jeudi 27 février 2014

Léonard de Vinci pourrait-il avoir été juif ?

Léonard de Vinci est né non pas dans le ghetto de Florence, mais à proximité de Vinci, dans le petit village toscan d’Anchiano. Voilà un premier indice de sa non-judaïté.

Il est né d’une union illégitime entre un notable et une paysanne. Son père, Piero Fruosino di Antonio da Vinci, était notaire, chancelier, ambassadeur de la République florentine et descendant d’une riche famille de notables italiens.

Un génie pas juif ! Incroyable !

Quant à sa mère, Caterina, on nous dit qu’elle était « une humble fille de paysans ». Est-ce que les enfants de paysans, à cette époque en Italie, n’étaient pas tous humbles ?

Une hypothèse a été avancée, j’ignore sur quelles bases, selon laquelle cette Caterina « pourrait être une esclave venue du Moyen-Orient » (sic).

Il semble que ce soit là l’origine d’un des divers racontars qui circulent concernant Léonard de Vinci, en l’occurrence, la rumeur peu répandue mais réelle selon laquelle il aurait été (ou plutôt, « pourrait avoir été ») juif.

Y avait-il encore des Juifs réduits en esclavage à cette époque ? Et comment une esclave aurait-elle pu quitter le Moyen-Orient pour gagner l’Italie ? Dans quelles circonstances ?

Par ailleurs, on lit sur Wikipedia : « Léonard [...] est baptisé [...]. Il a cinq marraines et cinq parrains [...]. » Ajoutons à cela ses relations avec les rois et avec Rome, et le fait qu’il ait peint des sujets religieux, entre autres La Cène et Sainte-Anne, la Vierge et l’enfant Jésus.

Si, avec cela, certains détraqués continuent d’affirmer que Léonard de Vinci était juif, je ne peux vraiment plus rien pour eux.

Tenue pour juive parce qu’elle s’appelait Goetzmann

On sait qu’au moins un individu en France a pris la juge d’instruction Corinne Goetzmann pour une Juive. Il s’agit de Youssouf Fofana, l’assassin et tortionnaire d’Ilan Halimi. Outre la sanction de son crime, ce dément borné, inculte, raciste et musulman « très croyant » a écopé d’un an de prison supplémentaire pour outrage à magistrat après avoir traité la juge de « sale Juive ».

Lieux de naissance des Goetzmann en France

De toute évidence, c’est parce qu’elle portait un nom en « -mann ». Inutile d’aller chercher plus loin.

J’ignore si Goetzmann est le nom de jeune fille de la juge en question ou son nom d’épouse. Quoi qu’il en soit, c’est un nom allemand, alsacien et lorrain (désignant celui qui appartient à la famille « Goetz », lequel nom est dérivé de Gott qui signifie Dieu).

La carte ci-contre représente le nombre de naissances sous ce nom par département entre 1891 et 1915.

On ne peut que constater la très nette prédominance de l’Alsace, avec 67 naissances contre 6 en Lorraine et 7 en région parisienne (Paris et Yvelines).

Les prénoms les plus donnés aux Goetzmann sont Salomé, Madeleine, Marianne, François, Dorothée, Antoine, Jean, Joseph, Michel, Aloise Jacques, Geoffroi, Philippe, Anne-Marie, Frédéric et Jacques.

On notera aussi, outre les neuf Aloise Jacques recensés, quatre Marie Madeleine, trois François Joseph, deux Apolline, deux Christophe ainsi qu’un Chrétien, un Christian, une Christiane et un Pierre-Baptiste. Voilà qui est assez parlant.

mardi 28 janvier 2014

Torquemada, ni juif ni marrane

D’après Wikipedia, le tristement fameux Tomás de Torquemada, « comme son oncle, le cardinal et théologien [...] Juan de Torquemada », serait « issu d’une famille de nouveaux chrétiens [...] », Juan de Torquemada étant présenté comme « vraisemblablement descendant de conversos ».

En fait, nombreux sont ceux, juifs comme antisémites, qui répètent à qui veut les entendre que Torquemada lui-même était un Juif converti. Cet ignoble racontar est devenu une véritable tarte à la crème, au point que celui qui affirme le contraire risque de passer pour un original.

On peut le dire sur un ton sûr.

Sur son site internet (PHDN), Gilles Karmasyn a mis en pièces cette « ineptie », selon ses propres termes, et je ne peux que reprendre ici l’essentiel de ses remarques :

« Lorsque quelqu’un écrit que Torquemada est né juif, l’auteur des présentes lignes a toujours envie de demander si son oncle, le cardinal Juan de Torquemada, [...] figure clef de l’inquisition espagnole bien avant Tomás, [...] avait assisté à la Bar-mitsvah de son neveu... »

« Torquemada n’est pas « né juif » et ne s’est pas converti au catholicisme, précise Gilles Karmasyn. Il est né catholique de parents catholiques. [... Il] a été élevé par son oncle, le cardinal Juan de Torquemada dans son couvent de San Pablo de Valladolid. »

Selon Gilles Karmasyn, « le fait même de son martèlement permet de dire qu’il ne s’agit pas d’une erreur. Le nom de Tomás de Torquemada est associé dans la mémoire collective aux agissements de l’Inquisition et aux persécutions subies par les Juifs dans l’Espagne d’Isabelle la Catholique. Faire porter la responsabilité de ces horreurs à un Juif, voilà le but du mensonge. Il s’agit bien d’un mensonge à caractère antisémite. »

En somme, il en est de même pour les prétendues origines juives de Torquemada que pour celles d’Adolf Hitler. Le pire est que des Juifs tombent dans le panneau et colportent à leur tour le mensonge délétère.


Sources : Wikipedia et phdn.org

lundi 27 janvier 2014

Alain Bonnet, dit Soral, ou la passion du Juif

Puisque circulent des rumeurs attribuant des « origines juives » à des fanatiques de la haine anti-juive comme Torquemada, Hitler, Staline ou Ahmadinejad, pourquoi pas une rumeur similaire concernant Alain Soral ?

Eh bien, c’est chose faite, par les soins de l’intéressé lui-même.

Depuis que l’Europe a ouvert les yeux sur la Shoah, le racisme anti-juif a officiellement très mauvaise presse, si bien que les antisémites nient être antisémites.

Il arrive même qu’ils prétendent être juifs ou avoir des origines juives.

Les « origines juives », c’est certes un concept assez souple : il suffit, pour s’en prévaloir, de se trouver un ancêtre juif en remontant à la troisième ou quatrième génération... ou alors, de s’en inventer.

Alain Soral aurait lancé lui-même cette rumeur, affirmant que Soral viendrait de Solal. Comme un fanatique trouve toujours plus fanatique que lui, voilà que des désaxés le traitent de Juif ou de « sioniste ».

Cette ineptie a été démentie par la sœur de l’intéressé. Agnès Soral, qui condamne l’idéologie haineuse de son frère, demande : « Aimeriez-vous vous appeler Agnès Hitler ? » Voilà pour ceux qui s’imagineraient que Soral est un patronyme porté par des Juifs.

En outre, le vrai nom du triste sire est Alain Bonnet. Soral est le nom du village dont sa famille est originaire et qui est situé dans le canton de Genève, en Suisse.


Sources : Le Nouvel Observateur

dimanche 26 janvier 2014

Les prétendues origines juives d’Ahmadinejad

La rumeur des prétendues origines juives de l’ancien président iranien aurait été lancée par un de ses rivaux, l’Ayatollah Khazali. De façon méprisable, deux ou trois médias britanniques l’ont répercutée, sous prétexte que la famille de Mahmoud Ahmadinejad aurait changé de nom à un moment donné, apparemment suite à sa conversion à l’islam.

Le nom d’origine des Ahmadinejad serait Sabouridjan. Certains ont affirmé que ce patronyme désignait le métier de décorateur de tapis et que cette activité aurait été autrefois exercée essentiellement par des Juifs.

Un antisémitisme perçant

D’autres auront jugé plus crédible d’établir un rapport entre le terme « Sabour » et le châle de prière juif.

Les uns et les autres auront soigneusement évité le rapprochement avec une région qui porte ce nom au Pakistan.

Dans l’hypothèse où la famille de ce sinistre personnage ne serait musulmane que depuis relativement peu de temps, son ancienne religion ne serait certainement pas le judaïsme, mais bien plus probablement le zoroastrisme, ou bien le parsisme, ou encore, autre possibilité, l’hindouisme.

Certes, un antisémite peut parfois avoir des ancêtres juifs, mais dans le cas de Mahmoud Ahmadinejad, comme dans le cas d’Hitler, les motivations d’un tel on-dit sont assez évidentes.

En Orient, une technique courante pour discréditer quelqu’un consiste à faire courir le bruit qu’il aurait une ascendance juive (voir aussi mon article sur Kadhafi).

En Occident, il y a la tentative grossière de trouver dans la folie meurtrière d’un homme une raison soi-disant psychanalytique, mais aussi le besoin d’alléger une mauvaise conscience collective en inventant des responsabilités « juives » derrière l’antisémitisme.

mardi 21 janvier 2014

Nabilla juive ? Allô, nan mais allô, quoi !

« Avec un papa musulman, une maman chrétienne et une grand-mère juive, c’était compliqué. » Une grand-mère juive, serait-ce l’origine de la rumeur ? Or, un papa musulman et une maman chrétienne pourraient difficilement avoir donné naissance à des enfants juifs.

Mais Benattia, n’est-ce pas juif ? Benattia est un patronyme d’Afrique du Nord, sans doute apparenté à Attia (« Ben » signifiant « fils de ») et donc susceptible d’être porté par des Juifs, mais peut-être pas uniquement.

Un certain nombre de patronymes sont portés par des Arabes aussi bien que par des Juifs, comme par exemple Bentata, Bokhobza, Haddad, Tibi, etc. Et comme disait Shakespeare : what’s in a name ?

Nabilla (plus souvent avec un seul « l ») est un prénom donné aux filles dans des familles maghrébines de confession musulmane.

Le nombril de Nabilla
Nabilla Benattia explique : « J’ai des racines algériennes de par mon père et italiennes de par ma mère qui est calabraise ». Elle déclare ne pas avoir de lien avec la religion (laquelle ?) et se sentir davantage italienne parce qu’elle a grandi avec sa mère. Elle ajoute que celle-ci va à la messe. On admettra qu’une Calabraise qui va à la messe n’est sans doute pas juive et que sa progéniture pourrait difficilement l’être, surtout avec un père non juif.

« Si j’étais restée avec mon père, nous dit aussi Nabilla, je ne sais pas où je serais aujourd’hui. En train de faire un tajine ou carrément mariée ? » En l’occurrence, si grand-mère juive il y a, je ne sais si c’est du côté maternel ou paternel. Apparemment ce serait du côté maternel. À moins que ce ne soit que pure invention.

Il faudrait m’expliquer comment on peut être né juif quand on a une mère qui va à la messe et un père musulman.

Côté paternel, si le grand-père avait été juif aussi, le père de Nabilla ne se prénommerait pas Kouthir, il aurait peu de chances d’être algérien (l’Algérie est judenrein depuis un demi-siècle) et il pourrait encore plus difficilement être un fonctionnaire algérien à l’ONU.


Sources : tvmag.lefigaro.fr et terredisrael.com

mercredi 15 janvier 2014

Franco de port et d’emballage

En Espagne, au temps de l’inquisition, les Juifs qui n’avaient pas pu rechercher des cieux plus cléments s’étaient convertis, un bon nombre d’entre eux restant secrètement fidèles à leur identité. Il existe aujourd’hui encore des Espagnols et même des Français méridionaux qui se savent ou se supposent descendants de marranes, et selon certains, c’est ce qui expliquerait que le général Franco, pendant la Seconde Guerre mondiale, ait pris des mesures particulières pour protéger les Juifs pénétrant en territoire espagnol.

Adler y va franco...

Ainsi, Alexandre Adler, qui passe auprès d’un grand nombre de naïfs pour un vrai historien, évoquait un jour à propos de Franco, « né dans une famille de marins », une « origine juive-nouvelle-chrétienne » (sic) qui serait « un secret de Polichinelle ».

De tels propos n'ont pas beaucoup de sens. Tout d’abord, la notion d’origine(s) juive(s) est vague : pour avoir une « origine juive », combien faut-il avoir de parents, de grands-parents ou d’arrière-grands-parents juifs ? À combien de générations faut-il remonter ? Du côté de la mère, du côté du père, ou des deux côtés ?

Je l’ai déjà écrit, la judéité n’est pas un gène qui se baladerait entre les générations, tantôt visible et tantôt caché, sans qu’aucune tradition religieuse et culturelle ne l’accompagne.

En outre, en Espagne, les descendants des marranes étaient voués tôt ou tard à renoncer à leur identité secrète et à s’assimiler complètement au reste de la population. Dans ce contexte, que peut signifier l’expression « nouvelle-chrétienne » ? Et quel rapport avec les marins ? De surcroît, bien rares, ce me semble, ont été les familles juives qui s’y sont installées ou réinstallées depuis la fin du XVe siècle.

Francisco Franco y Bahamonde, dont la mère était « une femme très pieuse » (Wikipedia), fut baptisé dans la paroisse San Francisco du quartier des officiers de Ferrol le 17 décembre 1892. Tout ce que l’on sait de lui indique clairement qu’il était catholique de confession, de culture et de naissance.

Sans compter que durant son règne, l’Espagne ne reconnaissait pas Israël et abritait l’ignoble Darquier de Pellepoix, ancien commissaire aux Affaires juives, condamné à mort par contumace à la Libération. En outre, le judaïsme y était interdit.

Peut-être Franco se connaissait-il des origines marranes, comme la rumeur le dit. C’est très possible. Mais l’idée qu’il l’ait été lui-même n’est que déraison.

jeudi 21 novembre 2013

Che Guevara, juif et cousin avec Ariel Sharon ?

Sur le tard, la mère de « Che » Guevara lui aurait appris qu’elle était juive. Ernesto Guevara se serait alors rendu en Israël à la recherche de ses racines. Il aurait même été le cousin d’Ariel Sharon. C’est du moins ce qu’a prétendu un jour le journal israélien Maariv.

Selon toute vraisemblance, cette rumeur d’une origine juive de Che Guevara et d’un lien de parenté avec Ariel Sharon, relayée par un journal, n’était au départ qu’un poisson d’avril concocté pour faire la nique à tous ces gauchistes du monde entier dont le premier était l’idole et le second, la bête noire.

Ernesto Guevara de la Serna était le fils d’Ernesto Guevara Lynch et de Celia de la Serna, « tous deux d’ascendance irlandaise et espagnole noble », peut-on lire sur Wikipedia, qui insiste sur le fait que ses parents étaient « de lignée aristocratique » (donc, pas juifs).

Petit boucher deviendra viande

Mais surtout, nous avons un Ernesto, fils d’Ernesto : or, comme je l’ai déjà précisé maintes fois, chez les Juifs, en principe, on ne donne jamais à un fils le prénom de son père (P.S.: ça arrive quand même quelquefois).

Par ailleurs, on peut lire dans une biographie de Celia de la Serna que les parents de celle-ci étaient « très anticléricaux ». Ce terme s’applique plutôt aux chrétiens. Qualifier ainsi des Juifs, qu’ils soient religieux ou athées, n’aurait pas vraiment beaucoup de sens.

En 1921, après avoir perdu ses deux parents, Celia fut prise en charge par sa sœur aînée Carmen. Ce prénom, [Maria del] Carmen, est encore un signe clair que nous avons affaire à une famille de culture chrétienne. En outre, Celia, alors qu’elle effectuait sa scolarité au lycée français du Sacré-Cœur, à Buenos Aires, exprima son désir de devenir nonne.

Comment une Juive aurait-elle pu songer à devenir nonne ?

Il est même précisé que la future mère du « Che » était au départ une « catholique militante ».

Le « petit boucher » (el carnicerito) était donc juif comme je suis japonais, et il était cousin avec Ariel Sharon comme je suis cousin avec le dalaï-lama.

mardi 8 octobre 2013

Josiane Balasko…vić, pas « lovitch »

De Marie-José Nat à Sophie Marceau, toutes les actrices ayant joué le rôle d’une Juive dans un film passent pour juives, surtout dans l’esprit… de ceux qui n’en ont pas. Josiane Balasko ne fait pas exception.

Dans le film Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes de Jean-Jacques Zilbermann, excellent metteur-en-scène mais douteux réalisateur et scénariste (du moins, du point de vue des messages qu’il cherche à faire passer), elle jouait le rôle d’une Juive communiste rescapée de la Shoah, censée être la mère de Zilbermann et qui, de façon peu crédible, invoquait Auschwitz à la moindre dispute avec son mari et tombait en pâmoison devant les chanteurs de l’Armée rouge.

Changer d’origine, ou de mère ?

Josiane Balasko a été un moment mariée avec le frère de Richard Berry, ce qui peut aussi alimenter la rumeur qui nous occupe : pour bon nombre de simplets, une femme qui porte un nom étranger et qui épouse un Juif est nécessairement juive.

Balasko serait un nom de famille hongrois (genealogie.com), mais Josiane Balasko s’appelle en réalité Josiane Balašković.

En 2013, Wikipedia indiquait que Josiane Balasko était née dans une famille yougoslave et précisait qu’elle était d’origine croate, du côté paternel comme du côté maternel.

Depuis, Josiane Balasko a changé d’origine, ou bien elle a changé de mère. Il y est maintenant indiqué que son père, Ivan Balašković, était de nationalité yougoslave (c’est moins précis que croate...), mais que sa mère, Fernande Gattechaut, était une Française d’origine française.

Le patronyme Gattechaut est porté surtout dans les Hautes-Alpes, ce qui signifie qu’il n’indique absolument pas une origine juive, même s’il se pourrait qu’il dérive de Gottschalk (un nom germanique qui, à notre époque, est notamment porté par des Juifs).

Ma conclusion ne change pas : le nom Balašković n’est pas plus juif que la personne qui le porte.


Sources : geneanet.org, geopatronyme.com.

dimanche 6 octobre 2013

Et Danielle Mitterrand, elle met les Juifs dans le papier alu ?

J’ai découvert récemment (P.S.: en 2013) cette invraisemblable rumeur (une de plus) : Danielle Mitterrand, l’épouse de François Mitterrand, née Danielle Émilienne Isabelle Gouze, aurait été juive.

Comment expliquer un commérage aussi ridicule ?

Est-ce que quelques désaxés auraient fait un lien entre son nom de jeune fille, Gouze, et un journaliste gauchiste (qu’on me pardonne pour le pléonasme) du nom de Gouz, prénommé Sylvain, dont un patron de télévision antisémite avait fait remarquer un jour qu’il avait un nez aquilin et des cheveux frisés ?

Juive par son beau-frère ?

Ou bien, serait-ce parce que sa sœur avait épousé Roger Hanin, né Lévy ?

Tout est possible. On peut imaginer que certains détraqués raisonnent, ou plutôt déraisonnent, par des syllogismes comme celui-ci : les Juifs ne se marient qu’entre eux, Roger Hanin est juif, donc sa femme est forcément juive, ce qui implique que la sœur de sa femme le soit aussi.

En réalité, la moitié des Juifs épousent des non-juifs et il semblerait, de surcroît, que Roger Hanin se soit converti à la religion catholique avant d’épouser la sœur aînée de Danielle Mitterrand, Madeleine Gouze alias Christine Gouze-Rénal.

La mère de Danielle Mitterrand s’appelait Renée Flachot et les autres noms qui apparaissent dans son arbre généalogique sont des noms comme Lamarche, Roussotte et Gaillard. Du côté du père, Antoine Gouze, on trouve notamment des Laventurier, des Chachuat, des Rougelet et des Chavet.

Les racines de l’épouse de François Mitterrand étaient essentiellement bourguignonnes et un peu corréziennes, comme nous l’explique Jean-Louis Beaucarnot qui est une référence en matière de généalogie et dont on lira, pour plus de détails, l’article qu’il lui a consacré.