jeudi 23 octobre 2014

Elvis Presley, juif par son arrière-arrière-grand-mère ?

Je lis avec intérêt ce qu’écrit Guy Millière et je le tiens en haute estime, mais je ne suis pas obligé de le croire quand il affirme, par exemple, qu’Elvis Presley était juif (dreuz.info), pas plus que je ne suis obligé de suivre un Simon Wiesenthal écrivant que Christophe Colomb était juif.

L’histoire d’un détail...

Les doutes de certains lecteurs ont amené Guy Millière à préciser quelles étaient ses références, un article de Jeff Swope dans The Jewish Weekly (2010), un article du magazine juif américain tabletmag.com et l’ouvrage d’Elaine Dundy Elvis and Gladys.

L’article de Jeff Swope est inaccessible, la seconde référence suggère seulement qu’une arrière-arrière-grand-mère d’Elvis, côté maternel, aurait été juive, et d’après la troisième source, son arrière-grand-mère l’aurait été aussi.

Dans cette hypothèse, il faudrait considérer que le « King » était au moins aussi juif que Muammar Kadhafi.

Selon Wikipedia (en anglais), rien n’indique qu’Elvis Presley ou sa mère auraient jamais fait cas d’une ascendance juive. Pour le chroniqueur américain Nate Bloom comme pour les administrateurs du site Jew Or Not Jew, cette histoire d’ascendance juive du chanteur ne serait que pure invention. Sorry, Guy...

Né dans le Mississippi, Elvis Aaron Presley était le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il avait des ancêtres écossais, irlandais et français (normands), et une des arrière-grand-mères de sa mère était Cherokee.

Comme on peut le lire sur un forum en ligne, Elvis Presley s’intéressait à toutes les religions et prisait les symboles juifs aussi bien que les symboles chrétiens, mais c’était sans doute parce que, selon ses propres dires, il ne voulait pas rater le paradis à cause d’un détail. En réalité, il était bel et bien chrétien, et pas juif.

En effet, il avait grandi au sein d’une famille chrétienne très religieuse qui fréquentait régulièrement l’Église de la Pentecostal First Assembly of God, dans laquelle les fidèles chantaient du gospel.

On peut arborer un symbole juif même sans être juif. J’ai connu personnellement au moins trois personnes non juives qui, à l’instar de Doc Gynéco, paraissaient en public avec une étoile de David en pendentif.

Smith et Presley ne sont pas, en principe, des patronymes portés par des Juifs. Elvis Presley avait reçu comme second prénom Aaron, mais les prénoms bibliques sont courants chez les protestants américains. Il convient de noter, surtout, qu’il avait reçu comme premier prénom le nom intermédiaire – en l’occurrence, le second prénom – de son père : indice supplémentaire suggérant qu’il n’était pas juif.

Enfin, un coup d’œil à la tombe de sa mère et à la sienne permet d’en avoir le cœur net (photos ci-dessus).

mercredi 22 octobre 2014

François Rebsamen, juif selon des sources louches

Le journaliste Jacques Benillouche affirmait sur son blog (Temps contre temps), en mai 2012, que le Dijonnais François Rebsamen était juif – rapport à son nom, je suppose – et franc-maçon.

Que Rebsamen soit franc-maçon, c’est très vraisemblable. On croit savoir qu’il est membre du Grand-Orient de France. En revanche, qu’il soit juif, ce n’est qu’une invention de plus.

Le père de François Rebsamen...
Le père de François Rebsamen était Erich Gottfried Rebsamen, né à Stuttgart, dont Libération précisait le 15 mai 2003 qu’il était alsacien, protestant et fonctionnaire, alors que Wikipedia en fait un garagiste suisse de confession catholique.

Il faudrait savoir. Mais dans les deux cas...

Erich Gottfried Rebsamen était lui-même le fils d’Ernst Rebsamen, suisse et protestant, et cuisinier au restaurant Lugano à Mulhouse.

François Rebsamen a nié que son père ait été collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale (cf. M.A. Labet de Bornay) et a précisé que celui-ci, pour ne pas être enrôlé dans l’armée allemande, avait choisi de prendre la nationalité suisse.

La mère de François Rebsamen, Denise Agron, catholique selon des précisions données par Libération, était la fille du professeur Édouard Agron, chirurgien et homme politique originaire de Briennon. En 1940, celui-ci avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Agron serait un patronyme méridional, malgré une prédominance dans la Seine-et-Marne, désignant le héron (voir par exemple geneabook.org).

Pas plus que Rebsamen, le patronyme Agron n’est un nom porté par des Juifs.

Hector Guimard, juif par alliance ?

Hector Germain Guimard est né à Lyon le 25 mai 1867 « dans une famille sur laquelle on est encore très mal renseigné » (Encyclopaedia Universalis).

On sait cependant que sa mère était lingère et son père orthopédiste. On sait aussi que par la suite, son père tiendra un gymnase à Paris, boulevard Malesherbes.

La synagogue de la rue Pavée

Dans ce qui précède, rien n’indique qu’Hector Guimard aurait été juif, et surtout pas son nom. Guimard est un patronyme surtout porté dans le Morbihan. Certains lui prêtent une origine germanique, mais selon Jean Tosti, par exemple, ce serait plutôt une variante du nom breton Guimarch ou Guivarch.

Je ne vois donc que deux explications possibles à la rumeur selon laquelle Hector Guimard aurait été juif.

La première est qu’il a été l’architecte de la synagogue de la rue Pavée, à Paris.

On admettra que ce n’est pas un élément très probant.

La seconde explication éventuelle est qu’aux prémisses de la Seconde Guerre mondiale, Hector Guimard s’est exilé aux États-Unis, plus précisément à New York, avec son épouse et qu’il semblerait qu’il ait fait ce choix par crainte de l’antisémitisme sachant que celle-ci, née Adeline Oppenheim, était juive.

Ce qui laisse pourtant entendre, et de façon très claire, que lui-même ne l’était pas.


Sources : geneanet.org, lartnouveau.com, Jean Tosti, universalis.fr et wikipedia.org.

lundi 20 octobre 2014

Mouammar Kadhafi, un Juif porté au pouvoir par Israël ?

Dans son essai West of Kabul, East of New York (MacMillan, 2003), l’écrivain américano-afghan Tamim Ansary rapporte une conversation à laquelle il avait assisté à Tanger en 1980 : à la question de savoir si Kadhafi était « un bon musulman », celui qui passait pour le membre le plus sage du groupe répondait que Kadhafi était un Juif placé au pouvoir en Libye par les Israéliens dans le but de ternir la réputation de l’islam (cité par Phyllis Chesler dans Le Nouvel Antisémitisme, Eska, 2005).

Il faut savoir que dans les pays arabes et plus généralement dans le monde musulman, où ce genre de racontar grossier et ridicule est monnaie courante, une technique souvent utilisée pour discréditer un adversaire consiste à le désigner comme juif (voir aussi mon article sur Ahmadinejad).

Question de Ghous ?

Une Israélienne d’origine libyenne, Gita Boaron, a prétendu être la cousine de Kadhafi et l’avoir connu enfant. Sa tante, la sœur de son père, aurait épousé un Arabe musulman et se serait convertie à l’islam, puis elle aurait fui son mari parce qu’il la battait. Elle se serait remariée avec un autre Arabe musulman avec qui elle aurait eu deux enfants, dont une fille qui aurait été la mère de Kadhafi. Ces dires invérifiables sont rapportés par jssnews.com, mais aussi, pour partie, par la version électronique du magazine américain The Economist, economist.com.

Toujours est-il que Mouammar Kadhafi est né dans une famille de Bédouins du clan des Ghous, lequel appartient à la tribu des Kadhafa (d’où son nom d’usage), et a reçu une éducation islamique (Wikipedia). Il a appelé son premier fils Mohamed et a également donné à ses autres enfants des prénoms typiquement musulmans. Il a toujours affiché une foi musulmane ardente, même s’il s’est livré à des interprétations réformistes et parfois singulières de l’islam. En outre, il a financé des opérations de prosélytisme à l’échelle internationale. Il a notamment distribué des exemplaires du Coran en France en 2007, tout en déclarant qu’il souhaitait que l’islam devienne la religion majoritaire de l’Europe.

Outre ses nombreuses diatribes contre Israël, et avant de préconiser son remplacement par un nouveau pays qui s’appellerait « Isratine », le colonel Kadhafi a soutenu diverses organisations « palestiniennes » et s’est rendu complice, en 1976, des terroristes qui ont détourné sur l’Ouganda un avion provenant d’Israël et séquestré les passagers qu’ils avaient identifiés comme juifs.

Dans ces conditions, considérer Kadhafi comme juif sous prétexte que sa grand-mère maternelle serait née d’une Juive (à supposer que ce soit vrai) est passablement grotesque.

Si on lit bien...

Entendons-nous bien, je ne prends pas position ni pour ni contre le principe de matrilinéarité. Ce principe, codifié dans le Talmud, serait issu d’une loi orale remontant à Moïse. Toutefois, dans son excellent ouvrage Une histoire des Juifs (Livre de poche, 1970), le rabbin Josy Eisenberg, sans doute pas une des plus mauvaises références en la matière, explique que le critère de la matrilinéarité aurait été adopté par les rabbins pour des raisons humanitaires, en un temps où les persécutions contre les Juifs s’accompagnaient de nombreux viols.

Quoi qu’il en soit, on peut comprendre l’énoncé « est juif quiconque est né de mère juive » comme faisant référence à une mère qui ferait partie, de façon évidente, d’une communauté juive.

En revanche, interpréter ce principe comme une loi mathématique aboutirait à un non-sens : il suffirait que la mère de la mère de la mère... de votre mère soit née d’une mère juive pour que vous le soyez également, quels que soient le vécu, les origines, la culture et la religion de tous vos ascendants. Dans cette optique, il faudrait tenir pour juif Mouammar Abou Minyar Abd-al-Salam al-Kadhafi, musulman fervent élevé par des parents musulmans eux-mêmes issus de familles musulmanes, dirigeant d’un pays de l’OCI, ce même Kadhafi qui a spolié et expulsé les derniers Juifs de Libye et fait construire une autoroute sur le cimetière juif de Tripoli...

... et en même temps, en vertu du même principe, il faudrait considérer comme non-juifs aussi bien Anouk Aimée, Pierre Arditi et Elisabeth Badinter que Laurent Fabius, Charlotte Gainsbourg, Judith Godrèche, Laurence Haïm, Jenifer, Matthieu Kassovitz, Arnö Klarsfeld et Bernard Kouchner ainsi que Claude Lelouch, Patrick Modiano, Roman Polanski, Alexandra Rosenfeld, Elsa Zylberstein et j’en oublie.

samedi 18 octobre 2014

Alain Souchon, de quelle souche ?

Il a le type : ses cheveux frisés, son nez… Ne dirait-on pas le croisement d’Arnaud Apoteker et de Jack Lang ?

Certes. Mais on pourrait tout aussi bien envisager le croisement de Bourvil et d’Albert Dupontel, par exemple.

Mais le patronyme Souchon, ne serait-il pas apparenté à Chouchan et à ses variantes, Chouchane, Chouchena, Soussane, Soussan, etc. ?

Helvéto-ardéchois né au Maroc...

La réponse est non. Souchon est un nom français, le diminutif de souche, dont on observe une prédominance autour de l’Ardèche (genealogie.com).

Autre source possible du fantasme de sa judéité, Alain Souchon est né au Maroc, et il s’appelle en réalité Alain Kienast.

Or, Kienast est un nom germanique, tout simplement. Le footballeur Roman Kienast, par exemple, est autrichien. On trouve aussi des Kienast allemands, suisses et alsaciens.

En fin de compte, bien que le vrai nom d’Alain Souchon soit Alain Kienast et qu’il soit issu d’une famille suisse, il semble que Souchon soit bel et bien le nom de son père biologique.

Quant à sa mère, Marie-Madeleine Lemaître, dite Madeleine Lemaître, qui écrivait sous le pseudonyme de Nell Pierlain, rien, absolument rien, n’indique qu’elle aurait été juive. Tout au contraire, son prénom véritable, Marie-Madeleine, laisse fortement penser qu’elle était issue d’une famille chrétienne.

Quoi qu’il en soit, on ne s’étonnera pas outre mesure d’apprendre que le chanteur figure sur certaines listes de personnalités censées être juives, que publient sur leurs blogs des gens qui n’ont pas les yeux en face des trous.

Pour autant, il est inutile, me semble-t-il, d’aller chercher plus loin.

vendredi 17 octobre 2014

Michel Garroté, catholique et pro-israélien

« Je suis suisse et catholique. Je me suis rendu en Israël à cinq reprises entre 1983 et 2011. Et avant cela, j’ai été pendant quelques années un supporter inconditionnel et servile de l’OLP. [...]

En [...] 1983, je suis arrivé athée à Jérusalem. Et j’en suis reparti croyant. À mon retour en Europe, j’ai fait les démarches pour devenir catholique. J’avais 26 ans. [...]


« Je suis suisse et catholique. »

Je n’ai aucune origine juive. [...]

En 2007, j’ai participé à la création et au développement de dreuz.info, qui à l’époque, s’appelait drzz.fr. J’en suis devenu le rédacteur en chef en 2008 et je le suis toujours en 2014.

Le fondateur de dreuz.info, alias drzz.fr, est, comme moi, suisse et catholique. Lui non plus n’a pas d’origines juives.

Dès 2007, lui et moi avons affiché clairement le fait que dreuz.info était un blog chrétien. [...]

Personnellement, je trouve assez comique que dreuz.info et moi-même soyons considérés comme juifs par ceux que nous insupportons et qui, pour tout dire, sont tous français. »


© Michel Garroté, (ancien) rédacteur-en-chef de dreuz.info (anciennement connu sous le nom de Miguel Garroté)


Sources : dreuz.info, « Je ne suis pas juif et dreuz.info non plus n’est pas juif », juin 2014.

Besancenot, juif et sioniste comme je suis arabe et islamiste

Certains détraqués publient sur leurs sites internet des listes de personnalités « sionistes » dans lesquelles ils incluent quiconque ne leur paraît pas suffisamment hostile à Israël. Je n’ai pas encore compris comment ils réussissaient à y faire figurer, outre Michèle Alliot-Marie, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, même un « anti » obsessionnel comme le sinistre Olivier Besancenot.

Sur un de ces sites de déments propagateurs de théories du complot, celui-ci est même carrément désigné comme juif. Serait-ce parce qu’il a fréquenté Alain Krivine et sa fille ?

Entre cette version et l’original, on
admettra que la différence est ténue.

Pourtant, le Tintin postal n’a visiblement rien de juif : ni son patronyme, ni sa sensibilité, ni ses idées, ni son visage, ni ses oreilles de troll.

L’histoire et la géographie du nom Besancenot sont éloquentes (geopatronyme.com) : une forte concentration autour de la Haute-Saône, et de nombreuses références au cours du XIXe siècle dans divers départements français.

Parmi les candidats aux diverses élections (présidentielles, régionales, municipales), il est le seul à mentionner, et de façon systématique, les « Palestiniens » dans ses tracts de campagne.

Il s’est aussi distingué, si je puis dire, en défilant dans la rue et devant les caméras de télévision tout en scandant « Sharon assassin ».

Plus récemment, il est allé jusqu’à suggérer que si des équipes de secours israéliennes s’étaient rendues en Haïti après l’ouragan et y avaient installé un hôpital de campagne, c’était pour y prélever des organes : il est difficile d’imaginer même le Juif le plus antisémite débitant un ragot aussi immonde.

jeudi 16 octobre 2014

Pascal Bruckner, pris pour un intellectuel juif

Je l’avoue, jusqu’à la sortie de son ouvrage autobiographique Un bon fils en 2014, j’étais de ceux, plutôt nombreux il est vrai, qui avaient toujours associé Pascal Bruckner aux « intellectuels juifs » (myboox.fr).

Son nom y était peut-être pour quelque chose, bien que je sache pertinemment que le compositeur Anton Bruckner n’était pas juif du tout. Certes, il y avait aussi ses liens et ses affinités avec Alain Finkielkraut.

Le fils ne priait pas pour le père...

« L’ex-partenaire de Finkielkraut s’amuse qu’on le croie juif, et plus encore, qu’on salue ses dénégations d’un « Je comprends » compatissant », commente Luc Le Vaillant (liberation.fr).

Ancien élève des Jésuites, Pascal Bruckner est le fils d’une mère catholique et d’un père protestant. Lui-même est athée.

En outre, son père était un antisémite fanatique qui voyait des Juifs partout (comme c’est visiblement le cas d’un certain nombre de lecteurs du présent blog), et qui considérait son STO chez Siemens comme « la plus belle partie de [son] existence » (nouvelobs.com).

Dans Un bon fils, Bruckner nous révèle « les détails effrayants de son enfance passée à prier chaque jour pour voir mourir son père antisémite et raciste » (myboox.fr).

« Après tout, ma fille est juive », nous déclare-t-il cependant. Est-ce à dire que la mère de sa fille est juive, ou que sa fille s’est convertie ? Il n’en dit pas davantage dans l’interview en question.

On pourra aussi se référer à une intéressante interview de Pascal Bruckner accessible en ligne, sur le site internet Akadem.

samedi 27 septembre 2014

Si Emmanuelle Seigner était juive, je serais duc de Bourgogne...

Il aura sans doute suffi qu’Emmanuelle Seigner épouse Roman Polanski pour qu’une rumeur commence à courir, attribuant une appartenance juive à la comédienne et par la même occasion, à sa sœur Mathilde.

Il serait logique que cette judéité imaginaire soit attribuée également à l’autre sœur, Marie-Amélie, ainsi qu’à la mère, Françoise Seigner.

O come, O come, Emmanuelle...

Cependant, comme je l’ai souligné dans mes précédents articles, la logique n’est généralement pas ce sur quoi se fondent les spéculations concernant l’appartenance ou la non-appartenance de telle ou telle personne au peuple juif.

Toujours est-il que le grand-père, le fameux comédien Louis Seigner, un Dauphinois né en 1903 dans un hameau au fin fond de l’Isère, semble être devenu juif, lui aussi, à titre posthume.

Le fait que le nom de famille Seigner se termine en « -er » comme un grand nombre de patronymes à consonance germanique, dont certains peuvent être portés par des Juifs ashkénazes, aura certainement facilité la chose (voir, par exemple, mon article consacré à Mylène Farmer).

À quoi cela tient, décidément...

Le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot a étudié les racines de la « dynastie Seigner », dont les origines sont principalement dauphinoises du côté du père, comme le confirme la carte de France des Seigner, et bourguignonnes du côté de la mère, dont le nom de jeune fille est Ponelle. Je renvoie donc le lecteur au court article que le généalogiste a publié sur ce sujet.

mercredi 17 septembre 2014

Christian Jacob, juif et paysan ?

« On m’a demandé si DSK était le candidat des bobos. J’ai répondu avec la fibre du paysan. »
— Christian Jacob (www.lejdd.fr)

Il s’appelle Jacob, il est brun… et il a un long nez. Il n’en aura sans doute pas fallu davantage pour que l’expression « Christian Jacob juif », au moment où ces lignes sont écrites, soit la deuxième des suggestions de recherche associées à ce nom sur Google. Un peu plus loin viennent « Christian Jacob religion » et « Christian Jacob confession ». À votre avis, à quelle religion ou confession peuvent bien penser ceux qui envoient de telles requêtes sur Internet ?

La fibre du paysan...

Il en va de même pour Jacob que pour David et Simon : c’est certes un patronyme porté par des Juifs comme François Jacob ou Simone Veil (née Jacob), mais il est porté plus souvent encore par des non-juifs. En l’occurrence, ce nom est surtout courant chez les Alsaciens.

Par ailleurs, je me répète, le prénom Christian est fort peu prisé chez les Juifs, ce qu’une personne au cerveau normalement constitué doit pouvoir comprendre.

Il se trouve aussi que je connais personnellement un autre Christian Jacob qui est d’origine alsacienne, et évidemment pas juif.

Imagine-t-on un Juif, quelles que soient ses opinions politiques et ses attaches au judaïsme, déclarant publiquement que telle personnalité connue pour être juive, Dominique Strauss-Kahn par exemple, n’incarne pas « l’image de la France des terroirs et des territoires » ?

Enfin, on m’accordera qu’un fils et petit-fils d’agriculteurs français « enracinés à droite » (www.lefigaro.fr), prénommé Christian, né à Rozay-en-Brie, titulaire d’un brevet d’études professionnelles agricoles, lui-même agriculteur-éleveur et ayant exercé des responsabilités dans le syndicalisme agricole, et dont la mère avait pour nom de jeune fille Gallet et la mère de son père, Rabot (illus-tree.voila.net), a environ zéro chance d’être juif.

Au cas où la mesure ne serait pas assez pleine, on remarquera que le prénom Auguste était commun à son grand-père paternel et au père de celui-ci (à propos des prénoms communs au père et au fils, voir mes articles précédents).