dimanche 3 mai 2015

Serge Atlaoui et les Juifs

Le nom de Serge Atlaoui serait sans doute resté inconnu du public si ce Français n’avait pas été condamné à mort en Indonésie, dans des conditions très douteuses.

Pour les néonazis et autres antisémites fanatiques, la cause est entendue : non seulement Atlaoui est coupable et mérite la peine de mort, mais ceux qui cherchent à le sauver sont des Juifs qui le défendent par esprit de clan, sachant qu’il est juif lui-même.

Naturellement, ces malades mentaux expliquent les prises de position publiques de Laurent Fabius, ministre des Relations extérieures et de Manuel Valls, Premier ministre, de façon très simple : l’un est juif, l’autre est enjuivé (même si l’on évite d’employer ce mot, qui a mauvaise presse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale).

Comment ont-ils pu avoir l’idée que Serge Atlaoui devait être juif ? Sans doute parce qu’il porte un patronyme à consonance arabe et un prénom occidental, comme de nombreux Juifs originaires d’Afrique du Nord.

Il est intéressant de remarquer que ces désaxés, bien que chrétiens et ne manquant aucune occasion de se revendiquer comme tels (encore qu’ils soient rejoints dans leur délire par un certain nombre de Franco-algériens musulmans pour qui les Kabyles sont des « Juifs »), semblent concevoir l’Afrique du Nord comme une région uniquement peuplée de musulmans et de juifs. Ils ignorent sans doute qu’au pays natal de saint Augustin, qui était berbère, leur propre religion a précédé l’islam.

Serge Areski Atlaoui et son frère, André Sliman Atlaoui, sont issus d’une famille de Kabyles. Ils pourraient être de confession chrétienne, comme l’indique le fait qu’ils aient un prénom occidental et un prénom kabyle ; mais il se pourrait aussi qu’ils soient de confession musulmane. Dans tous les cas, ils ne sont certainement pas juifs.

En outre, Serge Atlaoui est souvent présenté par les journalistes comme « franco-algérien », un terme qu’on n’aurait pas l’idée d’utiliser à propos d’un Juif originaire d’Algérie (les Juifs originaires d’Algérie ne se considèrent pas et ne sont pas considérés comme des « Franco-algériens »).

Comme le fait remarquer une amie internaute, même devant le sort d’un compatriote qui risque d’être exécuté (alors qu’il n’a jamais tué ni blessé personne), un certain nombre de minables ne peuvent pas s’abstenir de cracher leur venin, de façon aussi déplacée qu’indécente.

lundi 20 avril 2015

Laurent Voulzy, pas plus juif que Julien Clerc

Selon toute apparence, quand un chanteur de variété a une bonne bouille bien sympathique et des cheveux bruns frisés, beaucoup de gens ont tendance à supposer qu’il est juif.

Après avoir dit ce qu’il en était de Carlos, de Julien Clerc et d’Alain Souchon (pourtant pas si brun), il était temps que je m’intéresse au cas de Laurent Voulzy.

Un mariage pas juif du tout.

Laurent Voulzy, de son vrai nom Lucien Gerville-Reache, est le fils de Lucien Gerville-Reache et de Marie-Louise Voulzy, tous deux antillais, et le petit-fils de Gaston Gerville-Reache (Geneanet). Chez ses parents, « on parl[ait] et on mange[ait] créole » à la maison (Wikipedia).

Il est cousin avec Pascal Légitimus (ibid.).

Lucien Gerville-Reache, alias Laurent Voulzy, a donc reçu comme prénom le prénom de son père, une chose qui ne se fait presque jamais chez les Juifs.

Accessoirement, il apparaît que ni Gerville, ni Reache, ni Voulzy ne sont des patronymes portés par des Juifs.

En outre, d’après Wikipedia, sa mère l’aurait confié à une nourrice pendant plusieurs années. Une mère juive n’aurait évidemment jamais fait une chose pareille.

Au cours de sa carrière, le chanteur s’est impliqué notamment aux côtés d’ATD Quart Monde, une association caritative catholique, à laquelle il a dédié la chanson Jésus sur l’album Avril, « tenant ainsi une promesse faite à feu le Père Joseph Wresinski, fondateur de l’association » (ibid.).

Enfin, on sait qu’en 2010, il s’est remarié à l’église (ouest-france.fr et photo ci-dessus).

samedi 11 avril 2015

Jacques Villeret, juif dans un film

Voici un dialogue entre Jacques (Jacques Dutronc) et Simon (Jacques Villeret) dans le film Le Bon et les méchants de Claude Lelouch (1976) :

– T’es juif, toi ?
– Un peu, ouais...
– Et comment elle l’a su ?
– Tu veux que je te fasse un dessin ?

T’es juif, toi ?

Inutile, je suppose, d’aller chercher ailleurs la raison pour laquelle un bruit a couru que le regretté Jacques Villeret était juif.

Une fois de plus, les gens auront confondu l’acteur avec son personnage (comme pour Henri Guybet dans Rabbi Jacob, et peut-être aussi pour Vincent Cassel dans La Haine par exemple).

Et dès lors, peu importent les rôles qu’il tiendra par la suite, car toute rationalité disparaît dès qu’il est question des Juifs (P.S.: Jacques Villeret a aussi incarné un personnage juif dans au moins un autre film, à savoir qu’il a été Georges Mandel dans le téléfilm Le Dernier été, de Claude Goretta, réalisé en 1997).

Jacques Villeret est né en Touraine sous le nom de Jacky Boufroura, d’un père algérien d’origine kabyle, Ahmed Boufroura, et d’une mère française, Annette Bonin (Wikipedia).

Ses parents se séparent rapidement et il est élevé par le nouveau mari de sa mère, Raymond Villeret. Il découvrira seulement à l’adolescence que celui-ci n’est pas son père biologique. Cependant, il ne s’appellera officiellement Villeret qu’à l’âge de quarante ans (ibid.).

Selon certaines sources, pas nécessairement fiables, Jacky Boufroura aurait d’abord reçu comme prénom Mohammed. Par ailleurs, un certain Ahmin Boufroura, Kabyle de confession chrétienne, s’est longtemps fait passer pour son demi-frère.

Toujours est-il que Bonin et Villeret ne sont pas plus juifs que Boufroura (et aucun Juif ne se prénomme Ahmed ni Ahmin).

Mais surtout, les funérailles de Jacques Villeret ont eu lieu dans une église et sa tombe s’orne d’un crucifix (lanouvellerepublique.fr).

lundi 30 mars 2015

Alain Besançon n’est pas un Juif de Besançon

Si Alain Besançon passe pour juif, c’est sans doute pour la même raison que le journaliste Julien Besançon, et ce peut-être par suite d’une confusion entre l’un et l’autre. Julien Besançon, quant à lui, passait pour juif en raison de son patronyme, mais le fait qu’il ait couvert la guerre des Six-jours pour Europe n°1 y était probablement pour quelque chose aussi.

Pourtant, nombreux sont les Français non juifs qui portent le nom d’une ville, par exemple Chaumont, Millau, Motreff, Pau, Pléven ou Sablé, ou bien Bourges, comme l’ancien patron de presse antisémite Hervé Bourges, ou encore Laval, comme Pierre Laval qui secondait Pétain dans la mise en œuvre d’une politique antisémite. Il y a aussi Paris, comme le journaliste Gilles Paris, connu pour son parti pris haineux à l’encontre d’Israël. Besançon n’est pas un « nom juif » davantage que les noms qui précèdent.

La synagogue de Besançon

Ce patronyme est fréquent dans le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Il désigne celui qui est originaire de Besançon. Il a été également utilisé comme nom de baptême (geopatronyme.com). On note aussi les variantes Bezançon et Bezanson, et les formes diminutives Besancenet, Besanceney, Besancenez et Besancenot (c’est dire).

On notera, enfin, la prédominance de ce nom autour de la ville de Besançon et le nombre d’actes qui lui correspondent au cours des quatre siècles passés.

Le nom de jeune fille de l’épouse d’Alain Besançon, Marie, est Goldstyn. Cependant, avoir épousé une Juive ne fait pas de vous un Juif, cela vaut pour Alain Besançon comme pour Hector Guimard ou pour Manuel Valls, par exemple.

Les parents d’Alain Besançon s’appelaient Justin Besançon et Madeleine Delagrange (Wikipedia). Madeleine Delagrange était la fille de Jules Delagrange et de Marie-Alexandrine Ravier, elle-même fille de Pierre Ravier et d’Adèle Tournay. Delagrange, Ravier et Tournay ne sont certainement pas des « noms juifs ».

Ajoutons que l’histoire du christianisme est une des plus grandes passions d’Alain Besançon, que son œuvre est empreinte de tradition théologique chrétienne, et que cet auteur, après avoir été communiste, est « revenu au catholicisme » (ibid.).

dimanche 29 mars 2015

Max Bruch, pas juif mais protestant... et même, antisémite ?

[...] J’ai découvert le Kol Nidrei et d’autres chants à Berlin chez les Lichtenstein, avec qui je me suis lié d’amitié. Bien que je sois protestant, en tant qu’artiste j’ai été très sensible à la beauté incomparable de ces mélodies [...]. — Max Bruch

Salut, les mélomanes ! Je subodore que le présent article sera lu essentiellement par des gens recommandables, plutôt que par les adeptes de la théorie de l’omniprésence juive et autres obsédés qui se plaisent à se conforter dans l’idée que François Hollande ou Nicolas Sarkozy seraient juifs. Cela me changera.

Max Christian was a Christian.

Qui n’a pas cru, comme moi pendant longtemps, que Max Bruch, musicien connu surtout pour son concerto pour violon, parfois couplé avec celui de Mendelssohn et pour son Kol Nidrei, était juif ?

Pourtant, des musiciens non juifs ont composé de la musique pour la liturgie juive, par exemple Carlo Grossi et Louis Saladin au XVIIe siècle, ou de la musique tirée de la liturgie juive, comme Benedetto Marcello au siècle suivant. On pourrait citer aussi Sergueï Prokofiev au XXe siècle, avec son ouverture « sur des thèmes juifs » et Maurice Ravel, avec son « Kaddish » et ses « Mélodies hébraïques ».

Comme Leon Botstein le rappelle, l’auteur de Porgy and Bess, George Gershwin, n’était pas noir, et supposer qu’il fallait être juif pour composer un « Kol Nidrei » est le signe d’une perception fausse de la situation des Juifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Allemagne.

Plus généralement, supposer que l’origine ethnique ou la religion d’une personne serait une condition impérative pour que celle-ci puisse créer telle ou telle œuvre ou réussir dans tel ou tel domaine, est le signe d’un préjugé, pour ne pas dire plus. Et justement, je vais en dire plus.

Songeons à cette affiche publicitaire pour la Fnac sur laquelle un Noir fulminait : « Un Blanc m’a conseillé en jazz. Un Blanc ! » Ou encore, dans le même style, cette chanson de Claude Nougaro qui reprend l’air d’un célèbre gospel : « Armstrong, je ne suis pas noir, je suis blanc de peau. Quand on veut chanter l’espoir, quel manque de pot. »

Qui aura remarqué le racisme implicite (anti-blanc ou anti-noir, question de point de vue) contenu dans ces deux exemples emblématiques de certaines dérives actuelles ? Pour mieux le mettre en évidence, imaginons cette variante : « Verdi, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut faire de l’opéra, quel manque de pot. »

Ou bien : « Renault, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut créer des voitures, quel manque de pot. » Ou bien encore : « Einstein, je ne suis pas juif, je suis parpaillot. Quand on veut faire des calculs, quel manque de pot. »

Et que dire d’une affiche publicitaire sur laquelle un Blanc s’exclamerait d’un air quasi outré : « Un Noir m’a conseillé en variété française. Un Noir ! »

Ne manquons pas de noter, au passage, que le fameux gospel de Louis Armstrong avait pour thème la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse. N’en déplaise à Nougaro, être noir et ne pas être juif n’empêchait absolument pas Armstrong de chanter l’épopée du peuple juif, pour ne pas dire l’acte fondateur du judaïsme.

L’histoire de Moïse est aussi le thème d’un oratorio de Max Bruch, précisément. Ce compositeur allemand, Max Christian Friedrich Bruch, était issu d’une famille de protestants, du côté de son père comme du côté de sa mère. Il était même passablement antisémite, si j’en crois une de mes sources.


Sources : Wikipedia, sur Max Bruch et sur son Kol Nidrei, Chazzanut online, Jewish Daily Forward.

mardi 16 décembre 2014

Fernand Raynaud juif, pas d’ac...?

C’est une amie de ma grand-mère que j’avais entendue, pour la première fois, affirmer que Fernand Raynaud était juif. Selon elle, c’était évident d’après ses expressions, ses mimiques et sa façon d’être.

Récemment, j’ai pu constater que d’autres personnes avaient aussi cette idée saugrenue.

Certes, les meilleurs comiques sont assez souvent des Juifs.

Par ailleurs, on peut se demander si le fameux sketch du « 22 à Asnières » ne serait pas une référence cachée au nombre de lettres de l’alphabet hébraïque. Était-ce étudié pour ?

C’est pourtant gravé dans le marbre...

Plus sérieusement, il y a des comiques qui sont juifs et des comiques qui ne le sont pas.

Selon toute vraisemblance, le nom de famille Raynaud n’est pas du tout un nom juif.

Fernand Raynaud est né à Clermont-Ferrand au sein d’une cité ouvrière, il a quitté l’école à 15 ans après avoir obtenu son certificat d’études (Wikipedia) et il a travaillé à la direction régionale du Service national de la statistique à Clermont-Ferrand entre mai 1944 et février 1945. En décembre 1955, il a épousé la chanteuse Renée Caron.

Au vu des éléments qui précèdent, on peut déjà avancer que la judéité du fameux chansonnier est assez improbable.

Enfin, Fernand Raynaud a été inhumé au cimetière de Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, sa sépulture est fleurie, et surtout, on peut remarquer que sa stèle s’orne d’une croix chrétienne (landrucimetieres.fr). Si vraiment il était juif, il y a comme un défaut.

vendredi 12 décembre 2014

Eugène Ysaÿe, plus près de Jésus que d’Isaïe

La méprise est bien évidemment liée à son patronyme, qui évoque le prophète juif Isaïe (voir le Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles de Jean Germain, Racine Lannoo, 2007), mais elle est sans doute liée aussi à la fameuse tendance des grands violonistes à être juifs.

Or, cette tendance s’observe surtout à partir du XXe siècle. Jasha Heifetz est né en 1901, Nathan Milstein en 1903, David Oïstrakh en 1908, Yehudi Menuhin en 1916, Henryk Szeryng en 1918, Isaac Stern en 1920.

Ysaÿe, un Juif ? Wallon donc !

Certes, au XIXe siècle, il y a eu Ferdinand David (converti cependant) et Joseph Joachim, mais qui d’autre parmi les plus connus, sinon Nicolo Paganini, Rodolphe Kreutzer, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe (né en 1858) ? Ni Paganini, ni Kreutzer, ni Vieuxtemps n’étaient juifs... Ysaÿe non plus.

Si Eugène Ysaÿe avait été juif, son nom apparaîtrait, à coup sûr, quelque part dans les 761 pages de l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique - Trois mille ans d’histoire (Fayard, 2e éd. revue et augmentée, 2001), surtout si l’on sait qu’y sont mentionnés même des musiciens non juifs comme Paganini (p. 504), Kreutzer (p. 194) et Vieuxtemps (p. 508), justement.

Notons au passage qu’au début de son livre, Frans C. Lemaire, qui n’est pas juif, a cru opportun de dresser une liste de Juifs ayant eu « une influence fondamentale sur les développements de la modernité » et a fait l’erreur (grossière, dirai-je) d’y inclure Charlie Chaplin.

Eugène-Auguste Ysaÿe était issu d’une vieille famille wallonne (Musica et Memoria) et son grand-père paternel, maçon de métier et violoniste le dimanche, jouait à l’église. Sa mère se prénommait Marie-Thérèse. Sa sœur aînée se prénommait Marie, et son frère aîné, Joseph. Un peu plus, et il se serait appelé Jésus.

jeudi 4 décembre 2014

Maurice Ravel, ses origines, ses mélodies hébraïques et son soutien au sionisme : thèse, antithèse, synthèse

[...] il y a en lui un mélange de catholique du Moyen-âge et d’impie satanique [...] — Ricardo Viñes, journal intime, 1896

C’est par la bouche d’un camarade d’études que m’était parvenu pour la première fois le bobard faisant de Maurice Ravel un Juif. Plusieurs mauvaises raisons peuvent avoir servi d’appui à cette thèse :

Un Maurice helvéto-basque...

Ravel se termine comme Daniel, Ezéchiel, Raphaël, Saltiel et autres noms hébraïques dans lesquels « el » signifie « Dieu », et comme les patronymes « juifs » Abergel, Bechtel, Encel, Gargamel, Gurfinkiel (cherchez l’intrus). Maurice est généralement le prénom usuel des Juifs français dont le nom hébraïque est Moshé (c’est-à-dire Moïse). Maurice Ravel est né à Ciboure, au pays basque, où un certain nombre de marranes et de Juifs auraient trouvé refuge (au passage, le chocolat a été introduit en France par des Juifs à Bayonne). De surcroît, Ravel a composé des « Mélodies hébraïques » et un « Kaddish ». Enfin, fervent supporter du sionisme, il a été membre fondateur, en 1926, du bureau de l’Association France-Palestine (rebaptisée Association France-Israël en 1948 avant de fusionner avec l’Alliance Général-Kœnig).

Mon antithèse ne m’aura pas demandé de trop gros efforts de recherche :

Aussel, Boudarel, Carel, Duhamel et bien d’autres noms en « -el » ne sont pas des noms juifs et n’ont rien à voir avec l’hébreu. Ravel est un toponyme fréquent surtout du côté de la Loire et de la Haute-Loire (voir geneanet.org et genealogie.com). Les sceptiques pourront effectuer un sondage auprès des Ravel de l’annuaire téléphonique et passer en revue les noms des 24 membres du bureau initial de France-Palestine (parmi lesquels Joseph Paul-Boncour, Aristide Briand, Jules Cambon, Justin Godart, Édouard Herriot, Paul Langevin, Paul Painlevé et Raymond Poincaré), ils verront s’ils rencontrent beaucoup de Juifs. Maurice était aussi le prénom de l’antisémite Barrès, du négationniste Bardèche et du collabo Papon. Il n’existe aucun lieu en France dont les natifs seraient généralement juifs, et enfin, des musiciens non juifs ont composé de la musique « juive » ou à thème juif (lire mes articles sur Max Bruch, Dmitri Chostakovitch et Sergueï Prokofiev).

En guise de synthèse, je préciserai que Maurice Ravel avait été baptisé sous le nom de Joseph Maurice Ravel et que son père, Pierre Joseph Ravel, d’ascendance suisse et savoyarde, avait rencontré sa mère Maria Deluarte (devenue Marie Delouart), une Basque issue d’une famille espagnole, à Aranjuez (Wikipedia). On notera, en outre, que le premier prénom (non usuel) du compositeur, Joseph, était le second prénom (usuel) de son père (une telle chose est plutôt rare chez les Juifs).

jeudi 27 novembre 2014

Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter en septembre 2014, aura peut-être contribué à propager ce bobard ridicule lancé sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.

Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Halter n’est pas un argument de poids.

Le père d’Élisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes susceptibles d’être portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil ». Sur son site internet personnel, l’ancienne ministre a écrit « Simone Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans.

Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Il n’est donc nullement surprenant qu’Élisabeth Guigou soit l’initiatrice d’une résolution parlementaire à visée bassement électoraliste reconnaissant un prétendu « État palestinien ».

lundi 24 novembre 2014

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Edelson, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Norman Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.


Jowett, lunettes, casquette...

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas natif des États-Unis mais canadien, est né de deux parents protestants.

Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien).

Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec son collègue américain Steven Spielberg, du moins, quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette comme sur cette photo.


Sources : amazon.ca, Wikipedia, houseofnames.com, surnamedb.com et forebears.co.uk