vendredi 22 avril 2016

NKM avait un ancêtre juif il y a deux siècles

Sur ma page consacrée à Dalida, on peut lire le commentaire d’un antisémite à l’ancienne qui se croit encore au temps de Pétain, affirme que « c’est le physique qui fait le Juif » et cite entre autres exemples ce détail qu’il aurait observé chez Nathalie Kosciusko-Morizet : la « paupière légèrement bridée et un peu tendue[,] proche du nez ».

Notons que ce dément a aussi relevé, en guise de « caractéristiques physiques typiques » des Juifs, des oreilles sans lobe : il ne m’a jamais rencontré, et c’est à croire qu’il n’a même jamais vu Alain Finkielkraut en photo.

Deux siècles, ou un peu moins...

L’état-civil complet de « NKM » est Nathalie Geneviève Marie Kosciusko-Morizet, ce qui constitue déjà un premier indice de « non-judéité ».

Côté paternel, son plus lointain ancêtre connu, Abraham Salomon Kościuszko (1821-1917) était arrivé de Pologne sous Louis-Philippe (Jean-Louis Beaucarnot, Le Tout politique, L’Archipel, 2011, p. 157). Il était juif, certes, et sachant que son épouse s’appelait Jeannette Marx, on peut supposer que son fils Louis était juif aussi. Certes.

Le grand-père paternel de Nathalie, Jacques Kosciusko, père de François Kosciusko-Morizet, était le fils de Charles Kosciusko, lui-même fils de Louis. Il avait épousé Marianne Morizet, fille de l’homme politique socialiste André Morizet. Il fut professeur au lycée de Grenoble en 1941, au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés en 1942 puis au lycée Buffon à Paris en 1943 (et résistant), et par la suite, ambassadeur de France aux États-Unis.

Outre que les Morizet n’étaient pas juifs (geneanet.com), il est assez difficile d’imaginer, compte tenu de la tradition antisémite prévalant au Quai d’Orsay, qu’un ambassadeur de France puisse l’être. Il est surtout difficile d’imaginer, compte tenu du « Statut des Juifs » édicté par Pétain et des rafles, qu’un Juif aurait pu exercer comme professeur en région parisienne en 1942 et à Paris en 1943.

Par sa mère Bénédicte Treuille, NKM descend d’une ancienne famille bourgeoise de la région de Châtellerault. Elle serait une lointaine descendante de Lucrèce Borgia (Wikipedia). Autant dire qu’elle n’a pas d’ancêtres juifs connus du côté maternel.

Enfin, on sait qu’elle est de confession catholique (Soazig Quéméner, NKM - La Présidente, Lattès, 2014, p. 153).

Il aura donc suffi qu’un ancêtre ayant vécu il y a plus d’un siècle soit identifié comme juif, ou si l’on préfère, qu’un seul de ses seize arrière-arrière-grands-parents le soit, pour que l’on spécule sur les « origines juives » de la dame (qu’elle-même revendique, semble-t-il, au titre de la diversité culturelle, comme si la culture était affaire de gènes ou de généalogie).

En fin de compte, voir en NKM une Juive, c’est faire plus fort encore qu’avec Sarkozy et son grand-père juif converti, plus fort qu’avec Lénine et son arrière-grand-père juif... plus fort même, d’une certaine façon, qu’avec Kadhafi et sa très hypothétique arrière-grand-mère juive !

jeudi 31 mars 2016

Qui a dit que Lucie Aubrac était juive ?

Lucie Aubrac aurait été juive ? Je ne sais plus où j’ai lu cette assertion fausse. Ou bien, je l’ai entendue, de la bouche d’une de mes connaissances.

Le mari de Lucie Aubrac, Raymond Samuel, plus connu sous le nom de Raymond Aubrac, était effectivement juif, et c’est sans doute de là que provient le bobard, ou la méprise, la concernant.

Juive par son mari ?

Lucie Bernard est née à Paris, mais ses deux parents étaient originaires de Saône-et-Loire.

Son père, Louis Bernard, était issu d’une famille de cultivateurs de la région de Cluny.

Sa mère, qui s’appelait Louise Vincent, était domestique. Il semblerait qu’elle soit née dans une famille de vignerons, du côté de La Chapelle-de-Guinchay.

Sachant cela, il est déjà difficile d’imaginer que Lucie Aubrac, née Lucie Bernard et dont la mère avait pour nom de jeune fille Vincent, aurait pu être juive ou compter des Juifs parmi ses ascendants proches.

Même s’il existe des Juifs en Bourgogne, même s’il existe des Bernard juifs, et même s’il existe des vignerons juifs.

Par ailleurs, on sait que Lucie Bernard, dans sa jeunesse, a fréquenté une communauté de Quakers avant de devenir communiste, mais il n’apparaît nulle part dans sa biographie – ni dans l’examen de sa sépulture – qu’elle se serait rapprochée du judaïsme d’une manière ou d’une autre.

Raymond Samuel, à l’instar de son épouse, a été incinéré, ce qui constitue un indice parmi d’autres de son éloignement de la tradition juive.

mardi 29 mars 2016

Theodore Roosevelt, son nom et ses origines

Crétins de « conspis », qui colportent la rumeur d’un président Roosevelt juif, Theodore Roosevelt ou bien Franklin D. Roosevelt, selon les cas, ou selon la météo (sans doute les confondent-ils), dont le vrai nom aurait été Rosenberg, ou bien Rosenfeld : on se demande où ils vont chercher cela.

Peut-être leur suffit-il que Theodore Roosevelt ait été le premier président à nommer un représentant de la minorité juive à un poste ministériel aux États-Unis ? Ou bien, qu’il ait porté le même prénom que Herzl ? Allez savoir.

Théodore, version grecque
du prénom hébreu מתתיהו ?

Je termine donc (du moins, provisoirement) ma série des présidents américains avec le vingt-sixième dans l’Histoire, Theodore Roosevelt, à propos de qui la rumeur absurde m’était parvenue il y a longtemps déjà.

Il était le fils de Theodore Roosevelt Senior et de Martha Bulloch. Lui même a nommé son premier fils Theodore. Ici encore nous avons, et de façon répétée, l’exemple d’un fils qui porte le même prénom que son père, ce qui est en contradiction totale avec la tradition juive en la matière.

En outre, on sait que les Roosevelt descendaient d’émigrés hollandais et que Theodore avait été éduqué par ses parents dans la tradition calviniste.

Comme mentionné dans mon article sur FDR, Roosevelt est un nom hollandais et les Roosevelt ont toujours été chrétiens.

Bulloch n’est pas davantage un nom porté par des Juifs, et les Bulloch étaient évidemment des « Gentils » (voir aussi mon article sur Sandra Bullock). Martha Bulloch est enterrée à la chapelle du cimetière de Green-Wood, à Brooklyn.

Pour reprendre la boutade d’Oury Wesoly à propos de Gustave Eiffel, les « conspis » n’auront pas tout perdu : Theodore Roosevelt, à défaut d’être juif, était franc-maçon.

Une théorie à la noix sur Franklin D. Roosevelt

Après Lincoln, Truman et Eisenhower, je poursuis ma série sur les présidents américains que certains désaxés identifient comme juifs. Il me reste à traiter* les deux présidents Roosevelt, Franklin D. Roosevelt et Théodore Roosevelt. J’examine ici le cas du premier.

Les parents de Franklin D. Roosevelt appartenaient à deux vieilles familles patriciennes de New York et certains obsédés croient peut-être que New York est peuplée uniquement de Juifs. Autre raison possible du fantasme, c’est sous la présidence de « FDR » que les États-Unis sont entrés en guerre contre l’Allemagne nazie et les autres pays de l’Axe (à ce propos, voir aussi mon article sur Truman).

La communauté Delano ?

Or, comme je l’ai écrit précédemment (lire la fin de mon article sur Eisenhower), les chances pour un éventuel candidat juif d’être élu président des États-Unis auraient toujours été extrêmement faibles et il est très difficile d’imaginer sérieusement qu’un président américain aurait pu être juif dans la première moitié du XXe siècle (ni avant, ni même après).

Certains déments voient aussi une ressemblance entre les noms Roosevelt et Rosenfeld. Or, Roosevelt est un nom hollandais et les Roosevelt sont effectivement d’origine hollandaise. D’après le père de FDR, la dynastie familiale aurait commencé avec l’émigré Hollandais Nicholas Roosevelt, ancêtre de FDR mais également de Theodore Roosevelt.

Du côté de sa mère, Franklin Delano Roosevelt descendrait de nobles wallons de la Maison de Lannoy, devenus protestants, et notamment de Philippe de La Noye, dont le nom aurait été par la suite altéré et serait devenu Delano.

James Roosevelt, père de Franklin D., avait prénommé son premier fils James (indice supplémentaire de non-judéité). Son père s’appelait Isaac Daniel Roosevelt et sa mère Mary Rebecca Aspinwall. Les grands-parents paternels de Franklin s’appelaient Jacobus Roosevelt III et Catherine Welles. Sa mère, Sara Ann Delano, était la fille de Warren Delano Jr. et ses grands-parents maternels s’appelaient John Aspinwall et Susan Howland. Franklin D. Roosevelt était convaincu de descendre d’une des familles les plus anciennes du Grand-Duché de Luxembourg, les comtes de Delannoy, comme la grand-mère maternelle de Charles de Gaulle, Julia Delannoy.

Il n’y a bien évidemment rien de juif dans les patronymes qui précèdent, mais nos « conspis » fantasment peut-être sur les prénoms Jacobus, Isaac, Rebecca et Sara, en feignant d’ignorer (ou en ignorant vraiment ?) que de tels prénoms d’origine biblique (et donc juive) sont depuis longtemps très courants chez les protestants anglo-saxons.

Un maître qui a eu une influence déterminante sur Franklin Roosevelt est le révérend Endicott Peabody, qui lui a enseigné le devoir chrétien de charité. Les Roosevelt étaient évidemment chrétiens et absolument pas juifs.


* Par la suite, j’ai dû ajouter à ma collection un autre président américain plus récent, Donald Trump !


Sources : Wikipedia

mardi 22 mars 2016

Eisenhower, un président juif ?

Lincoln, Truman et Eisenhower étaient les trois noms cités par un internaute qui affirmait sur Facebook que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs.

Je termine donc cette trilogie avec « Ike », et comme je l’ai écrit précédemment, la méprise est probablement liée à la première partie de son nom, « Eisen- » comme dans Eisenberg ou Eisenstein. Sans compter que son nom intermédiaire était David.

Dwight is Dwight...

Certes, Eisenhower est de toute évidence la forme américanisée du patronyme Eisenhauer ou Eisenauer, parfois porté par des Juifs (geneanet.org).

Cependant, la plupart des noms à consonance germanique qui sont portés par des Juifs sont avant tout des noms germaniques, ce qui signifie qu’ils peuvent très bien être portés également par des Allemands, des Autrichiens ou des Alsaciens non juifs.

Parmi les ancêtres recensés de Dwight D. Eisenhower, il y a des Allemands, et en termes de religion, des mennonites, mais aucun Juif.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Eisenhower obtient le score 5 sur 15 et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme, et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

En vérité, les États-Unis n’ont encore jamais eu un seul président juif et selon toute vraisemblance, même un fils de Kenyan qui serait musulman et passablement pro-islamiste, par exemple, quitte à truquer un peu son C.V. et à se faire passer pour un chrétien de gauche (radicale) après avoir fréquenté la paroisse d’un pasteur très antisémite, aurait davantage de chances qu’un Juif de se faire élire à la Maison-Blanche.

lundi 21 mars 2016

Truman, pas plus juif que Lincoln

J’avais tout de suite supposé qu’en ce qui concerne Harry S. Truman, la méprise consistant à supposer qu’il était juif était liée à la terminaison en « -man » (voir précédemment). Tout bien considéré, sachant à quel point les auteurs de ce type de racontar peuvent avoir l’esprit tordu, il me faut envisager également une autre cause, et peut-être même une troisième.

Il y a le fait que Truman ait eu une attitude plus interventionniste que ses prédécesseurs, et qu’il ait joué un rôle important dans la victoire des forces alliées sur les puissances de l’Axe. En effet, dans le langage des antisémites conspirationnistes, ce que je viens d’écrire peut se traduire de la façon suivante : « Truman a fait la guerre pour les Juifs ».

True, man !
Il y a aussi le fait que Truman se soit lié d’amitié et se soit un temps associé avec un commerçant juif, Edward Jacobson. Les conseils de Jacobson auraient influencé Truman dans sa décision de reconnaître l’État d’Israël. Or, Truman était déjà connaisseur en matière d’histoire juive et favorable à l’État juif. On sait aussi que face à ses contradicteurs, il allait déclarer fonder ses décisions sur la justice plutôt que sur le pétrole.

Harry S. Truman était le fils de John Anderson Truman et de Martha Ellen Young, épouse Truman. Son grand-père paternel s’appelait Anderson Shipp Truman et son grand-père maternel s’appelait Solomon Young. Truman et Young ne sont pas des patronymes généralement portés par des Juifs. Concernant le prénom Solomon (Salomon en anglais), il ne faut pas oublier que les protestants anglo-saxons donnent volontiers à leurs enfants des prénoms bibliques.

En l’occurrence, les parents de Harry Truman étaient protestants. En témoigne, notamment, le fait qu’ils aient envoyé leur fils à l’école dominicale de l’Église presbytérienne.

Sur le site américain Jew or Not Jew, Truman obtient le score 5 sur 15, et ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport au judaïsme, et 4/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif (soit un point de moins qu’Abraham Lincoln).

Si l’on sait qu’aux États-Unis, la ségrégation des Noirs a duré jusqu’à la fin des années soixante, qu’avant la Seconde Guerre mondiale Henry Ford avait mené une vaste campagne antisémite, et qu’on aurait alors été bien en peine de trouver un seul Juif parmi les professeurs des plus prestigieuses universités américaines, supposer qu’un Juif aurait eu la possibilité d’accéder à la Maison-Blanche en 1945 est déjà très douteux.


Sources : Wikipedia, Jew or Not Jew

lundi 15 février 2016

Abraham Lincoln, zéro origine juive

Sur Facebook, un intervenant que je ne connaissais ni de Trèves ni de l’Isle-Adam venait d’affirmer que les États-Unis avaient déjà eu plusieurs présidents juifs, et de citer à titre d’exemples Lincoln, Truman et Eisenhower.

Je lui ai aussitôt fait remarquer que dans son énumération il aurait pu citer également Kennedy, Nixon, Ford, Carter et Reagan, et pourquoi pas Clinton, Bush et Obama.

Et hop, trois noms d’un coup, une belle moisson pour compléter le présent blog.

Cette fois, aucun doute quant à la raison de ce genre d’ineptie : pour Lincoln, c’est le prénom Abraham ; pour Truman, c’est la terminaison en « -man » ; et pour Eisenhower, c’est parce que ce nom commence par « Eisen- ».

Noir c’est noir !

Allons-y donc pour le seizième président américain, Lincoln, prénommé Abraham comme son grand-père et comme le mathématicien français Moivre. Concernant ce prénom, on pourra consulter aussi mon article sur Bram Stoker.

Certes, on pourrait imaginer que les cheveux « noirs » d’Abraham Lincoln et son engagement contre l’esclavage puissent y être pour quelque chose… qui sait, quand on voit à quoi cela peut tenir, parfois.

Ses parents, Thomas Lincoln et Nancy Hanks, étaient tous deux chrétiens et s’étaient mariés selon le rite méthodiste. Thomas Lincoln, qui descendait d’une longue lignée de Lincoln, allait rejoindre une Église séparatiste en 1816, soit sept ans après la naissance d’Abraham.

Wikipedia nous précise aussi que Nancy Hanks, épouse Lincoln, avait inculqué la religion chrétienne à ses enfants et que la sœur d’Abraham, Sarah (eh oui), morte en couches, a été enterrée au pied d’une église.

Sur le site américain Jew Or Not Jew, Abraham Lincoln obtient le score peu élevé de 6 sur 15, et surtout, ce score se décompose comme suit : 0/5 pour les origines juives, 1/5 pour le rapport et la ressemblance avec les Juifs, et 5/5 pour le regret qu’il n’ait pas été juif.

mardi 12 janvier 2016

David Bowie ou l’histoire juive secrète d’un non-juif

La rumeur de sa judéité aurait-elle été inspirée par son seul prénom, David ? Ne serait-elle pas liée plutôt à son initiation à la Kabbale ?

Ou encore, au fait que le premier mari de sa mère s’appelait Rosenberg ?

David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones, né à Londres en 1947, était le fils de Margaret Mary Burns et de Haywood Stenton Jones : des noms qui ne suggèrent absolument pas une ascendance juive.

David Bowie, juif par son ex-beau-père ?

D’après le site internet lemondejuif.info, David Bowie « [...] avait déjà battu de [vingt] ans Madonna sur la Kabbale, chantant sur les sefirot, les vaisseaux mystiques de l’énergie divine, dans la chanson-titre de son album de 1976, Station to Station ».

Cependant, « L’immersion de Bowie dans la Kabbale faisait partie d’une quête spirituelle globale [...] du bouddhisme tibétain à la mystique chrétienne ».

L’article en question est intitulé « Histoire juive secrète de David Bowie » : une histoire ô combien secrète, puisque pratiquement personne n’en parle et puisque l’intéressé n’a jamais été juif. On pourrait tout aussi bien évoquer son histoire bouddhique secrète, ou son histoire chrétienne secrète (mais un peu moins secrète, tout de même).

Il se sera passionné un temps pour la Kabbale comme d’autres pour la philatélie, les orchidées ou les mangas, et puis voilà.

Il semble que son hypothétique salut nazi, un jour dans une gare de Londres, soit un mythe propagé à partir d’une malencontreuse photo ratée (voir le site de TF1). En revanche, Bowie aurait bel et bien flirté un moment avec l’imagerie néo-nazie.


Sources : lemondejuif.info, consulté le 12 janvier 2016 ; le site de TF1 ; Wikipedia

vendredi 8 janvier 2016

Gilbert Bécaud, israélite ?

Dans la catégorie variété française, après Dalida, Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Lama, Carlos, Julien Clerc, Alain Souchon, Laurent Voulzy et Mylène Farmer, voici venu le tour de Gilbert Bécaud.

Mé qué, mé qué ? Dans quelle tête de bois a bien pu germer cette idée stupide qu’il serait juif ?

Et maintenant, il faut faire avec. Non pas que cette idée me dérange. Mon sentiment à ce sujet est plutôt l’indifférence. L’important, c’est la rose.

Il faut faire avec !

Gilbert Bécaud est né à Toulon sous le nom de François Gilbert Léopold Silly. Il est mort à Boulogne-Billancourt, où existe justement une rue de Silly.

Or, figurez-vous, chers lecteurs, que Silly, un patronyme surtout répandu dans l’Eure-et-Loir, n’est pas un nom indiquant une ascendance juive.

Passons sur le fait que les deux épouses successives de François Silly, alias Gilbert Bécaud, n’étaient vraisemblablement pas juives, à en juger par leurs noms : Monique Nicolas, et Cathryn Lee St. John.

Se marier avec une personne non juive est certes une chose courante chez les personnalités juives du show-business.

Cependant, avoir un conjoint non juif, ou plusieurs successivement, est chose courante également chez les vedettes de la scène, de la télévision et du cinéma qui ne sont pas juives. Mais oui, mais oui.

La mère de Gilbert Bécaud s’appelait Léocadie Gabrielle Jardin, et sa grand-mère maternelle Clarice Françoise Noël. Rien, dans ces états-civils, ne suggère une ascendance juive. Pour plus de détails sur son arbre généalogique, on consultera par exemple le site geneanet.org.

Par ailleurs, on peut raisonnablement supposer que si l’auteur de la chanson Les Croix avait été juif, ses obsèques n’auraient pas eu lieu en l’église de La Madeleine, à Paris... ni dans aucune autre église.


Sources : Geneanet ; musique.rfi ; Wikipedia.

dimanche 6 décembre 2015

Max Gallo, juif comment ?

Certains auront pensé qu’un écrivain et historien devenu porte-parole d’un gouvernement socialiste, prénommé Max et portant un nom à consonance étrangère bien qu’évoquant irrésistiblement le coq gaulois, était sans doute juif. D’autres l’auront cru juif parce qu’il a été le coauteur du livre de Martin Gray Au nom de tous les miens.

Gallo n’est pas un patronyme « juif ». Le site généalogie.com l’identifie comme un nom de famille breton, mais c’est aussi un patronyme italien et espagnol : le mot gallo désigne le coq dans ces deux langues.

Ses obsèques à l’église...

Parmi les Gallo italiens, Wikipedia, par exemple, recense l’agronome du XVe siècle Agostino Gallo, le juriste Franco Gallo, l’artiste Giuseppe Gallo et le chanteur Renzo Gallo.

Côté hispanique, nous avons Luis Garcia Gallo, dessinateur espagnol ayant signé des dessins dans la presse française sous le pseudonyme de « Coq », et Juan José Gallo, basketteur chilien.

Le chercheur américain Robert Gallo est issu d’une famille d’immigrés italiens et il semble qu’il en soit de même de l’acteur américain Vincent Gallo. C’est aussi le cas de l’écrivain français Max Gallo.

Quant au prénom Max, qui est souvent le diminutif de Maxime ou de Maximilien, il est fréquemment porté par des Juifs, certes, mais c’était aussi le prénom des Allemands Max Weber et Max Planck, tous deux issus de parents protestants. Je pourrais citer encore d’autres Max non juifs comme l’acteur Max Schreck et les compositeurs Max Reger et Max Bruch.

C’est aussi le prénom du père de Mylène Farmer, Max Gautier, qui n’est pas juif du tout, ainsi que de Max Brisson, un homme politique français dont rien n’indique qu’il pourrait être juif.

Parmi les ouvrages de Max Gallo, Le Manteau du soldat, Le Baptême du roi et La Croisade du moine forment une trilogie intitulée Les Chrétiens. On imagine mal un Juif écrire une telle série. Ajoutons à cela La Croix de l’Occident, qui regroupe les romans Par ce signe tu vaincras et Paris vaut bien une messe, et surtout Jésus, l’homme qui était Dieu, ouvrage avec lequel l’écrivain revisite et réaffirme sa foi chrétienne, et il me semble que la mesure sera assez pleine.