette question : Sandra Bullock a fait circoncire son fils adoptif. Or, cette décision n’avait rien à voir avec le judaïsme. Il semblerait qu’elle se soit adressée à un mohel (circonciseur juif) plutôt qu’à un médecin, mais c’était pour elle la seule possibilité, sachant qu’elle ne souhaitait pas se rendre à l’hôpital.

Quand à Bullock, ce n’est pas un nom juif davantage que Bulloch (nom de la mère de Theodore Roosevelt) ou d’autres variantes comme Belloq, Bellocq, Bellocque, et autres Billocq. Une quarantaine de Bullock sont nés en France entre 1966 et 1990, avec une remarquable concentration de ce patronyme dans l’Eure-et-Loir (voir geneanet.org et geopatronyme.com).

« Not a Jew » (pas juive), concluent les administrateurs du site internet Jew Or Not Jew, qui lui attribuent le faible score de 5/15 décomposé ainsi : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour la ressemblance avec une Juive et 4/5 pour indiquer qu’il ne leur aurait pas déplu qu’elle soit juive.


Photo : © Angela George, CC BY-SA 3.0, Wikimedia

vendredi 25 novembre 2016

En Algérie, il se dit que Patrick de Carolis est juif

« On opposait le candidat à particule, catholique, père de famille nombreuse et autodidacte (Patrick de Carolis) à l’énarque polytechnicien compétent et branché sur le Paris intello (Marc Tessier). Patrick de Carolis incarnait pour ces gens-là tout ce qu’un petit milieu culturel et médiatique parisien n’aimait pas. » — Dominique Baudis, Télérama, 28 mai 2010

Un site internet algérien antisémite (pléonasme) et conspirationniste (double pléonasme) dresse une liste de Juifs qui « dominent la France » et y fait figurer notamment Nicolas Hulot et Alain Juppé.

Que cache un carreau lisse ?

Dans ces conditions, on ne sera pas étonné d’y trouver également Patrick de Carolis, dont le nom est mis entre guillemets pour suggérer qu’il s’agirait d’un pseudonyme destiné à camoufler sa « véritable » identité.

Dans la série consacrée aux délires de malades mentaux qui voient des Juifs partout, nous allons donc examiner le cas de Patrick de Carolis.

Il s’agit bien de son vrai nom. Du côté paternel, l’ancien président de France Télévisions a des origines italiennes. Un de ses arrière-grands-pères avait émigré d’Italie en 1900 pour se fixer en région lyonnaise.

Surtout, son père, Dominique de Carolis, avait été mobilisé en 1943, ce qui indique qu’il n’était pas juif.

La mère de Patrick de Carolis, issue d’une vieille lignée provençale, a longtemps porté le costume traditionnel des Arlésiennes et a même été élue reine des provinces françaises en 1947 (Wikipedia). Son nom, Lucette Mounier, ne suggère absolument pas des origines juives.

En outre, on imagine mal une famille juive, dans les années quatre-vingt, appeler ses enfants Florent, Grégoire, Louis et Joséphine. Passons sur la proximité de ce monsieur, dans la vie professionnelle, avec un certain Camille Pascal qui semble voir des agents du Mossad un peu partout.

Pour renfort de potage, Patrick de Carolis, qui n’a jamais caché sa foi chrétienne (site internet de l’Observatoire des journalistes), a reçu du Vatican le titre de Commandeur avec plaque de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.


Photo : © Siren-Com - Travail personnel, CC BY-SA 3.0 Wikimedia

jeudi 24 novembre 2016

Nostradamus avait un grand-père juif… converti

Le Wikipedia espagnol insiste lourdement sur les « origines juives » de Nostradamus, tout en laissant apparaître clairement qu’elles se résument à un grand-père converti. En effet, le grand-père paternel de Nostradamus, Guy de Gassonet (ou Cresquas selon d’autres sources), était juif de naissance. Il est inutile de chercher ailleurs la raison pour laquelle une rumeur tenace fait de Nostradamus un Juif.

Le grand-père de Nostradamus aurait choisi le nom de Pierre de Nostredame lors de sa conversion au catholicisme, vers 1455 selon Wikipedia en français, ou vers 1459-1460 selon Wikipedia en anglais. Cependant, selon certaines archives, le nom de Nostredame lui aurait été imposé par l’archevêque d’Arles, Pierre de Foix.

Devenu un chrétien convaincu, Pierre de Nostredame répudia sa femme, Benastruge Gassonet, parce que celle-ci ne voulait pas renier le judaïsme. La dissolution du mariage fut prononcée en vertu du Privilège paulin en 1463 à Orange, et Pierre de Nostredame put se remarier avec Blanche de Sainte-Marie, fille de Pierre de Sainte-Marie.

Michel de Nostredame fut baptisé dans l’église paroissiale de Saint-Rémy-de-Provence. Il était le fils de Jaume de Nostredame et de Reynière de Saint-Rémy. Jaume de Nostredame était un des fils de Pierre de Nostredame et de Blanche de Sainte-Marie. Son épouse, Reynière de Saint-Rémy, était la fille de René de Saint-Rémy et de Béatrice Torrelli (ou Tourrel, selon les sources), et la petite-fille de Jean de Saint-Rémy.

Au cours de son existence, Nostradamus eut probablement l’occasion de constater que malgré la conversion de son grand-père, sa famille continuait à faire l’objet d’une certaine discrimination. Cependant, non seulement son grand-père paternel était converti, mais sa grand-mère paternelle n’était pas juive, si bien que son père n’était pas juif, et ses grands-parents maternels n’étaient vraisemblablement pas juifs du tout, par conséquent sa mère non plus n’était pas juive.

Selon certaines sources, Nostradamus aurait craint, à tort ou à raison, d’être persécuté par l’Inquisition pour hérésie. Il eut certes quelques ennuis avec l’Église en raison de ses activités. Or, comme je l’ai fait remarquer à propos de Galilée, un Juif aurait bien pu, à cette époque, être persécuté en raison de sa religion voire de ses origines, mais certainement pas en raison d’un soupçon d’hérésie.


Sources : Wikipedia en français, en anglais, en espagnol, ramkat.free.fr, Robert Benazra

lundi 21 novembre 2016

Si Vladimir Poutine est juif, je suis chinois

Certains ont inventé que son vrai nom serait Putzman, et d’autres, que sa mère, Maria Ivanovna Poutina, née Chelomova, aurait été juive.

Certes, Chelomov peut faire penser à Shlomo (Salomon en hébreu) ou à Shalom, mais une chose est sûre, il y a des gens qui ont beaucoup d’imagination.

Peut-on envisager sérieusement qu’un lieutenant-colonel du KGB puisse être juif, et qu’un Juif puisse se retrouver à la tête de la Russie ?

Vladimir Poutine se signant
pendant la messe de Noël

En outre, point n’est besoin d’être très physionomiste pour remarquer, chez Vladimir Poutine, un type slave très prononcé.

Entre 1791 et 1917, en Russie, les Juifs, à l’exception d’un nombre limité d’entre eux, étaient cantonnés par le pouvoir impérial dans un périmètre appelé la Zone de résidence.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute cette région s’est retrouvée sous le contrôle de l’Allemagne nazie, avec les affreuses conséquences que l’on sait.

Or, les ascendants de Vladimir Poutine, qui étaient des paysans, vivaient à Tourguinovo depuis le XVIIe siècle. Tourguinovo se situe dans l’oblast de Tver, au nord de Moscou, donc à bonne distance de la Zone de résidence.

Ajoutons à cela que Poutine se prénomme Vladimir Vladimirovitch, ce qui signifie qu’il porte le même prénom que son père : à ce sujet, voir mes articles précédents.

Comme bien souvent, face à un racontar sans aucun fondement, nous avons tout un ensemble d’indices qui convergent vers la même conclusion : pas juif du tout.


Sources : Wikipedia

jeudi 6 octobre 2016

Aucun Juif dans la généalogie d’Édith Piaf

Qui donc serait en mesure de me dire d’où pourrait provenir la rumeur selon laquelle Édith Piaf aurait été juive ?

Édith Piaf est née Édith Giovanna Gassion. Ses ancêtres ont vécu en Basse-Normandie, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais, et pour certains, en Italie (c’est sans doute ce qui explique que son second prénom soit Giovanna) et au Maroc.

Des fleurs et des croix !

Les Gassion étaient normands depuis dix générations. Le plus lointain ancêtre connu est Jean Gassion, maçon à Castillon (Calvados). Son fils, Gilles Gassion et son petit-fils, Jacques Gassion y sont nés. On sait aussi qu’en 1760, ce dernier a épousé une certaine Suzanne Mancel dont il a eu un fils, Jacques François Gassion, né à Arganchy (toujours dans le Calvados).

Il a été dit que la mère d’Édith Piaf, Annetta Maillard, dite Line Marsa (née à Livourne, en Italie), était une Kabyle d’origine algérienne.

En réalité, Annetta Maillard avait un grand-père maternel berbère et marocain, Saïd Ben Mohamed, mais l’épouse de celui-ci, et donc la grand-mère d’Edith Piaf, s’appelait Marguerite Bracco et était née en Italie.

Quant au père d’Annetta Maillard, il s’appelait Auguste Eugène Maillard et n’était absolument pas d’origine nord-africaine.

Les origines d’Édith Piaf étaient donc françaises aux trois quarts, et surtout normandes du côté de son père, avec du côté de sa mère un huitième d’origines berbères et un huitième d’origines italiennes. Outre Gassion, Mancel, Maillard, Bracco et Ben Mohamed, les patronymes étudiés dans son arbre généalogique sont Blin, Campagne, Daravant, Debout, Descamps, Duval, Crétois, Chapelle, Lucier et Ben Ali : rien de « juif » dans tout cela.

Enfin, la sépulture d’Édith Piaf est très chrétienne, comme le montre la photo ci-dessus.


Sources : Généalogie 87, Généalogie Magazine, Geneanet, Wikipedia

mardi 6 septembre 2016

« Un Juif appelé Darwin » ?

Dans le quotidien turc gouvernemental Vahdet, le journaliste Seyfi Sahin explique que la théorie de l’évolution a été proposée par « un Juif appelé Darwin » qui observait les règles du judaïsme, si bien que les musulmans étaient ses principales cibles. Il émet ensuite l’hypothèse que les grands singes seraient des Juifs maudits par Allah (memri.fr).

Charles Darwin est en effet la tête de Turc, si je puis m’exprimer ainsi, des musulmans créationnistes.

Mais le judaïsme aussi est créationniste, ce journaliste crétin et fanatique l’ignore-t-il vraiment ou fait-il semblant ? Allez savoir. À ce degré de bêtise et de mauvaise foi, je ne sais pas si cette question a encore un sens.

Charles Robert Darwin, né à Shrewsbury, était le fils de Robert Darwin et de Susannah Wegdwood. Son père était issu d’une famille chrétienne unitarienne et sa mère également. Cependant, les Wegdwood étaient devenus anglicans, si bien que Charles Darwin avait été baptisé selon le rite de l’Église anglicane (Wikipedia).

Le frère de sa mère, Josiah Wegdwood II, portait le même prénom que son père, encore un élément indiquant que les Wegdwood n’étaient pas juifs. On remarquera par ailleurs que Charles Darwin avait aussi hérité du prénom de son père...

En 1818, à 9 ans, le jeune Charles était entré au pensionnat de l’école anglicane voisine, à Shrewsbury.

Le créationnisme avait déjà été remis en question avant lui, notamment par son grand-père Erasmus Darwin. Outre que celui-ci n’était évidemment pas juif, on imagine mal des Juifs donner à leur enfant, en guise de prénom, le nom d’un penseur chrétien anti-juif (Erasme).

En 1827, Robert Darwin orientait son fils Charles vers un cursus de théologie dans l’espoir de faire de lui un pasteur anglican.

Plus tard, Charles Darwin allait épouser sa cousine Emma Wegdwood, anglicane pieuse.

Enfin, le célèbre naturaliste, bien qu’il ait exprimé le désir d’être inhumé dans le cimetière St Mary de Downe, a été enterré dans l’abbaye de Westminster... comme Isaac Newton.

lundi 5 septembre 2016

Alain Juppé et le mot juif

J’ignore pour quelle raison des détraqués qui dressent des listes de personnalités juives trouvent le moyen d’y inclure, par exemple, Alain Juppé. Serait-ce parce que son nom commence par « Ju- » comme « Juif » ? Ou peut-être, parce qu’il se termine en « -pé » comme Copé ? Allez savoir. Tout est possible !

Ou bien, parce qu’il a été un jour l’invité du CRIF et a déclaré à cette occasion que lorsqu’il entendait le mot « juif », ce n’était pas dans sa tête que ce mot résonnait mais dans son cœur (tribunejuive.info) ? Ce qui ne l’a jamais empêché de se montrer complaisant vis-à-vis de l’islamisme, et surtout, très pro-arabe.

Deux raisons, et même plus.

Alain Marie Juppé est le fils de Robert Juppé, agriculteur dans les Landes, et de Marie Darroze, fille d’un propriétaire terrien et métayer landais (Wikipedia).

Un homme dont le second prénom est Marie peut-il être juif ? C’est impossible pour deux raisons.

La première est que lorsqu’un garçon reçoit ce prénom, c’est toujours par référence à Marie, mère de Jésus-Christ. Seuls des parents chrétiens peuvent nommer leur fils de cette manière.

La seconde est que donner à un enfant un prénom de l’autre sexe est absolument contraire aux principes du judaïsme, et par voie de conséquence, à la tradition juive.

En outre, Juppé est clairement un patronyme du Sud-Ouest de la France (geopatronyme.com), et Darroze un patronyme landais (ibid.).

Enfin, Alain Juppé a épousé en premières noces Christine Leblond, puis Isabelle Legrand-Bodin : des patronymes qui ne suggèrent absolument pas des origines juives. Les enfants qu’il a eus de ses deux épouses successives ne sont donc juifs à aucun titre et il n’est donc pas plus « juif » par ses enfants que par ses parents.

mercredi 3 août 2016

Chevènement, vainement désigné comme Juif

Jean-Pierre Chevènement est identifié comme juif sur un site internet d’une contrée orientale dont l’orientation ne fait pas mystère, la page étant intitulée « Ces Juifs qui dominent la France ».

Les antisémites conspirationnistes sont capables de tout, même de tenir quelqu’un pour juif sous prétexte qu’un de ses ancêtres portait un nom en « -mann » il y a plus de trois cents ans.

Avec cette illustration,
le site algérien annonce la couleur...

Toutefois, il se peut qu’ils aient plutôt pris comme argument la judéité de l’épouse de Chevènement, Nisa Grünberg.

Les enfants de Chevènement seraient donc juifs selon la Torah, ce qui place l’homme de Belfort dans la même situation que Pascal Bruckner ou Pierre-André Taguieff, par exemple.

Pour autant, pourrait-on sérieusement imaginer, en France, en 2016, au lendemain d’une série d’attentats islamistes, un Juif nommé ou pressenti pour être nommé à la tête d’une « Fondation des Œuvres de l’Islam de France » (sic) ?

Toujours est-il que l’intéressé n’a aucune ascendance juive connue et ne s’est jamais de la vie converti au judaïsme.

Jean-Pierre Chevènement est le fils de Pierre Chevènement, instituteur, et de Juliette Garessus, institutrice. Les Chevènement sont des Franc-comtois.

Le nom d’origine, Schwennemann, qui désignait probablement celui qui est originaire du hameau de Schwenni (commune de Saint-Anton, dans le canton suisse de Fribourg), a été francisé en Chevènement à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle.

Le nom de sa mère, Garessus, est également un nom de la région (prédominance dans le Doubs), autrement dit, un nom qui n’indique pas du tout une ascendance juive du côté maternel.


Sources : Wikipedia, genealogie.com, diesbach.com