mardi 16 décembre 2014

Fernand Raynaud juif, pas d’ac...?

C’est une amie de ma grand-mère que j’avais entendue, pour la première fois, affirmer que Fernand Raynaud était juif. Selon elle, c’était évident d’après ses expressions, ses mimiques et sa façon d’être.

Récemment, j’ai pu constater que d’autres personnes avaient aussi cette idée saugrenue.

Certes, les meilleurs comiques sont assez souvent des Juifs.

Par ailleurs, on peut se demander si le fameux sketch du « 22 à Asnières » ne serait pas une référence cachée au nombre de lettres de l’alphabet hébraïque. Était-ce étudié pour ?

C’est pourtant gravé dans le marbre...

Plus sérieusement, il y a des comiques qui sont juifs et des comiques qui ne le sont pas.

Selon toute vraisemblance, le nom de famille Raynaud n’est pas du tout un nom juif.

Fernand Raynaud est né à Clermont-Ferrand au sein d’une cité ouvrière, il a quitté l’école à 15 ans après avoir obtenu son certificat d’études (Wikipedia) et il a travaillé à la direction régionale du Service national de la statistique à Clermont-Ferrand entre mai 1944 et février 1945. En décembre 1955, il a épousé la chanteuse Renée Caron.

Au vu des éléments qui précèdent, on peut déjà avancer que la judéité du fameux chansonnier est assez improbable.

Enfin, Fernand Raynaud a été inhumé au cimetière de Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, sa sépulture est fleurie, et surtout, on peut remarquer que sa stèle s’orne d’une croix chrétienne (landrucimetieres.fr). Si vraiment il était juif, il y a comme un défaut.

vendredi 12 décembre 2014

Eugène Ysaÿe, plus près de Jésus que d’Isaïe

La méprise est bien évidemment liée à son patronyme, qui évoque le prophète juif Isaïe (voir le Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles de Jean Germain, Racine Lannoo, 2007), mais elle est sans doute liée aussi à la fameuse tendance des grands violonistes à être juifs.

Or, cette tendance s’observe surtout à partir du XXe siècle. Jasha Heifetz est né en 1901, Nathan Milstein en 1903, David Oïstrakh en 1908, Yehudi Menuhin en 1916, Henryk Szeryng en 1918, Isaac Stern en 1920.

Ysaÿe, un Juif ? Wallon donc !

Certes, au XIXe siècle, il y a eu Ferdinand David (converti cependant) et Joseph Joachim, mais qui d’autre parmi les plus connus, sinon Nicolo Paganini, Rodolphe Kreutzer, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe (né en 1858) ? Ni Paganini, ni Kreutzer, ni Vieuxtemps n’étaient juifs... Ysaÿe non plus.

Si Eugène Ysaÿe avait été juif, son nom apparaîtrait, à coup sûr, quelque part dans les 761 pages de l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique - Trois mille ans d’histoire (Fayard, 2e éd. revue et augmentée, 2001), surtout si l’on sait qu’y sont mentionnés même des musiciens non juifs comme Paganini (p. 504), Kreutzer (p. 194) et Vieuxtemps (p. 508), justement.

Notons au passage qu’au début de son livre, Frans C. Lemaire, qui n’est pas juif, a cru opportun de dresser une liste de Juifs ayant eu « une influence fondamentale sur les développements de la modernité » et a fait l’erreur (grossière, dirai-je) d’y inclure Charlie Chaplin.

Eugène-Auguste Ysaÿe était issu d’une vieille famille wallonne (Musica et Memoria) et son grand-père paternel, maçon de métier et violoniste le dimanche, jouait à l’église. Sa mère se prénommait Marie-Thérèse. Sa sœur aînée se prénommait Marie, et son frère aîné, Joseph. Un peu plus, et il se serait appelé Jésus.

jeudi 4 décembre 2014

Maurice Ravel, ses origines, ses mélodies hébraïques et son soutien au sionisme : thèse, antithèse, synthèse

[...] il y a en lui un mélange de catholique du Moyen-âge et d’impie satanique [...] — Ricardo Viñes, journal intime, 1896

C’est par la bouche d’un camarade d’études que m’était parvenu pour la première fois le bobard faisant de Maurice Ravel un Juif. Plusieurs mauvaises raisons peuvent avoir servi d’appui à cette thèse :

Un Maurice helvéto-basque...

Ravel se termine comme Daniel, Ezéchiel, Raphaël, Saltiel et autres noms hébraïques dans lesquels « el » signifie « Dieu », et comme les patronymes « juifs » Abergel, Bechtel, Encel, Gargamel, Gurfinkiel (cherchez l’intrus). Maurice est généralement le prénom usuel des Juifs français dont le nom hébraïque est Moshé (c’est-à-dire Moïse). Maurice Ravel est né à Ciboure, au pays basque, où un certain nombre de marranes et de Juifs auraient trouvé refuge (au passage, le chocolat a été introduit en France par des Juifs à Bayonne). De surcroît, Ravel a composé des « Mélodies hébraïques » et un « Kaddish ». Enfin, fervent supporter du sionisme, il a été membre fondateur, en 1926, du bureau de l’Association France-Palestine (rebaptisée Association France-Israël en 1948 avant de fusionner avec l’Alliance Général-Kœnig).

Mon antithèse ne m’aura pas demandé de trop gros efforts de recherche :

Aussel, Boudarel, Carel, Duhamel et bien d’autres noms en « -el » ne sont pas des noms juifs et n’ont rien à voir avec l’hébreu. Ravel est un toponyme fréquent surtout du côté de la Loire et de la Haute-Loire (voir geneanet.org et genealogie.com). Les sceptiques pourront effectuer un sondage auprès des Ravel de l’annuaire téléphonique et passer en revue les noms des 24 membres du bureau initial de France-Palestine (parmi lesquels Joseph Paul-Boncour, Aristide Briand, Jules Cambon, Justin Godart, Édouard Herriot, Paul Langevin, Paul Painlevé et Raymond Poincaré), ils verront s’ils rencontrent beaucoup de Juifs. Maurice était aussi le prénom de l’antisémite Barrès, du négationniste Bardèche et du collabo Papon. Il n’existe aucun lieu en France dont les natifs seraient généralement juifs, et enfin, des musiciens non juifs ont composé de la musique « juive » ou à thème juif (lire mes articles sur Max Bruch, Dmitri Chostakovitch et Sergueï Prokofiev).

En guise de synthèse, je préciserai que Maurice Ravel avait été baptisé sous le nom de Joseph Maurice Ravel et que son père, Pierre Joseph Ravel, d’ascendance suisse et savoyarde, avait rencontré sa mère Maria Deluarte (devenue Marie Delouart), une Basque issue d’une famille espagnole, à Aranjuez (Wikipedia). On notera, en outre, que le premier prénom (non usuel) du compositeur, Joseph, était le second prénom (usuel) de son père (une telle chose est plutôt rare chez les Juifs).

jeudi 27 novembre 2014

Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter en septembre 2014, aura peut-être contribué à propager ce bobard ridicule lancé sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.

Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Halter n’est pas un argument de poids.

Le père d’Élisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes susceptibles d’être portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil ». Sur son site internet personnel, l’ancienne ministre a écrit « Simone Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans.

Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Il n’est donc nullement surprenant qu’Élisabeth Guigou soit l’initiatrice d’une résolution parlementaire à visée bassement électoraliste reconnaissant un prétendu « État palestinien ».

lundi 24 novembre 2014

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Edelson, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Norman Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.


Jowett, lunettes, casquette...

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas natif des États-Unis mais canadien, est né de deux parents protestants.

Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien).

Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec son collègue américain Steven Spielberg, du moins, quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette comme sur cette photo.


Sources : amazon.ca, Wikipedia, houseofnames.com, surnamedb.com et forebears.co.uk

samedi 22 novembre 2014

Serge Ayoub, juif comme un Libanais fasciste

Selon les administrateurs de certains sites d’extrême gauche, Serge Ayoub serait un « Juif libanais sioniste » et un agent des services secrets israéliens.

Ils ont dû remarquer que le deuxième prénom de Serge Ayoub était Élie.

Cependant, Élie était aussi le prénom du Libanais chrétien Hobeika, le véritable responsable des tueries de « Chabra et Satila » (sic) comme bavait un jour le journaliste de France 2 Daniel Bilalian dans un de ses élans de jubilation haineuse à l’encontre d’Israël.

Je m’y croirais...
Avec un peu d’imagination, on pourrait aussi considérer que le surnom de guerre de Serge Ayoub, « Batskin », ressemble à certains patronymes portés par des Juifs.

Skinhead dès l’âge de 14 ans, puis militant d’extrême droite néo-nazi, Serge Ayoub a fondé les Jeunesses nationalistes révolutionnaires.

Proche du GUD et du Front National Jeunesse et leader du mouvement « Troisième voie » dont le nom est un slogan fasciste, cet homme si sympathique a été un temps associé à Jean-Gilles Malliarakis, lequel déclarait un jour sur Radio Courtoisie, entre autres gentillesses, que seules les religions chrétiennes étaient respectables.

Serge Ayoub a notamment pris part à un défilé du Front National. Il a aussi affiché sa sympathie pour les deux dictateurs antisémites Bachar el-Assad et Hugo Chavez.

Sans aucun doute, c’est là le parcours typique d’un Juif. En écrivant les lignes qui précèdent, je me suis même demandé un instant si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. J’avais l’impression, tout à coup, de rédiger ma propre biographie.

dimanche 16 novembre 2014

Il n’est pas juif Julien, c’est Clerc

Julien Clerc fait partie des stars de la scène et du petit écran, il est brun (maintenant, il est plutôt grisonnant), bouclé, il a le teint mat, et il lui arrive de chanter en Israël :

voilà tout ce qu’il faut aux adeptes de la théorie du complot juif et autres mythomanes pour conclure qu’il est juif.

Et je n’ai pas parlé de son frère !

Julien Clerc s’appelle en réalité Paul-Alain Leclerc, et il est baptisé.

Sa mère, Evelyne Merlot, était une métisse d’origine guadeloupéenne.

Une métisse d’origine guadeloupéenne a relativement peu de chances d’être juive, surtout si elle s’appelle Merlot. Merlot, comme nom de famille, n’est pas plus juif que Cabernet ou Sauvignon.

Leclerc n’est évidemment pas davantage un nom porté par des Juifs.

En outre, si le prénom original du chanteur est Paul-Alain, c’est parce que sa mère tenait autant à l’appeler Alain que son père, de son côté, tenait à lui donner son propre prénom, Paul.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire maintes fois : même des Juifs extrêmement éloignés de la tradition juive ne donneront pas à leur enfant le prénom de son père (naturellement, il existera toujours des exceptions).

Que Paul Leclerc ait décidé de donner à son fils son propre prénom, c’est un élément supplémentaire, et non des moindres, indiquant qu’il s’agit d’une famille dans laquelle ni le père, ni la mère, ni leur progéniture ne sont juifs.


Sources : Le Figaro du 25 octobre 2004 et Wikipedia.

mercredi 12 novembre 2014

Atatürk, ou Ata... juif ?

Au XVIIe siècle en Turquie, après que le faux messie Sabbataï Tsevi se fût converti à l’islam pour avoir la vie sauve, certains de ses fidèles le suivirent. Ils formèrent une sorte de secte, les Dönme (ou Dunmeh).

Deux siècles plus tard, leurs descendants restaient souvent identifiés comme Dönme, ayant plus ou moins conservé certaines coutumes juives tout en étant musulmans, et il semble que certains d’entre eux aient pris part au mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs (Wikipedia).

Y’ a Mustapha qu’est mal !

De là à prétendre que la majorité des Jeunes-Turcs étaient des Dönme, il y a un grand pas que les adeptes de la théorie du complot juif n’hésitent évidemment pas à franchir. Ensuite, il leur suffit d’affirmer que les Dönme, bien que musulmans depuis deux siècles et malgré les mélanges, étaient restés des Juifs, et le tour est joué : les Juifs deviennent ainsi les véritables responsables du génocide des Arméniens.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que Mustafa Kemal Atatürk, lui aussi, soit désigné comme Dönme par les mêmes répugnants crétins.

La mère de Mustafa Kemal, Zübeyde Hanim, appartenait à une famille appelée Hacisofular, sachant que Haci, apparenté à l’arabe Hadj, désigne les musulmans ayant fait leur pèlerinage à la Mecque, et que Sofular signifie religieux, ou pratiquant. Musulmane très pieuse, elle tenait à ce que son fils étudie le Coran (Wikipedia).

Quand à son père, Ali Riza Efendi, qui descendait des nomades Kocacık, installés en Macédoine au cours des XIVe et XVe siècles, il provenait lui aussi d’une famille musulmane très attachée à la tradition islamique et à l’étude du Coran (Wikipedia).

Le réformateur de la Turquie s’est donc éloigné de la tradition familiale, au point de qualifier la religion musulmane de « théologie absurde d’un bédouin immoral » (sic) et de la stigmatiser comme « un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » (re-sic). Voilà pourquoi les islamistes font de lui leur tête de Turc, si je puis dire, et inventent qu’il aurait eu des origines juives.

Il est évident que cette rumeur n’a aucun fondement. Des Juifs croient bon de la reprendre à leur compte : ils feraient mieux de lancer sur leur moteur de recherche une simple requête qui leur permettrait de cerner rapidement le sinistre profil et les motivations peu louables de ceux qui se plaisent à la colporter.

lundi 10 novembre 2014

Alexandre Del Valle, juif par osmose ?

Dans l’article consacré à Alexandre Del Valle sur Wikipedia, qui est fatalement tendancieux, il était écrit, à un moment donné, que le géopolitologue se serait « rapproché » de la communauté juive après le 11 septembre 2001.

L’intéressé a adressé aux rédacteurs un correctif dans lequel il précise : « Concernant la communauté juive, je ne m’en suis pas « rapproché » après le 11 septembre car j’y ai toujours été intégré pour des raisons à la fois personnelles et familiales. » En réalité, il semble qu’il ait commencé à prendre publiquement la défense des Juifs et d’Israël en 1999 dans Le Figaro. À partir de 2002, il a écrit régulièrement dans Israël Magazine.

Un modèle d’intégration ?

Son parcours et ses prises de position, qui ne cadrent pas avec le politiquement correct actuel, le vouent bien évidemment à la plus grande hostilité de la part de tous ceux qui ont l’habitude de coller des étiquettes aux personnes qui ne pensent pas comme eux.

Je devrais peut-être dire : qui pensent mieux qu’eux... ou même... qui pensent. Tout court.

Quand Alexandre Del Valle parle de raisons personnelles et familiales, sans doute fait-il allusion à son mariage, en 2001, avec une Juive impliquée dans la cause d’Israël. Cependant, il s’est remarié depuis.

Toujours est-il qu’on n’a pas besoin de chercher bien loin la raison pour laquelle il passe pour être juif.

Menacé de mort, sans doute par des apôtres de l’amour, de la tolérance et de la paix (et de la liberté d’expression, bien sûr), Alexandre Del Valle a exprimé le désir que son vrai nom ne soit pas mentionné. Pour ma part, je me contenterai donc de préciser que son patronyme véritable, également à consonance latine et méridionale, n’est pas davantage un nom juif que Del Valle. Quant à son vrai prénom, il est porté par des Juifs et par des non-juifs de la même manière que le prénom Alexandre.

Alexandre Del Valle est né d’un père italien pied-noir né à Tunis et émigré en Algérie et d’une mère espagnole réfugiée à Oran pour fuir le franquisme. Tout indique qu’à l’instar de ses ascendants, il est de confession catholique.

dimanche 9 novembre 2014

Kad Merad est-il juif ?

Cette question passionnante est posée sur un de ces forums électroniques fréquentés par de jeunes désœuvrés (je m’imagine qu’ils sont jeunes), où l’indigence des échanges bat tous les records.

Parmi ces primitifs du Web, les plus irrécupérables sont sans doute ceux qui supposent que Kad Merad est juif pour la raison que « quatre-vingt-dix pour cent des gens que tu voies [sic] à la télé sont des Juifs » (sic).

Le cas de Merad
Que la proportion de Juifs soit relativement élevée parmi les personnes que l’on voit à la télévision, c’est incontestable. Mais encore faudrait-il ne pas trop exagérer cette proportion, ni se méprendre sur les raisons qui peuvent l’expliquer.

Cela dit, je ne serais pas étonné que la rumeur stupide de la judéité de l’acteur en question soit colportée également en dehors de ces mini communautés de zombies.

On peut remarquer, à ce propos, que le mot « origine » est une des premières propositions de Google associées à la requête « Kad Merad ».

Quoi qu’il en soit, Kad Merad est tout sauf juif. En effet, il est issu d’une famille algérienne et musulmane du côté de son père, Mohamed Merad, et d’une famille berrichonne et chrétienne du côté de sa mère, Jeanine Béguin.

Kad est le diminutif de Kaddour, un prénom arabe. Les deux frères de Kad Merad s’appellent Karim et Reda, et sa sœur s’appelle Yasmina. En outre, lui-même a appelé son premier fils Khalil.

Je n’ai rien à ajouter.


Sources : Wikipedia, purepeople.com

mardi 4 novembre 2014

Bram Stoker juif ? Comme Lincoln, sans doute...

C’est dans un périodique juif, le mensuel L’Arche il me semble, que j’avais lu un jour cette fable, sous la plume de quelque gratte-papier à qui il n’avait pas échappé que Bram était le diminutif d’Abraham. Il ne lui en avait pas fallu davantage pour croire opportun d’expliquer aux lecteurs que l’auteur de Dracula était juif. Sans doute cette personne avait-elle fantasmé aussi sur le nom de famille de l’écrivain et peut-être, également, sur quelque interprétation douteuse de certains aspects de son célèbre roman gothique, à supposer qu’elle l’ait lu.

Bram Stoker vous regarde.

Pourtant, comment pourrait-on imaginer un auteur juif écrivant une histoire dans laquelle l’hostie et le crucifix seraient les armes de choix pour triompher du mal ? Toujours est-il qu’on n’avait pas poussé bien loin les recherches.

L’écrivain anglo-irlandais, à l’origine, se prénommait bien Abraham, tout comme le président américain Lincoln et le mathématicien français Moivre, lesquels n’étaient pas plus juifs l’un que l’autre. Il avait été baptisé quelques semaines après sa naissance dans une église protestante, Saint John The Baptist, dans son bourg natal de Clontarf, près de Dublin.

Stoker n’est pas un nom porté par des Juifs. C’est un nom britannique qui dérive de l’anglais primitif stocc signifiant « souche » ou « tronc d’arbre ». Cette précision nous est donnée par un site internet irlandais sur les noms de famille, qui nous apprend aussi qu’au XIVe siècle, en Angleterre, le nom Stoker se retrouvait surtout dans les comtés du Sussex, du Kent, du Surrey et de l’Hampshire, que divers lieux y sont appelés Stoke, et que le nom Stoker pourrait aussi désigner celui qui abat les arbres.

La mère de Bram Stoker, Charlotte Matilda Thornley, était la fille du lieutenant Thomas Thornley et de Matilda Blake. Thornley et Blake ne sont évidemment pas des noms juifs.

En outre, le père d’Abraham Stoker s’appelait également Abraham Stoker (à propos des fils qui portent le même prénom que leur père, voir notamment mes articles sur Charlie Chaplin, sur Gustave Eiffel, sur Isaac Newton et sur les Rockefeller).


Sources : Alain Pozzuoli, Bram Stocker (Pascal Galodé) ; SurnameDB ; Wikipedia

dimanche 26 octobre 2014

Georges Frêche, catholique et pas juif

Georges Frêche, député et maire de Montpellier, était un grand ami des Juifs et d’Israël. Le comble est qu’il ait été accusé d’antisémitisme à la fin de sa vie, pour avoir déclaré que Laurent Fabius avait « une tronche pas catholique ». Il était pourtant connu pour ses provocations, lesquelles n’étaient pas toujours de très bon goût.

Si certains ont cru pouvoir affirmer qu’il était juif, était-ce simplement en raison de sa sensibilité pro-israélienne ?

Une légende du Hérault.

Ou bien, est-ce parce qu’il existe effectivement des Juifs qui s’appellent Frèche (plutôt avec l’accent grave) ? Ce patronyme, dans certains cas, est une variante de Fredj, un nom d’Afrique du Nord à consonance arabe.

Cependant, le nom Frèche, également sous la forme Frêche, est surtout porté dans le Sud-ouest de la France. Il s’agit d’un toponyme fréquent qui désigne le frêne.

Là est l’origine du nom de famille de Georges Frêche.

En effet, l’homme fort de Montpellier n’était pas juif et n’avait pas d’origines juives connues, comme le montrent les résultats de l’étude que Jean-Louis Beaucarnot a consacrée à sa généalogie (rfgenealogie.com).

Son père, Joseph Frêche, fils de paysans, était né en 1916 dans un village de l’Ariège, où sa famille était connue depuis le règne de Louis XIV.

Du côté de sa mère, Marie-Jeanne Commenges (ibid.), Georges Frêche avait de très anciennes racines dans l’ancien comté de Comminges.

Par ailleurs, les obsèques de Georges Frêche, le 27 octobre 2010, se sont déroulées en la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier (Wikipedia).

vendredi 24 octobre 2014

Juive, Michèle Alliot-Marie ? Alliot, non mais Alliot, quoi !

Michèle Yvette Marie-Thérèse Marie, divorcée de Michel Alliot, est la fille de Bernard Marie et de Renée Leyko. Le nom polonais de sa mère est une raison possible des affirmations de quelques désaxés, selon lesquelles elle serait « sioniste » ou même « juive ».

Comme s’il n’y avait jamais eu une immigration polonaise en France, abstraction faite des Juifs !

Catholique, pratiquante...

On notera aussi qu’à l’instar de Nicolas Sarkozy, cette ministre était trop « philosémite » et pro-israélienne aux yeux des ennemis d’Israël, tout en étant trop pro-arabe et anti-israélienne du point de vue – tout de même un peu plus sensé – des défenseurs d’Israël.

Les positions d’une personnalité dans ce domaine ne sont certes pas un critère probant pour dire si elle est juive ou non. On sait qu’il existe, malheureusement, des Juifs qui condamnent publiquement le judaïsme ou l’État d’Israël tout en se revendiquant juifs. Il existe aussi des non-juifs qui admirent le peuple juif et qui sont pro-israéliens.

Cependant, même avec toutes les réserves que suppose l’interprétation d’un discours prononcé par un dirigeant politique, il me semble que jamais une personnalité juive n’aurait pu tenir des propos comme « je mesure le rôle des Juifs d’Europe dans la cohésion de nos sociétés » ou « je connais leur attachement aux valeurs humanistes » (discours devant le Congrès juif européen en 2010). En effet, c’est là, très clairement, l’expression d’un point de vue extérieur.

Surtout, outre que Michèle Alliot-Marie n’a vraiment pas le type, il est très difficile d’imaginer des Juifs ayant pour patronyme Marie et donnant à leur fille un prénom comme Marie-Thérèse.

Dans une interview accordée en janvier 2008 à La Croix, « M.A.M. » précisait : « Dans ma sphère privée, je suis catholique, pratiquante. [...] Je pratique sans ostentation. Je vais à la messe, tout le monde le sait. »

jeudi 23 octobre 2014

Elvis Presley, juif par son arrière-arrière-grand-mère ?

Je lis avec intérêt ce qu’écrit Guy Millière et je le tiens en haute estime, mais je ne suis pas obligé de le croire quand il affirme, par exemple, qu’Elvis Presley était juif (dreuz.info), pas plus que je ne suis obligé de suivre un Simon Wiesenthal écrivant que Christophe Colomb était juif.

L’histoire d’un détail...

Les doutes de certains lecteurs ont amené Guy Millière à préciser quelles étaient ses références, un article de Jeff Swope dans The Jewish Weekly (2010), un article du magazine juif américain tabletmag.com et l’ouvrage d’Elaine Dundy Elvis and Gladys.

L’article de Jeff Swope est inaccessible, la seconde référence suggère seulement qu’une arrière-arrière-grand-mère d’Elvis, côté maternel, aurait été juive, et d’après la troisième source, son arrière-grand-mère l’aurait été aussi.

Dans cette hypothèse, il faudrait considérer que le « King » était au moins aussi juif que Muammar Kadhafi.

Selon Wikipedia (en anglais), rien n’indique qu’Elvis Presley ou sa mère auraient jamais fait cas d’une ascendance juive. Pour le chroniqueur américain Nate Bloom comme pour les administrateurs du site Jew Or Not Jew, cette histoire d’ascendance juive du chanteur ne serait que pure invention. Sorry, Guy...

Né dans le Mississippi, Elvis Aaron Presley était le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il avait des ancêtres écossais, irlandais et français (normands), et une des arrière-grand-mères de sa mère était Cherokee.

Comme on peut le lire sur un forum en ligne, Elvis Presley s’intéressait à toutes les religions et prisait les symboles juifs aussi bien que les symboles chrétiens, mais c’était sans doute parce que, selon ses propres dires, il ne voulait pas rater le paradis à cause d’un détail. En réalité, il était bel et bien chrétien, et pas juif.

En effet, il avait grandi au sein d’une famille chrétienne très religieuse qui fréquentait régulièrement l’Église de la Pentecostal First Assembly of God, dans laquelle les fidèles chantaient du gospel.

On peut arborer un symbole juif même sans être juif. J’ai connu personnellement au moins trois personnes non juives qui, à l’instar de Doc Gynéco, paraissaient en public avec une étoile de David en pendentif.

Smith et Presley ne sont pas, en principe, des patronymes portés par des Juifs. Elvis Presley avait reçu comme second prénom Aaron, mais les prénoms bibliques sont courants chez les protestants américains. Il convient de noter, surtout, qu’il avait reçu comme premier prénom le nom intermédiaire – en l’occurrence, le second prénom – de son père : indice supplémentaire suggérant qu’il n’était pas juif.

Enfin, un coup d’œil à la tombe de sa mère et à la sienne permet d’en avoir le cœur net (photos ci-dessus).

mercredi 22 octobre 2014

François Rebsamen, juif selon des sources louches

Le journaliste Jacques Benillouche affirmait sur son blog (Temps contre temps), en mai 2012, que le Dijonnais François Rebsamen était juif – rapport à son nom, je suppose – et franc-maçon.

Que Rebsamen soit franc-maçon, c’est très vraisemblable. On croit savoir qu’il est membre du Grand-Orient de France. En revanche, qu’il soit juif, ce n’est qu’une invention de plus.

Le père de François Rebsamen...

Le père de François Rebsamen était Erich Gottfried Rebsamen, né à Stuttgart, dont Libération précisait le 15 mai 2003 qu’il était alsacien, protestant et fonctionnaire, alors que Wikipedia en fait un garagiste suisse de confession catholique.

Il faudrait savoir. Mais dans les deux cas...

Erich Gottfried Rebsamen était lui-même le fils d’Ernst Rebsamen, suisse et protestant, et cuisinier au restaurant Lugano à Mulhouse.

François Rebsamen a nié que son père ait été collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale (cf. M.A. Labet de Bornay) et a précisé que celui-ci, pour ne pas être enrôlé dans l’armée allemande, avait choisi de prendre la nationalité suisse.

La mère de François Rebsamen, Denise Agron, catholique selon des précisions données par Libération, était la fille du professeur Édouard Agron, chirurgien et homme politique originaire de Briennon. En 1940, celui-ci avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Agron serait un patronyme méridional, malgré une prédominance dans la Seine-et-Marne, désignant le héron (voir par exemple geneabook.org).

Pas plus que Rebsamen, le patronyme Agron n’est un nom porté par des Juifs.

Hector Guimard, juif par alliance ?

Hector Germain Guimard est né à Lyon le 25 mai 1867 « dans une famille sur laquelle on est encore très mal renseigné » (Encyclopaedia Universalis).

On sait cependant que sa mère était lingère et son père orthopédiste. On sait aussi que par la suite, son père tiendra un gymnase à Paris, boulevard Malesherbes.

La synagogue de la rue Pavée

Dans ce qui précède, rien n’indique qu’Hector Guimard aurait été juif, et surtout pas son nom. Guimard est un patronyme surtout porté dans le Morbihan. Certains lui prêtent une origine germanique, mais selon Jean Tosti, par exemple, ce serait plutôt une variante du nom breton Guimarch ou Guivarch.

Je ne vois donc que deux explications possibles à la rumeur selon laquelle Hector Guimard aurait été juif.

La première est qu’il a été l’architecte de la synagogue de la rue Pavée, à Paris.

On admettra que ce n’est pas un élément très probant.

La seconde explication éventuelle est qu’aux prémisses de la Seconde Guerre mondiale, Hector Guimard s’est exilé aux États-Unis, plus précisément à New York, avec son épouse et qu’il semblerait qu’il ait fait ce choix par crainte de l’antisémitisme sachant que celle-ci, née Adeline Oppenheim, était juive.

Ce qui laisse pourtant entendre, et de façon très claire, que lui-même ne l’était pas.


Sources : geneanet.org, lartnouveau.com, Jean Tosti, universalis.fr et wikipedia.org.

lundi 20 octobre 2014

Mouammar Kadhafi, un Juif porté au pouvoir par Israël ?

Dans son essai West of Kabul, East of New York (MacMillan, 2003), l’écrivain américano-afghan Tamim Ansary rapporte une conversation à laquelle il avait assisté à Tanger en 1980 : à la question de savoir si Kadhafi était « un bon musulman », celui qui passait pour le membre le plus sage du groupe répondait que Kadhafi était un Juif placé au pouvoir en Libye par les Israéliens dans le but de ternir la réputation de l’islam (cité par Phyllis Chesler dans Le Nouvel Antisémitisme, Eska, 2005).

Il faut savoir que dans les pays arabes et plus généralement dans le monde musulman, où ce genre de racontar grossier et ridicule est monnaie courante, une technique souvent utilisée pour discréditer un adversaire consiste à le désigner comme juif (voir aussi mon article sur Ahmadinejad).

Question de Ghous ?

Une Israélienne d’origine libyenne, Gita Boaron, a prétendu être la cousine de Kadhafi et l’avoir connu enfant. Sa tante, la sœur de son père, aurait épousé un Arabe musulman et se serait convertie à l’islam, puis elle aurait fui son mari parce qu’il la battait. Elle se serait remariée avec un autre Arabe musulman avec qui elle aurait eu deux enfants, dont une fille qui aurait été la mère de Kadhafi. Ces dires invérifiables sont rapportés par jssnews.com, mais aussi, pour partie, par la version électronique du magazine américain The Economist, economist.com.

Toujours est-il que Mouammar Kadhafi est né dans une famille de Bédouins du clan des Ghous, lequel appartient à la tribu des Kadhafa (d’où son nom d’usage), et a reçu une éducation islamique (Wikipedia). Il a appelé son premier fils Mohamed et a également donné à ses autres enfants des prénoms typiquement musulmans. Il a toujours affiché une foi musulmane ardente, même s’il s’est livré à des interprétations réformistes et parfois singulières de l’islam. En outre, il a financé des opérations de prosélytisme à l’échelle internationale. Il a notamment distribué des exemplaires du Coran en France en 2007, tout en déclarant qu’il souhaitait que l’islam devienne la religion majoritaire de l’Europe.

Outre ses nombreuses diatribes contre Israël, et avant de préconiser son remplacement par un nouveau pays qui s’appellerait « Isratine », le colonel Kadhafi a soutenu diverses organisations « palestiniennes » et s’est rendu complice, en 1976, des terroristes qui ont détourné sur l’Ouganda un avion provenant d’Israël et séquestré les passagers qu’ils avaient identifiés comme juifs.

Dans ces conditions, considérer Kadhafi comme juif sous prétexte que sa grand-mère maternelle serait née d’une Juive (à supposer que ce soit vrai) est passablement grotesque.

Si on lit bien...

Entendons-nous bien, je ne prends pas position ni pour ni contre le principe de matrilinéarité. Ce principe, codifié dans le Talmud, serait issu d’une loi orale remontant à Moïse. Toutefois, dans son excellent ouvrage Une histoire des Juifs (Livre de poche, 1970), le rabbin Josy Eisenberg, sans doute pas une des plus mauvaises références en la matière, explique que le critère de la matrilinéarité aurait été adopté par les rabbins pour des raisons humanitaires, en un temps où les persécutions contre les Juifs s’accompagnaient de nombreux viols.

Quoi qu’il en soit, on peut comprendre l’énoncé « est juif quiconque est né de mère juive » comme faisant référence à une mère qui ferait partie, de façon évidente, d’une communauté juive.

En revanche, interpréter ce principe comme une loi mathématique aboutirait à un non-sens : il suffirait que la mère de la mère de la mère... de votre mère soit née d’une mère juive pour que vous le soyez également, quels que soient le vécu, les origines, la culture et la religion de tous vos ascendants. Dans cette optique, il faudrait tenir pour juif Mouammar Abou Minyar Abd-al-Salam al-Kadhafi, musulman fervent élevé par des parents musulmans eux-mêmes issus de familles musulmanes, dirigeant d’un pays de l’OCI, ce même Kadhafi qui a spolié et expulsé les derniers Juifs de Libye et fait construire une autoroute sur le cimetière juif de Tripoli...

... et en même temps, en vertu du même principe, il faudrait considérer comme non-juifs aussi bien Anouk Aimée, Pierre Arditi et Elisabeth Badinter que Laurent Fabius, Charlotte Gainsbourg, Judith Godrèche, Laurence Haïm, Jenifer, Matthieu Kassovitz, Arnö Klarsfeld et Bernard Kouchner ainsi que Claude Lelouch, Patrick Modiano, Roman Polanski, Alexandra Rosenfeld, Elsa Zylberstein et j’en oublie.

samedi 18 octobre 2014

Alain Souchon, de quelle souche ?

Il a le type : ses cheveux frisés, son nez… Ne dirait-on pas le croisement d’Arnaud Apoteker et de Jack Lang ?

Certes. Mais on pourrait tout aussi bien envisager le croisement de Bourvil et d’Albert Dupontel, par exemple.

Mais le patronyme Souchon, ne serait-il pas apparenté à Chouchan et à ses variantes, Chouchane, Chouchena, Soussane, Soussan, etc. ?

Helvéto-ardéchois né au Maroc...

La réponse est non. Souchon est un nom français, le diminutif de souche, dont on observe une prédominance autour de l’Ardèche (genealogie.com).

Autre source possible du fantasme de sa judéité, Alain Souchon est né au Maroc et il s’appelle en réalité Alain Kienast.

Or, Kienast est un nom germanique, tout simplement. Le footballeur Roman Kienast, par exemple, est autrichien. On trouve aussi des Kienast allemands, suisses et alsaciens.

En fin de compte, bien que le vrai nom d’Alain Souchon soit Alain Kienast et qu’il soit issu d’une famille suisse, il semble que Souchon soit bel et bien le nom de son père biologique.

Quant à sa mère, Marie-Madeleine Lemaître, dite Madeleine Lemaître, qui écrivait sous le pseudonyme de Nell Pierlain, rien, absolument rien, n’indique qu’elle aurait été juive. Tout au contraire, son prénom véritable, Marie-Madeleine, laisse fortement penser qu’elle était issue d’une famille chrétienne.

Quoi qu’il en soit, on ne s’étonnera pas outre mesure d’apprendre que le chanteur figure sur certaines listes de personnalités censées être juives, que publient sur leurs blogs des gens qui n’ont pas les yeux en face des trous.

Pour autant, il est inutile, me semble-t-il, d’aller chercher plus loin.

vendredi 17 octobre 2014

Michel Garroté, catholique et pro-israélien

« Je suis suisse et catholique. Je me suis rendu en Israël à cinq reprises entre 1983 et 2011. Et avant cela, j’ai été pendant quelques années un supporter inconditionnel et servile de l’OLP. [...]

En [...] 1983, je suis arrivé athée à Jérusalem. Et j’en suis reparti croyant. À mon retour en Europe, j’ai fait les démarches pour devenir catholique. J’avais 26 ans. [...]


« Je suis suisse et catholique. »

Je n’ai aucune origine juive. [...]

En 2007, j’ai participé à la création et au développement de dreuz.info, qui à l’époque, s’appelait drzz.fr. J’en suis devenu le rédacteur en chef en 2008 et je le suis toujours en 2014.

Le fondateur de dreuz.info, alias drzz.fr, est, comme moi, suisse et catholique. Lui non plus n’a pas d’origines juives.

Dès 2007, lui et moi avons affiché clairement le fait que dreuz.info était un blog chrétien. [...]

Personnellement, je trouve assez comique que dreuz.info et moi-même soyons considérés comme juifs par ceux que nous insupportons et qui, pour tout dire, sont tous français. »


© Michel Garroté, (ancien) rédacteur-en-chef de dreuz.info (anciennement connu sous le nom de Miguel Garroté)


Sources : dreuz.info, « Je ne suis pas juif et dreuz.info non plus n’est pas juif », juin 2014.

Besancenot, juif et sioniste comme je suis arabe et islamiste

Certains détraqués publient sur leurs sites internet des listes de personnalités « sionistes » dans lesquelles ils incluent quiconque ne leur paraît pas suffisamment hostile à Israël. Je n’ai pas encore compris comment ils réussissaient à y faire figurer, outre Michèle Alliot-Marie, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, même un « anti » obsessionnel comme le sinistre Olivier Besancenot.

Sur un de ces sites de déments propagateurs de théories du complot, celui-ci est même carrément désigné comme juif. Serait-ce parce qu’il a fréquenté Alain Krivine et sa fille ?

Entre cette version et l’original, on
admettra que la différence est ténue.

Pourtant, le Tintin postal n’a visiblement rien de juif : ni son patronyme, ni sa sensibilité, ni ses idées, ni son visage, ni ses oreilles de troll.

L’histoire et la géographie du nom Besancenot sont éloquentes (geopatronyme.com) : une forte concentration autour de la Haute-Saône et de nombreuses références au cours du XIXe siècle dans divers départements français.

Parmi les candidats aux diverses élections (présidentielles, régionales, municipales), il est le seul à mentionner, et de façon systématique, les « Palestiniens » dans ses tracts de campagne.

Il s’est aussi distingué, si je puis dire, en défilant dans la rue et devant les caméras de télévision tout en scandant « Sharon assassin ».

Plus récemment, il est allé jusqu’à suggérer que si des équipes de secours israéliennes s’étaient rendues en Haïti après l’ouragan et y avaient installé un hôpital de campagne, c’était pour y prélever des organes : il est difficile d’imaginer même le Juif le plus antisémite débitant un ragot aussi immonde.

jeudi 16 octobre 2014

Pascal Bruckner, pris pour un intellectuel juif

Je l’avoue, jusqu’à la sortie de son ouvrage autobiographique Un bon fils en 2014, j’étais de ceux, plutôt nombreux il est vrai, qui avaient toujours associé Pascal Bruckner aux « intellectuels juifs » (myboox.fr).

Son nom y était peut-être pour quelque chose, bien que je sache pertinemment que le compositeur Anton Bruckner n’était pas juif du tout. Certes, il y avait aussi ses liens et ses affinités avec Alain Finkielkraut.

Le fils ne priait pas pour le père...

« L’ex-partenaire de Finkielkraut s’amuse qu’on le croie juif, et plus encore, qu’on salue ses dénégations d’un « Je comprends » compatissant », commente Luc Le Vaillant (liberation.fr).

Ancien élève des Jésuites, Pascal Bruckner est le fils d’une mère catholique et d’un père protestant. Lui-même est athée.

En outre, son père était un antisémite fanatique qui voyait des Juifs partout (comme c’est visiblement le cas d’un certain nombre de lecteurs du présent blog), et qui considérait son STO chez Siemens comme « la plus belle partie de [son] existence » (nouvelobs.com).

Dans Un bon fils, Bruckner nous révèle « les détails effrayants de son enfance passée à prier chaque jour pour voir mourir son père antisémite et raciste » (myboox.fr).

« Après tout, ma fille est juive », nous déclare-t-il cependant. Est-ce à dire que la mère de sa fille est juive, ou que sa fille s’est convertie ? Il n’en dit pas davantage dans l’interview en question.

On pourra aussi se référer à une intéressante interview de Pascal Bruckner accessible en ligne, sur le site internet Akadem.

samedi 27 septembre 2014

Si Emmanuelle Seigner était juive, je serais duc de Bourgogne...

Il aura sans doute suffi qu’Emmanuelle Seigner épouse Roman Polanski pour qu’une rumeur commence à courir, attribuant une appartenance juive à la comédienne et par la même occasion, à sa sœur Mathilde.

Il serait logique que cette judéité imaginaire soit attribuée également à l’autre sœur, Marie-Amélie, ainsi qu’à la mère, Françoise Seigner.

O come, O come, Emmanuelle...

Cependant, comme je l’ai souligné dans mes précédents articles, la logique n’est généralement pas ce sur quoi se fondent les spéculations concernant l’appartenance ou la non-appartenance de telle ou telle personne au peuple juif.

Toujours est-il que le grand-père, le fameux comédien Louis Seigner, un Dauphinois né en 1903 dans un hameau au fin fond de l’Isère, semble être devenu juif, lui aussi, à titre posthume.

Le fait que le nom de famille Seigner se termine en « -er » comme un grand nombre de patronymes à consonance germanique, dont certains peuvent être portés par des Juifs ashkénazes, aura certainement facilité la chose (voir, par exemple, mon article consacré à Mylène Farmer).

À quoi cela tient, décidément...

Le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot a étudié les racines de la « dynastie Seigner », dont les origines sont principalement dauphinoises du côté du père, comme le confirme la carte de France des Seigner, et bourguignonnes du côté de la mère, dont le nom de jeune fille est Ponelle. Je renvoie donc le lecteur au court article que le généalogiste a publié sur ce sujet.

mercredi 17 septembre 2014

Christian Jacob, juif et paysan ?

« On m’a demandé si DSK était le candidat des bobos. J’ai répondu avec la fibre du paysan. »
— Christian Jacob (www.lejdd.fr)

Il s’appelle Jacob, il est brun… et il a un long nez. Il n’en aura sans doute pas fallu davantage pour que l’expression « Christian Jacob juif », au moment où ces lignes sont écrites, soit la deuxième des suggestions de recherche associées à ce nom sur Google. Un peu plus loin viennent « Christian Jacob religion » et « Christian Jacob confession ». À votre avis, à quelle religion ou confession peuvent bien penser ceux qui envoient de telles requêtes sur Internet ?

La fibre du paysan...

Il en va de même pour Jacob que pour David et Simon : c’est certes un patronyme porté par des Juifs comme François Jacob ou Simone Veil (née Jacob), mais il est porté plus souvent encore par des non-juifs. En l’occurrence, ce nom est surtout courant chez les Alsaciens.

Par ailleurs, je me répète, le prénom Christian est fort peu prisé chez les Juifs, ce qu’une personne au cerveau normalement constitué doit pouvoir comprendre.

Il se trouve aussi que je connais personnellement un autre Christian Jacob qui est d’origine alsacienne, et évidemment pas juif.

Imagine-t-on un Juif, quelles que soient ses opinions politiques et ses attaches au judaïsme, déclarant publiquement que telle personnalité connue pour être juive, Dominique Strauss-Kahn par exemple, n’incarne pas « l’image de la France des terroirs et des territoires » ?

Enfin, on m’accordera qu’un fils et petit-fils d’agriculteurs français « enracinés à droite » (www.lefigaro.fr), prénommé Christian, né à Rozay-en-Brie, titulaire d’un brevet d’études professionnelles agricoles, lui-même agriculteur-éleveur et ayant exercé des responsabilités dans le syndicalisme agricole, et dont la mère avait pour nom de jeune fille Gallet et la mère de son père, Rabot (illus-tree.voila.net), a environ zéro chance d’être juif.

Au cas où la mesure ne serait pas assez pleine, on remarquera que le prénom Auguste était commun à son grand-père paternel et au père de celui-ci (à propos des prénoms communs au père et au fils, voir mes articles précédents).

lundi 14 juillet 2014

Dalida fut certes l’amie d’un chanteur juif...

Dalida, de son vrai nom Yolanda Cristina Gigliotti (Wikipedia), a chanté dans diverses langues, entre autres en hébreu. De là pourrait venir la rumeur de sa judéité, ce qui serait évidemment ridicule puisqu’elle a chanté aussi en allemand et en japonais.

Autre mauvaise raison possible de la rumeur, le chanteur israélien Mike Brant était un grand ami de Dalida et celle-ci avait contribué à son succès en France en lui permettant de chanter en première partie de son concert à l’Olympia en 1971. Elle avait aussi été la première à lui rendre visite après sa première tentative de suicide, en 1974 (ibid.).

Il manque un espace, mais il ne
manque pas la croix chrétienne !

Enfin, il y a peut-être son patronyme. Peut-être existe-t-il des Gigliotti juifs, mais ce nom est surtout porté par des non-juifs : de même que le patronyme Simon, par exemple, est porté par des Juifs mais bien plus souvent encore par des Français de souche, d’origine normande notamment.

Gigliotti, [...] forme italienne de gillier, nom de personne d’origine germanique issu de gisl, otage et hari, qui signifie armée (genealogie.com).

Il existe des footballeurs juifs, surtout en Israël, mais concernant les deux joueurs qui portent ce nom, le Français David Gigliotti, d’origine argentine du côté paternel, et l’Argentin Emanuel Gigliotti, ils ne sont vraisemblablement pas juifs (les noms italiens sont très courants en Argentine).

Avec Cristina comme deuxième prénom, une scolarité dans une école religieuse (catholique) et des parents originaires de Calabre, Dalida avait peu de chances d’être juive. Il me semble que la croix gravée sur sa sépulture (photo ci-dessus) nous permet de trancher pour de bon la question.

mardi 8 juillet 2014

Carla et Valeria Bruni Tedeschi, absolument pas juives !

Concernant Carla Bruni et sa sœur Valeria Bruni Tedeschi, l’origine de la rumeur stupide selon laquelle elles seraient juives ou « demi-juives » est évidente : leur grand-père putatif, Virginio Bruni Tedeschi, était né au sein de « la communauté juive de Turin » (Wikipedia).

Cependant, celui-ci « se convertit pendant la Seconde Guerre mondiale et épous[a] une catholique » (ibid.).

Qui croit que l’on peut être juive
par le père de son beau-père ?

Son fils, le musicien Alberto Bruni Tedeschi, père putatif de Carla et père de Valeria, n’était donc pas juif. Il était même catholique et a composé une messe (voir son site Internet personnel).

En outre, si j’ai employé le mot putatif, c’est parce que le père biologique de Carla n’était pas Alberto Bruni Tedeschi, mais un certain Maurizio Remmert (jewornotjew.com, Le Figaro, Voici).

Leur mère, Marisa Borini, est née d’une mère française originaire de Saint-Étienne, Renée Planche, et d’un père italien, Carlo Domenico Borini (Wikipedia).

Le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot s’est intéressé en particulier aux ancêtres français de Carla Bruni, qui étaient originaires de Savoie et des Hautes-Alpes. La grand-mère maternelle de Carla s’appelait Renée Planche et n’avait aucun ancêtre juif connu, même en remontant quatre générations en arrière :

« On lui découvre notamment des ancêtres Dupenloup ou Dupanloup, à Evires, berceau de cette très prolifique famille qui donnera deux évêques, dont le plus connu, Félix Dupanloup (1802-1878)... » (J.L. Beaucarnot). Pour plus de renseignements, Jean-Louis Beaucarnot nous propose un dossier sur les racines françaises de Carla Bruni.

Carla Bruni n’a donc aucun grand-parent juif et aucune ascendance juive connue. Quant à Valeria, elle a un seul grand-parent né juif, mais converti avant la naissance de ses enfants. Ses deux parents, Alberto et Marisa, étaient catholiques et avaient chacun deux parents catholiques.

jeudi 3 juillet 2014

Jaurès, socialiste imbécile

Jean Jaurès, un Juif ? C’est un camarade d’études, lui-même juif, qui, le premier, m’avait gratifié de cet invraisemblable scoop.

Pourquoi Jean Jaurès aurait-il été juif ? Sans doute en vertu d’un rapprochement douteux entre son patronyme et d’autres noms en « -ès » comme Adès, Baranès, Chaliès, Mendès...

Or, il existe en France de nombreux noms en « -ès » qui n’ont rien de juif. Grouès, par exemple, était le vrai nom de l’abbé Pierre. Autre exemple, l’antisémite Maurice Barrès, connu pour avoir notamment déclaré : « Que Dreyfus soit coupable, je le conclus de sa race. »

Jaurès ? Vous voulez rire ?

Jean Jaurès, lui, avait pris parti pour Dreyfus. Et cependant, en matière de préjugés à l’encontre des Juifs et même, d’antisémitisme délirant, il n’était pas en reste :

Nous savons bien que la race juive [...] toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain [...] manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d’extorsion. (Discours de Tivoli, 1898).

Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les Juifs, c'est que, par l’usure, par l’infatigable activité commerciale et par l’abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique. [...] En France, l’influence politique des Juifs est énorme mais elle est, si je puis dire, indirecte. Elle ne s’exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l’argent. Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. Ici, ils ont, en plus d’un point, la double force de l’argent et du nombre. (Son article « La question juive en Algérie » publié le 1er mai 1895 dans La Dépêche).

À la même époque, ou peu de temps plus tard, un certain August Bebel disait que l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles.

Comme l’écrivait un de mes lecteurs à propos de mes « Juifs qui ne le sont pas » : « Pour certains, c’est bien dommage, pour d’autres, c’est bien tant mieux. »

vendredi 6 juin 2014

Kuster n’est pas Huster

Depuis que Brigitte Kuster, mairesse du XVIIe arrondissement de Paris, a accueilli un colloque sur l’antisémitisme dans sa mairie le 7 avril 2014, certains se demandent si elle ne serait pas juive, et il semble que d’autres en soient même convaincus.

De façon très classique, le fait qu’elle porte un nom à consonance germanique y aura sans doute contribué. Sans compter la ressemblance avec le patronyme de Francis Huster.

Et d’une, et de deux...

Une élue n’a évidemment pas besoin d’être juive pour accueillir des orateurs qui étudient et combattent l’antisémitisme. D’autres élus non juifs, comme Claude Goasguen ou comme le regretté Pierre-Christian Taittinger, par exemple, l’ont fait avant elle.

Brigitte Kuster est née Brigitte Thomas (lepoint.fr), son père a été prisonnier de guerre (et non pas déporté), et avec ses parents elle a voyagé notamment à Alep et à Tripoli (ibid.).

Tout cela n’indique pas que Brigitte Kuster pourrait être juive, bien au contraire.

Brigitte Kuster porte le nom de son mari, Gérard Kuster, et d’une.

Kuster est un nom alsacien et lorrain, et de deux.

Ce nom désigne le gardien du trésor de l’église ou le sacristain, et de trois (voir le site internet Genealogie.com). Voilà pour le nom.

On aurait pu aussi imaginer qu’un monsieur Kuster, non juif, ait épousé une Juive, mais il n’en est rien. On sait que Gérard Kuster est protestant, mais on sait aussi que Brigitte Kuster, née Brigitte Thomas, est catholique (lepoint.fr).


Sources : lepoint.fr, Genealogie.com

mercredi 7 mai 2014

Carlos (le chanteur), un Juif ?

« Mais qu’est-ce ’ tu bois, Doudou, dis-donc ? » ... « Oasis, Oasis, c’est bon, c’est bon... »

Avec sa corpulente bonhomie, sa bonne humeur et ses chemises hawaïennes, il nous faisait inévitablement penser au « Club Med » !

D’ailleurs, il avait obtenu un disque d’or pour Cocotte en papier, une chanson qui y faisait clairement allusion : « Je suis ton G.M., tu es ma G.O., c’est presque aussi bien que chez Trigano ».

Le chanteur, pas le terroriste...
mais quand même, il ne l’est pas.

Est-ce pour cette raison que certains l’avaient pris pour un Juif ?

Je sais bien que « le Club » a été fondé par des Juifs et a toujours compté beaucoup de Juifs parmi ses « gentils membres », mais tout de même...

Ou bien, en raison de ses cheveux très bruns et très frisés et de ses yeux sombres ? Certes, il avait « le type », comme on dit (même si on le dit de moins en moins).

Ou encore, est-ce parce qu’il était le fils de Françoise Dolto, que certains croyaient juive ?

Dans quel sens faut-il donc envisager cette double méprise ?

Carlos s’appelait en réalité Jean-Chrysostome Dolto. Il était le fils de Boris Ivanovitch Dolto et de Françoise Dolto, née Marette. Wikipedia nous indique qu’il était « resté très attaché à la foi de l’Église orthodoxe » (sic).

Avec un tel prénom, il pouvait être chrétien orthodoxe et le rester, en effet. Cela nous confirme aussi que son père était orthodoxe et donc, pas plus juif que sa mère, laquelle était catholique.


(voir aussi la photo de la sépulture familiale, au cimetière de Bourg-la-Reine)